J ai un enfant quand je veux
143 pages
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J'ai un enfant quand je veux , livre ebook

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Description

Devenir mère est désormais pour les femmes quelque chose qu’elles souhaitent contrôler et planifier, pour lequel elles s’organisent. Du chemin a été parcouru, mais tout n’est pas encore parfait, loin s’en faut. Ce qui manque encore trop souvent, ce sont des mesures qui permettent de concilier le temps du travail et le temps de la famille. Autrement, on crée des femmes acrobates, qui s’épuisent à force de bondir de la crèche au bureau, puis du bureau à la crèche et ensuite à la maison. Ce livre raconte de manière très illustrée le parcours de toutes ces femmes qui, aujourd’hui, utilisent les progrès de la science pour contrôler leur fertilité, mais aussi pour faire un enfant à un moment qui est décidé par elles, et non plus lorsque cela vient tout seul, par la nature. Reste toutefois à harmoniser le temps social et le temps biologique pour que la grossesse demeure une joie et l’enfant un bonheur. Willy Pasini est psychiatre, sexologue, psychothérapeute. Il est l’auteur de nombreux ouvrages qui sont de grands succès, parmi lesquels À quoi sert le couple ?, La Force du désir et, plus récemment, Libre et parfois effrontée. Il a vendu plus de 7 millions d’exemplaires dans le monde. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 janvier 2018
Nombre de lectures 5
EAN13 9782738136336
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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© O DILE J ACOB , FÉVRIER  2018 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-3633-6
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
INTRODUCTION
Augmenter le choix des femmes


Dès l’Antiquité, l’être humain a désiré assumer le contrôle de la fertilité. Ce contrôle s’est d’abord effectué d’une façon antiscientifique et souvent par des méthodes violentes (infanticides, abandon des bébés de sexe féminin, avortements). On recourait aussi à des méthodes contraceptives plus folkloriques qu’efficaces. Par exemple, dans l’Égypte ancienne, les femmes utilisaient des pessaires faits avec des excréments de crocodiles, qui étaient acides et tuaient les spermatozoïdes – pour induire la fertilité, on mettait à l’inverse un lapin au bord du lit des femmes qui voulaient un enfant ou on leur donnait une émeraude, symbole de fertilité…
La maternité a longtemps été un destin commun à toutes les femmes. Mon grand-père gynécologue disait ainsi à ses patientes après l’accouchement : « Au revoir, madame, à l’année prochaine. » Aujourd’hui, il existe non seulement des méthodes contraceptives efficaces et, dans certains pays, l’IVG thérapeutique ainsi que des techniques de procréation médicalement assistée. La fertilité n’est plus subie, comme avant, mais choisie très souvent et même aidée quand il le faut, et c’est heureux.
Les temps ont donc changé, et devenir mère est désormais pour les femmes occidentales un acte qu’elles contrôlent, planifient, pour lequel elles s’organisent. On se rappelle des prix Cognac pour les familles nombreuses en France ; aujourd’hui, il est devenu plus utile d’introduire des pouponnières, non pas près de la maison, mais près du bureau ou même sur le lieu de travail, comme cela se fait dans les pays du nord de l’Europe.
Du chemin a donc été parcouru, mais tout n’est pas encore parfait, loin s’en faut. Ce qui manque encore trop souvent, ce sont des mesures politiques qui permettent de concilier le temps de travail et le temps de la famille. Autrement, on crée des femmes acrobates, qui s’épuisent à force de bondir de la crèche au bureau, puis du bureau à la crèche et ensuite à la maison. Autre problème : beaucoup de femmes, entre 20 et 35 ans, voudraient des enfants, mais l’envie de faire carrière ou le besoin d’un second salaire les en empêchent. Négligeant que c’est la période la plus facile sur le plan obstétrical pour faire un enfant, elles choisissent de différer leur grossesse. Certaines décident même de façon tout à fait consciente de réaliser leur féminité ailleurs que dans la maternité. Ce qui ne les empêche pas, quand la quarantaine arrive, de tout mettre en œuvre pour avoir un enfant grâce à l’aide de la médecine.
Ce livre raconte le parcours de toutes ces femmes qui, aujourd’hui, utilisent les progrès de la science pour contrôler leur fertilité, mais aussi pour l’induire à un moment qui est décidé par elles, et non plus par la nature. Je l’ai dit, cette possibilité qui augmente le choix des femmes est une bonne nouvelle. Reste toutefois à harmoniser le temps social et le temps biologique pour que la grossesse demeure une joie et l’enfant un bonheur. Car de ces enfants dépend l’avenir de l’humanité.
CHAPITRE 1
Des femmes acrobates qui jonglent entre plusieurs rôles

Passé et présent
Nos ancêtres ont longtemps suivi une chaîne d’événements. Les parents décidaient à la place des fiancés, les intérêts familiaux primant sur les sentiments des personnes. Les unions et les enfants se faisaient pour réunir des terres, voire des peuples. Le collectif l’emportait sur l’individuel. Les deux fiancés se mariaient avec l’accord des parents et du curé. Après la cérémonie religieuse venait la nuit de noces, au cours de laquelle ils avaient leur premier rapport sexuel. Rapidement naissait un premier enfant. Le temps du couple était bref, il devenait rapidement famille. Le rôle de la femme était bien défini : il s’agissait pour elle de s’occuper de la maison et surtout d’avoir des enfants. La stérilité était considérée comme une maladie ou une malédiction envoyée par les dieux. On mettait des oreilles de lapin au bord des lits et, dans les familles aisées, on offrait aux femmes des émeraudes censées favoriser la fertilité. Dans certaines cultures, une femme stérile pouvait même être répudiée. Pour la même raison, la ménopause était une sorte de fin de la vie pour les femmes. D’une certaine façon, on raisonnait encore en termes de survie, qu’il s’agisse de l’espèce, de la famille ou du patrimoine. Il fallait des enfants, et parfois beaucoup dans les milieux populaires pour compenser la forte mortalité infantile et fournir la main-d’œuvre nécessaire : avoir beaucoup d’enfants constituait une forme d’assurance vieillesse.
Aujourd’hui, chez les riches comme chez les pauvres, les choses ont bien changé. Vouloir un enfant est devenu un « bien » coûteux et parfois très fortement concurrencé – par le travail, les voyages, les vacances, une nouvelle voiture, etc. Le désir d’être parent est laissé à la volonté individuelle, ce qui explique l’ambivalence de certaines femmes et de beaucoup de couples. Plus précisément, disons que, depuis une cinquantaine d’années, on a assisté à un changement profond des mentalités et des comportements. Au lieu d’avoir un enfant très vite, les femmes prennent désormais du temps pour autre chose (sexe, carrière, argent, politique, etc.). Même si la télévision et les médias continuent parfois à les peindre comme des créatures soumises aux hommes, elles vivent dans un monde qui leur reconnaît plus de liberté. Est-ce à dire que les femmes sont désormais totalement libres ou, du moins, aussi libres que les hommes ?
Les avis divergent. En 2004, le prix Nobel de littérature a été attribué à Elfriede Jelinek, auteure autrichienne qui est, depuis toujours, du côté des femmes et contre les idéologies conservatrices. Pour autant, son livre  Les Amantes  est une fable cynique où la valeur de l’amour est éclipsée par les difficultés concrètes que rencontrent les protagonistes. Entre le travail en usine et la nécessité d’être mère, le destin des deux jeunes filles de province est tracé dès le départ : elles ne connaissent aucune autre manière que le mariage avec un homme souvent inférieur à elles. Ce roman surprend d’autant plus qu’il est signé par une féministe qui a œuvré pour faire voler en éclats les stéréotypes machistes, mais la réalité a-t-elle à ce point changé dans la vraie vie ? À côté de textes qui invitent la femme à être plus libre et à renforcer son estime de soi, d’autres éléments montrent l’inverse. Par exemple les journaux féminins continuent d’être remplis de conseils sur la façon d’être bien avec son compagnon et celle de continuer à le séduire après le mariage. De nombreuses statistiques indiquent par ailleurs que les femmes d’aujourd’hui passent toujours beaucoup de temps à penser à l’homme idéal, qu’elles souffrent davantage quand finit une histoire d’amour et qu’elles s’adressent plus fréquemment à un psychothérapeute dans ce cas. Cela étant dit, si amour, sexualité et procréation s’enchaînaient automatiquement par le passé, on observe chez les femmes d’aujourd’hui une double scission : non seulement le sexe est souvent séparé de la procréation, mais il l’est parfois également du cœur.

Le sexe et la procréation
Depuis la légalisation de la pilule contraceptive il y a une cinquantaine d’années, la femme et le couple jouissent d’une sexualité affranchie de la contrainte procréative. Cette contrainte créait des comportements sociaux et individuels qui protégeaient les sociétés plus que les femmes. Les mères célibataires étaient mises au ban ; la virginité était garante, pour sa famille et celle de son fiancé, que la jeune fille n’avait pas eu d’aventure cachée. Cette obsession pour la virginité vaut encore aujourd’hui dans certaines cultures. J’ai ainsi reçu au planning familial un couple de parents kosovars qui me demandaient un certificat de virginité. Ils avaient appris qu’un Français dans leur quartier se vantait auprès de ses copains d’avoir eu des rapports sexuels avec leur fille Haisha, âgée de 16 ans. Nous avons donc recousu cette jeune fille avant de faire le certificat aux parents pour qu’elle ne soit pas tuée. En 2018, la virginité de cette jeune fille appartenait encore à sa famille…
En Italie, on a longtemps mis les draps avec le sang de l’hymen à la fenêtre dans les rues de Naples et on disait aux filles d’être vierges (mais pas chastes) jusqu’au mariage. Je me rappelle, quand j’étais adolescent, ces jeunes filles qui acceptaient de flirter avec des hommes, mais qui protégeaient leur virginité au point de parfois proposer la sodomie comme alternative. Les rapports oraux réciproques, aussi, étaient possibles. On savait que tel professeur de lycée ou tel entraîneur de natation avaient ainsi des relations intimes avec certaines de leurs élèves de 16 ans.
La découverte, il y a vingt ans environ, de nouveaux traitements contre la stéril

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