La Gestion de l environnement et des risques en milieu insulaire
366 pages
Français

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Description

Les risques représentent de nos jours une clé d'entrée dans la compréhension des dynamiques spatiales et dans les choix d'aménagement des territoires. Espace sans contraste topographique doublé d'une nappe phréatique qui affleure du sol et d'une mer qui monte chaque année, l'île Mandji est aujourd'hui le plus vulnérable des territoires côtiers du Gabon. Face aux changements climatiques, il se profile et se consolide alors l'idée d'une submersion de l'île à la fin de ce siècle lorsque l'élévation de la mer aura atteint un mètre. Pour prévenir, minorer et éviter ce pire, les acteurs gestionnaires de ce territoire protéiforme ont besoin de l'information la plus complète pour prendre des mesures nécessaires et les bonnes décisions de prévention et de gestion des risques. Doté de plusieurs exemples et d'une cartographie claire du terrain, cet ouvrage ambitionne d'être un outil pédagogique et un instrument d'accompagnement des acteurs aménageurs des territoires.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2018
Nombre de lectures 6
EAN13 9782342161601
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Gestion de l'environnement et des risques en milieu insulaire
Siméon Djiembi-Koumba
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Gestion de l'environnement et des risques en milieu insulaire
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://sim-djiembikoumba.com
Dédicace
À mon père, Léonard KOUMBA MIHINDOU qui vit toujours en moi.
Ta (papa), alors que j’étais adolescent en 6e au collège Saint-Gabriel de Mouila, en voyageant pour l’éternité sans m’informer au préalable, avais-tu conscience des risques auxquels tu m’exposais   ?
Et ta tendre épouse, Thérèse ISSANGUE y DITENGOU qui t’a rejoint en octobre 2015, était-elle sûre d’être arrivée au terme de la mission que tu lui avais demandé de poursuivre   ?
Une question demeure cependant : Ma (maman), serait-ce mon accident vasculaire cérébral (AVC), en juin de la même année qui aurait accéléré ton départ   ?
Quoi qu’il en soit, bonnes retrouvailles avec ton chéri et regrets éternels.
À mes enfants, à toute ma famille élargie et à tous ceux dont j’ai inconsciemment imposé des privations dues à la rigueur de l’exercice scientifique et universitaire.
Remerciements
Parvenu à la fin de cette publication, je tiens à remercier particulièrement Messieurs Patrice MOUNDOUNGA MOUITY (enseignant-chercheur) et Blanchard MAKANGA (chercheur) qui m’ont exhorté à valoriser mes travaux universitaires.
En effet, c’est grâce à leurs conseils, leur disponibilité et la pertinence de leurs critiques méthodologiques et épistémologiques que j’ai pu produire cet ouvrage.
Je remercie aussi, d’une part les responsables et le personnel des centres de documentation et des institutions que j’ai fréquentés (sans omettre toutes les bonnes volontés qui se sont prêtées aux enquêtes) et d’autre part, mes remerciements vont à l’endroit :
- des organisateurs du premier séminaire national de la gestion des déchets urbains (Port-Gentil, novembre 2011),
- des collègues chercheurs du CNDIO qui m’ont associé à l’étude d’impact environnemental de la zone franche de l’île Mandji (Port-Gentil 2011, 2012),
- de tous les autres collègues chercheurs de l’Institut de Recherches en Sciences Humaines (IRSH/CENAREST), et plus particulièrement de ceux du département de Géographie.
Avant-propos
Cette production s’inscrit dans la continuité d’une réflexion initiée depuis les années 1997-1998 et reprise en 2008. Elle est le fruit de la consultation des rares documents disponibles (Plan Philippin de l’aménagement et de l’assainissement de Port-Gentil, rapports, etc.), des enquêtes pluriannuelles menées sur le terrain de l’île Mandji (qui abrite la ville de Port-Gentil) et le résultat de nos participations aux séminaires liés à la gestion des déchets et aux études d’impact environnemental.
La question de la gestion de l’environnement et des risques en milieu urbain touche presque l’ensemble des villes du sud. Si son analyse au Gabon ne bénéficie encore que de travaux partiels 1 , elle apparaît toutefois comme une préoccupation majeure dans le processus d’aménagement des espaces insulaires telle que l’île Mandji, impactée par les contraintes des changements climatiques et l’activité humaine.
L’hypothèse centrale ici est double : elle énonce d’une part que toute mauvaise gestion de l’environnement et des risques en milieu urbain a des conséquences d’ordre social, économique et sanitaire. D’autre part, elle précise qu’avec les effets collatéraux des changements climatiques qui se traduisent par une élévation moyenne du niveau de la mer (3 mm/an) et un recul marqué du littoral (entre 180 et 250 m en 60 ans) 2 , l’île Mandji est aujourd’hui plus vulnérable et menacée de disparaître si l’on ne prête pas attention.
Ainsi, face à l’impératif de préserver l’île de toutes ces instabilités, l’attention première de cet ouvrage s’est alors portée vers la connaissance physique et humaine de l’espace, puis vers l’identification et la compréhension des multiples périls qui accroissent la complexité de la gestion de l’environnement et des risques, pour mieux poser la question des voies possibles d’une réforme.
Car la prévention et l’aménagement harmonieux de l’île Mandji ne peuvent se concevoir sans la prise en compte effective des observations et projections des chercheurs, surtout lorsque la maîtrise des données sociales et naturelles échappe aux politiques et autres gestionnaires de la cité.
La gestion de l’environnement des risques en milieu urbain et insulaire n’est pas spécifique à la géographie. Elle requiert une intervention pluridisciplinaire. Toutefois, la pensée et l’action du géographe en la matière s’exercent sur l’organisation de l’espace. Il expose, décrit et explique comment sont disposés les différents ensembles de la ville et leurs rôles fonctionnels. Par ailleurs, la dimension spatiale permet de visualiser les déséquilibres et les disparités entre les différents secteurs de l’île. Elle permet également de projeter les formes d’aménagement à opérer.
L’ampleur des problèmes liés à la gestion de l’environnement et des risques qui sont associés à ce territoire fragile de l’île Mandji invite à la modestie, car ainsi que je l’avais déjà mentionné en 2008, il n’existe pas de réponse optimale hors du contexte politique, économique, juridique, et social. Le chemin pour de nouvelles formes d’aménagement convoque de la retenue, la progressivité et le choix judicieux des priorités et des enchaînements. De cette façon, j’espère que cet ouvrage sera non seulement utile aux étudiants, mais aussi un outil complémentaire aux collègues chercheurs intéressés par les questions environnementales et telluriques en milieu urbain et protéiforme, comme Port-Gentil.
Introduction
La ville est à la fois territoire et population, cadre matériel et unité de vie collective, configuration d’objets physiques et nœud de relations entre les sujets sociaux. On peut décider de s’intéresser plus particulièrement à l’un ou à l’autre de ces ordres de réalité. Mais ils n’en sont pas moins indissociables. Et c’est bien leur interaction qu’il convient de considérer si l’on veut s’accorder sur une définition générale de la ville. Elle se présente toujours à l’observation immédiate comme un regroupement de populations et d’activités fortement stabilisées sur un territoire restreint. La proximité physique permet aux hommes d’entrer en relation et favorise le développement de nouvelles relations. Dans la mesure où elle concentre dans un même lieu un grand nombre de ces processus cumulatifs de rencontres. On a parfois pu la définir comme le dispositif le mieux approprié aux divers rapports de coopération et surtout d’échanges qui s’instaurent aussi bien entre les hommes qu’entre les acteurs économiques et les divers biens de production. C’est en tout cas bien en milieu urbain, par excellence, que se nouent, s’amplifient et se démultiplient les interactions qui sont au principe de la vie sociale des hommes. Comme le souligne Durkheim 3 , «   la densité “dynamique” ou “morale” de cette vie sociale se traduit d’ordinaire par une “densité matérielle” qui lui fournit en retour son principal aliment : les villes résultent toujours du besoin qui pousse les individus à se tenir d’une manière constante en contact aussi intime que possible les uns avec les autres. Elles sont comme autant de points où la masse sociale se contracte plus fortement qu’ailleurs. Elles peuvent donc se multiplier et s’étendre que si la densité morale s’élève   ».
Dans cet ouvrage, cette densité ne s’est pas réduite aux rapports d’échange commercial et de concurrence   ; elle s’est plutôt appréciée en fonction du degré d’implication des hommes dans la vie commune de l’espace urbain et insulaire de Port-Gentil. Ainsi, à défaut de se suffire des critères de taille et de densité de peuplement, je me suis saisi aussi de la classification urbaine qui répartit l’ensemble des villes gabonaises en trois classes, à savoir :
- les grandes villes de plus de 100   000 habitants   ;
- les villes moyennes de plus de 50   000 habitants   ;
- les petites villes de moins de 50   000 habitants.
 
La ville de Port-Gentil appartient à la classe des grandes villes à taux d’accroissement démographique modéré 4 (le Gabon en compte que deux : Libreville et Port-Gentil). Située sur la côte atlantique du littoral gabonais (carte n° 1), à 0° 30 de latitude sud et 8° de longitude est, la ville a longtemps gardé ses fonctions de ville-port et de capitale économique. Très tôt, elle a fait valoir ses atouts, au point de rivaliser avec Libreville, la capitale politique, pendant les années 1970, 1980 et fin 1990.
Cet essor, Port-Gentil le tient d’une part à sa position sur l’une des rives du delta de l’Ogooué, la plus grande voie fluviale du Gabon   ; ce qui fait d’elle le débouché portuaire des villes de l’intérieur. D’autre part, il était relatif à l’implantation des sociétés de transformation du bois et surtout des firmes pétrolières qui des décennies durant, ont suscité une affluence de la main-d’œuvre nationale et expatriée.
Ces facteurs ont, de 1950 à la fin des années 1990, conduit Port-Gentil à obtenir une croissance démographique de l’ordre de 3,5 % par an et expliquent que la ville a absorbé près du cinquième des soldes migratoires intérieurs. La population de la ville, estimée à 4   500 habitants en 1945, est passée successivement de 31   000 habitants 5 en 1968 à 80   041 habitants 6 en 1993, avant d’atteindre 123   000 habitants en 2003 (même si le recensement de 2013 p

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