Comment les Francs façonnèrent un empire disparate
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Description

Le 25 décembre de l’an 800, le Rex Francorum – le roi des Francs – Charles le Grand dit Charlemagne est couronné par l’évêque patriarche de Rome.
Mais c’est un couronnement « à la Pyrrhus », car Charles s’aperçoit bientôt qu’il n’est que le bras armé du souverain pontife qui se voit, lui, comme le successeur des empereurs de Rome. La querelle entre le Saint-Siège et l’empereur du Saint Empire romain de la nation germanique va durer mille ans.
La disparition de la Rome impériale, les Francs, les Goths, les Burgondes, le sursaut de Byzance, la venue des Arabes en Ibérie et l’édification de l’empire carolingien, c’est l’histoire qui est ici contée.

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Informations

Publié par
Date de parution 28 avril 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9782334128193
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-12817-9

© Edilivre, 2016
L e 25 décembre de l’An 800 le Rex Francorum – le roi des Francs – Charles le Grand dit Charlemagne est couronné par l’évêque patriarche de Rome.
Mais c’est un couronnement à la “Pyrrhus” car Charles s’aperçoit bientôt qu’il n’est que le bras armé du souverain pontife qui se voit, lui, comme le successeur des Empereurs de Rome.
La querelle entre le Saint Siège et l’Empereur du Saint Empire romain de la Nation germanique va durer mille ans.
La disparition de la Rome impériale, les Francs, les Goths, les Burgondes, le sursaut de Byzance, la venue des Arabes en Ibérie et l’édification de l’Empire carolingien, c’est l’histoire qui est ici contée.
« Rien n’est jamais acquis. Rien n’est jamais perdu »
Prologue
Nous sommes le 25 décembre de l’An 800 et Charles s’agenouille pour prier dans la basilique romaine dédiée à Saint Pierre.
Le pape Léon III vient alors lui poser sur la tête une couronne aux fins de le désigner Empereur devant l’assemblée des prélats et des nobles présents 1 qui l’adulent alors.
L’Empire des Francs vient de naître par cette cérémonie.
L’ambiguïté 2 de ce cérémonial instauré par le pape Léon engendre un conflit millénaire entre la papauté et les empereurs du Saint-Empire romain 3 qui vont se succéder.
1 . La diplomatie franque va inventer un sacre de Pipin dit le bref qui ne semble jamais avoir eu lieu, ceci aux fins de conforter l’assise de la dynastie des Pippinides-Pépinides qui précèdent les Carolingiens. Pipin ne sera qu’oint, deux fois certes, mais qu’oint. Il ne reçoit pas de couronne. Si Charles est bel et bien couronné on n’a aucune description de l’accessoire utilisé.
2 . L’ordonnancement du proscynèse [rite de couronnement à Byzance] n’est pas respecté. Celui-ci était la transposition de l’élection du Consul au temps de Rome : le candidat était normalement ovationné par le Peuple, en fait par le Sénat, et devenait ainsi le lauréat. Il recevait alors les insignes de sa fonction. Pour le sacre de Charles cette inversion des étapes fut-elle voulue ? Par qui ? Pourquoi ? Sans aucun doute par le Saint Siège.
3 . Aussi nommé Saint-Empire romain germanique ou Saint-Empire romain de la nation germanique pour le différencier des parties de l’empire carolingien plus à l’ouest. Le lauréat choisi par ses pairs prenait le titre de roi des Romains mais ne devenait empereur qu’après avoir été couronné, et oint, par le pape. En souvenir du sacre de Charles le Grand il a été décidé que ce sacre se déroulerait à Rome mais les dissensions voire les conflits ouverts entre les empereurs et les papes vont rapidement mettre à bas ce protocole. Le titre de roi des Romains va être mis à profit par la famille des Habsbourg pour s’assurer une transmission héréditaire de la charge impériale dès le règne de Maximilien 1 er , le grand-père paternel de Charles 1 er d’Espagne qui devient Charles Quint l’empereur.
Le déclin de Rome et les invasions
On a l’habitude de parler de colosse aux pieds d’argile lorsqu’il s’agit de montrer la disparition d’un empire : il serait plus sage de parler d’un corps malade.
L’Empire 4 romain latin n’est pas mort des invasions de peuples intégrés, fédérés, étrangers, tous qualifiés de “barbares”.
Rome est morte de l’arrivisme politique et de l’avidité de ses élites, de son incivilité citoyenne, de sa cupidité colonisatrice, de sa médiocrité spirituelle, de la baisse de sa démographie.
Devenue veule, faible, agressive et méprisante, elle suscite tout à la fois l’envie des peuples 5 qui en connaissent les richesses et le ressentiment de ceux qui sont humiliés et qui se savent aussi capables que les oligarchies latines.
Nombreux sont les peuples, qui, bon an mal an, ont été incorporés aux structures de l’Empire et donc à l’Armée. Ils ont parfaitement conscience de côtoyer une civilisation remarquable.
Les Ligures, les Celtes, les Ibères, les Goths, et autres Hellènes, lorsque cela s’avère essentiel, prennent les armes pour défendre ce qu’ils considèrent comme la Patrie.
Car malgré sa chute, les capacités de l’Empire ne vont pas disparaître quand les empereurs cèdent la place aux tribus des envahisseurs. Lesdits envahisseurs vont, pour certains même, tenter de faire revivre la splendeur de Rome.
Pendant des siècles, les fonctionnaires “romains” vont servir les nouveaux maîtres.
Mais revenons aux premiers temps et découvrons les Goths qui ont tant d’importance par la suite.
4 . Nous parlerons d’Empire pour l’Empire dans sa totalité, d’Empire romain capitale Rome puis Ravenne pour la partie occidentale, d’Empire gréco-byzantin capitale Byzance-Constantinople pour la partie orientale.
5 . Les peuples dont nous allons parler sont quelquefois qualifiés de “barbares”. Ce terme est dû aux Hellènes qui désignaient ainsi ceux qui ne parlaient pas leur langue. Progressivement il est devenu un terme méprisant dont la signification humiliante a été reprise par les Romains et bien sûr par les chroniqueurs chrétiens catholiques romains voire les historiens des XIX e et XX e siècles dont ceux de la République Française, les Gallo-Romains étant des “civilisés”.
De la Baltique à la mer Noire les Goths fondent un royaume
Les Goths sont originaires de la Scandinavie et des abords de la Baltique.
Ils résident, comme bon nombre de tribus de ces peuples de “Germains”, à l’est du limes de l’Empire.
Dans l’historiographie, on distingue tardivement deux coalitions de Goths 6 : les Ostrogoths et les Visigoths souvent écrit Wisigoths.
En fait et malgré les aléas de l’Histoire, les Goths d’ici ou là se reconnaissent toujours comme de la même ethnie et se prêtent quelquefois assistance.
Un exemple en est l’alliance entre les Goths installés au nord de l’Italie d’avec les Goths d’Aquitaine vaincus par Hlodovic 7 à Vouillé en 507, alliance qui constitue une continuité gothique entre l’Italie et l’Espagne via la Narbonnaise 8 et la Provence : ce territoire est nommé la Gothie.


Figure 1 – La Germanie et les “Germains” tels que les voient les Romains

Il interdit momentanément aux Francs mérovingiens l’accès à la Méditerranée.
Depuis leur départ de Scandinavie et durant des siècles les Goths sont amenés à créer plusieurs royaumes : le royaume de Gothie d’Orient au nord de la mer Noire, le royaume Goth d’Illyrie, les royaumes Visigoths d’Occitanie et d’Ibérie 9 et le royaume Ostrogoth romain.
Bien plus tard d’autres peuples germains de Scandinavie dont l’origine est tout aussi brumeuse, les Varègues 10 , suivent le même parcours que les Goths et viennent se fondre dans les peuples slaves en créant le République de Novgorod puis la principauté de Kiev.
Pendant cinq siècles les dynasties goths meublent le paysage à l’ouest de l’Europe 11 et ils ne disparaissent, en tant que force politique, que par suite des conquêtes franques en Aquitaine-Occitanie puis celles, éphémères, de Byzance et enfin celles des arabo-musulmans.
A l’aube de leur histoire, les Goths de Scandinavie, en petit nombre, en bataillant ou en s’alliant avec les peuples autochtones, migrent vers le sud en remontant le cours de la Vistule où ils sont au contact des Vénètes – les Slaves – puis ils suivent le cours du Dniestr.
Ils finissent par s’établir sur les bords de la mer Noire où ils côtoient à l’est les Alains, un peuple caucasien encore nomade.
Au cours de ce périple ils dominent les tribus rencontrées. Ils écrasent les Sarmates 12 et prennent la tête d’une coalition au contact du limes de l’Empire qui est alors au summum de sa superficie sur le Danube.
Les Goths sont des peuples conquérants et ils visent à s’approprier ces richesses romaines en lançant des raids vers l’ouest.
Au début du III e siècle les premiers faits avérés et documentés à Rome mentionnent leurs incursions sur le bas Danube et le pillage de la ville d’Histria 13 en 238, ville anciennement grecque devenue garnison romaine pour contenir les turbulents Daces qui résident dans la contrée.
Pour prix de leur départ “pacifique” les Goths vont recevoir un tribut de la part de l’Empire mais cela n’a pu qu’attiser leur convoitise car ils vont multiplier les razzias sur le cours du Danube.
Victorieux en 251 de l’empereur Decius qui va trouver la mort dans la bataille d’Abrittus, aujourd’hui Razgrad, les Goths vont néanmoins subir deux défaites cinglantes : l’une en 269 où ils sont battus par Claude II et une autre en 271 où ils sont terrassés par Aurélien qui les anéantit quasiment.
Ce calme obligé va leur faire nouer de nouvelles relations et ils sont alors au contact des premiers chrétiens d’Orient ce qui engendre chez les Goths de nombreuses conversions chrétiennes sous la forme homéenne de l’arianisme.
Car les Goths, qui vont passer du paganisme à une religion révélée, vont adhérer au dogme chrétien homéen avec vigueur et sans dérogation.
Cette adhésion à l’arianisme n’est pas sans conséquences car elle sera un pilier du “nationalisme” goth et elle va engendrer un motif de ressentiment chez les Goths vis-à-vis des autres peuples germaniques : les Francs de Hlodovic qui est soutenu par les évêques « catholiques nicéens » après sa victoire sur les Alamans 14 en particulier. De même, et plusieurs siècles avant les édits de purification des Rois catholiques, les Juifs espagnols sont persécutés sous le règne du visigoth Reccared 1 er qui se convertit au catholicisme en 589 et se sent mal inspiré en prônant leur conversion ou l’exil 15 .
A la suite de la défaite de 271, les chroniques historiques sont plus fournies.
On voit apparaître deux groupes distincts de la “nation” goth.
A l’ouest du Dniestr sont implantés les Thervingi [de la forêt] et les

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