La Philosophie après Heidegger
194 pages
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La Philosophie après Heidegger , livre ebook

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Description

Par rapport aux « Apports à la philosophie » de Heidegger, ces « Apports » ne sont pas seulement complémentaires, ils montrent aussi leurs divergences. Ceci laisserait prévoir trois chapitres :


1) Puisqu’il s’agit de compléments, commencer par rappeler les apports heideggériens à la philosophie.


2) Montrer en quoi les apports de Heidegger à la philosophie, par certains de leurs aspects, semblent se fourvoyer.


3) Enfin et surtout, après Heidegger et dans sa continuité, faire les quelques pas de plus.


Cependant, ces apports complémentaires ne sont pas écrits chapitre après chapitre suivant l’ordre ci-dessus. Le rappel des apports de Heidegger, leurs prolongements, les divergences, viennent ensemble au fur et à mesure de la méditation et de son dire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 avril 2017
Nombre de lectures 5
EAN13 9782414047673
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-04765-9

© Edilivre, 2017
Du même auteur
Du même auteur aux éditions Edilivre :
. L’être et la logique , Essai, 2009
. Frontières et lieux communs , Essai, 2011
. Quelqu’un arrive, Franz Kafka , Essai, 2011
. A propos de rien , Essai, 2012
. Alain Badiou, ou l’obscur retour de la métaphysique , Essai, 2013
. Le Dernier Mot de la métaphysique, cycle Après Heidegger n°1, Essai, 2014
. Théorie des choses , cycle Après Heidegger n°2, Essai, 2015
. Le phénomène religieux , cycle Après Heidegger n°3, Essai, 2016
. Dialogue des mondes à propos d’Arthur Rimbaud , Essai, 2017
Exergue

Ainsi, tu ne peux m’aider que si j’ai déjà acquis les conditions.
Oui, ou pour parler plus exactement, je ne peux absolument pas t’aider, car si tu avais les conditions requises, tu aurais tout.
Franz Kafka , 4 ième Cahier in-octavo, 11/2/1918
Préface
Par rapport aux Apports à la philosophie de Heidegger, ces « Apports » ne sont pas seulement complémentaires, ils montrent aussi leurs divergences. Ceci laisserait prévoir trois chapitres :
1) S’il s’agit de compléments, c’est que certains – l’essentiel – des apports de Heidegger sont ici reconnus comme tels et que c’est dans leur prolongement qu’ils vont plus loin ; donc commencer par rappeler ces apports heideggériens à la philosophie.
2) En quoi les apports de Heidegger à la philosophie, par certains de leurs aspects, me semblent se fourvoyer ?
3) Quels compléments ces Apports complémentaires offrent-ils à la philosophie ?
Cependant, les Apports complémentaires ne seront pas écrits chapitre après chapitre suivant l’ordre et le contenu ci-dessus. Le rappel des apports de Heidegger, leurs prolongements, mes divergences, viendront ensemble au fur et à mesure de la méditation qui m’est propre et de son dire.
Le premier chapitre du cours de Heidegger pour l’année 1935, Introduction à la métaphysique , s’intitule La question fondamentale de la métaphysique . Cette question et son approfondissement – approfondissement par l’œuvre entière dont Heidegger s’évertue à dire qu’elle n’est qu’un chemin en quête de la question – constituent l’apport essentiel de Heidegger à la philosophie. Cet apport était déjà bien esquissé dans sa conférence inaugurale de 1929 : Qu’est-ce que la métaphysique ? Mais ici, dans ce cours de 1935, Heidegger présente aussi, à la fin du même premier chapitre, de la manière la plus claire, son concept d’historialité de la question de l’être – déjà présenté, mais plus confusément, au cinquième chapitre de la deuxième section d’ Être et temps –, concept où s’originent, selon moi, tous ses fourvoiements, métaphysiques et politiques. Autrement dit, ce chapitre de cinquante pages contient déjà l’essentiel de la pensée de Heidegger, apports et fourvoiements.
Rappelons que la question fondamentale de la métaphysique n’est pas, pour Heidegger, la question énoncée par Leibniz : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? », mais sa pré-question : « Qu’en est-il de l’être ? ». Heidegger se détourne de l’étant et des choses pour regarder vers l’être. Mais ce n’est qu’une image : en réalité, le tournant signifie que Heidegger, désormais, nous parle explicitement depuis l’être, qu’il voit l’étant avec le pouvoir de vue de l’être, pouvoir de vue dont il est maintenant explicitement question. Le tournant est là. L’apport heideggérien est là.
Dans les Apports à la philosophie – ouvrage dont il a voulu que la publication soit posthume – , il semble se parler à lui-même, il se lâche, il déroule sa pensée sans contrainte sinon celle de la porter au langage à sa guise, sans craindre de se répéter, comme psalmodiant, laissant à la postérité le soin d’en tirer – ou de ne pas en tirer – profit. Ici, il insiste particulièrement sur l’historialité de l’Ereignis – de l’avenance – et sur la décision à prendre – par le peuple ou pour le peuple – concernant le retour des dieux enfuis et en particulier concernant la venue de ce « Dieu à l’extrême » dont il croit percevoir « la tranquillité du passage au loin ». C’est essentiellement sur ces deux points, l’historialité de l’avenance et le retour du Dieu, que nos chemins de pensée se séparent.
La plupart des commentaires qui ont cours sur la pensée de Heidegger tournent autour de cette pensée et vont rarement en son cœur. La raison en est simple. Pour que le commentaire se situe au cœur, il est nécessaire que la pensée du commentateur puisse elle-même s’y situer, c’est-à-dire qu’il faut que sa propre vérité soit celle de l’être, celle qui pense en Heidegger. Cette condition est très forte. Pour la comprendre, il faut comprendre ce que signifie « vérité de l’être ». Comprendre « vérité de l’être » est ici strictement équivalent à accéder soi-même à cette vérité. Or, cet accès ne s’apprend pas. Il ne se transmet pas. Il surgit « comme un voleur dans la nuit » 1 . L’œuvre de Heidegger permet seulement à ceux qui voient déjà selon la vérité de l’être de la reconnaître et de la conforter en eux, d’apprendre les mots qui la disent et qui expriment ce qu’elle voit. Car cette vérité, bien évidemment, n’est pas le monopole de Heidegger. Elle ne l’a pas non plus attendu pour être dite – bien qu’il soit le premier à se tourner délibérément vers elle, à la distinguer et à la nommer. Ils sont nombreux, dans la littérature, même occidentale, ceux qui nous parlent depuis elle et qui, avant lui, ont été amenés, pour l’essentiel, à s’exprimer comme lui. Ils sont moins nombreux les commentateurs qui ont vu ces correspondances. Qui a décelé, par exemple, et cet exemple est le plus significatif, la communauté de vue qui unit Heidegger à Kafka ? Si Heidegger a lu Les recherches d’un chien , il n’a pu qu’être frappé par le questionnement de Kafka, identique au sien et qui part du même point de vue, de la même vérité. Kafka, au moins, ne peut pas être suspecté de racisme ou d’antisémitisme. Lui aussi, qui ne peut être soupçonné de nazisme, a eu l’idée – idée qui n’apparaît pas dans les textes qu’il a publiés de son vivant – d’amener, par son œuvre ou par la force, l’humanité entière à la vérité de l’être : une forme d’historialité à la Heidegger, celle à laquelle je n’adhère pas. Cette idée – monstrueuse, selon Kafka lui-même – de « regagner par la force, fût-ce transformé » ce qu’il a perdu, c’est-à-dire de reconstruire, selon sa propre volonté, le monde qu’il a préalablement détruit en lui, se retrouve à plusieurs endroits dans ses écrits 2 . Dans Les recherches d’un chien , on peut lire : « Mon but, mes questions, mes recherches, dirais-je pour conserver l’image, tendent alors certainement à quelque chose de monstrueux. C’est par force que je veux obtenir cette union entre tous les chiens. » Il s’agissait, dans l’esprit de Kafka, ni plus ni moins que d’un nouveau commencement pour l’humanité, nos ancêtres n’ayant pas pris le bon chemin. Ce nouveau commencement est identique à « l’autre commencement » selon Heidegger, tout autre par rapport au « premier commencement » grec que Kafka avait lui-même explicitement rejeté (les philosophes du premier commencement sont les sept chiens musiciens dans Les recherches ) 3 .
Si la plupart des commentateurs ne peuvent aller au cœur de sa pensée, d’où provient alors la notoriété de Heidegger ? Elle provient d’ Être et temps . Heidegger y décrit, pour la première fois de manière explicite dans la littérature, l’entente courante de l’être, celle de nous tous au monde. Il ne faut pas s’y tromper, le Dasein de Être et temps n’est pas le Da-sein de la suite de l’œuvre. Heidegger lui-même n’a pas su clarifier ce point capital, malgré le changement d’orthographe – en traduction, « l’être là » devient « l’être le là ». Dans l’ensemble, Être et temps a été bien compris par la culture contemporaine – au moins jusqu’au §60, à l’exception peut-être de cet étrange « appel de la conscience morale » et de la résolution qui en résulte. Tout le monde – y compris, et même surtout, les philosophes et les théologiens – y a reconnu sa propre entente courante de l’être. Cette description n’a rien de scientifique. Pourtant, elle est admise comme telle. En quoi consiste le prodige ? Ce n’est pas parce qu’on la reconnaît comme nôtre, cette entente courante, qu’on aurait pu la décrire. L’entente courante peut-elle se décrire elle-même ? Par rapport à quoi ? Dans Être et temps , ce n’est pas le Dasein qui décrit le Dasein. C’est le Da-sein qui décrit le Dasein. Il le décrit avec précision parce qu’il le voit bien, parce qu’il a pris du recul, parce qu’il a sauté en arrière pour voir. L’entente courante de l’être est vue avec la vérité de l’être, avec la vérité initiale . Mais de la vérité de l’être elle-même, il n’est pas expressément question dans Être et temps . Il n’aurait pas dû en être question. Or l’ambiguïté existe dans le livre. Le Da-sein, l’homme résolu, y apparaît après la survenue de l’appel (de la conscience morale), bien que son nom garde encore la même orthographe : Dasein. Heidegger ne s’est jamais sorti de cette confusion. Soyons clair pour lui : le Dasein d’ Être et temps est l’homme générique – n’importe qui d’entre nous – avant toute résolution, même et surtout religieuse ; le Da-sein est l’homme résolu, celui qui écrit le traité. La résolution résulte d’un combat qu’il nous faut mener après cet unique événement qu’est l’Ereignis – l’appel. À ce combat, je suis prêt à donner le nom d’« avenance » : l’avenance est le chemin, unique et personnel, qui va jusqu’à soi, qui va de l’être – brusquement rejoint en cet instant inouï qu’est l’Ereignis – à l’être vivant, biologique. L’événement – l’Ereignis – ne peut pas se confondre avec sa conséquence, l’aven

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