La Dépression
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La Dépression , livre ebook

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Description

Un Français sur cinq a été, est ou sera déprimé au cours de sa vie. En cent questions, ce livre permet de mieux identifier une maladie qui peut toucher chacun de nous : quels sont les signes annonciateurs ? Comment distinguer la dépression de l’anxiété ? L’insomnie est-elle un symptôme ? Qu’est-ce qui caractérise les troubles bipolaires ? Comment évolue la dépression avec ou sans traitement ? Quels sont les risques de rechute ? Faisant un sort aux idées reçues, ce livre aborde également les traitements existants et les problématiques particulières (deuil, alcool, grossesse, etc.). Clair et pratique, il aidera tout autant les personnes déprimées que leur entourage. Le Dr Florian Ferreri est psychiatre, maître de conférences des universités, praticien hospitalier dans le service de psychiatrie et de psychologie médicale de l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Il y anime une importante consultation spécialisée dans le diagnostic et la prise en charge des personnes déprimées et de leur famille. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juin 2012
Nombre de lectures 21
EAN13 9782738182203
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , JUIN 2012
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-8220-3
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Préface

Les dépressions font partie des maladies les plus répandues et les plus invalidantes dans le monde. L’importance de la dépression ne va pas en diminuant puisque l’Organisation mondiale de la santé estime qu’elle va devenir la deuxième pathologie la plus invalidante en 2020 après les troubles cardiaques et juste avant les accidents de la route. En France, 3 millions de personnes souffrent de dépression chaque année. Près de 20 % des Français de 15 à 75 ans (soit près de 9 millions de personnes) ont vécu ou vivront une dépression au cours de leur vie.
Trop de dépressions ne sont pas diagnostiquées, trop de déprimés sont incompris, trop de déprimés n’ont pas les soins qu’ils méritent. Ce livre lève les malentendus, les a priori en apportant des informations claires et concrètes pour s’en sortir.
Chacun d’entre nous a sa façon d’« être au monde ». Elle est modulée par une disposition affective de base appelée humeur ou thymie qui nous est propre et qui tient à notre personnalité, à notre tempérament.
Souvent, les appréciations de notre environnement – amis, parents – concordent : « Il est optimiste », « Elle a un caractère plutôt joyeux », « Il a la chance d’avoir une bonne nature ». Ou, à l’inverse : « Il est pessimiste », « Il a un caractère plutôt morose », « Son humeur ne le dispose pas à sourire », « Elle voit trop les choses du mauvais côté ». Ces appréciations peuvent être plus nuancées mais, le plus fréquemment, ce sont les attitudes les plus tranchées qui sont relevées.
Cette humeur de base, propre au sujet, varie en fonction des événements, de leur nature, de leur intensité, de leur perception. L’humeur participe ainsi, selon l’éprouvé des situations, de la palette normale des émotions agréables, neutres ou désagréables qui colorent nos états d’âme de teintes pastel ou plus accusées, lumineuses ou ternes.
Des événements qui se répètent, des conflits qui s’accumulent sans être majeurs peuvent entraîner une ambiance de grisaille, de morosité : c’est la fameuse déprime. Elle peut être influencée par un contexte socio-économique défavorable, une chute de la Bourse, une baisse du baromètre, entraînant nuages et intempéries. Dépression financière, dépression climatique : influence et confusion des termes. La déprime reste du domaine de la réaction normale psychologique, elle varie en fonction du moment, de la situation. Une rencontre inattendue, sympathique, et le sujet retrouve une félicité qui témoigne de ses ressources, de sa dynamique adaptative toujours présente. Il est, fait capital, capable de retrouver son équilibre initial, son état normal.
La déprime n’est pas la dépression. Cette dernière est marquée par l’affaissement extrême de l’humeur, le désintérêt, la perte de plaisir, le pessimisme foncier, les idées mortifères aggravées par l’anxiété, la fatigue, le ralentissement intellectuel et physique. La dépression échappe au contrôle du sujet. Elle est rupture du sujet avec lui-même, avec autrui, avec le monde. L’entourage s’en émeut : « Elle est méconnaissable », « Ce n’est plus lui ». Toutefois, la plupart du temps, il n’y reconnaît pas la dépression et invoque – à tort – un trouble de la volonté. Quand apparaît un état discret d’excitation, de légère euphorie, la famille est franchement décontenancée.
Comment reconnaître la dépression ? Comment aider le déprimé et sa famille ? Le présent ouvrage répond aux questions que chacun se pose sur ce trouble. La dépression nous interroge sur notre histoire personnelle et familiale, sur les événements actuels, sur notre personnalité et notre tempérament qui concourent à notre capacité d’adaptation.
Si la dépression est souffrance pour soi et ses proches, elle est pour tous, une fois guérie, une source de réflexion en donnant l’occasion à chacun de revisiter le sens de sa propre existence.
Première partie
Pour comprendre
Chapitre 1
Qu’est-ce que  la dépression ?

1. Qu’appelle-t-on dépression ?

Aurélie est une jeune femme de 27 ans, longiligne, à la chevelure désordonnée, au visage peu expressif. Sans maquillage et les yeux cernés, elle a l’air d’avoir plus que son âge. Sa démarche est mal assurée, elle est légèrement penchée en avant. Elle prend depuis trois semaines des somnifères pour des troubles du sommeil.
Aurélie parle à voix basse. Ses difficultés de mémoire et d’attention rendent l’histoire des symptômes difficile à reconstituer. Le ton est monotone et le débit verbal est ralenti : « Il me manque de la force, de l’intérêt. Je pense que je me suis trompée dans mon choix professionnel, je suis un fardeau pour mes proches et mes collègues. Je ne suis pas à la hauteur. C’est un échec. Je ne me sens plus capable d’enseigner. Je n’en peux plus, je suis épuisée. » Les angoisses sont importantes, présentes toute la journée mais semblant se majorer le matin.
Aurélie est enseignante dans un lycée et, depuis une semaine, elle est en arrêt de travail. Elle trouvait son travail pénible et passait beaucoup plus de temps que d’habitude à préparer ses cours ou à corriger les copies. Elle pense que ses élèves, dans l’ensemble attentifs, n’ont pas de chance de l’avoir l’année du baccalauréat car elle se juge incapable de les conduire au succès.
Son mari, inquiet, explique que ses propos sont loin de refléter la situation habituelle, elle aime l’enseignement même si certaines classes sont plus difficiles que d’autres. Leur couple est sans problème et sa femme est très appréciée de ses collègues et élèves. Il est aussi inquiet en pensant à la mère de son épouse qui a souffert de dépression.
La dépression est un dérèglement pathologique de l’humeur dans le sens de l’abaissement, de l’affaissement, de l’affaiblissement. L’humeur, dans le langage courant, correspond au caractère, à un tempérament. Dans le langage médical, l’humeur ou thymie est la « disposition affective qui donne à chacun de nos états d’âme une tonalité agréable ou désagréable oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur » (J. Delay). Cette définition mérite d’être « décryptée ».
Chacun a ressenti cette variation de notre affectivité, de nos émotions, tantôt tristes, tantôt gaies, en fonction de nos pensées et des événements qui nous touchent. L’homme est un animal social qui interréagit avec son milieu, dans lequel il tente de trouver un équilibre psychique satisfaisant qui lui procure un certain plaisir, un certain confort. Mais les événements, les relations avec autrui ne sont pas, évidemment, totalement maîtrisables, même si on peut en pondérer certains en fonction de nos capacités d’adaptation. Les sollicitations de l’environnement sont dans l’ensemble plutôt bénéfiques. Elles invitent au dynamisme, au changement, à la créativité pour résoudre certains conflits ou événements particuliers. Il en est ainsi de la création d’une entreprise rapidement suivie du recrutement de plusieurs employés ou, plus modestement, de l’aide que l’on peut apporter à un membre de sa famille confronté à des difficultés ou encore du réaménagement de son appartement, lieu de vie qui n’est qu’un prolongement de soi.
C’est le « sel de la vie », diront certains, friands de ces situations qui poussent à penser, à agir et nous sollicitent à élaborer un projet, à entreprendre.
L’éprouvé de ces situations dépend beaucoup de l’image, valorisante ou dévalorisante, que nous renvoie le regard d’autrui. De plus, nous ne sommes pas tous égaux devant les événements, ils peuvent être stressants, voire traumatisants, et déborder nos capacités adaptatives. Une réponse possible est alors une anxiété de stress variable dans son intensité. L’anxiété, quand elle est intense, est une force déstabilisante qui peut être à l’origine de la survenue d’un état dépressif.
Classiquement, l’état dépressif s’installe progressivement, en quelques semaines, voire quelques mois. Lorsqu’il est constitué, les signes caractéristiques sont présents depuis au moins quinze jours. Ils marquent une rupture avec le fonctionnement habituel de la personne.
La dépression est constituée de trois groupes de symptômes :
• L’humeur dépressive dominée par la souffrance morale. Elle s’exprime par une vision triste et pessimiste de soi, du monde. L’avenir peut apparaître comme incertain, négatif, voire bouché. La douleur morale favorise l’anxiété négative, envahissante et les « idées noires ». L’ensemble de ces émotions négatives participe à la réduction, voire à la perte de l’intérêt et du plaisir pour les activités habituelles. Le goût de la vie vacille, les contacts sociaux diminuent, la tendance est au repli sur soi. La perception de l’effritement des relations sociales et de l’incapacité à agir ou penser normalement est dévalorisante, culpabilisante, voire vécue avec un sentiment de honte qui isole d’avantage la personne déprimée, l’empêchant de demander une aide pourtant légitime et nécessaire.
• Le ralentissement psychomoteur aggrave le sentiment d’insuffisance et d’incapacité. Il touche les processus intellectuels. L’attention est perturbée, la concentration difficile et les capacités de mémorisation amoindries. Par exemple, il devient difficile de suivre, de saisir le sens ou de retenir l’essentiel d’un art

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