La Psychosociologie de la violence en Algérie
158 pages
Français

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La Psychosociologie de la violence en Algérie , livre ebook

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Description

« La violence dans notre société est multidimensionnelle, elle n'est pas uniquement politique, mais elle émane d'une certaine culture, d'un fonctionnement social et surtout d'une crise de transmission intergénérationnelle. Pis, la crise morale et d'éthique dans la gestion de l'espace public renforce la culture de la violence. Il me semble que la solution devrait émerger d'une pensée scientifique et non théologique. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 juillet 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342155570
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Psychosociologie de la violence en Algérie
Yazid Haddar
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Psychosociologie de la violence en Algérie
 
Introduction
L’ouvrage que vous avez entre vos mains est la résultante d’un morcellement d’idées et de réflexions sur le phénomène de la violence dans la société algérienne. Il ne s’agit pas d’un essai construit sur l’idée de la psychosociologie de la violence, mais bien d’un témoignage sur la psychosociologie de la violence en Algérie. Ce livre est un ensemble d’articles publiés dans différents titres de presse en Algérie, étendu sur une décennie, suivi par des entretiens accordés à la presse nationale et internationale, sur le même sujet.
Au moment où j’écris cette introduction, la recrudescence de la violence atteint son paroxysme dans la société algérienne, où la violence n’est plus l’expression d’un mal être qui s’installe dans les constructions de la subjectivité de la personnalité de certains individus dans notre société. Pis, nous sommes devant l’émergence d’une culture de la délinquance, qui atteint l’ensemble des structures de la société. Désormais, la question de la violence est fondamentale pour stabiliser le pays. Ces inquiétudes m’ont poussé à réflexion suivante : l’enjeu n’est plus du phénomène religieux, mais d’une société et d’une civilisation. Samuel Huntington a-t-il raison d’écrire le choc des civilisations ? Car nous y sommes ! La civilisation humaine est menacée par la religiosité qui déracine de la pensée raisonnable ! Que-faire ! Vous serez déçus si vous cherchez la réponse à ces questions dans cette ouvrage. Néanmoins, vous pouvez trouver des traces qui peuvent vous guider à des réponses plausibles…
 
J’ai préféré aborder en premier lieu la formation des psychologues en Algérie, ainsi que leurs conditions de travail, également la maladie mentale, ses représentations et le traitement. Dans le second chapitre, j’ai parlé de l’enfance, l’école et la violence. Au chapitre 3 et 4 j’ai abordé la question de la violence, la délinquance et la maltraitance, en outre la question de la violence religieuse. Et enfin, le dernier chapitre regroupe quelques réflexions sur la psychopathologie.
 
En conclusion, cet ouvrage est le début d’une longue réflexion sur la question de la violence dans la société algérienne, qui est un phénomène en progression permanente. Cette violence est la résultante d’un ensemble de facteurs et ne peuvent pas être réduit à un et unique facteur. Les causes sont complexes et multiples. Vous trouverez des pistes de réflexions, des propositions afin d’y remédier. Néanmoins, ceci ne dépend pas uniquement de la volonté du pouvoir public mais de l’ensemble de la société.
 
Je tiens à remercier mon épouse, ainsi que mes collègues de travail, les journalistes et mes amis qui m’ont aidé à clarifier mes pensées pour qu’elles puissent devenir mûres, et que je les partage par ces écrits.
Yazid HADDAR Villeneuve d’Ascq, le 08 juin 2017.
Chapitre I. Formation et la pratique du psychologue
Psychologie en Algérie : entre le statu et le savoir-faire ! 1
Souvent je suis sollicité sur le net, pour orienter des gens vers des psychothérapeutes en Algérie, cependant, je ne trouve guère leur trace sur le net, en l’occurrence les thérapeutes et à quelle école ils appartiennent. Je suis amené souvent à répondre par la négation. Effectivement, aborder la question de la psychothérapie en Algérie et les lieux de formation restent un sujet très vaste et passionnant, car c’est un domaine qui reste vierge et qui demande beaucoup d’efforts à fournir. Ma réflexion tourne autour de trois axes : le statut, les types de thérapies et enfin les pratiques thérapeutiques. Dans plusieurs pays le statut de psychothérapeute est réglementé. Cette mesure est justifiée pour protéger cette fonction et ses clients contre l’emprise des sectes et des pratiques charlatanesques douteuses. Ainsi, le titre est généralement réservé aux médecins, psychiatres et psychologues. Cependant, les conditions de formation proposées aux psychologues, en Algérie, laissent à désirer. Le statut du psychologue reste à ce jour ambigu ! Ni le contenu de la formation ni la durée de la qualification ne sont respectés afin de former des professionnels capables de répondre aux besoins et problématiques présentés par leurs clients. Et ceci pour plusieurs raisons ; en premier lieu, le niveau de l’université se trouve au dernier classement des universités africaines 2 . Le contenu proposé reste très obsolète dans certains modules, quelques étudiants me sollicitent parfois, et je suis étonné de voir que les concepts de base de la psychologie ne sont pas acquis. Je me souviens d’un psychologue qui m’a sollicité pour l’orienter vers des tests de mémoire, lorsque je voulais savoir quel type de mémoire il voulait évaluer, je me suis aperçu qu’il y avait une grande confusion entre les différents types de mémoire et leur fonctionnement, cette lacune, n’est pas à son niveau, mais elle serait plus au niveau de la formation universitaire proposée. De plus, lorsque l’encadrement est confié à certaines personnes, qui ont des failles dans leur formation, réduit les diplômes universitaires à une formalité administrative. Le cas d’une soutenance de magistère de psychologie sur la maladie de parkinson, parmi les membres de juré se trouvait un docteur en psychologie, qui affirmait que les malades de parkinson n’ont pas de problème de mémoire de travail, et pourtant plusieurs systèmes de mémoires sont altérés dans la maladie de Parkinson, y compris la mémoire de travail ! L’interrogation qui s’impose comment une telle personne avec ce diplôme universitaire pourrait-il commettre une erreur flagrante comme celle-ci et qu’il est toujours en poste ? Comment peut-on encadrer des futures psychologues ou chercheurs de psychologie, quand on n’est pas assez formé ? La problématique de la formation des formateurs ! Quant à la question du contenu et les courants de psychologie proposés, la pédagogie d’enseignement, la langue enseignée, la question de la documentation, les modalités de stage, restent des sujets quasi-absents dans la préoccupation des réformes (lorsqu’elles existent) des instituts de psychologie. Autrement dit, ce sont l’ensemble des interrogations, qui n’ont pas été réellement abordées à ce jour ! Car d’une part, la discipline de la psychologie n’occupe pas un espace publique important, de ce fait les autorités politiques ne la reconnaissent pas à sa juste valeur, au contraire, il pourrait y avoir une méconnaissance et des préjugés sur le métier de psychologue ! D’autre part, les psychologues eux-mêmes ne sont pas en capacité de s’unir pour former une entité et un lobbying au niveau politique. Cette désolidarisation tourne souvent au règlement de comptes personnels entre les différents services d’un même institut ou de la même université. Parfois, ces règlements de comptes personnels pénalisent les étudiants et le fonctionnement des instituts de psychologie. Et les exemples ne manquent pas ! Ces dysfonctionnements retardent l’évolution du métier de psychologue en Algérie. On félicite la création du syndicat des psychologues algériens qui défend le métier, cependant, cette organisation souffre du manque d’adhésion des concernés ; de plus, il est isolé par les pouvoirs publics. L’idéal que les professionnels prennent conscience de l’urgence de s’unir pour préserver le métier de psychologue des pratiques douteuses et surtout de s’imposer comme une discipline scientifique.
Le niveau de formation.
Au-delà de la transmission d’un savoir, d’un savoir-faire ou encore d’un savoir-être, le psychologue accompagne un remaniement identitaire. Réfléchir sur la formation en psychologie, c’est aussi se pencher sur ses attendus tout autant que sur la façon dont les enseignants-chercheurs et les psychologues ont à questionner leurs modèles théoriques, leurs pratiques de transmission et les positions qu’ils assument 3 . En plus, la formation doit être pensée en termes de compétence, c’est-à-dire un psychologue compétent serait un maestro régulièrement entraîné et qui contrôle parfaitement ses instruments. Comme nous l’avons souligné plus haut, la question de la formation des psychologues en Algérie se pose à deux niveaux : d’une part le niveau de la formation des formateurs et d’autre part la réforme destinée aux étudiants. L’ensemble des articles publiés sur la question, y compris le dernier numéro de Psychologie 4 , montrent des déficits dans la formation des psychologues en Algérie, d’où l’urgence de réfléchir en profondeur sur ce métier et son statut : le psychologue.
Ceci dit, je pense en premier lieu, avant d’entamer toute réflexion, à définir le statut du métier de psychologue. Comment ? Les années d’études pour l’obtention du diplôme. En France, par exemple, ce n’est que depuis 1985 que le titre professionnel de psychologue est réservé aux titulaires d’un diplôme de haut niveau en psychologie, bac + 5 5 . Dans certains pays, comme le Canada, le métier de psychologue c’est avec un bac + 8. Cependant, en Algérie avec une licence de psychologie, on peut exercer ! Pensez-vous réellement qu’avec un Bac plus 3 on pourrait avoir des professionnels capables de répondre aux besoins de leurs clients ? Un jeune de 21 ans peut-il devenir un psychologue, sans aucun processus de maturation des concepts et d’intériorisation de la pratique thérapeutique ?
 
Pour rappel historique, il y a eu trois décrets qui régle

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