L Homme dans l oeuvre d Albert Camus
116 pages
Français

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L'Homme dans l'oeuvre d'Albert Camus , livre ebook

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Description

« Par ailleurs, on constate qu’Albert Camus se sert de personnages aussi divers que variés : Meursault, Caligula, Don Juan, Jan, Nada, Kaliayev, Tarrou, Rieux, Clamence, Darou, Janine, Diego, Paneloux... On a tendance à penser qu’ils représentent une pluralité d’êtres humains. À y regarder cependant de près, on se rend compte qu’il s’agit d’un être humain unique, multiple et universel aux prises avec sa condition existentielle. Que ce soit Don Juan qui multiplie les occasions d’amour avec les femmes pour demeurer un peu plus dans ce plaisir qui n’est qu’instantané et passager ; que ce soit Caligula qui trouve l’existence mensongère et qui pour être heureux, a besoin de la lune ou de quelque chose qui soit dément, mais qui n’est pas de ce monde ; que ce soit le docteur Rieux qui refuse un dieu sourd et muet devant l’injustice, la misère et la souffrance des innocents ; que ce soit le Père Paneloux qui prêchait que le mal était la conséquence du péché et qui donc n’avait pas réalisé que la peste était une affaire de tout le monde ; que ce soit Jan qui refuse un bonheur stupide qui consiste à éprouver ce qui arrive et qui mourut sans avoir réalisé que le bonheur de l’être humain est plus désiré que possédé. Que ce soit Meursault qui tue par hasard et qui n’est ni idiot ni intelligent ni innocent ni coupable et dont l’une des préoccupations était de savoir si l’être humain pouvait échapper à la mécanique du destin ; que ce soit Tarrou le brave humaniste et esthète à la recherche d’une sainteté sans dieu et qui se faisait l’historien de ce qui n’avait pas d’histoire... On voit, à travers toutes ces figures antinomiques, une personne humaine à la recherche du bonheur, de son unité intérieure et étonnée de ce que la vie n’a pas de formule. Quand on a des dents, on n’a pas à manger et vice versa ! »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 avril 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782414054398
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-05437-4

© Edilivre, 2017
Du même auteur
Du même auteur :
– L’homme dans l’œuvre d’Albert CAMUS : Quelques traces d’identification, Essai, aux Editions Persée et Beaurepaire (France) et Aracne (Italie) ;
– Le voleur de rêve , aux Editions EDILIVRE, 2017 et Bénévent (France), 2012 ;
– La beauté du hasard, aux Editions Beaurepaire (France), 2013 ;
– Le regard d’un aveugle , aux Editions Beaurepaire (France), 2015.
Exergue

« Connais-toi, toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ».
SOCRATE.
I Souvenirs d’enfance
K ant Emmanuel n’aspirait qu’à une chose : la paix universelle qui seule peut éviter un anéantissement mutuel des peuples, des Etats et des pays. Dans sa concision qui donnait à chaque mot toute sa logique, ce philosophe allemand du 18 ème siècle estimait qu’il fallait civiliser les humains, les arracher de ce qui les empêche de savoir ce qu’ils doivent faire et ce qui leur est permis d’espérer pour tourner leur façon de penser, d’agir et d’être vers des actions plus justes et donc rationnelles. Tout ce qui est juste pour les uns doit aussi l’être pour les autres, disait-il. Plus que cela, il estimait que tout acte guidé par la raison renferme une part de vertus et participe à la paix universelle.
Chimère ou réalité, espoir des faibles ou pas, le concept de la paix perpétuelle demeure l’un des héritages les plus méconnus de la pensée d’Emmanuel Kant. Serait-ce parce que le monde est, depuis la nuit des temps, à feu et à sang que parler de la paix universelle relèverait plutôt de la douce illusion ? Dans un monde dominé par le mentir-vrai et des vérités mensonges tel que « qui veut la paix prépare la guerre » en effet, l’idéal de la paix universelle ne pèse plus grand-chose, dès lors que personne n’ignore que la guerre n’a jamais été une solution et ne le sera point.
Regard futé, mal rasé et un peu mal à l’aise parce qu’il s’était réveillé sur un horrible cauchemar, Deus INEZA l’espion évadé du monde réel était au cours de cette matinée sans soleil, triste et malheureux. Ce qu’il gardait de ce sommeil agité au cours duquel il était en discussion fort tendue avec un ange qu’il avait d’abord pris pour un fantôme, c’était le point de vue de ce personnage au physique éphémère qui prétendait que derrière ce que l’on voit et attend se cache toujours un jeu de pouvoirs subtils, complexes et compliqués et que donc il convient de savoir jongler avec cet état de faits. Plus que cela, ce personnage étrange estimait que le monde est un immense marché, un grand bazar à ciel ouvert où il faut savoir vendre ses talents. « Dans tes rapports avec les autres, essaie toujours d’être plus stratégique qu’agressif. C’est de cette façon que tu t’en sortiras », lui avait dit en substance cet ange sans visage qui semblait tout connaître de l’espion Deus INEZA. Il lui reprochait notamment de n’avoir jamais su que le mentir-vrai était étalé partout, à commencer par les textes de lois, les œuvres de philosophie, de théologie, de sciences, d’économie, de sociologie et de littérature à l’exception des œuvres d’art, car l’art est un mélange subtil de vérités mensongères.
« Sans les émotions insufflées par la magie de la poésie, de littérature, de la musique ou même des dessins truffés d’énigmes renchérit ce personnage bizarre qui parlait en changeant de physionomie, la personne humaine deviendrait esclave d’elle-même et le monde cesserait d’être somptueux et harmonieux. C’est par le rêve et la fiction artistique que l’on peut saisir les réalités plastiques, folkloriques, historiques, virtuelles ou fantasmées dont l’ambivalence des contraires avec laquelle l’existence humaine est tragiquement faite. Tu veux connaître ma petite vérité au sujet de ce monde où rien n’est stable, définitif et permanent ?, insista l’ange. Pour vivre décemment, il faut accepter la réalité de que l’on est. Mieux, il faut s’affranchir de l’esclavage de la peur et des préjugés de ceux qui promeuvent et cherchent à ventre la violence. Le bon choix à faire est simple : le partage et la promotion de la paix universelle. Malheureusement, le monde est devenu comme un enfer à cause de vous espions et agents secrets. La plupart d’entre vous sont des marchands de la peur et de la violence et font l’apologie de la guerre », conclut l’ange avant de disparaître.
Décidément, cette journée avait mal commencé pour ce jeune espion des services secrets de l’Etat Nouveau. Avec ce songe bizarre, les choses avaient pris une toute autre dimension. Il en avait peur et honte pour lui, pour son peuple et pour son pays l’Etat Nouveau. L’Agent INEZA dont le code était « KT 100 2163 » avait effectivement de quoi s’inquiéter, car depuis cinq ans qu’il était affecté à la Section chargée de la lutte contre la vraie-fausse monnaie, il était l’un des témoins muets d’horribles coups tordus et des crimes crapuleux perpétrés sous l’œil complaisant des services secrets, dont la fabrication de vrais faux billets, le commerce illicite d’armes, le blanchiment d’argent sale, les campagnes de désinformation et l’armement de rébellions pour déstabiliser les pays souverains ; etc. Il savait aussi que les frais de renseignement utilisés pour l’achat d’information auprès de la plupart des indicateurs étaient de la vraie fausse monnaie. En bref, un monde à l’envers régi par des contrevaleurs dont l’exploitation de la peur qui engendre la haine.
A l’évidence, l’ange-fantôme qui lui était apparu dans son sommeil avait entièrement raison de dire que c’étaient les services de renseignement qui, dans une large mesure, menaçaient la paix et la sécurité mondiales. Néanmoins, ce n’était pas à lui simple agent secret qu’il fallait livrer ce message. Il fallait l’adresser plutôt à ses patrons et aux décideurs de ce monde.
« La raison, c’est tout ce que l’être humain a de plus précieux, de plus indispensable et de plus utile pour lui-même et pour son entourage », disait assez souvent l’une des institutrices de Deus INEZA lorsqu’il était à l’école élémentaire. Cette petite dame au regard fuyant et pénétrant, issue d’un milieu modeste mais bourrée de sagesses et de bon sens avait aussi laissé entendre aux enfants de huit ans dont elle avait la charge que l’on récolte toujours ce que l’on a semé. « Lorsque l’on joue avec le feu, on finit toujours par se brûler les doigts et le visage. Une personne défigurée perd son identité et sa dignité. Elle perd aussi le sourire par lequel l’âme humaine communique sa joie au monde. La plupart de personnes que vous croisez sont défigurées. Elles portent des masques invisibles pour cacher leur misère due au fait qu’elles n’ont pas suivi la voie de la raison, ajoutait-elle avec ses petits yeux larmoyants ». C’était simple, facile à saisir et tout était dit.
Parmi les souvenirs de cette période, Deus INEZA avait gardé de cette institutrice d’une infinie délicatesse, l’importance qu’elle accordait aux petites choses et simples de la vie quotidienne dont l’air, le vent, l’eau, la terre, la faune, la flore, la pluie et le soleil. Aussi, racontait-elle à ses louveteaux, c’est comme cela qu’elle appelait ses élèves, au cours d’une leçon sur le vivre-ensemble que la vraie richesse ne se trouve pas dans de grandes fortunes, mais plutôt dans l’attitude intérieure positive envers les autres ainsi que dans la passion pour la paix pour tous qu’il fallait, disait-elle, chanter, crier partout et rechercher tout le temps et par tous les moyens. La paix universelle, ajoutait-elle avec une voix douce empreinte d’une certaine prophétie, est comme un rêve réel qui se cache aux creux de nos visages, de nos regards, de nos détresses et de nos espoirs.
Cette institutrice de petite taille et ordinaire parce que vivant de ce qu’elle cultivait dans ses champs était aussi et surtout une personne libre. Elle était totalement détachée à l’égard des biens matériels et immunisée contre le regard des autres. Les secrets de l’existence et l’enthousiasme qu’elle possédait provenaient essentiellement de ce détachement et de sa façon à ne pas agir en fonction du regard des autres. Aussi et de façon très rassurante, leur avait-elle enseigné que l’intelligence est offerte à tout le monde. « Il suffit de le désirer, car la connaissance est une aventure intérieure. La lumière pour chasser l’obscurité de l’ignorance se trouve en vous, disait-elle assez souvent. Cherchez cette lumière d’abord en vous-mêmes et vous passerez progressivement de l’ignorance à la connaissance des lois de la nature, au goût de vivre en harmonie avec les autres, à la vertu du partage et à la quête de la vérité et de la justice.
Quant aux quatre opérations élémentaires de l’arithmétique, à savoir l’addition, la soustraction, la multiplication et la division, cette institutrice leur avait, de prime abord, indiqué que ces quatre opérations sont les fondamentaux de toute la connaissance humaine. Elles permettent à chaque personne humaine de sortir des ténèbres de l’ignorance pour accéder à la lumière et aux vertus, car le savoir améliore notre façon de se comporter, précisait-elle sur un ton péremptoire. Ils sont néanmoins, nombreux ceux et celles qui n’ont rien compris de ces fondamentaux du savoir humain, ajoutait-elle avec une pointe d’ironie. J’en connais, renchérissait-elle un rire sous cape, qui sont bardés de diplômes de grandes universités, mais qui prennent leurs fantasmes pour des réalités et qui se trompent de priorités tout le temps, parce qu’ils n’ont rien compris de la logique simple, implacable et immuable sous-tendue par les quatre opérations de l’arithmétique élémentaire.
Lorsque l’on a compris ces quatre opérations, on grandit dans la confia

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