L Egoïsme démesuré de l Africain, la racine de beaucoup de ses maux
78 pages
Français

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L'Egoïsme démesuré de l'Africain, la racine de beaucoup de ses maux , livre ebook

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Description

S’il est vrai que l’esclavagisme et le colonialisme ont joué un rôle néfaste dans tous les aspects de la vie du peuple africain, faut-il cependant les utiliser pour expliquer jusqu’à nos jours tous les problèmes contemporains africains ? Suite au bilan de plus de cinquante ans d’indépendance dans la plupart des pays d’Afrique, il est temps de rechercher d’abord la solution aux problèmes africains parmi les Africains, car l’Africain demeure avant tout le seul responsable non seulement de ses propres problèmes, mais aussi de leur non-résolution adéquate et définitive, puisque c’est de sa façon de concevoir les choses et de les appliquer outre mesure que naissent tous ses problèmes...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 février 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748398816
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Egoïsme démesuré de l'Africain, la racine de beaucoup de ses maux
Jacky Talonto
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
L'Egoïsme démesuré de l'Africain, la racine de beaucoup de ses maux
 
 
 
À ma fiancée Marianne, elle seule sait pourquoi.
 
 
 
Remerciement
 
 
 
Mes remerciements vont directement à monsieur Paul B. Kleiser pour ses encouragements, et pour avoir accepté de préfacer cet ouvrage ainsi que pour les corrections apportées pendant son élaboration. Je remercie également monsieur Jean Delorme, pour les idées échangées sur ce sujet. En outre, un remerciement particulier à mademoiselle Marie-Antoinette Lonas qui, à travers ses inquiétudes et ses raisonnements pendant nos différentes conversations téléphoniques, m’a aussi apporté, sans qu’elle ne le sache, des éléments de réflexions dans ce travail, sans qu’aucune de toutes ces conversations téléphoniques ne portât jamais sur le sujet. Finalement, je remercie tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont inspiré pour écrire encore, de nouveau, cet autre livre.
 
 
 
Préface
 
 
 
Dans sa « Lettre de colère et d’espoir » qui a pour titre Poste restante : Alger , l’auteur algérien Boualem Sansal dit de son pays et de ses compatriotes : « Nous avions tant à nous dire, sur notre pays, son histoire falsifiée, son présent émietté, ravagé, ses lendemains hypothéqués, sur nous-mêmes, pris dans les filets de la dictature et du matraquage idéologique et religieux, désabusés jusqu’à l’écœurement, et sur nos enfants menacés en premier sous pareil régime. » (Gallimard, 2006, p. 11).
Ces paroles pourraient être celles de monsieur Jacky Talonto, originaire d’une ancienne colonie française – la Guinée – qui a déclaré son indépendance déjà en 1958 et est ainsi devenue le premier pays des colonies françaises en Afrique noir, contre la volonté déclarée de Charles de Gaulle. La Guinée devint une sorte de phare de développement dans la région à cause de son chemin « progressiste » influencé par le nationalisme panafricain, alors à la mode dans les milieux d’intellectuels de tout le continent. Le parti-État, qui s’appelait Parti démocratique de Guinée (PDG), alors organisé et contrôlé par l’ancien syndicaliste Sékou Touré, essayait – après que la France eut coupé toute coopération avec l’ancienne colonie –, d’établir des structures d’auto-organisation, surtout à la campagne, pour produire assez de nourriture dans le pays et diminuer les importations. Mais le PDG s’érigea rapidement – tous les cadres étaient nécessaires pour l’administration de l’État où les spécialistes manquaient cruellement – en un organisme bureaucratique avec contrôle absolu de l’État et de la société, via le parti de masse dont la moitié de la population était membre. Après 1964, avec la transformation du PDG en « Parti révolutionnaire d’avant-garde », les opinions dissidentes n’étaient plus possibles. Les vrais ou soi-disant opposants devenaient victimes de poursuites et de dénonciations ; la Guinée devenait aux yeux (pas seulement) des opposants un « goulag tropical ». Une bonne partie de la population dut s’enfuir dans les pays voisins et en Europe. Puisque le pays était massivement dépendant d’une seule matière d’exportation, la bauxite, et parce que – malgré les propos révolutionnaires – les paysans n’avaient aucune influence quant aux décisions de l’État concernant l’agriculture et le marché, ils n’avaient pas assez d’intérêt à vraiment augmenter la production. L’autarcie dans la production des denrées ne pouvait pas être atteinte. Selon M. W. Veit, la Guinée est « un exemple typique pour l’échec d’un modèle de développement à cause des décisions politiques 1  ».
Dans son fameux livre Les damnés de la terre , Frantz Fanon parle de la bourgeoisie autochtone, qui « n’est pas dirigée vers la production, l’invention, la construction et le travail, mais [qui] s’intéresse seulement [aux] activités de médiation. […] La bourgeoisie nationale a la psychologie des petits commerçants, pas des capitaines de l’industrie. » Et il continue : « La bourgeoisie nationale demande la nationalisation de l’économie et du commerce, parce que pour elle nationaliser ne veut pas dire mettre l’économie entière au service du peuple, satisfaire les besoins de la nation, employer l’État pour favoriser le développement des conditions nouvelles. Pour eux, la nationalisation veut dire la transmission des privilèges hérités de la période coloniale aux autochtones 2  ».
Ce développement commença en Égypte, après le coup d’état des jeunes officiers contre la monarchie en 1952 et s’étendit sur une bonne partie des pays déclarant l’indépendance en Afrique. Leur leader, Gamal Abdel Nasser, commença une réforme agraire relativement radicale pour satisfaire les besoins des paysans pauvres, ce qui le conduisit dans un conflit avec les grands propriétaires, liés à l’ancien pouvoir colonial : l’Angleterre. De cette politique résulta en général un conflit plus ou moins limité avec les pays impérialistes, qui aboutit même dans le cas de l’Égypte à une guerre avec l’Angleterre, la France et l’Israël, après la nationalisation du canal de Suez en 1956. Pour contrecarrer ces pressions, l’Égypte et pas mal d’autres pays (le Ghana, la Guinée, le Congo, etc.) s’adressèrent à l’Union soviétique qui fournissait une aide matérielle, politique et souvent militaire.
 
Vers la fin des années soixante-dix, la situation mondiale commença à changer ; après la Révolution iranienne et l’invasion des troupes soviétiques en Afghanistan, le président américain Ronald Reagan déclencha une nouvelle guerre froide. Et l’envolée du dollar mit en danger le modèle de développement basé sur des crédits relativement bon marché.
 
Au cours des années quatre-vingt, commença un processus d’ouverture des économies pour le capital venant de l’étranger et un processus de première privatisation. À cause des problèmes de financement de la dette, beaucoup de pays furent mis sur la courante du FMI (Fond monétaire international), qui demanda des « réformes », c’est-à-dire des économies dans les dépenses de l’État concernant le secteur social, la santé, les subventions des denrées, etc. Dans beaucoup de pays, des révoltes populaires contre les mesures demandées par le FMI eurent lieu. Mais surtout après la faillite de l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques) et du bloc de l’Est et le consensus de Washington, l’idéologie néolibérale d’idolâtrer le marché pouvait célébrer des grands succès. Les économies furent ouvertes au marché mondial et transformées pour la production des biens exportables vers le Nord. Rapidement, se mit en place un processus de ségrégation entre une petite couche de gagnants et une grande majorité de perdants. Et souvent, les petits paysans perdirent leurs terres et durent se mettre en marche vers les grandes villes, où ils agrandirent la masse des pauvres vivant dans les bidonvilles. Ces tensions ne pouvaient plus être réglées dans le cadre d’une vie politique soi-disant démocratique ; alors en général des militaires (ou policiers) prenaient le pouvoir d’une façon plus ou moins sanglante. Avec la politique néolibérale allait de pair une certaine dégradation morale, parce que cette politique était fondée sur le principe du « chacun pour soi et Dieu contre tous ».
 
Aujourd’hui la situation dans une bonne partie de l’Afrique subsaharienne est malheureusement comparable à celle décrite par Boualem Sansal. Bien qu’il y ait des pays africains qui se trouvent – selon les critères problématiques du FMI (Fonds Monétaire International), qui regardent surtout le PIB – sur la voie de la croissance, cela ne veut pas du tout dire que la situation de la majorité de la population s’améliore. Jacky Talonto essaie de comprendre cette situation et dit que la situation postesclavagiste et postcoloniale – aussi importante qu’elle soit pour la compréhension de beaucoup de maux des sociétés africaines – ne peut pas expliquer qu’après plus de cinquante ans d’indépendance de la majorité des États africains, la majorité de la population se trouve toujours dans la misère et une bonne partie dans la misère absolue. Il faut alors se demander quelles sont les raisons partiellement indépendantes des raisons socio-économiques, qui expliquent de telles choses et alors il faut examiner les qualités éthiques et morales des (surtout, mais pas seulement) élites qui gouvernent la plupart des pays africains. C’est justement le procédé de monsieur Jacky Talonto.
 
Aujourd’hui, nous traversons la crise historique de l’idéologie et pratique néolibérale. Il est tout à fait clair, qu’il faut un autre modèle de développement, basé sur le fait que l’homme n’est pas une machine, mais un être social qui ne peut pas vivre sans la communauté et alors une morale, qui indique ce que doit être une bonne vie.
Dans son nouveau livre, Le Piège d’optimalisation , « Philosophie pour une économie humaine » le philosophe munichois Julian Nida-Rümelin écrivait : « L’acteur qui essaye d’optimaliser son bien-être personnel, échoue devant le défi de la vie quotidienne de développer des amitiés et de les entretenir. […] Le dogme, selon lequel la rationalité et l’égoïsme dans le sens d’amélioration de son propre bien-être sont inexorablement liés, est aujourd’hui plus bouleversé que jamais dans les décades passées. Les limites des modèles d’explication économiques sont plus visibles dans et hors des sciences.
 
L’homme économique, qui s’intéresse seulement à optimaliser son bien-être personnel,

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