L Anthropophagie des prêtres selon Kierkegaard, et l anthropophagie africaine et gabonaise à travers les crimes rituels
88 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Anthropophagie des prêtres selon Kierkegaard, et l'anthropophagie africaine et gabonaise à travers les crimes rituels , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
88 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Ce que l'opinion au Gabon considère confusément comme "le" crime rituel : une dépouille humaine mutilée, n'est qu'un exemple, au même titre que l'anthropophagie, de ce phénomène social bien plus multiforme et multidimensionnel. Il caractériserait plutôt un acte criminel odieux, commis par un ou plusieurs individus et condamnable par la loi, visant à porter atteinte à l'intégrité physique et/ou morale d'une autre personne vivante ou décédée, dont le corps ou quelques organes serviraient dans une opération fétichiste. Le crime rituel a mué et évolué dans le temps et l'espace, pour atteindre, en Afrique et au Gabon notamment, sa forme la plus cynique : le meurtre. Il repose sur plusieurs fondements (social, ontologique et mystique), qui déclinent en même temps ses origines. De nombreuses raisons, aussi terribles les unes que les autres, expliquent ce fléau social, sans le justifier nécessairement. Aussi le crime rituel suscite-t-il des réactions nombreuses et diverses en Afrique subsaharienne et dans le monde en général, telles que celle de Kierkegaard qui tient à éveiller les consciences sur l'imposture des prêtres danois accusés d'anthropophagie, parce que se servant du christianisme pour servir leurs intérêts personnels égoïstes, au lieu de servir Dieu. Face au crime rituel, des esquisses de solutions sont proposées : la prévention, la dissuasion et la répression. Toutefois, toutes ces actions, visant à le juguler, seraient vaines si la société tout entière ne s'y attaque pas résolument.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 décembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342158281
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0026€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Anthropophagie des prêtres selon Kierkegaard, et l'anthropophagie africaine et gabonaise à travers les crimes rituels
François Moto Ndong
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'Anthropophagie des prêtres selon Kierkegaard, et l'anthropophagie africaine et gabonaise à travers les crimes rituels
 
 
 
Cet ouvrage est dédié à toutes les victimes des crimes rituels.
Il symbolise la marque de ma compassion et de mon soutien.
 
Remerciements
Ma profonde gratitude va à l’endroit de tous ceux qui m’ont aidé et soutenu lors de la réalisation de ce travail. Parmi eux, Monsieur Alphonse NDINGA NZIENGUI qui a bien voulu me proposer une préface, reçoit toute ma reconnaissance. Je ne saurais oublier Monsieur Patrice MOUNDOUNGA MOUITY, grâce à qui ce livre a trouvé une maison d’édition.
Merci à tous !
Préface
François Moto Ndong fait partie de la nouvelle génération de chercheurs du Centre national de recherche en philosophie du développement (CENARPHID), au sein de l’institut de recherche en sciences humaines (IRSH). Après une production scientifique déjà très appréciable, composée, entre autres, d’articles scientifiques et d’ouvrages parmi lesquels un manuel sur l’apprentissage et l’application de la méthodologie de rédaction des sujets de dissertation philosophique et d’explication de texte en philosophie au lycée "La Philo facile, Guide pratique de l’épreuve de philosophie au bac", le présent ouvrage fait état d’une réflexion comparative sur l’approche du concept d’« anthropophagie », tel qu’il est utilisé par Kierkegaard et par les Africains. L’auteur a tenu à montrer, à travers la pensée de Kierkegaard, que les prêtres danois, perçus et traités comme étant des fonctionnaires à part entière, furent auteurs d’actes répréhensibles en sacrifiant la congrégation religieuse au profit d’intérêts personnels.
En effet, le blasphème ecclésiastique dont font preuve les hommes de Dieu danois est caractérisé d’anthropophagie par le philosophe Kierkegaard, non pas, à proprement parler, parce qu’il y aurait une sorte de pratique de cannibalisme ; mais plutôt parce qu’il serait question du rejet catégorique dudit comportement éhonté des prêtres susceptible de ternir l’image de l’église. Cependant, Moto Ndong utilise le même vocable d’« anthropophagie » qu’il attribue désormais au phénomène de ‘‘crimes rituels’’ tels qu’ils sont pratiqués en Afrique subsaharienne, de manière à dénoncer des exactions dues aux rituels qui y sont liés. La désacralisation immorale de l’espèce humaine est ainsi atteinte dès l’instant où la sorcellerie, la magie noire et le fétichisme sont devenues, au détriment de l’éducation scolaire et de la formation universitaire et professionnelle, les véritables fondements du mérite, les seules voies d’accès au bien-être social, politique et économique.
Le présent texte dévoile donc deux univers arborant deux formes de pensée qui récusent l’incivisme et toute forme de barbarie reposant sur le dénigrement de l’être humain dans son environnement socioculturel le plus immédiat : le monde Africain de croyances et la société danoise du XIXe siècle qui semble présenter un christianisme fort douteux. Or, quel que soit le bord, l’idée d’accéder à l’opulence matérielle ou à n’importe quelle autre forme de richesse au moyen des pratiques illusionnistes de rituels magico-fétichistes à connotation providentielle, soi-disant, ne semble point ni conciliante ni convaincante. C’est ainsi que Moto Ndong en appelle à une prise de conscience certaine en convoquant à travers son propos à la fois, en guise d’exemple, les peuples africains et ceux du Danemark, dont le point de convergence se ramène à la question d’anthropophagie. Il s’agit pour les uns et les autres de s’en tenir scrupuleusement au respect de la dignité humaine et de la pratique saine et authentique de toute croyance religieuse.
En somme, la dénonciation dévoilée de l’acte conduisant à l’anthropophagie touche également, sinon prioritairement, à la finalité escomptée, en termes de profils en tous genres, de manière à confirmer la légitimation des pratiques à caractère magique et fétichiste. C’est ainsi que cette dénonciation semble se muer en critique tel que Kierkegaard en fait état dans sa pensée en jetant l’anathème sur l’église danoise de son temps, dont les prêtres contribuent à fouler au sol les prérogatives essentielles.
Alphonse NDINGA NZIENGUI, Maître de Recherche (CAMES)
 
Introduction
À l’instar du Danemark, qui expérimente une foi chrétienne "problématique" ou erronée, du point de vue kierkegaardien, que ce dernier décrit ainsi qu’il suit : " Mai 1855. Oui c’est bien cela : le culte officiel, qui se prétend le christianisme du Nouveau Testament est au point de vue chrétien, un faux. " 1 , l’Afrique contemporaine, y compris le Gabon, affronte de nombreux problèmes liés essentiellement à son développement. Tous les secteurs d’activité de ce continent, berceau de l’humanité, sont en ébullition. De nombreuses richesses y voient le jour, et de nouveaux riches apparaissent. La plupart des magazines économiques et de nombreux experts des questions de développement s’accordent à la présenter aujourd’hui comme faisant partie des continents ayant une très forte croissance. Sa population, en majorité jeune et en constante augmentation, la place au premier rang des continents les plus en vue, en termes d’opportunité d’investissement, de développement et de parts de marché. Toutefois, cette envolée économique n’est pas homogène. Chaque région, chaque sous-région et, bien plus, chaque pays avancent à leur rythme. En revanche, leur point commun se révèle dans l’ensemble des épreuves auxquelles ils font face au quotidien. L’essentiel de ces défis tourne autour des questions de gouvernance, de sécurité, de pauvreté, de santé, d’éducation. En effet, bon nombre de pays africains connaissent la mauvaise gouvernance politique, la criminalité sous toutes ses formes, les conflits armés, la famine, la malnutrition, la sécheresse, l’inaccessibilité aux soins de santé, les épidémies, l’émigration souvent clandestine, etc. Les écueils inhérents à la religion et à la culture, de façon générale, ne sont pas en reste de cet univers africain en mutation, comme ce fut le cas en Europe et surtout au Danemark dans le domaine religieux au XIXe siècle. Aujourd’hui les problèmes y apparaissent sous d’autres formes telles que l’athéisme grandissant ou la foi au défi :
 
 
" Un évangéliste danois défie les chrétiens et leur propose de démontrer la puissance de Dieu dans les rues. " 2 Dans ce cas, on parlerait de plusieurs Afriques. Les épreuves varient en fonction des régions et des pays. De son côté, en plus des questions politiques, économiques et sociales, le Danemark doit donc traiter des problématiques culturelles et religieuses plus précisément.
Le développement doit logiquement s’accompagner de l’amélioration des conditions d’existence et de l’accroissement de la population, consécutif au perfectionnement de la médecine. Il suppose également l’enrichissement de nombreuses couches sociales antérieurement défavorisées. Toutefois, l’accès au bien-être social implique un coût. Il exige, entre autres, l’obtention des diplômes et l’ascension des échelons professionnels, sociaux et même mystico-religieux. Les chemins empruntés pour y arriver sont souvent tortueux, rocailleux, difficiles et longs. Aussi, parvenus à la stabilité socioprofessionnelle, les nouveaux riches ont-ils tendance à en demander plus, en dehors du fait de veiller jalousement au maintien de leurs privilèges. Certains parmi eux se laissent ainsi aller aux extravagances, à la démesure et aux excès en tout genre. L’Homme étant, par essence, un être insatiable, son extrême ambition le conduit inéluctablement vers des voies risquées. La quête et/ou la conquête du pouvoir et de la richesse, la recherche effrénée des honneurs, et autres titres, le prédisposent notamment, aux crimes divers. L’Afrique, le Gabon et le Danemark n’échappent à cette réalité implacable.
Les nouveaux riches vont à la découverte de nouvelles sensations et de nouvelles expériences. Cette démarche peut obéir à un projet personnel, comme elle peut être une ligne imposée par une tierce personne, selon un ordre déterminé. C’est ainsi qu’ils sont invités à intégrer de nouvelles religions, de nouveaux rites, de nouvelles sectes, bref, de nouveaux cercles et groupes ésotériques, dans lesquels ils découvrent et adoptent de nouvelles pratiques. Les crimes rituels et le cannibalisme font partie de ces nouvelles habitudes acquises. Ils apparaissent comme l’une des conséquences du développement effréné des pays africains et la manifestation de l’un de ses revers les plus redoutables. Dans le contexte danois dont est issu Kierkegaard, c’est l’anthropophagie qui pose problème. Les crimes rituels, dont elle fait partie, présentés comme étant une voie d’accès possible, un raccourci vers la richesse, sont devenus si fréquents de nos jours qu’ils n’émeuvent plus, comme le cannibalisme qu’a dénoncé Kierkegaard au Danemark à son époque. Ils se banalisent au point où, même les autorités qui doivent s’en préoccuper et les juguler, se contentent de les observer et d’épiloguer dessus comme le ferait l’opinion. Le Gabon, à l’instar de tous les autres pays africains, victimes de ces atrocités, vit les mêmes réalités.
L’usage quasi quotidien du concept de "crimes rituels" ou même la pratique de ce rite au sein des sociétés africaines n’apporte prat

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents