École et Résilience
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Description

Sommes-nous condamnés à succomber aux épreuves ? À chuter sur les obstacles ? À sombrer après un traumatisme ?Pour Boris Cyrulnik, il n’en est rien. Nous pouvons reprendre notre développement après tous nos déboires. Mais à certaines conditions sine qua non qu’il s’est attaché à décrire. Nous pouvons être résilients pourvu que nous trouvions dans notre entourage des tuteurs de résilience. Des figures d’attachement qui nous aident, jeunes ou moins jeunes, à nous en sortir. Dans ce collectif, des psychologues de l’éducation développent une idée exposée par Boris Cyrulnik dans Parler d’amour au bord du gouffre : que l’école peut être ce tuteur de résilience. Ils présentent les pratiques résilientes dans l’institution scolaire, comme l’accueil des handicapés ; les facteurs de résilience scolaire, par exemple, contre les maltraitances familiales ; les processus de résilience, comme le sens de l’humour. Ils montrent que la résilience permet de lutter contre l’échec scolaire. Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, est l’auteur de best-sellers dont le dernier paru est De chair et d’âme. Jean-Pierre Pourtois est professeur de psychosociologie de l’éducation familiale et scolaire à l’Université de Mons-Hainaut en Belgique. Contributions de Marie Anaut, Cristina Antunes, Alain Bentolila, Évelyne Bouteyre, Delphine Burrick, Éric Debarbieux, Rollande Deslandes, Huguette Desmet, Carine Dierkens, Henriette Englander, Anne-Marie Fontaine, Daniel Gayet, Willy Lahaye, Line LeBlanc, Marie-Louise Lefebvre, Odette Lescarret, Pierre Mannoni, Michel Mercier, Émilie Morel, Bernard Terrisse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 octobre 2007
Nombre de lectures 2
EAN13 9782738191274
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de Boris Cyrulnik et Jean-Pierre Pourtois
ÉCOLE ET RÉSILIENCE
 
 
© Odile Jacob, janvier 2009 15, rue Soufflot, 75005 Paris
ISBN : 978-2-7381-9127-4
www.odilejacob.fr
Table

Préface. Boris Cyrulnik
Introduction
Première  partie. École, lieu de résilience
CHAPITRE I. Réussite et échec paradoxaux
Introduction
La réussite paradoxale
L’échec paradoxal
Éducabilité
Conclusion
CHAPITRE II. L’école résiliente : facteurs de risque, facteurs de protection et sentiment d’efficacité collective
Introduction
Le construit de résilience : les facteurs de risque et les facteurs de protection
Les facteurs affectant l’efficacité de l’école
L’école résiliente
Le construit d’efficacité collective et l’école
L’identification des écoles résilientes : résultats préliminaires de recherche
Élaboration d’un instrument sur la mesure du sentiment d’efficacité collective
Conclusion
CHAPITRE III. L’éducation, facteur de résilience
Introduction
Caractéristiques familiales, développement et adaptation scolaire de l’enfant (cinq-sept ans)
Impact, à long terme, des déterminants familiaux sur la trajectoire scolaire
Les logiques familiales d’insertion sociale
Enfants d’ouvriers à la Polytechnique
Réussite scolaire en milieu pauvre
Charles Pépinster ou la pédagogie du chef-d’œuvre
Conclusions
CHAPITRE IV. La résilience scolaire, entre destin et destinée
Introduction
Le destin scolaire
Du destin à la destinée
Une comparaison intergénérationnelle
Le changement conjoncturel du niveau scolaire
La stabilité structurelle des acquisitions scolaires
La protension du destin
Les parcours de la destinée
Le syndrome de déplacement
Le syndrome de placement
La transposition des conflits
Conclusions
CHAPITRE V. École et résilience ou le noir de la mélan(é)colie
Introduction
La résilience : c’est quoi et quel en est l’usage ?
École et facteurs de stress
Conclusion
CHAPITRE VI. École, handicaps, représentations sociales et résilience
Introduction
Société de performance, de segmentation et d’assimilation
Insertion et intégration scolaires des enfants en situation de handicap
De nouveaux paradigmes pour de nouvelles structures scolaires
Conclusions et perspectives
Deuxième  partie. Facteurs suscitant la résilience
CHAPITRE VII. L’école : un lieu où la résilience peut se produire
Introduction
Contextualisation de la résilience : au-delà des caractéristiques individuelles
Soutenir la résilience des enfants à risque en misant sur le climat social de l’école
La modification du climat social de l’école
Conclusion
CHAPITRE VIII. Résilience et formation d’enseignants : quatre parcours d’étudiants futurs instituteurs
Introduction
L’engagement dans les études d’enseignant
Cas 1 : l’histoire de Michèle ou le temps de poser son sac
Cas 2 : l’histoire de Marco ou l’inconscient errant
Cas 3 : l’histoire d’Arlette ou la parole comme espace potentiel
Cas 4 : l’histoire de Léa ou « Je dois y arriver, je veux y arriver, je peux y arriver »
S’il fallait conclure
CHAPITRE IX. Comment les enseignants peuvent-ils devenir des tuteurs de résilience ?
Introduction : l’école, un lieu de plaisir ou de souffrance ?
Apprendre : intrication du cognitif, de l’affectif et du socioculturel
Remédiation cognitive, réanimation de la personne, résilience : R. Feuerstein et B. Cyrulnik
Comment les enseignants peuvent-ils devenir des tuteurs de résilience ?
Conclusion
CHAPITRE X. Violence à l’école et résilience sociale : une comparaison Nord-Sud
Violence à l’école et inégalités sociales
Méthodologie et échantillons
Résultats : une résistance paradoxale
Discussion : effets structurels et résilience sociale
CHAPITRE XI. Rôle de la famille, liens école-famille et résilience scolaire
Contexte
Facteurs de protection associés à la famille
Facteurs de protection associés aux liens école-famille
Rôle de l’école dans les relations école-famille
Rôle des universités dans la formation des maîtres
Conclusion
Troisième  partie. Processus de résilience
CHAPITRE XII. Famille et résilience en milieu scolaire : l’influence des attitudes parentales sur l’estime de soi et les résultats scolaires des adolescents
Importance des résultats scolaires
Résilience, importance et vulnérabilité de l’estime de soi
Attitudes parentales
Questions de recherche
Modèle de recherche
Instruments
Résultats
Discussion
CHAPITRE XIII. Humour et résilience à l’école
Introduction
Ludovic, dit Ludo, ou l’enfant qui faisait le pitre
Risques et facteurs de risque
Protection et facteurs de protection
La résilience et les mécanismes de protection
L’école, entre lieu de ressources et de souffrances endurées
La réussite scolaire et la scolarité réussie ?
Du rire salutaire et de l’humour protecteur
Les théories psychologiques de l’humour
L’humour comme mécanisme de défense dans le processus de résilience
Les styles d’humour et les formes adaptées ou inadaptées
L’humour pour rendre l’horreur dicible et partageable
Fonctions et utilisations de l’humour
Pour conclure…
CHAPITRE XIV. Passeurs de langue
Le pouvoir du verbe
Transmettre les droits et les devoirs de la communication
Et l’école dans tout cela ?
Dans et hors l’école : des enjeux différents
Vers une démarche pédagogique
Les questions plus particulièrement posées à l’école maternelle
CHAPITRE XV. Mobilisation scolaire et maladie gravissime
Introduction
Un champ d’étude qui intéresse la psychologie du développement
Le domaine en débat du rapport au savoir
La controverse dans le domaine de la confrontation à la mort
Problématique et cadre hypothétique
Méthodologie et résultats
Discussion – Conclusion
CHAPITRE XVI. Retour à l’école des enfants survivant à un cancer Facteurs de risque et de protection
Introduction
Facteurs de protection
Facteurs de risque et/ou de protection
Conclusion générale. Jean-Pierre Pourtois, Huguette Desmet et Mohammed Ben Ali Laroussi
Logique familiale et résilience
Apprentissage de la logique familiale et résilience
Perception de soi et résilience
L’école, tuteur de résilience
Résilience entre pulsion de vie et pulsion de mort
La résilience comme processus dynamique
Élèves à risque et résilience
Relations école-famille et résilience
Caractéristiques du tuteur de résilience
Valeurs et résilience
Formation et résilience
Handicap et résilience
Que conclure ?
Liste des auteurs
Préface
Boris Cyrulnik
Dans certaines sociétés sans école, le développement des enfants s’arrête extrêmement tôt. Il suffit que leur corps soit vivant et que leur esprit se consacre à une petite tâche spécialisée, comme porter de l’eau, tasser la terre pour faire des briques ou tisser la laine. Dans d’autres cultures où les murs de l’école n’existent pas, la classe se fait sur le sable, dans les champs ou sur les chantiers. Les enfants tutorisés par un tel « établissement » poursuivent un développement harmonieux qui leur permet de prendre une place dans leur société.
Dans notre culture moderne, l’école a pris une importance extraordinaire. Quelques enfants y entrent à l’âge de deux ou trois ans et en sortent diplômés entre vingt-cinq et trente ans. Pourraient-ils passer un tiers de leur vie dans un milieu organisé par les rythmes et les valeurs scolaires sans en être influencés ? Et pourtant, le jour où un enfant entre dans cette structure périfamiliale, c’est avec ses acquisitions intrafamiliales qu’il va tenter son aventure sociale.
Quand tout se déroule bien, la transaction entre ce qu’est l’enfant à ce moment et ce qu’est l’école dans ce contexte social constitue une épreuve qui épanouit l’enfant, et l’on parle de « développement normal ». Mais quand un trauma déchire un point du système, dans l’enfant, dans sa famille ou dans sa culture, le développement s’arrête, et l’on parle d’« antirésilience ». Quand il reprend sous une forme nouvelle avec la mémoire de la blessure, on peut alors parler de résilience à propos de ce néodéveloppement.
C’est pourquoi un retard mental ne constitue pas forcément un trouble psychopathologique. Par exemple, une séquelle de méningite dans une société peu scolarisée où l’on fabrique du social avec ses muscles et son courage n’empêche pas une bonne adaptation. Alors que le même handicap modéré dans une société où les diplômes hiérarchisent les classes sociales entrave l’épanouissement de la personne.
On ne peut donc pas dire que l’école est en soi un facteur de résilience ou d’antirésilience. Certains enfants déchirés par un traumatisme, une émigration ou une maladie en feront un facteur de résilience alors que d’autres, rejetés par leurs pairs ou blessés par une difficulté parentale, feront du moindre échec scolaire une perte d’estime de soi antirésiliente.
Puisque ces développements opposés sont offerts par l’école, il importe de découvrir les facteurs qui favorisent la résilience et ceux qui l’entravent ou même qui aggravent le traumatisme. Les enfants qui font de l’école un lieu de néodéveloppement résilient deviennent souvent la fierté de leurs parents. Mais pas toujours. Il arrive qu’un enfant adopté s’épanouisse à l’école mieux que les enfants naturels d’une famille adoptante, ce qui constitue une humiliation pour elle. L’effet de résilience résulte d’une transaction entre la manière dont l’enfant s’adapte à l’école et la signification que les résultats scolaires prennent pour l’entourage familial. Certaines familles atténuent les effets psychiques d’un échec scolaire en pensant que l’école n’est pas une valeur ou que l’enfant se débrouillera mieux ailleurs. Pour d’autres, ces mauvais résultats sont une blessure d’orgueil qui constitue une souffrance supplémentaire pour l’enfant en difficulté.
Le genre participe à l’expression de l’échec : les garçons croient réparer leur estime blessée en devenant agressifs, alors que les filles s’abandonnent à la

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