Découvrir l école de Palo Alto
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Description

Il est parfois complexe et périlleux d’ « attaquer » de front la lecture d’ouvrages traitant des grands concepts de la systémique, de l’épistémologie circulaire et de l’ « Ecole de Palo Alto ». Qu’est-ce donc d’ailleurs qu’une épistémologie et de surcroît circulaire ? Et cette complexité systémique, à quoi fait-elle référence ? Que propose l’« Ecole de Palo Alto » ? Cet ouvrage introductif s’adresse principalement aux étudiants et aux professionnels qui souhaitent découvrir l’approche systémique et stratégique de Palo Alto. Référence de la pensée systémique dans les années 1970, elle se retrouve trop souvent dans les archives nostalgiques des ouvrages de psychologie. Gregory Bateson, figure emblématique de la pensée systémique, est l’un des plus grands scientifiques du XXème siècle mais aussi certainement l’un des plus méconnus. Ne vous fiez donc pas aux apparences ! L’Ecole de Palo Alto a traversé le temps et les continents et propose un modèle d’intervention original, authentique e

Informations

Publié par
Date de parution 22 mars 2022
Nombre de lectures 11
EAN13 9782356449627
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.enrickb-editions.com Tous droits réservés, Paris, 2022
Conception couverture : Marie Dortier Réalisation couverture : Comandgo
ISBN : 978-2-35644-962-7
« Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »
Ce document numérique a été réalisé par PCA
« Science probes; it does not prove. » Gregory Bateson
Sommaire
Couverture
Titre
Copyright
Dédicace
Préface de Jean-Jacques Wittezaele
Introduction
Contexte
Chapitre I - L'interaction
La causalité circulaire et la méthode abductive
La schismogenèse, les relations complémentaires et symétriques
Chapitre II - La cybernétique et la théorie générale des systèmes
Les rétroactions ou feedbacks
La causalité circulaire
La théorie générale des systèmes
Les systèmes
▶  La totalité
▶  L'équifinalité
▶  L'homéostasie
Chapitre III - L'information et la communication
Entropie, information et thermodynamique
De l'énergie à la communication
La rupture épistémologique
Vers le changement ?
La théorie des types logiques
Changements de type I et de type II
Chapitre IV - Des tentatives de solution aux logiques interactionnelles
Homéostasie et tentatives de solution
Rigidité du système, dysfonctionnements et symptômes
Un changement de changements
Chapitre V - L'intervention brève systémique et stratégique
Le DOSS
Complexité et relation
Les logiques interactionnelles
Le système pertinent
Les stratégies de changement
Conclusion
Conseils de lectures
Les équipes de l'école de Palo Alto
Bibliographie
Remerciements
Préface

La première chose qui m’est venue à l’esprit après avoir lu le livre de Sandrine Chalet a été : « Enfin un livre courageux ! » Le monde d’aujourd’hui me paraît en effet plus enclin au fast-thinking qu’à une réflexion épistémologique. En cette époque où le storytelling est roi, où l’on dégaine ses tweets plus vite que son ombre, Sandrine ose aller à contre-courant de la recherche effrénée de techniques fulgurantes qui donnent l’illusion du changement tout en continuant à faire « plus de la même chose », c’est-à-dire en appliquant de nouvelles recettes à partir de prémisses obsolètes. Dans cet ouvrage, elle retrace l’avènement d’un nouveau paradigme, la remise en question des piliers de notre vision du monde, pour conduire le lecteur à mieux apprécier les spécificités de ce que l’on a coutume d’appeler « l’approche de Palo Alto ».
 
Lors du Congrès que j’avais organisé en 2006 pour célébrer le 50 e  anniversaire de la première publication de la théorie de la double contrainte , élaborée par Gregory Bateson et son équipe, sa fille, Marie-Catherine, s’étonnait de la relative confidentialité de cette théorie dans le monde de la santé mentale. Même si cette première « explication relationnelle » de la schizophrénie a ouvert la voie au développement de la thérapie familiale, force est de constater que peu de praticiens en perçoivent les fondements et les implications.
Personnellement, depuis près de quarante ans que je pratique et enseigne l’approche de Palo Alto, je constate encore bien souvent moi aussi que certains principes fondamentaux de l’approche restent méconnus et ne sont donc pas intégrés aux interventions de terrain.
 
Comment rendre compte de cette difficulté de pénétration des idées prometteuses de Bateson auprès du public ? Si je ne pense pas que l’on puisse incriminer le style d’écriture du maître, en revanche le contenu de ses écrits peut paraître indigeste à certains. Et il est vrai que les nombreuses références de Bateson à la cybernétique, à la théorie des types logiques de Russell et Whitehead et à l’épistémologie de manière générale peuvent rebuter nombre de psys, de travailleurs sociaux, d’enseignants et de coachs, plus habitués aux concepts souvent moins rébarbatifs des sciences humaines.
C’est probablement à ce niveau-là, donc à un niveau épistémologique, qu’il faut chercher les raisons des malentendus qui contribuent à brouiller l’image de l’approche de Palo Alto. En plus de considérer la relation comme la matrice de la vie psychique, les prémisses de l’approche remettent en effet en question plusieurs mythes qui ont la vie dure et qui continuent à être considérés comme des « vérités » aujourd’hui par la plupart des gens de notre culture occidentale. Les mythes de la réalité (« chacun construit sa réalité », déclare Paul Watzlawick, et « notre perception du monde est notre invention », affirme Heinz von Fœrster), de la vérité (de son point de vue, chacun est persuadé d’avoir raison) et de l’objectivité (« Fais-je partie de l’univers ? Alors, à chacun de mes actes, je change à chaque fois moi-même et l’univers. », dit encore Von Fœrster).
On peut regretter que le terme même d’« épistémologie » soit encore perçu comme un « gros mot » par la plupart des gens, et que le fait de s’intéresser aux prémisses de la pensée suscite encore autant de résistance. Gregory Bateson disait, en 1979, qu’énoncer une prémisse ou une présupposition de façon explicite revient à se heurter à une sorte de sourde oreille de l’auditoire, un peu comme le font les enfants lorsqu’ils veulent éviter les sermons des parents ou des professeurs. Nous avons plutôt tendance à penser que notre façon de voir « va de soi » et qu’il n’est pas utile ni nécessaire d’en expliciter la nature. Bateson n’était pas de ceux-là, et il pensait au contraire, comme Warren McCulloch, que « celui qui prétend ne pas avoir d’épistémologie du tout – d’avoir en quelque sorte une connaissance directe des choses – en a une mauvaise ! »
Bien qu’il ait toujours considéré Bateson comme son mentor, Paul Watzlawick avait bien conscience de cette difficulté lui aussi. Ses ouvrages de « vulgarisation intelligente », abondamment illustrés d’exemples concrets, ont heureusement permis que la vision interactionnelle du comportement et l’importance essentielle de la relation deviennent accessibles à un public plus large. Mais l’anecdote suivante me semble révélatrice. Lorsque Bateson adressa le manuscrit de Vers une écologie de l’esprit à son éditeur, ce dernier, bien qu’intéressé par le contenu original de l’ouvrage, insista pour qu’il le rende plus lisible, ce qui en retarda assez longuement la publication. Pendant ce temps, Watzlawick et ses co-auteurs (Janet Beavin et Don Jackson) firent parvenir Une logique de la communication au même éditeur – qui l’accepta tout de suite ! Bateson en a été meurtri et il reprocha à ses anciens collègues leur manque de rigueur et les approximations qu’il avait décelées dans leur « traduction » des concepts fondamentaux que lui-même avait introduits dans les sciences humaines.
J’espère en tout cas que, plus de cinquante ans plus tard, l’ouvrage de Sandrine Chalet bénéficiera d’un sort plus enviable que celui de Bateson, surtout si nous voulons débusquer les raisons profondes de l’état catastrophique de notre planète et espérer trouver des solutions durables à la situation que notre système de pensée linéaire et individualiste a engendrée.
Sandrine a choisi de ne pas faire la sourde oreille, et de ne pas se contenter d’une vision superficielle de l’approche de Palo Alto ; elle ne cherche pas avant tout à compléter la « boîte à outils » des praticiens en y introduisant, notamment, les fameuses techniques paradoxales de la thérapie brève, très (trop ?) séduisantes pour les intervenants. Elle montre que l’on peut découvrir encore bien des trésors cachés dans les fondements de l’approche.
 
C’est précisément cela qui m’a donné l’envie de me rendre à Palo Alto, avant même de découvrir l’efficacité de la méthode et des techniques de l’équipe du MRI, une sorte de pressentiment de pouvoir y trouver une base à la fois théorique et pragmatique solide permettant de corriger le biais individualiste de notre monde occidental. L’accent mis sur les relations, les implications d’une vision interactionnelle du comportement humain, la non-normativité et la non-pathologisation prônées par les membres de l’équipe du Centre de thérapie brève (Watzlawick, Weakland, Fisch), tout cela me paraissait de nature à pouvoir enfin apaiser ma soif d’idéal relationnel que les études de psychologie n’avaient pu étancher.
Mais pour arriver à ce résultat, il faut bien affronter les « gardiens du temple » : les prémisses implicites qui orientent notre vision du monde. Et c’est justement une façon de les apprivoiser que nous propose l’ouvrage de Sandrine Chalet.
 
Pour ce faire, elle a choisi de nous faire partager un moment décisif de l’histoire des sciences : les rencontres interdisciplinaires connues sous le nom de « Conférences Macy ». Celles-ci ont rassemblé une brochette de scientifiques de renom (dont Bateson et sa femme de l’époque, Margaret Mead, ainsi que Heinz von Fœrster, faisaient partie), venus de disciplines diverses, durant les années 1940 aux États-Unis. Ces rencontres ont amené un foisonnement d’idées nouvelles qui continuent à se développer aujourd’hui et qui marquent profondément notre culture, du moins sur un plan technologique (Internet et la robotique en sont des exemples concrets). Sandrine Chalet nous montre comment la cybernétique (Norbert Wiener), la théorie des jeux (John von Neumann), la théorie de l’information (Claude Shannon)…, c’est-à-dire les fruits les plus précieux de ces rencontres, ont permis l’émergence d’un nouveau paradigme qui a modifié en profondeur notre regard sur le monde et sur le comportement et les relations humaines.
Mais les mentalités sont plus résistantes au changement, et il nous faudra encore du temps pour construire une écol

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