Gestion de l eau : Approche territoriale et institutionnelle
157 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Gestion de l'eau : Approche territoriale et institutionnelle , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
157 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Ce livre présente le «modèle» de gestion par bassin versant, qui est le pivot des politiques de l’eau développées, et offre un aperçu de la complexité de l’architecture institutionnelle des politiques de l’eau aux États-Unis, au Canada, en France et, plus largement, dans l’Union européenne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 février 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782760533158
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La collection Géographie contemporaine change d’image. Le souci de renouveau de la direction des Presses de l’Université du Québec et l’attachement aux traditions du directeur de la collection ont abouti à un compromis qui rend la collection plus attrayante tout en affirmant la continuité avec sa mission, soit celle de diffuser des travaux de nature scientifique ou pédagogique qui permettent d’enrichir la réflexion géographique. Ce changement est l’occasion d’un rapide bilan. Cette collection qui, au départ, voulait remplir un vide s’est avérée féconde. Depuis 1998, plus de vingt titres ont été publiés, plusieurs ayant donné lieu à des rééditions. Analysant le monde à toutes ses échelles, du mondial au local, des travaux de chercheurs du Québec et d’ailleurs ont interrogé le territoire et les possibilités qu’il offre dans un contexte qui requiert la révision des choix de développement de nos sociétés. La collection devient ainsi ce qu’elle cherchait à être, soit une tribune en langue française pour l’analyse des territoires. La nouvelle image, plus accessible, réaffirme cet objectif. Le monde, dans sa globalité, est impensable sans des repères territoriaux qu’il importe de rendre visibles. Sans ces repères, les liens sociaux sont impossibles, la préoccupation pour le bien commun disparaît et seul l’individualisme a droit de cité. Les repères territoriaux sont nécessaires pour un développement respectueux des générations futures, certes, mais aussi des collectivités qui nous entourent et avec lesquelles nous partageons la planète. C’est ce que l’éducation géographique des citoyens rend possible et c’est le défi qui a guidé et qui continuera de guider les travaux de la collection Géographie contemporaine.

Juan-Luis Klein
Directeur de la collection
Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418 657-4399 − Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : puq@puq.ca − Internet : www.puq.ca

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Vedette principale au titre :
Gestion de lʼeau : approche territoriale et institutionnelle

(Collection Géographie contemporaine)

Comprend des réf. bibliogr.

ISBN 978-2-7605-3313-4 ISBNEPUB 978-2-7605-3314-1

1. Ressources en eau - Aménagement intégré. 2. Bassins hydrographiques - Gestion. 3. Eau - Politique gouvernementale. 4. Eau - Qualité - Gestion. I. Brun, Alexandre. II. Lasserre, Frédéric, 1967- . III. Collection : Géographie contemporaine.
HD1691. G472 011  333.91ʼ17  C2011-942 104-6

Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.

Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.


Couverture Conception : R ICHARD H ODGSON ET M ICHÈLE B LONDEAU
Photographie : L UDOVIC M OURON

Intérieur Mise en pages : I NTERSCRIPT

2012-1.1 –  Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2012, Presses de l’Université du Québec

Dépôt légal – 1 er trimestre 2012
Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada
N ous souhaitons remercier les personnes des ministères en charge de l’Écologie en France et au Québec, du CNRS, du programme « Eaux et territoires », de l’Université Laval, de Sogreah et de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 qui nous ont aidé à préparer ce livre.
Nous voulons également remercier les auteurs et l’équipe des Presses de l’Université du Québec, sans lesquels cet ouvrage n’aurait naturellement pas vu le jour.
Enfin, nous remercions tout spécialement Louise Marcoux, cartographe à l’Université Laval, ainsi que Stéphane Ghiotti, Pascal Chevalier et Armelle Brun pour leurs précieux conseils.

Alexandre Brun et Frédéric Lasserre

Alexandre Brun et Frédéric Lasserre



D epuis les années 1970, le littoral breton a enregistré une nette augmentation des apports nutritifs d’origine continentale. Le lessivage de terres cultivées saturées en engrais organiques ou minéraux en constitue l’une des principales causes. Ce faisant, de nombreuses plages de ce secteur touristique français connaissent, chaque été, la prolifération et l’accumulation d’algues vertes du genre Ulva , communément appelées « laitues de mer ». Ce phénomène a été médiatisé au cours des années 2000, car certains experts ont fait valoir les risques encourus par les promeneurs et par les agents municipaux chargés de l’entretien des plages : le problème des algues vertes est devenu le scandale des algues vertes.
En août 2009, le premier ministre français, François Fillon, s’est rendu à Saint-Michel-en-Grève, après la mort d’un cheval vraisemblablement due au gaz toxique présent dans les amas d’algues vertes en décomposition. Pour la première fois, les services de l’État ont alors reconnu officiellement que les nitrates agricoles étaient à l’origine des « marées vertes ». La solution préconisée par le chef de l’État en juillet 2011 pour enrayer le phénomène s’est cependant limitée au ramassage des algues et au procédé de méthanisation (qui transforme en biogaz le lisier de porc, riche en azote). Autrement dit, l’État fait appel aux contribuables pour financer le nettoyage des plages et recherche des solutions techniques à des problèmes de société 1 .
Cette pollution, périodique mais spectaculaire, préoccupe de plus en plus les riverains. Ceux-ci sont inquiets de voir leur environnement se dégrader et craignent une dépréciation de leurs biens immobiliers « à cause des algues ». Elle embarrasse les élus des stations balnéaires, excédés par la partialité du gouvernement, prêt à défendre le « modèle agricole breton » contre vents et marées 2 . Enfin, elle détourne les estivants des baies et des estuaires situés à l’exutoire des bassins versants agricoles. Cette situation n’est évidemment pas spécifique au contexte breton. Elle témoigne moins du caractère inopérant de la gestion de l’eau par bassin versant que de son absence 3 .
Le bassin versant, un concept ancien
Un bassin versant ou bassin hydrographique désigne une portion de territoire délimitée par des lignes de crête, dont les eaux alimentent un exutoire commun (cours ou plan d’eau, mer). La ligne séparant deux bassins versants adjacents est une ligne de partage des eaux. Chaque bassin versant se subdivise en sous-bassins correspondant à l’aire d’alimentation des affluents se jetant dans le cours d’eau principal. Dans le cas de la Bretagne, les bassins versants n’excèdent pas quelques dizaines de kilomètres carrés. L’étendue des bassins versants peut toutefois être 100 fois supérieure : le bassin du Mississippi, le plus grand d’Amérique du Nord, s’étend sur 3 238 000 km 2 , celui du Saint-Laurent occupe une superficie de 1 610 000 km 2 .

Le concept de bassin versant n’est pas nouveau. En revanche, l’idée de gérer l’eau dans ce cadre est assez récente. C’est le géographe Philippe Buache (1700-1773) qui, le premier, a formalisé ce concept en fournissant un système interprétatif général à la répartition du relief terrestre en liant réseau hydrographique et orographie. Le bassin hydrographique offre alors
[…] par ses limites intangibles, les moyens à la monarchie, d’inscrire son autorité et de bâtir son administration. Par cette dimension scientifique absolue, il est devenu sous l’influence physiocratique, l’instrument de la rationalité économique et l’outil de la valorisation des eaux utiles dont la finalité productive opère la fonctionnalisation du milieu [naturel] (Ghiotti, 2006, p. 6 4 ).
Les actions exercées sur la ressource en amont (prélèvement, pollution) ayant des impacts en aval, une approche globale à cette échelle autorise une gestion optimisée de la ressource, et, par conséquent, limite les conflits d’usage. C’est pourquoi la gestion par bassin versant s’impose peu à peu, dès l’entre-deux-guerres, dans des applications partielles et locales aux États-Unis (Colorado River Compact, 1922 ; Tennessee Valley Auth

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents