Évangiles du Baptême
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Évangiles du Baptême , livre ebook

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Description

Depuis le IIe siècle de notre ère, des auteurs très divers ont représenté en images les scènes des évangiles. Aujourd’hui, nous pouvons recueillir leurs apports : il peuvent nous aider à approfondir notre compréhension de ces textes. Ici, ces rapprochements s’appliquent aux cinq grands évangiles des dimanches de carême préparant à Pâque et aux Baptêmes.

Informations

Publié par
Date de parution 23 décembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312019574
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Évangiles du Baptême
François Ripoche
Évangiles du Baptême





LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013
ISBN : 978-2-312-01957-4
Avant-Propos
Pour un adulte, la dernière étape avant la célébration de son baptême est habituellement le temps carême et la semaine sainte précédant la Vigile pascale où il sera baptisé.
Ce temps sera consacré essentiellement à "scruter", c’est-à-dire à apprécier, goûter, ce que le Seigneur lui aura fait découvrir et sa progression depuis le moment où il s’est décidé à se mettre en route pour connaître le Christ.
Ainsi l’église a choisi les passages d’évangile lus pendant les cinq dimanches pour éclairer ces découvertes et ces déterminations. Ils représentent des témoignages rendus au Christ par l’Église. Leur choix remontent aux premiers siècles de notre ère, résultat d’une longue expérience. Le Concile Vatican II les a remis en valeur par les textes des messes de l’année A. Il va de soi que cette suite de passages sont aussi mis à la disposition des baptisés depuis longtemps pour goûter et apprécier les nouvelles étapes de leur vie.
Il se trouve que ces évangiles ont été très tôt mis en images par des fresques, des bas-relief de sarcophages, des mosaïques : dès le 3° siècle, les représentations avaient une forme stéréotypée, souvent très simple, mais déjà la matrice des images des premiers siècles chrétiens.
Ces créateurs d’images évangéliques mettent en valeur de multiples aspects des textes bibliques. Se mettre à leur école permet de recueillir des témoignages de l’Église et de sa méditation depuis le début de son histoire : une école populaire de méditation chrétienne des "Mystères de Jésus".
Chapitre I
La Tentation de Jésus
(1° dimanche de Carême)
É VANGILE DE L UC
Jésus, rempli de l’Esprit Saint (après son baptême par Jean), quitta les bords du Jourdain ; il fut conduit par l’Esprit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à l’épreuve par le démon. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
Le démon lui dit alors : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre. »
Le démon l’emmena alors plus haut, et lui fit voir d’un seul regard tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir, et la gloire de ces royaumes, car cela m’appartient et je le donne à qui je veux.
Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu, et c’est lui seul que tu adoreras. »
Puis le démon le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera pour toi à ses anges l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus répondit : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le démon s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé . (Lc 4,1-13)
L ES REPRÉSENTATIONS POPULAIRES
Ces représentations des tentations de Jésus se répandent vers les 11°-12° siècles en occident. Les responsables des églises demandent aux artistes de représenter les scènes de la Bible par les sculptures des chapiteaux, par les fresques, puis par les vitraux. Cette incitation sera entérinée et généralisée par le 4° concile de Latran en 1215, puis plus tard au concile de Trente de 1545 à 1563.

Le plus souvent, une seule scène, quand la place, dans l’église, manque pour tout représenter : Jésus est tenté de satisfaire sa faim en changeant les pierres en pains par son seul pouvoir divin, comme sur ce plafond peint de Zilis.



12° siècle, plafond peint, Zillis, Suisse


Les gestes des mains et l’échange des regards indiquent le débat entre Jésus et le Tentateur. Les gestes des mains et l’échange des regards indiquent le débat entre Jésus et le Tentateur.

Le choix de cette tentation par rapport aux deux autres peut être dû au fait qu’elle soit la plus proche des gens modestes : le pain quotidien, la peine prise pour lui, les concernent sans doute plus que la course à la fortune ou aux plus hauts degrés du pouvoir. C’est un point concret sur lequel peut s’exercer le choix de priorités, entre le pain de la terre et la Parole de Dieu. Mais c’est aussi un thème fréquemment relancé dans la Bible, attaché à de multiples circonstances depuis les revendications contre le Seigneur au désert après la sortie d’Égypte : « Pourquoi ne sommes-nous morts de la main du Seigneur au pays d’Égypte, quand nous étions assis auprès de la marmite de viande et mangions du pain à satiété ! » Moïse leur dit : « Le Seigneur vous donnera à manger.., du pain à satiété, car il a entendu vos murmures contre lui. » (Ex 16,3… 8).
Jésus, après la multiplication des pains, reproche de ne penser qu’à " manger tout leur saoul" à ceux qui reviennent à lui et d’être passés à côté " signe" qu’il leur avait donné pour soutenir leur foi.
Paul, de son côté, vise ceux qui, au lieu de suivre le Christ, « ont pour dieu leur ventre et mettent leur gloire dans leur honte ; ils n’apprécient que les choses de la terre » (lettre aux Philippiens 3,19).
D ES IMAGES PLUS COMPLEXES

A la même époque, des auteurs vont distinguer les moments de cette tentation tels que les racontent les évangiles.
A Brinay, ils opposent le combat (première image) et le triomphe (deuxième image) : le deuxième dessin du panneau est très proche des représentations de l’Ascension de l’époque.




12° siècle, fresques, Brinay, Cher

Les auteurs insistent du côté de l’espérance de la victoire définitive sur le mal.


La liturgie propose ces versets du Psaume 90 pour le 1° dimanche de carême :

"Seigneur, Mon abri, ma forteresse, mon Dieu sur qui je compte !.. Le Seigneur a pour toi donné ordre à ses anges de te garder en toutes tes voies…
Il dit : puisqu’il s’attache à moi, je l’affranchis, je l’exalte puisqu’il connaît mon nom. Il m’appelle et je lui réponds : « Je suis près de lui dans la détresse, je le délivre et je le glorifie ».

R EPRÉSENTATIONS PLUS COMPLEXES

A cette époque, l’habitude se prend, quand c’est possible, de représenter les trois phases du récit.

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