Entraide et services de proximité : L expérience des cuisines collectives
212 pages
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Description

Les nouvelles pratiques d'entraide pour contrer la précarité et l'exclusion sociale sont en émergence : les cuisines collectives en sont un bel exemple. À l'heure de la première politique publique en action communautaire, cet ouvrage permettra aux travailleurs sociaux, aux organisateurs communautaires, aux éducateurs spécialisés ou aux animateurs d'organisations communautaires d'inscrire leur démarche d'entraide dans la perspective de l'économie sociale et du développement local.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mai 2000
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760516526
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0035€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Entraide et services de proximité
L'EXPÉRIENCE DES CUISINES COLLECTIVES
DANS LA MÊME COLLECTION Le modèle québécois de développement De l'émergence au renouvellement Gilles L. Bourque 2000, ISBN 2-7605-1042-5, 276 pages
Développement économique communautaire Économie sociale et intervention Louis Favreau et Benoît Lévesque 1996, ISBN 2-7605-0831-5, 256 pages
Pratiques d'action communautaire en CLSC Acquis et défis d'aujourd'hui Sous la direction de Louis Favreau, René Lachapelle et Lucie Chagnon 1994, ISBN 2-7605-0762-9, 246 pages
CLSC et communautés locales La contribution de l'organisation communautaireLouis Favreau et Yves Hurtubise 1993, ISBN 2-7605-0693-2, 228 pages
Théorie et pratiques en organisation communautaireSous la direction de Laval Doucet et Louis Favreau 1991, ISBN 2-7605-0666-5, 486 pages
PRESSES DE L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC 2875, boul. Laurier, Sainte-Foy (Québec) G 1 V 2M3 Téléphone : (418) 657-4399Télécopieur: (418) 657-2096 Courriel : secretariat@puq.uquebec.caInternet : www.puq.uquebec.ca Distribution CANADA et autres pays DISTRIBUTION DE LIVRES UNIVERS S.E.N.C. 845, rue Marie-Victorin, Saint-Nicolas (Québec) G7A 3S8 Téléphone: (418) 831-7474 / 1-800-859-7474Télécopieur: (418) 831-4021 FRANCE SUISSE DIFFUSION DE L'ÉDITION QUÉBÉCOISE GM DIFFUSION SA 30, rue Gay-Lussac, 75005 Paris, France Rue d'Etraz 2, CH-1027 Lonay, Suisse Téléphone : 33 1 43 54 49 02 Téléphone: 021 803 26 26 Télécopieur: 33 1 43 54 39 15 Télécopieur: 021 803 26 29
LaLoi sur le droit d'auteurinterdit la reproduction des oeuvres sans autorisation des titulaires de droits. Or, la photocopie non autorisée - le « photocopillage » - s'est généralisée, provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la rédaction et la production de nouveaux ouvrages par des professionnels. L'objet du logo apparaissant ci-contre est d'alerter le lecteur sur la menace ue rerésente our l'avenir de l'écrit le déveloement massif du « hotocoillae ».
LUCIE FRÉCHETTE
Entraide et services de proximité L'EXPÉRIENCE DES CUISINES COLLECTIVES
Préface de Guy Roustang
2000
Presses de l'Université du Québec 2875, boul. Laurier, Sainte-Foy (Québec) G1V 2M3
Données de catalogage avant publication (Canada) Fréchette, Lucie, 1949 Entraide et services de proximité: l'expérience des cuisines collectives (Collection Pratiques et politiques sociales) Comprend des réf. bibliogr. ISBN 2-7605-1078-6 1. Cuisines collectives - Québec (Province). 2. Aide alimentaire - Québec (Province). 3. Pauvres, Services aux - Québec (Province). 4. Entraide - Québec (Province). 5. Exclusion sociale -Québec (Province) - Prévention. I. Titre. II. Collection.
HV696.F6F73 2000
363.8'8'09714
C00-940648-4
Nf i n a n c i è r e d u r e c o n n a i s s o n s l ' a i d e o u s g o u v e r n e m e n t d u C a n a d a pa r l ' e n t r e m i s e d u P r o g r a m m e d ' a i d e a u d é v e l o p p e m e n t d e l ' i n d u s t r i e d e l ' é d i t i o n ( P A D I É ) p o u r n o s a c t i v i t é s d ' é d i t i o n .
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de l'aide accordée à notre programme de publication.
Mise en pages :PRESSES DE L'UNIVERSITÉ DUQUÉBEC
Couverture : RICHARD HODGSON
12 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2000 9 8 7 6 5 4 3 21
Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés © 2000 Presses de l'Université du Québec
Dépôt légal - 2e trimestre 2000 Bibliothèque nationale du Québec / Bibliothèque nationale du Canada Imprimé au Canada
PRÉFACE
AUTOPRODUCTION ET DÉVELOPPEMENT SOCIAL
Le mouvement de création des cuisines collectives, qui a connu une grande expansion au Québec au cours des dix dernières années, n'a pas son équivalenten France. Le travail de synthèse de Lucie Fréchette devrait permettre de mieux connaître et de répandre ce type de réalisation, qui correspond à une pratique sociale renouvelée. Cette pratique constitue une réponse, parmi d'autres bien sûr, dans le champ de la liaison contemporaine entre pauvreté et exclusion. En effet, comme l'auteur y insiste, on aurait grand tort de s'en tenir à une analyse économique de la pauvreté en termes de manque de revenus, puisque la pauvreté va de pair le plus souvent avec un affaiblissement du réseau relationnel. Aussi la cuisine collective ne se contente-t-elle pas de contribuer à une meilleure alimen-tation, elle favorise les contacts et permet les échanges. On aurait tort également de considérer que la pauvreté atteint les personnes prises isolément, alors qu'elle est affaire de famille et de quartier, pris dans le cercle vicieux du sentiment d'impuissance et d'inutilité. Les cuisines collectives contribuent alors à inverser un processus. Elles permettent aux intéressés de prendre conscience de leurs compétences et de les développer, de retrouver un pouvoir d'agir avec d'autres sur leur environnement quotidien. Il s'agit de se mettre en mouvement. Dans le meilleur des cas c'est un tremplin pour participer à diverses modalités de développement du quartier, pour s'insérer dans la vie professionnelle, pour participer à la vie de la cité.
viii Entraide et services de proximité
Les cuisines collectives s'apparentent à des activités telles que les jardins familiaux, les jardins communautaires d'agrément, l'autoréhabilitation du logement, pour ne citer que quelques activités sur lesquelles nous menons en 1 France un travail d'évaluation , avec un essai d'analyser, comme le fait Lucie Fréchette pour les cuisines collectives, les conditions de réussite et les obstacles à surmonter. Il s'agit notamment de préciser à quelles conditions l'accès à certaines formes d'économie non monétaire peut avoir des effets autonomisants et socialisants, sans entraîner de dérives vers le repli domestique ou la ghettoïsation communautaire. Si ces conditions sont remplies cela justifie une politique publique d'encouragement à de telles réalisations.
Les premières évaluations sur les jardins et sur l'autoréhabilitation du logement convergent avec les conclusions concernant les effets des cuisines collectives au Canada. Sur le plan de la consommation, ceux qui ont la chance de pouvoir accéder à des jardins familiaux coopératifs affirment que le jardin permet d'économiser quelque peu sur le budget de l'alimentation, et surtoutd'améliorer la qualité et la diversité de l'alimentation. C'est le plaisir de consommer autrement et d'échapper à la fadeur de la nourriture du pauvre. La visite des jardins permet de reconnaître immédiatement la diversité des usages possibles et des espèces cultivées selon les origines ethniques des jardiniers, ce qui favorise le maintien des traditions culinaires et leur transmission d'une génération à l'autre. Loin d'encourager la ghettoïsation, on constate au contraire que cela favorise les échanges entre personnes et groupes d'origines différentes qui ont en commun la pratique du jardinage et qui sont ravis d'échanger à partirde leurs traditions culinaires. Le jardinage est facteur de sociabilité, car il est l'occasion de multiples dons et contre-dons, d'échanges de coups de main et de savoir-faire. Les enfants accompagnent leurs parents aux jardins et c'est alors l'occasion de parler, d'avoir une activité en commun en échappant à la passivité de la télévision. À l'adolescence les jeunes ne vont plus aux jardins, mais paradoxalement ce sont peut-être eux qui en sont les principaux bénéficiaires. Quand la figure paternelle est mise à mal par le chômage, le jardin est parfois le seul lieu où des adolescents rencontrent, ne serait-ce que symboliquement, la valeur du travail utile réalisé par des personnes qu'ils connaissent et reconnaissent. Les jardins consolident donc la sphère privée, ils permettent quelque peu à la famille d'échapper à la dépendance et à l'assistance, ils favorisent les dons et contre-dons entre proches parents, ils renforcent la position paternelle. De diverses manières les
1. Daniel Cérezuelle et Guy Roustang,Autoproduction et développement social,Paris, Argo, 1998.
Préface ix
jardins peuvent aussi être une initiation à la civilité et à l'espace public. Parexemple au moment de la création des jardins, l'établissement du règlement est l'occasion d'échanges pour définir en commun les règles que le collectif des jardiniers va se donner. Au lieu d'être soumis comme à l'ordinaire à des règles extérieures dont on voit mal la signification, on définit en commun les conditions du vivre ensemble. Il est important également que les aménagements des jardins favorisent l'appropriation par les familles d'un espace à la fois privé et ouvert sur l'extérieur, en constituant un lieu où l'on vient se promener, que l'on vientregarder et admirer et qui contribue à une revalorisation du quartier. Il estrévélateur que les jardins soient respectés, alors que d'autres équipements collectifs sont victimes du vandalisme.
MIEUX CARACTÉRISER CERTAINES ACTIVITÉS DE LUTTE CONTRE L'EXCLUSION
Avec les cuisines collectives, les jardins familiaux, l'autoréhabilitation dulogement et bien d'autres actions du même type, on assiste donc à l'invention de différentes activités de l'économie non monétaire qui contrecarrent les logiques d'exclusion, qui font basculer dans la dépendance des publics de plus en plus nombreux et divers, activités qui ont des effets bénéfiques sur les plans de l'autonomisation, de la qualification sociale et de la redynamisation de la vie locale. Sans doute serait-il utile de mieux caractériser ce domaine d'activités afin de lui donner plus de visibilité et de légitimité aux yeux des travailleurs sociaux, des administrations, des financeurs et des politiques. Il conviendrait aussi de mieux appréhender les conditions de son développement, de voir quelles méthodes seraient à développer pour que chaque nouvelle réalisation évite les erreurs et bénéficie des acquis, pour développer des formations en direction de nouveaux acteurs de ce secteur, pour permettre d'alerter les administrations et les financeurs à l'intérêt de ces activités.
Du point de vue économique, les cuisines collectives contribuent à créer des richesses, mais on a du mal à les faire rentrer dans des catégories clairement reconnues et légitimées. Bien sûr, les cuisines collectives ne relèvent ni du marché ni du secteur public, deux types d'économie qui appartiennent à l'économie monétaire. Mais elles ne relèvent pas non plus de l'économie domestique non monétaire, c'est-à-dire cette économie qui produit des biens et des services que le ménage produit pour lui-même, et qu'il pourrait acheter sur le marché ou sous-traiter moyennantrémunération : préparer les repas au lieu d'aller au restaurant, laver son linge au
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lieu de le donner dans une laverie, garder ses enfants alors qu'on pourrait payerune gardienne, etc. À cet égard, le terme autoproduction que nous utilisons pournotre part, faute de mieux, a l'inconvénient d'évoquer la sphère privée etfamiliale, alors qu'il conviendrait au contraire de souligner qu'avec les cuisines collectives on est à la fois dans le privé et dans un mini-espace public et que ces activités ont un pouvoir de socialisation ou de resocialisation.
Pour caractériser ces activités, il serait possible de mieux les situer parrapport aux notions de tiers secteur, d'économie sociale ou encore d'économie solidaire. Mais à l'heure actuelle chaque auteur a sa propre définition deces 2 notions et il est très difficile de s'y retrouver . Ces notions, de même que celle d'économie plurielle, veulent attirer l'attention sur un type d'organisation économique qui ne relève pas des types idéaux du secteur marchand ou du secteur public. Alain Lipietz, dans son pré-rapport au gouvernement français sur« L'opportunité d'un nouveau type de société à vocation sociale », note que « [1] 'idée d'un " Tiers secteur d'utilité sociale et environnementale " ou encore " Tiers secteur d'économie solidaire " a peu à peu émergé du sentiment de crise de la dualité fonctionnelle " marchandpublic " ». Dans le passé, la représentation dominante de la vie économique pouvait se faire autour de la trilogie : secteur marchand, secteur public, économie domestique ; étant bien entendu que la quasi-totalité des travaux des économistes portaient sur les deux premières économies, l'économie domestique allant tellement de soi qu'il semblait inutile d'en parler. Aujourd'hui toute une série de services fournis dans la société traditionnelle à l'intérieur de la famille ou par la solidarité du village ou duquartier ou encore grâce à des communautés religieuses, dans le domaine des hôpitaux par exemple, ne vont plus de soi. Il faut rendre compte d'une complexité beaucoup plus grande et analyser les multiples articulations entre les différentes économies. Si l'on pouvait, dans le passé, représenter les trois types idéaux de l'économie (secteur marchand, secteur public, économie domestique) par les trois sommets d'un triangle, aujourd'hui c'est la surface interne du triangle qu'il fautanalyser avec toute une série des situations intermédiaires se rapprochant plus ou moins des sommets.
Pour mieux caractériser ces innovations qui luttent contre l'exclusion et qui ont des effets très positifs sur les plans de l'autonomisation, de la qualification sociale et de la redynamisation de la vie locale, on peut aussi
2. Yves Vaillancourt, « Sortir de l'alternative entre privatisation et étatisation dans la santé et les services sociaux », dansSociété civile, État et économie plurielle,CRIDA-LSCI, CRISES.
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