De la bombe au terrorisme, comment a évolué la dissuasion
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Description

Pendant des décennies, le face-à-face entre l’URSS et les USA s’est traduit par l’accumulation de bombes atomiques et par des conflits locaux visant à déstabiliser les pays amis de l’un ou de l’autre des deux Grands : la dissuasion reposait sur l’effroi ressenti à l’idée d’utiliser des forces atomiques. Dans ce jeu dangereux, des mouvements révolutionnaires ont échappé à leurs géniteurs et la politique de terreur prônée par les nihilistes du temps présent repose sur les attentats à base de moyens, certes plus modestes, mais dont l’impact sur le public est immense.

Armes chimiques, biologiques, génétiques, numériques, qui succèdent aux armes atomiques, sont des risques auxquels savent difficilement répondre les États-nations, et qui sont ici évoqués.

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Publié par
Date de parution 26 mai 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334128100
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-12808-7

© Edilivre, 2016
Pendant des décennies le face à face entre l’URSS et les USA s’est traduit par l’accumulation de bombes atomiques et par des conflits locaux visant à déstabiliser les pays amis de l’un ou de l’autre des deux Grands : la dissuasion reposait sur l’effroi ressenti à l’idée d’utiliser des forces atomiques. Dans ce jeu dangereux des mouvements révolutionnaires ont échappé à leurs géniteurs et la politique de terreur prônée par les nihilistes du temps présent repose sur les attentats à base de moyens, certes plus modestes, mais dont l’impact sur le public est immense.
L’arme de destruction massive a cédé la place à l’arme de commotion massive.
Armes chimiques, biologiques, génétiques, numériques, qui succèdent aux armes atomiques, sont des thèmes auxquels savent difficilement répondre les Etats-Nations et qui sont ici évoqués.
« Rien n’est jamais acquis. Rien n’est jamais perdu »
Prologue
Nous sommes le 9 octobre 1973.
C’est la guerre du Ramadan 1 entre l’Egypte alliée à la Syrie et Israël. Le monde retient son souffle.
Israël a prévenu les Etats-Unis d’Amérique qu’elle est prête à utiliser ses armes atomiques 2 contre l’Egypte si les troupes de celle-ci franchissent les lignes du Sinaï.
1 Guerre du Kippour pour Israël. Officiellement Israël ne dispose pas d’armes atomiques.
2 Scientifiquement parlant on devrait dire arme nucléaire mais le terme atomique est resté d’usage courant.
La notion de dissuasion
La dissuasion est une stratégie.
Elle vise à convaincre un quidam qu’il ne doit pas attaquer un groupe social ou nuire à ses intérêts. Ainsi tout citoyen d’un Etat est-il dissuadé de commettre des délits au regard des punitions qu’il encourt, amendes ou peines de prison ou pire, peine de mort.
Le corolaire est que tout recours aux moyens de représailles signe la faillite de la dissuasion.
Il faut donc que la menace soit crédible.
L’arme atomique apparait, dès la Seconde Guerre mondiale, comme seul moyen efficient pour terroriser un éventuel agresseur. Elle est surtout le seul dispositif qui ne soit accessible qu’aux Etats car une telle arme coûte cher 3 et nécessite une technologie de premier plan.
La donne a changé avec la venue du terrorisme animé en sous mains par de puissants groupes d’intérêts là où la bombe atomique n’est plus utilisable. Elle n’est plus seule à effrayer. Les venues d’autres armes terrifiantes, accessibles aux mouvements nihilistes ou aux Etats, les armes chimiques et biologiques, ont évincé la Bombe et celle-ci n’est plus qu’un moyen parmi les autres.
Enfin la “toile” informatique qui met peu ou prou toutes les machines électroniques dans une interconnexion apparemment bienfaisante a comme contrepartie qu’un élément malfaisant peut ou pourrait mettre à mal les moyens de défense ou d’attaque d’un organisme ou d’un pays engendrant une inquiétude ou une panique qui réduise à néant la force potentielle de celui-ci.
Sans compter que cette “toile” est aussi le meilleur moyen de manipuler les opinions publiques sensibles aux drames et aux horreurs.
Cela conduit, de nos jours, à une indifférence vis-à-vis des armes atomiques et à une banalisation de la violence sous toutes ses formes.
La dissuasion entre les Nations n’a plus guère de poids à l’exception de quelques conflits locaux mais pour la majeure partie de l’Humanité l’auto-défense semble le seul recours viable.
3 Charles de Gaulle disait : « la dissuasion c’est la clochardisation ».
La dissuasion nucléaire à ses débuts
La dissuasion nucléaire est un point de non-retour.
Le nombre et la puissance des bombes nucléaires sont alors tels que cela entraînerait la disparition de celui qui en serait victime.
La “Bombe” apparait comme l’arme de destruction massive 4 par excellence.
Cette posture a eu comme conséquence la protection des pays alliés des deux Grands 5 et la tentation d’entreposer certaines de leurs armes nucléaires sur leur sol.
Avec le risque que ce soit cet allié qui se trouve agressé et qui paie le prix d’une attaque alors qu’il ne dispose pas, en fait, d’un tel armement ! C’est ainsi que depuis des décennies la Turquie et l’Allemagne, fidèles nations alliées des Etats-Unis et membres de l’OTAN, servent de bases avancées face à la Russie.
L’image cauchemardesque de la Guerre Froide était la vitrification des sanctuaires nationaux. L’engagement des moyens de frappe impliquait des destructions telles que le groupe humain qui les subirait [Nation, Etat] ne pourrait survivre.
Ces frappes ne viseraient donc pas exclusivement les forces armées mais aussi et surtout les infrastructures [villes, centres industriels], les ressources, les moyens de logistique ou de communication, et principalement les populations.
4 La notion de destruction massive suppose un grand nombre immédiat de victimes. Or le fait de contaminer un lieu ou une région avec des produits radioactifs ou chimiques ou biologiques n’engendre pas automatiquement une destruction massive. La destruction massive avec de telles armes, nucléaires ou chimiques ou biologiques, est encore l’apanage des États et inaccessible à des terroristes aussi puissants soient-ils. Il reste que le sentiment d’effroi que cela implique au sein des populations peut compenser le nombre de victimes compte-tenu de la facilité à diffuser les images horribles qui résultent de ces attaques ciblées.
5 URSS et USA.
L’arme atomique rend la dissuasion simple à gérer
L’arme atomique stratégique comme recours ultime
Les cinq Puissances qui possèdent officiellement l’arme atomique – Etats-Unis d’Amérique, Russie, Royaume Uni, France, Chine – ont des stratégies de dissuasion quasiment identiques. Chacune postule que tout agresseur qui met en péril le sanctuaire national sera l’objet de frappes massives. Ce sont donc toujours, officiellement, des stratégies défensives de recours ultime. L’Inde et le Pakistan qui ont des armes nucléaires, sans avoir adhéré aux conventions relatives à la dissémination de tels moyens, ont adopté la même attitude quant à l’intégrité du territoire national 6 . Dans leurs cas, il s’agit d’un face à face binomial qui perdure depuis la partition de l’Inde et la création du Pakistan. Les disparités géographique et démographique de ces deux Etats, la géante Inde et le modeste Pakistan, posent problème quant à la crédibilité respective de leurs dissuasions. On pourrait craindre une entorse à l’utilisation d’armes nucléaires uniquement comme moyen ultime de rétorsion. La tentation est grande, pour le Pakistan qui est un habitué des coups d’état militaires et pour l’Inde qui se laisse quelquefois aller à la xénophobie, de se servir de l’arme atomique pour satisfaire l’ego d’un aventureux : général ou homme d’Etat. Quant à savoir ce que fera l’Inde en cas de réactivation du conflit himalayen 7 avec la Chine, conflit qu’elle a perdu au début des années 1960, c’est l’inconnue. L’Etat d’Israël, qui possède l’arme nucléaire et des vecteurs porteurs très opérationnels, a toujours nié l’existence de ces moyens militaires et n’a donc pas fait connaître sa politique d’emploi 8 .
La Corée du nord a des armes atomiques mais, comme pour le reste, elle est à la botte de Pékin et on peut imaginer que sa stratégie est la même avec néanmoins un “bémol” à savoir qu’elle est soupçonnée de diffuser largement le savoir en la matière. La Corée du nord joue-t-elle vis-à-vis de la Chine le même rôle que jouent la Royaume Uni et la France sous la houlette des Etats-Unis ?
On sait que l’Iran de ces dernières années a placé sa recherche nucléaire au cœur du contexte international pour attiser les tensions. Ceci aux fins de revenir dans le jeu diplomatique et y affirmer son rôle de nation phare dans la stratégie mondiale. Il reste que la République Islamique d’Iran suit, dans le domaine du nucléaire, la voie défrichée par le régime impérial du Shah afin de disposer de sources de produits fissibles mais aussi de la connaissance et de la technologie de production. Les embargos ont, pour le moment, sérieusement limité sa capacité à avoir du matériau susceptible de servir de combustible à une bombe ou maîtriser les vecteurs de bombardement et les moyens de contrôle des actions militaires.
Il reste que, peu ou prou, posséder l’arme atomique relève d’un désir narcissique profond pour nombre d’Etats : même la Suisse, qui se veut le symbole de la paix, a souhaité s’en doter !
L’arme atomique tactique, première étape dans l’abaissement du seuil de dissuasion
Très rapidement, la Guerre Froide met face à face deux “blocs” et la dissuasion atomique, en puissance unitaire comme en nombre de bombes, est alors limitée aux seuls Etats-Unis d’Amérique [USA] et à l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques [URSS] 9  : Les deux Grands.
La démesure des forces conventionnelles déployées de part et d’autre du Rideau de Fer pose problème aux Etats-Majors qui voient difficilement comment stopper la déferlante des chars “soviétiques” déboulant dans la plaine allemande. Soit dit en passant, et sauf à ne vouloir la guerre que pour la guerre 10 , on ne voit pas aujourd’hui pourquoi les chars soviétiques auraient envahi l’ouest du continent alors que l’URSS profitait largement des échanges commerciaux avec ces pays de même qu’avec les USA. Il ne faut pas ignorer cet aspect pour analyser les rapports entre le Politique et les forces armées depuis la Seconde Guerre mondiale.
La Guerre Froide, dès la guerre en Corée, a largement profité aux instances militaires, aux industries d’armement, aux services secrets et les gouvernements se sont donnés pieds et poings liés aux trusts militaro-industrialo-sécuritaires.
L’ensembl

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