Homo vulnerabilis
286 pages
Français

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Description

Cet ouvrage se fonde sur une approche transdisciplinaire et sur une conception tragique et optimiste de la condition humaine. Il constitue une introduction à l'éducation à la réflexion sur la nature et la condition de l'homme. Où que nous vivions, nous avons tous un destin commun. Nous ne sommes pas les champions de la longévité. Étant donné que notre vie est courte, nous devons réfléchir sur notre finitude tout en cessant de nous accrocher aux valeurs qui nous détruisent. Des valeurs comme le principe de non-violence, la solidarité, l'interdépendance, l'entraide, le bénévolat, l'hétéronomie, l'amour, le pardon, le bien, la paix,?etc., doivent être survalorisées au détriment de l'individualisme forcené, du darwinisme social, économique et politique, du narcissisme, du vandalisme, de l'exploitation ouverte ou insidieuse de l'homme par l'homme, de la barbarie, du mal, de la vengeance, du racisme, de la prétendue domination de soi, de la nature et du monde. «?Au faux humanisme des victoires programmées, naïvement confiées à une technologie dévastatrice, Obrillant Damus oppose la temporalité véritable de l'homme, qui est celle de la mortalité, et sa nature irréductible : il est religieux, rituel, mythologique ; l'imaginaire est son lieu naturel, l'espérance son besoin le plus vital. C'est ce que la tradition africaine, d'ancestrale sagesse, sait dire et faire autant qu'elle sait le dire. Sans les liens familiaux, sans la foi dans l'inséparabilité de l'homme et de Dieu, sans le sens donné à la souffrance, sans la transmutation du malheur individuel en solidarité collective, les Haïtiens n'auraient pu revenir à la vie, les uns par les autres, les uns grâce aux autres. La profondeur des liens compense le manque de soins, d'argent et d'abri, et révèle la dimension nécessairement spirituelle de la vie proprement humaine.?» Monique Castillo, professeure à l'université Paris-Est.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342049930
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Homo vulnerabilis
Obrillant Damus
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Homo vulnerabilis
 
 
 
 
Préface
 
 
 
Obrillant Damus se livre à une pérégrination méditative sur la vulnérabilité, dont il fait une dimension-clé de la condition humaine. Plus profondément, il montre comment l’effort (et presque la rage) de vouloir échapper à sa vulnérabilité originaire conduit l’humanité à accumuler les maux dont elle se plaint, mais dont elle est aveuglément l’auteur, dans l’inconscience d’une quête de bonheur qu’elle croit lui être naturellement dû.
On pourrait s’attendre à une lecture dialectique de ce combat entre le rêve et la réalité, entre l’effort et la souffrance : vaincre sa vulnérabilité naturelle conduit en effet à l’invention intellectuelle et technique, les peuples créant par eux-mêmes ce que la nature ne leur donne pas. Mais cette espérance dialectique d’une conversion de la faiblesse en force n’est pas la voie qui est ici suivie ; bien au contraire, l’auteur se montre sensible à l’inaccessibilité des buts qui peuplent un imaginaire exalté : viser l’immortalité ou l’invincibilité ne conduit pas l’humanité à se transformer pour s’élever au-dessus d’elle-même, mais à accumuler des richesses toujours plus variées en même temps que des illusions toujours plus dangereuses.
C’est donc une leçon d’un pessimisme particulier, un pessimisme éclairé et qui se veut éclairant. Le lecteur peut avoir l’impression que l’auteur suit le fil de la plume et ne cherche pas suffisamment à argumenter et à justifier ses jugements ni à s’expliquer lui-même très longuement. C’est que le propos se veut moins scientifique et académique que préventif : c’est une réflexion qu’il s’agit de faire partager de l’intérieur. Quand on comprend que cette réflexion porte l’empreinte de la tragédie de janvier 2010 vécue par Haïti, il n’est pas étonnant que le message dominant exprime une méfiance envers le « progrès », un mythe moderne qui ne préserve pas du malheur, et dont on commence à soupçonner qu’il ajoute aux catastrophes nées de la nature les catastrophes que lui-même lui inflige.
C’est ainsi qu’à sa vulnérabilité native l’humanité ajoute une nouvelle dangerosité du monde dont elle est la première victime. Le livre énumère la longue série des souffrances nées de l’agressivité de l’homme envers l’homme et envers les vivants qui peuplent la terre. Souffrances venues de la richesse (créatrice d’inégalité et de pauvreté), de la science (qui rend toute chose incertaine et douteuse), de la technique (aux inventions destructrices). Souffrances venues de l’indifférence, de l’abandon, de l’isolement, de la désolidarisation qui marquent la condition humaine sociale. Des hommes plongés dans un univers de plus en plus artificiel deviennent eux-mêmes des entités artificielles, aux passions fabriquées.
Au faux humanisme des victoires programmées, naïvement confiées à une technologie dévastatrice, Obrillant Damus oppose la temporalité véritable de l’homme, qui est celle de la mortalité, et sa nature irréductible : il est religieux, rituel, mythologique ; l’imaginaire est son lieu naturel, l’espérance son besoin le plus vital. C’est ce que la tradition africaine, d’ancestrale sagesse, sait dire et faire autant qu’elle sait le dire. Sans les liens familiaux, sans la foi dans l’inséparabilité de l’homme et de Dieu, sans le sens donné à la souffrance, sans la transmutation du malheur individuel en solidarité collective, les Haïtiens n’auraient pu revenir à la vie, les uns par les autres, les uns grâce aux autres. La profondeur des liens compense le manque de soins, d’argent et d’abri, et révèle la dimension nécessairement spirituelle de la vie proprement humaine.
Faut-il conclure à une dichotomie insurmontable entre la vulnérabilité et la barbarie ? Au risque de confiner la vulnérabilité dans un registre doloriste et victimaire (vulnérabilité des pauvres, des malheureux et des malades) et de cantonner la barbarie dans le triomphalisme insensible des riches, des exploiteurs et des prédateurs ? Ou bien faut-il prendre conscience que la mondialisation et ses crises augmentent et généralisent la vulnérabilité, en rendant les risques également imprévisibles pour tous. On sait que la barbarie naît aussi de l’imaginaire d’un victimisme qui donnerait droit à toutes les violences, imaginaire fanatique ou despotique qui opère comme un narcissisme fou, supprimant magiquement la vulnérabilité pour satisfaire un désir de toute puissance et d’impunité. On sait que le labeur des étudiants qui regardent aujourd’hui la vie à l’échelle du monde, leur détermination, leur volonté de maîtriser les savoirs qui permettent d’entrer dans la vie sociale, économique et culturelle sont incapables de leur assurer un avenir professionnel durable. On sait que les souffrances subies par les femmes dans l’espoir de contribuer à la transmission des valeurs grâce à la force d’aimer sont méconnues au point d’être parfois méprisées…
En vérité, un nouvel humanisme est requis, et l’Afrique en est une ressource. La générosité existentielle que ce livre allie à l’esprit de la tradition dévoile une puissance d’agir qui s’introduit comme une sorte d’héroïsme dans les temps modernes. La vraie générosité ne maintient pas l’autre dans l’affliction, le désarroi ou la souffrance, elle lui communique, tout au contraire, le pouvoir de pouvoir, la puissance de faire confiance, la force d’aider dont elle fait une puissance d’être. La conscience de l’humaine et universelle vulnérabilité engendre alors le courage d’agir avec et pour autrui.
Monique Castillo Professeure à l’université Paris-Est.
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Je remercie la professeure Monique Castillo, qui m’a gratifié d’une préface flamboyante.
Un grand merci à mon amie Isabelle Jezequel qui a relu ce livre. Elle l’a commenté en ces mots : « C’est un très beau texte qui énonce clairement tous les problèmes que nous devons affronter et comprendre, nous autres pauvres humains. »
Je remercie mes parents qui m’ont éduqué à l’amour et à la paix.
 
 
 
Épigraphe
 
 
 
« D’abord je lirai les paroles en silence quand je me lèverai le matin. Ensuite, je lirai les paroles en silence après avoir pris le repas de midi. Finalement, je lirai à nouveau les paroles avant de me coucher à la fin de la journée. Et, encore plus important, à cette occasion, je lirai les paroles à haute voix.
Le jour suivant, je répéterai ce processus et continuerai ainsi durant trente jours. Ensuite, je commencerai le parchemin suivant et je répéterai ce processus pendant trente autres jours. Je continuerai de la même façon jusqu’à ce que j’aie vécu avec chacun des parchemins durant trente jours et que la lecture quotidienne soit devenue une habitude.
En répétant chaque jour les paroles, elles deviendront rapidement parties intégrantes de mon esprit. Ma force augmentera, mon enthousiasme croîtra, mon désir d’affronter le monde dominera toutes les craintes qui, auparavant, m’assaillaient à l’aube. Finalement, je découvrirai que je réagis face à toutes les situations que je dois affronter comme les parchemins m’ordonnent de le faire » Og Mandino (1980).
 
 
 
Introduction
 
 
 
Si mes recherches ont produit quelques résultats, ils ne sont dus qu’au travail, à une pensée patiente. Je tiens le sujet de ma recherche constamment devant moi, et j’attends que les premières lueurs commencent à s’ouvrir lentement et peu à peu jusqu’à ce qu’elles se changent en une clarté pleine et entière. Newton (1643-1727).
L’Homme oscille entre deux sentiments : le sentiment de vulnérabilité et le sentiment de toute-puissance ou d’éternité. Celui-ci constitue souvent un obstacle à la réflexion sur la vulnérabilité humaine. Il faut convenir que la vie ne serait pas possible sans un minimum d’illusion positive d’invulnérabilité, illusion qui sécrète des syndromes, des complexes et des mythes qui peuvent être à l’origine des actes monstrueux. Il faut noter également que la conscience du fait que nous sommes vulnérables ne nous empêche pas toujours de commettre des actes de barbarie envers nous-mêmes et envers les autres. Certaines personnes sont devenues méchantes après avoir appris qu’elles étaient vulnérables comme tout le monde.
Ce qui peut favoriser la paix, la compréhension et la solidarité entre les êtres humains, c’est l’éducation à la réflexion sur la condition humaine. Un programme d’éducation à la paix et à la réflexion sur la condition de l’Homme doit être fondé sur une nouvelle conception ou définition de l’humain. L’Homme est un être vulnérable qui est doté d’un potentiel du mal. D’où le paradoxe de notre condition ontologique. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la vulnérabilité constitue notre essence. En manifestant des comportements qui nient celle-ci, nous ne faisons que, bien souvent, nous rendre plus fragiles. La puissance technologique et scientifique à la fois aveugle et lumineuse a supprimé certaines formes de vulnérabilité tout en en créant d’autres. Notre condition humaine est insurmontable. Dès qu’une personne est née, elle est condamnée à lutter contre sa vulnérabilité.
On peut supposer que cette lutte existe dès la conception et la vie intra-utérine. On peut postuler que dans la vie de tous les jours n’importe quoi et n’importe qui peuvent faire apparaître notre fragilité, même si nous pouvons faire semblant de n’en être pas conscients. Voici l’axiome qui guide nos réflexions : nous ne pouvons pas surmonter abso

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