Ces moments-là, las !
46 pages
Français

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Ces moments-là, las ! , livre ebook

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Description

Ces moments-là.


Ce peut être le flash inattendu indiquant un dépassement de vitesse ou la lenteur excessive imposée par un camion poubelle, la recherche agacée de son véhicule dans un parking, les déboires de la robinetterie à l’hôtel, les attentes successives du menu et des plats au restaurant, les contraintes parfois dégradantes liées à la sécurité dans les aéroports, l’embarras généré par la physiologie non ou mal maîtrisée du corps, les désagréables surprises du miroir, le code de carte oublié au moment de payer, la découverte, alors qu’il est déjà parti, de l’erreur de destinataire d’un SMS...


Chacun a pu vivre un ou plusieurs de ces moments-là, périodes parfois courtes de désagrément, de mal-être, teintées tantôt de regrets, d’impatience ou d’agacement. Rarement suivis de conséquences importantes voire fâcheuses, ils tombent vite dans l’oubli. Pourtant, ils ont en commun, de laisser souvent persister une petite saveur amère qui permettra, à coup sûr, d’identifier leurs inévitables successeurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 août 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334174411
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-17439-8

© Edilivre, 2016
L’hôtel
Dès l’arrivée, un membre du personnel s’empare des bagages. D’autorité, il les prend dans le coffre du taxi ou de la navette, ou les arrache de façon polie, mais lourdement insistante des mains de l’arrivant. Tout est joué dès cette première scène qui préfigure la suite, ce long moment où le client se retrouve sans aucun bagage dans sa chambre. Il souhaite se changer, faire un brin de toilette ou simplement se reposer et doit attendre que le bagagiste arrive avec les précieux accessoires. Les coups discrets, frappés à la porte, signent la fin de l’attente. Dès lors, l’installation dans la pièce, la démonstration du fonctionnement de la climatisation, du coffre ou de la télévision ne sont pas toujours désintéressées.
Une variante plus désagréable se produit dans les hôtels à personnel réduit, surtout lorsque l’arrivée est tardive. Le préposé à la réception indique au client son numéro de chambre et l’étage. Il lui confie la carte magnétique qui tient lieu de clé. Au bout du long couloir qui poursuit le voyage ascensionnel, la future victime tente une ouverture de porte. Le voyant reste désespérément rouge, ou ne s’allume pas. Second essai plus lent ou plus rapide, suivant l’inspiration. Échec. Vérification des numéros de clé et de chambre. Le nombre d’essais sera variable selon le caractère de la victime qui doit se rendre à l’évidence : l’accès de sa chambre lui est refusé par la technologie. Il est tard, ou le personnel est rare. Il ne trouvera pas la femme de chambre envoyée par Hermès, dieu des voyageurs, pour sauver la situation. Il lui faut retourner à la réception. Il est seul et ne veut pas laisser ses bagages tout aussi seuls dans le couloir. Il doit repartir avec eux à la réception parfois éloignée. Les excuses du préposé qui reconfigure la clé n’atténueront pas la rage générée par ce moment-là .
La mésaventure de la clé inefficace peut se reproduire pendant le séjour. L’incident est moins grave, car au même étage officie souvent une femme de chambre. Elle possède le passe-partout magique.
La réactivité de la serrure électronique est imprévisible. Les soirs suivants, au retour du spectacle ou du restaurant, le scénario peut se reproduire. Il est moins cruel, car l’infortuné n’aura pas besoin de redescendre ses valises avec lui.
Le client occupe maintenant sa chambre. Elle ressemble souvent bien peu à la pièce spacieuse qu’un objectif grand-angle, complaisant, avait figurée toute à son avantage sur le dépliant ou l’écran internet. De petits déboires l’attendent parfois, la défaillance d’une ou deux lampes, le Wi-Fi qui ne se connecte jamais, ou dont la connexion atteint des records de lenteur. Quant à la climatisation, elle peut flirter avec des températures quasi polaires.
Un grand moment, spécifique aux hôtels, se profile : la douche. L’imagination des plombiers en matière de robinetterie n’a d’égale que leur inconscience au vu de la situation où se trouve l’utilisateur. Les vieux et ringards robinets rouges ou bleus qui permettaient, après quelques tentatives, d’obtenir une eau à température acceptable ont disparu au profit de mitigeurs sophistiqués dont il faut découvrir le fonctionnement, sans aucune aide et, habituellement, dans la plus totale nudité. Le premier essai se solde régulièrement par une douche froide, au sens originel de l’expression. L’impétrant n’avait pas remarqué le pommeau de douche qui menaçait sa tête. Il a actionné une manette ou tourné ce qui pouvait tourner. La froide sanction a été immédiate.
Pour éviter une seconde déconvenue, le douché malgré lui peut se mettre en quête d’informations figurant sur la robinetterie. Las ! Les indications, lorsqu’elles existent, sont quasi illisibles, finement gravées sur une robinetterie au chrome reluisant. L’usage de lunettes en permettrait peut-être le déchiffrage, mais combien, parmi les infortunés, gardent leurs lunettes pour prendre une douche ? Les yeux sont restés dans la chambre ou à côté des vasques, et il faut bien du courage au douché réfrigéré pour sortir mouillé du réceptacle, en quête des précieuses bésicles. Plus grave, pour celui qui a fait cet effort ou a la capacité de lire sans lunettes, les indications, en pictogrammes ou sigles abscons gravés, sont si peu explicites qu’elles ne s’avèrent d’aucun secours.
Nanti, malgré tout, de quelques informations supplémentaires, l’ex-futur douché croit avoir compris. Cependant, pour pouvoir accéder à l’eau chaude, la manette ou le bouton tournant passe par la case eau froide, projetant une nouvelle fois le liquide glacé sur le malheureux. Et quoi qu’il fasse, il lui faut bien pousser la colonne d’eau froide présente dans la tuyauterie, avant de voir arriver le liquide à température acceptable. Survient alors le phénomène inverse. L’eau, obéissant à la commande extrême induite par l’urgence, dépasse les bornes et se transforme en un jet brûlant. Dans une urgence tout aussi justifiée, le malheureux ébouillanté n’a d’autre possibilité que de couper immédiatement toute arrivée d’eau. Encore faut-il...

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