Chronique de l étoile - Tome 3
164 pages
Français

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Chronique de l'étoile - Tome 3 , livre ebook

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Description

« Robert Tatin, qui était aussi un peintre que personnellement j'aime beaucoup, expliquait ainsi ses constructions – à rapprocher de celles plus connues du facteur Cheval d'Hauterives – ‘‘N'ayant pas trouvé le Paradis, je me le suis créé''. Eh bien, c'est aussi ce que je fais moi-même à travers mes écrits et la confection de leurs écrins. » Dans ce troisième tome intitulé « Parfum d'horizons », Édouard-Émile Alyac poursuit ses réflexions tous azimuts entamées dans les volumes précédents. L'auteur pose un regard plein d'humour sur quelques événements marquants de l'époque actuelle, allant du jeu de la scène politique française aux excès des médias télévisuels, en passant par les récents exploits accomplis par l'astrophysique. Esprit curieux de tout, il fait appel à des références diverses et variées pour partager en toute sincérité ses émois et ses critiques. Malicieux et friand de bons jeux de mots, il s'amuse de la richesse sémantique offerte par la langue française.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342161502
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chronique de l'étoile - Tome 3
Édouard-Émile Alyac
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Chronique de l'étoile - Tome 3
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
À Bernard Bessoles, Jean-Paul Reffre, Robert Seka-Seka, René Malyska, Jacques Maurin, André Laurier, Dominique Such, Pascal Lauriol ; à Ghuo-Zing Tong, dit Albert et aux autres, que j’oublie, ainsi qu’à ma famille, de maintenant et d’hier, toute entière et au sens large.
Faute que vous ayez répondu à ma charmante attention à votre égard sous forme de question, par laquelle je prenais congé de vous en concluant ainsi le deuxième tome de ma chronique de l’étoile : « Et votre nombril à vous, cher ami lecteur, comment se porte-t-il ? » je considère mon interpellation silencieuse restée sans réponse comme une invitation à continuer cette ancienne conversation, car comment traduire autrement votre inimaginable surdité ?
Il n’y a pas que le temps qui est détraqué, pensa tout haut la moitié de l’auteur, à l’écoute de la météo concluant un journal des plus étranges, à moins que ce ne fût pour avoir lu par-dessus l’épaule de son conjoint ? Remontons donc quelques saisons en arrière, où celui-ci avait laissé cet ouvrage, en effet de la belle.
La Démocratie voulue par Socrate n’avait duré que 170 ans. La nôtre à peine cent ans de plus, mais est-elle toujours de bonne qualité quand nous la confions à une poignée d’hommes que le pouvoir corrompt ? Chacun de nous doit s’en interroger en commençant par soi-même, car, pensait ce philosophe, une vie sans introspection n’a aucune valeur. Voulons-nous laisser sombrer ce joyau en abandonnant ses principes sympathiques à qui la confisque une fois élu ? Non, évidemment : plaquer l’accorte, ça ne se fait pas !
En cette veille de deuxième tour des présidentielles 2017, se faisait alors jour le curieux sentiment que la France n’était plus coupée en deux, mais étonnamment ressoudée, tant les deux moitiés paraissaient se ressembler dans leur triste ressenti d’un injuste gâchis, qui plus est survenu si près du but : les uns pour avoir rêvé qu’un changement significatif de règle du jeu politique à but de plus grande justice, valant révolution, mais sans effusion de sang, leur avait été volé ; les autres pour avoir vu s’écrouler l’espoir mis en une candidate qu’ils avaient imaginée, du moins jusqu’à ce sordide autant qu’inattendu suicide intellectuel appelé « débat », qui avait convoqué un nombre invraisemblable de spectateurs devant le petit écran ce dernier mercredi de l’entre deux tours, où elle s’était montrée telle que l’essentiel des médias la leur avait depuis toujours dépeinte, et non plus comme ce qui n’était chez elle qu’un rôle de composition, qu’elle n’avait pas eu le droit moral de jouer jusqu’à son terme utile, décidant donc de se saborder, en application à la lettre des conseils, évidemment perfides, d’un père qui ne méritait donc pas son amour filial, car ne lui ayant reproché son manque de pugnacité que pour lui nuire, par jalousie de la voir s’approcher du but à une distance que lui-même n’avait jamais su atteindre, bien qu’il ne souhaitât pas davantage l’emporter.
Le lendemain à vingt heures, et non pas quelques binutes 1 plumard, s’étonnaient les téléspectateurs encore sous l’emprise de la gueule de bois provoquée par la déception du sort qui était devenu leur, auquel personne ne s’était préparé, n’ayant pu croire en l’annonce surréaliste de cette pourtant vérité, qu’ils avaient imaginé intox à but hypnotique, serinée depuis le début de la campagne par des médias rusés, qui se réjouissaient secrètement de l’effet de leurs révélations sur l’audimat, les premières estimations donnaient Emmanuel Matron élu avec 65,1 % des voix comptabilisables, contre, c’était mathématique, 34,9 % à Tsarine Le Pen ; ce à quoi aussitôt, la foule abasourdie, mais désireuse de cacher son trouble de « looserin » 2 , exprimait sa joie de zombie désemparé, entonnant le petit bonhomme en mousse en place de Marseillaise, tandis que Farine le Pain félicitait le gagnant, n’omettant pas de remercier au passage – je la cite pour eux – « les onze millions de Français qui m’ont toute nue ! », soit, pour situer ce nombre dans le contexte délirant de cette consultation de sorte à le faire paraître moins catastrophique : moins que les seize millions de non-comptabilisés, à savoir les 4 millions de bulletins blancs ou nuls, plus les douze d’abstentionnistes, soit, finalement, environ un tiers des votants. Certes, le « découillement » 3 était à peine « pommancé », et même provenait évidemment de quelque machine électronique, sinon comment avait-on pu si vite, la fente des urnes ayant été obturée au quasi-moment des premiers résultats, d’orge et d’orgeat les annoner, pour éloquents qu’ils fussent et deviendraient 66,1 à 33,9 le lendemain, de sorte que le blanc bec – comme on appelle un jeune oiseau, qui l’a en effet de cette couleur – allait effectivement être proclamé et pour cinq ans, huitième résident de la cinquième République, alors que, si un tel résultat nous avait été dévoilé six mois plus tôt, nous eussions plutôt pensé qu’il s’agissait du cinquième de la huitième, que l’expérience du modernisme et de la nouveauté nous fait évidemment imaginer toujours plus bizarre, bien que nous pussions toujours courir après cet espoir, au cas où nous aurions de l’énergie à gaspiller à pure perte ! Quoi qu’il en fût, ce nouveau leader politique, encore mal identifié bien qu’il nous eût maintes fois assuré être maître du temps, allait peut-être se montrer réellement capable d’une telle gageure, puisque, avant lui, Josué avait su arrêter la course du soleil pour se donner celui d’une victoire plus complète, face aux habitants de la terre qui leur avait été promise, à condition de la conquérir, de sorte qu’à ce point d’étonnement, où sa victoire nous avait menés, même avec 26 % d’abstentions, soit plus du quart des inscrits, allions-nous – qui sait ? – nous habituer à ce phénomène ? Ce Jupitérien ne bénéficierait-il pas d’un état de garce ? En tout cas, il n’allait avoir deux fesses que d’y travailler. Et le lendemain, huit mai, fête de commémoration de la capitulation de l’Allemagne nazie – je vous l’avais bien dit ? – tout le monde, comme par enchantement, paraissait miraculeusement « macronisé » ; la télé voyant même le vainqueur appartenir à la filiation directe du général de Gaulle, de Jeanne d’Arc et – tant qu’ils y étaient – de Charles Martel. Était-ce pour cela ? Il allait avoir quarante ans ; c’était le plus jeune président de la cinquième ! Alors tremblez, ennemis de la France, car nous étions dorénavant sous la protection de tous les instants d’une quasi-réincarnation du lieutenant-colonel Adrien Conus, que, pour faire plus simple et ne pas lasser le lecteur, j’appellerai désormais : le Maître du temps, à moins que parfois je ne condescende à « Biloute 4  » pour faire plus peuple, afin de nous le rendre moins lointain et, par là même, encore plus sympathique ! De toute façon, j’espérai n’avoir plus l’occasion de parler de lui, car seul l’étonnement me motive encore à soliloquer devant vous, tant la politique est l’art de prendre le risque de changer tout, afin que surtout rien ne change. Cependant, ce temps, dont il disait être le maître, devant être employé, expliquait son porte-parole, à rabaisser notre chômage à 7 %, nous lui souhaitions à tout hasard bonne chance et aux contributaires, de savoir longtemps faire abstraction de leur probable inévitable mal au dos ! Car il gouvernera de manière olympienne, a-t-il osé lui-même plusieurs fois nous le préciser, d’où les réincarnations, tant les dieux s’enfantent les uns les autres, que tous ceux autorisés à parler dans le poste lui ont attribuées, condensées en cet adjectif mythologique dont je l’ai résumé moi aussi à l’instant précédent. Et la journée monarchique du quatorze s’employa à nous y faire croire, l’ayant en effet également transfiguré, raison de plus pour que je m’abstinsse désormais de tout commentaire probablement désobligeant, m’adressant à une quasi-divinité, n’en fût-elle que mythologique ?
Je n’allais donc pas risquer d’oublier la présentation qu’on lui fit du général en chef de toutes nos armées, en tant que président exceptionnel quoique trop jeune pour avoir participé au service militaire alors obligatoire, mais, il faut le reconnaître, miraculeusement rendu apte à devenir son Chef suprême, par le truchement de vingt et un coups de canon tirés en son honneur, ainsi que par sa découverte du collier de Grand Maître, qu’il allait pouvoir secrètement faire porter à la première dame dans l’intimité de leur chambre ; « saint-frusquin » qui, sans omettre le tutti quanti « bling-bling » du décorum fastueux autant que régalien mis en branle pour cette fête du système, égalait bien un sacre ; enfin, était-il à remarquer, cette particularité martiale lui donnait officiellement de l’ascendant, dont il saurait profiter, face à la chancelière tout aussi mythique d’outre-Rhin, mais qui, pour la chose militaire était subordonnée à son parlement, tandis que lui n’avait à en référer à quiconque ! De ce point de vue là, regarder la Germaine de haut serait tout à fait dans ses cordes, qu’elle approchât ou non elle aussi d’élections déterminantes pour la suite de sa brillante carrière. Quant à ce général, lui non plus ni de droite

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