Entre itinérance et fin de vie : Sociologie de la vie moindre
169 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Entre itinérance et fin de vie : Sociologie de la vie moindre , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
169 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La fin de vie et l’itinérance sont les terrains d’enquête de l’auteure qui tente de mieux cerner les recompositions de l’intervention sociale par rapport à l’individualisation et à la singularisation de la société. Elle présente ainsi deux dispositifs d’accompagnement, l’un s’adressant à des hommes sans-abri et l’autre à des personnes aux prises avec le VIH.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 décembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760535176
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

F ONDÉE PAR H ENRI D ORVIL (UQAM)
ET R OBERT M AYER (U NIVERSITÉ DE M ONTRÉAL )
L’analyse des problèmes sociaux est encore aujourd’hui au cœur de la formation de plusieurs disciplines en sciences humaines, notamment en sociologie et en travail social. Les milieux francophones ont manifesté depuis quelques années un intérêt croissant pour l’analyse des problèmes sociaux, qui présentent maintenant des visages variables compte tenu des mutations des valeurs, des transformations du rôle de l’État, de la précarité de l’emploi et du phénomène de mondialisation. Partant, il devenait impératif de rendre compte, dans une perspective résolument multidisciplinaire, des nouvelles approches théoriques et méthodologiques dans l’analyse des problèmes sociaux ainsi que des diverses modalités d’intervention de l’action sociale, de l’action législative et de l’action institutionnelle à l’égard de ces problèmes.
La collection Problèmes sociaux et interventions sociales veut précisément témoigner de ce renouveau en permettant la diffusion de travaux sur divers problèmes sociaux. Pour ce faire, elle vise un large public comprenant tant les étudiants, les formateurs et les intervenants que les responsables administratifs et politiques.
Cette collection était à l’origine codirigée par Robert Mayer, professeur émérite de l’Université de Montréal, qui a signé et cosigné de nombreux ouvrages témoignant de son intérêt pour la recherche et la pratique en intervention sociale.


D IRECTEUR
H ENRI D ORVIL , P H . D.
École de Travail social, Université du Québec à Montréal
C ODIRECTRICE
G UYLAINE R ACINE , P H . D.
École de Service social, Université de Montréal
Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418 657-4399 − Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : puq@puq.ca − Internet : www.puq.ca

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Namian, Dahlia, 1979-
Entre itinérance et fin de vie : sociologie de la vie moindre
(Collection Problèmes sociaux et interventions sociales ; 55)
Présenté à l'origine par l'auteur comme thèse (de doctorat--Université du Québec à Montréal),
2011 sous le titre : Vivre, survivre et mourir accompagné
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-2-7605-3515-2 ISBN EPUB 978-2-7605-3517-6
1. Service social personnel. 2. Service social aux sans-abri. 3. Service social aux malades
en phase terminale. 4. Accompagnement (Psychologie). 5. Problèmes sociaux. I. Titre.
II. Collection : Collection Problèmes sociaux et interventions sociales ; 55.
HV43. N35 2012 361.3'2 C2012-941 189-2


Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.
Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.

Mise en pages : I NTERSCRIPT
Couverture : R ICHARD H ODGSON ET M ICHÈLE B LONDEAU


2012-1.1 –  Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2012 Presses de l’Université du Québec
Dépôt légal – 4 e trimestre 2012 – Bibliothèque et Archives nationales du Québec/
Bibliothèque et Archives Canada
Entre presque rien et rien, il y a tout un monde 1 .
La fin est dans le commencement
et cependant on continue.
Samuel Beckett, Fin de partie
Qu’elle soit destinée aux malades, aux toxicomanes, aux itinérants, aux« fous » ou aux mourants, la gestion des individus qu’on a coutume dedésigner globalement aujourd’hui comme « vulnérables » constitue, dansles sociétés démocratiques libérales, un enjeu central pour l’organisationdu vivre-ensemble. Entendue au sens large, cette forme de gestion, qu’onpeut regrouper sous le terme synthétique de l’intervention sociale, consisteà agir (prévenir, pallier, encadrer, soigner, contenir) auprès de personnesqui présentent, que ce soit sur le plan social, physique ou psychique, unensemble divers et variable de « problèmes sociaux » et qui font appel pource faire à un ensemble divers et variable de pratiques qui tentent d’yremédier. Comme tout champ de pratiques, celui de l’intervention socialeest traversé historiquement par des recompositions qui affectent tant lanature de ce qui est identifié, à une époque et dans une société données,comme un problème social, que les modalités privilégiées pour y répondreet les manières institutionnalisées de les désigner. Ces recompositionssont constituées, de façon intriquée et complexe, à la fois de dynamiques internes, qui relèvent de l’histoire des pratiques et des savoirs , et dedynamiques externes, qui procèdent de mutations normatives, culturelleset sociales globales.
Au Québec, comme dans d’autres sociétés libérales, les institutionsde prise en charge totale (Goffman, 1968) se sont largement transformées,faisant place, depuis les quatre dernières décennies environ, à d’autresmodalités d’intervention sociale auprès des personnes qui mettent àl’épreuve les limites de la socialité et de la vie. L’univers de l’interventionsociale s’est, en effet, significativement transformé depuis les années 1970.Son paysage actuel rend compte non seulement d’une pluralité de lieuxet de stratégies d’intervention à vocations diverses (soins, hébergement,écoute, etc.), mais aussi d’une pluralité de populations considérées toutautant comme diverses et distinctives (itinérants, toxicomanes, malades,personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, etc.).
Or, en dépit de cette pluralité de pratiques et de populations en présence, il est possible de dégager deux grands traits transversaux et indissociables qui caractérisent le socle commun du paysage contemporain del’intervention sociale d’aujourd’hui : 1) d’une part, le style de réponse auxdifficultés de la personne, en dépit souvent des populations ciblées, prendde moins en moins la forme d’une prise en charge au profit de celle d’unaccompagnement ; 2) d’autre part, le sujet ciblé de l’intervention sociale,en dépit souvent de ses problématiques désignées, est de plus en plus définipar sa capacité à agir par et sur lui-même, que ce soit au regard de sonredressement, de son épanouissement ou de sa transformation. Nouvellesmodalités de pratique et nouvelles figures du sujet de l’intervention socialeforment l’équation à laquelle nous nous sommes intéressées dans cetouvrage, à la fois dans ses ancrages sociologiques transversaux et empiriques.
D’une part, nous interrogeons la manière dont cette équation estintimement liée à des dynamiques sociétales transversales irréductiblesau champ interne des pratiques et des savoirs de l’intervention sociale.Tout au long de cet ouvrage, nous soutenons l’idée que cette métamorphose des pratiques et du sujet (de l’intervention sociale) doit être saisiecomme étant partie liée à une dynamique structurelle de mutationsobservable aujourd’hui dans un ensemble de sphères de la vie sociale,allant de la famille aux relations amoureuses, au travail, aux aspirationspersonnelles, à la gestion des difficultés, etc., lesquelles rendent toutescompte, à leur façon, d’un processus d’individuation relativement nouveau, affectant la manière dont les individus sont « tenus », aujourd’hui,dans la société contemporaine. Ce processus témoigne de la montée d’unindividualisme de singularité (Martuccelli, 2010 ; Rosanvallon, 2011),c’est-à-dire d’une société dans laquelle ses membres ont de nouvellesattentes (désirs et contraintes) démocratiques, où le désir des individusd’être reconnus comme « semblables », sans disparaître, se complexifie davantage pour se lier à celui d’être reconnus, respectés, considérés dansce qu’ils ont de particulier, d’unique, de subjectif, et où ils sont massivement appelés à agir, sur de multiples scènes de la vie sociale,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents