Comprendre le langage
81 pages
Français

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Comprendre le langage , livre ebook

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Description

Ce petit livre explique en termes simples en quoi consiste ce merveilleux et complexe instrument qu’est le langage humain, comment il se distingue des autres systèmes de communication, comment il s’enracine dans l’évolution des espèces pour dépasser incommensurablement le niveau des animaux et celui des premiers humains. Le parent intéressé pourra utiliser le compte rendu précis de l’acquisition du langage depuis le prénatal jusqu’à 12 ou 13 ans, dans la deuxième partie de l’ouvrage, pour suivre de près et, grâce aux conseils donnés, optimiser les progrès de son enfant dans ce domaine passionnant. Enfin, la troisième partie du livre fournit un éclairage sur l’explication de l’acquisition du langage par l’enfant, une question longtemps controversée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 décembre 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782332851857
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-85183-3

© Edilivre, 2017
Dédicaces


Pour Jolan, Luka, Noémie, Enes Han, Valentina, Fatih Emin, et Quentin
Préface
L’exposé est divisé en trois parties. La première situe le langage humain dans le contexte général de la communication . Il importe si on veut comprendre de nombreux aspects du langage tel que nous le pratiquons, de savoir d’où il vient et comment il se situe par rapport aux autres systèmes de communication.
La deuxième partie reprend le cours du développement langagier en modalité orale chez l’enfant en suivant un ordre chronologique depuis la naissance, et même avant en fin de période intra-utérine, jusqu’à l’adolescence. Chaque chapitre se termine par une série de points de repère qui en résume les aspects importants. Des conseils généraux sont également donnés à destination des parents et des éducateurs de façon à optimiser le développement.
Enfin, la troisième partie répond en termes simples à la question qui a longtemps fait débat d’expliquer le développement langagier . On verra qu’il s’agit d’une heureuse conjonction de facteurs cognitifs, sociaux, psychologiques et neurogénétiques.
La présentation de l’ouvrage a été volontairement simplifiée de manière à le rendre maximalement accessible. Le texte ne fait intervenir aucune référence bibliographique. On trouvera à la fin de l’ouvrage une liste de lectures complémentaires utiles pour un approfondissement éventuel. Les termes techniques, en nombre aussi réduit que possible dans un domaine où on ne peut éviter certaines abstractions, sont expliqués dans le texte à l’endroit de leur première apparition. Ils sont également repris dans un glossaire situé en fin d’ouvrage pour la facilité du lecteur. Enfin, aucune note de bas de page, procédé courant dans les livres techniques, ne figure dans le texte.
Introduction
Le langage est un instrument à la fois de communication (avec les autres) et de pensée (communication avec soi-même) . Il suffit pour en saisir toute l’importance d’imaginer ce que serait la pauvreté sociale et conceptuelle d’un monde sans langage. Toutefois, il convient de raison garder. Le langage est un important instrument de communication, mais la communication dépasse largement le langage. De même, le langage est un instrument de pensée fort efficace. Mais la pensée dépasse le langage. Il existe une pensée non langagière qui est loin d’être dérisoire. Une bonne partie de l’histoire de l’aphasie (étude et traitement médical et logopédique des troubles neurologiques de la fonction langagière), au 19 e et au début du 20 e siècle, a buté sur le problème des rapports entre pensée et langage, avant de réaliser la double relation exprimée ci-dessus.
La première partie du présent ouvrage est dévolue à une présentation de la communication en général et de son corollaire l’information, que la communication, lorsqu’elle est réussie, nous permet de partager avec le partenaire.
L’expression « Le langage », courante dans le public et qui fournit une partie du titre de ce livre, est ambiguë à strictement parler et potentiellement de nature à induire en erreur dans son unicité. Je l’utiliserai par facilité descriptive. Mais, il faut garder en mémoire qu’il n’existe pas un objet unique, tout emballé, bien rond, qui correspondrait à cette notion simpliste. Le langage est une fonction, en réalité un ensemble intégré de fonctions.
Fonction de communication entre les personnes, communication avec soi-même , comme indiqué ; mais aussi ce qu’on appelle la fonction phatique , c’est-à-dire un échange sans véritable contenu comme dans les formules de politesse et autres vacuités des conversations banales. On pourrait penser que ce genre de production ne sert à rien et qu’on pourrait s’en dispenser. Ce serait sans doute une erreur. La fonction phatique sert à maintenir ouvert un canal de communication entre personnes en relation, dès lors, de manière à permettre un transfert efficace de contenus plus importants le cas échéant.
Fonction de représentation de la réalité , ensuite. Il s’agit de se re-présenter (présenter de nouveau) la réalité du monde avec des mots et des phrases, constitués à partir des phonèmes (l’ensemble des sons propres à chaque langue). En français, on dénombre 37 phonèmes avec lesquels on forme tous les mots de la langue, et donc, à partir de là toutes les phrases possibles dans cette langue. On ne confondra pas les phonèmes (de l’ordre de l’oral) avec les graphèmes (ordre de l’écrit). L’alphabet français comporte 27 lettres ou graphèmes. La différence de nombre entre les deux registres (phonèmes plus nombreux que graphèmes) explique en partie les difficultés de l’orthographe française où on écrit beaucoup de mots différemment de la façon dont on les prononce. Par exemple, dans le mot courant oiseau , il ne se trouve aucun graphème correspondant aux phonèmes prononcés. Le mot se prononce en réalité wazo . Demandez aux francophones pourquoi, majoritairement, ils s’obstinent (aucune réforme sérieuse de l’orthographe n’a abouti depuis plus d’un siècle) à écrire souvent autre chose que ce qu’ils prononcent. De nombreuses autres communautés linguistiques veillent soigneusement à ne pas laisser le registre de l’oral se décaler par trop de celui de l’écrit. La communauté francophone, curieusement, ne semble pas participer de cette saine préoccupation ; une résistance sans doute putativement justifiée par l’extrême conservatisme de l’Académie Française, une vénérable institution (créée à l’initiative du Cardinal et « premier ministre » Richelieu au début du 18 e siècle, et dont la mission historique consiste précisément à empêcher la langue de se modifier ; une tragique méprise puisque toutes les langues se modifient avec le temps et la pratique faute de disparaître ou de se marginaliser.
Tous les phonèmes d’une langue sont produits à partir d’une petite liste de ce qu’on appelle les traits distinctifs , soit des caractéristiques articulatoires saillantes auditivement, au nombre d’une petite dizaine en français (par exemple, l’opposition entre « voisé » (avec vibration des cordes vocales) et « non voisé », ou l’opposition entre « occlusion ou fermeture » sur le passage de l’air des bronches aux lèvres dans la production des phonèmes et « rétrécissement » (provoquant un bruit de friction) ; un contraste qui sous-tend la différence entre les consonnes dites occlusives (par exemple, p, t, k, b, d, g , en français) et fricatives (par exemple, ch, j, v, s, z), toujours en français.
Tous les énoncés en langue française sont donc produits au moyen d’une dizaine de traits articulatoires (il en va de même à quelques nuances près pour toutes les autres langues). Une extraordinaire économie et puissance productive !
Fonction de traitement de l’information et des contenus mentaux, enfin. Le langage est une sorte d’algorithme de la pensée. Le terme algorithme a été inventé en référence au philosophe persan du 8 e siècle, Al-Khwarizmi, connu pour ses démonstrations mathématiques. Le langage sert d’algorithme à la pensée, permettant de mettre en formule, de stocker économiquement en mémoire, de se rappeler, et d’analyser les représentations de la réalité extérieure et les produits de notre réalité mentale personnelle. Les pathologies cérébrales déterminant une perte importante ou un affaiblissement notoire de la fonction langagière, illustrent tragiquement par la négative le handicap mental ainsi créé outre celui induit dans la communication interpersonnelle.
L’expression « le langage » désigne en réalité un système langagier . Un système est un ensemble organisé et autogéré de constituants ou composantes. Cela n’exclut pas les influences extérieures mais il s’y trouve une certaine « fermeture sur soi-même. » Un système peut s’intégrer dans un ensemble plus large ; par exemple, le langage s’intègre dans la communication humaine. Un système peut inclure un certain nombre de sous-systèmes. Les composantes du système langagier sont autant de sous-systèmes : les phonèmes, les mots du vocabulaire (ou lexèmes ), la sémantique relationnelle (les relations de sens entre les mots ; par exemple, une relation de possession entre Jacque s et voitur e dans le groupe la voiture de Jacques ), la morphosyntaxe (qu’on appelle parfois grammaire), et les régulations discursives (narrer, expliquer, justifier, décrire). Le tout s’inscrit sur une toile de fond pragmatique (interpersonnelle, sociale).
Le langage est modalité . Il se réalise selon divers mécanismes sensori-moteurs. Les plus connus sont le langage parlé (auditivo-oral), le langage écrit (visuo-manuel), et le langage de signes gestuels (visuo-manuel). Une infinité d’autres modalités sont possibles ; certaines exotiques comme le silbo ou espagnol sifflé, pratiqué encore il n’y a pas si longtemps dans les montagnes de l’île canarienne de la Gomera, ou le langage tambouriné de certaines tribus africaines. On remarquera que le langage parlé est unidimensionnel (dimension de temps), le langage écrit bidimensionnel (temps et espace à deux dimensions), et le langage gestuel tridimensionnel (temps, espace à trois dimensions) ; ce qui structure de façon différente leur expressivité.
Le langage est langue. Il ne peut y avoir de langage sans langue, non plus que de langue vivante sans langage. Les deux réalités, bien que distinctes, sont interdépendantes. On estime qu’il existe sur la planète environ 5000 langues en usage. C’est probablement une évaluation restrictive. On découvre régulièrement de nouvelles langues. En outre, les relevés ne tiennent pas compte des nombreuses variantes dialectales. La différence entre langue et dialecte est

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