Au secours, l économie ! L économie au secours !
232 pages
Français

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Description

Loin des clichés négatifs qu’elle véhicule souvent, il est bon de rappeler que l’utilité première de l’économie est de rassembler tout un ensemble de moyens pour faciliter la vie de l’homme. Bien employée, elle peut même rendre les humains plus humains ! D’ailleurs des économistes comme par exemple Amartya Sen orientent de plus en plus leurs réflexions sur la qualité de vie, la liberté et le choix de décider de sa propre existence. Et grâce à cela, on peut s’éloigner des considérations matérielles du PIB et des revenus. Consommer doit être compris comme un acte social, un mode d’expression et d’interaction et non une course folle à vouloir posséder toujours plus. L’homme est un grand pourvoyeur de richesses en matière de création, d’innovation, les progrès de l’agriculture depuis que l'homme existe en attestent, mais nous sommes arrivés à un point fort dangereux où l’impact de ces transformations détruit peu à peu l’environnement. Et le secteur industriel n’est pas en reste à ce niveau-là. L’homme doit donc faire fonctionner une fois de plus sa formidable créativité et imaginer au plus vite un nouveau modèle économique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 mars 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414203741
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-20372-7

© Edilivre, 2018
L’économie a mauvaise presse. La crise financière commencée fin 2007 n’a rien arrangé à l’affaire. On entend souvent des propos très négatifs et très réducteurs associant l’économie à l’argent, à la course aux profits et à la rentabilité. La création d’une Cité de l’économie et de la monnaie qui sera inaugurée à Paris en 2018 va encore une fois renforcer cette image simplificatrice. En effet, sous l’égide de la Banque de France, il s’agit d’initier les Français à l’économie, l’intention est louable car sur 1 200 musées en France, aucun ne fait la part belle à l’économie. Une situation à laquelle l’ancien gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a souhaité mettre un terme, en annonçant dès 2011 la création d’un futur musée de l’économie qui devait proposer une reproduction d’une salle de marché et des jeux interactifs sur le fonctionnement de la Bourse, notamment. Le but de ce musée, financé par la Banque de France, était de donner une image plus attrayante de l’économie. Mais quelle idée de réduire l’économie aux questions monétaires et financières alors que cette approche est déjà si bien ancrée dans l’esprit des gens ! D’ici l’ouverture prochaine de la Cité de l’économie, on peut attendre de légères inflexions qui pourraient nous rapprocher des vraies finalités de l’économie.
Comment parler de l’économie autrement ? Comment montrer que la sphère économique joue un rôle fondamental dans la vie des êtres humains, au-delà de sa simple dimension monétaire ?
J’enseigne les sciences économiques et sociales depuis plus de trente ans et je rencontre au quotidien ces représentations négatives. Mon intention n’est évidemment pas de défendre l’économie à tout prix. Il s’agit avant tout de dépasser les caricatures qui lui sont associées pour mieux en comprendre ses finalités.
Non, l’économie n’est pas forcément pourrie. C’est toujours la même histoire, c’est la manière dont les hommes exercent l’activité l’économique qui peut la rendre détestable. Et c’est surtout la nature actuelle de notre système économique qui, en créant un certain nombre de dysfonctionnements, entraîne du rejet.
Je souhaite, à contre courant de ces rejets, démontrer que ce pan de l’activité humaine peut être fondateur d’humanité. Cette vision de l’économie pourrait nous aider à mieux affronter nos difficultés à vivre ensemble. Je défends donc l’idée que l’économie doit retrouver une place essentielle dans notre société. Cette place aujourd’hui n’est pas à la hauteur des possibilités qu’elle offre, faute d’en connaître les finalités profondes.
D’où me vient cette conviction ? Je crois qu’elle trouve sa source principale dans mon enfance. J’ai baigné dans l’activité de mes parents qui étaient commerçants. Je garde de très bons souvenirs de cette période. J’idéalise sans doute ces moments d’enfance mais j’ai surtout le souvenir d’un monde sans frontière entre leur activité et leur vie. Je les ai vus beaucoup travailler, mais cela faisait partie intégrante de leur vie et moi en tant qu’enfant, j’y avais trouvé ma place. J’ai surtout le souvenir de lieux de travail à dimension humaine, à caractère familial. J’ai beaucoup appris de la vie en les regardant travailler et en participant de loin à leur activité et je sais que cela a beaucoup influencé le reste de mon existence, sans pouvoir mettre des mots précis sur cet apprentissage.
Ces lieux de vie si présents à ma mémoire me ramènent à l’étymologie du mot « économie ». Ce mot vient du grec ancien, oîkonomia « administration de la maison », créé à partir de oîkos : « maison », et nómos : « loi, coutume » ; ce terme désignait donc la gestion de la maison, en opposition à la politique, gestion de la cité. Le mot coutume laisse entendre aussi que la gestion de la maison se faisait dans un cadre culturel, entouré de règles, de traditions et d’habitudes. Cette étymologie nous ramène donc à la maison et à la façon dont on pouvait l’organiser au mieux.
Plus largement, l’économie va donc s’intéresser aux moyens à mettre en œuvre pour créer des richesses et les répartir pour répondre au mieux aux besoins des individus. Les réponses sont multiples et ont donné naissance aux sciences économiques qui, à travers des écoles de pensée (libérale, marxiste, keynésienne, etc.), cherchent à expliquer comment organiser au mieux cette production de richesses et sa distribution.
L’étymologie du mot économie nous suggère donc que pour organiser la vie du foyer, il s’agit de produire des biens nécessaires à la vie biologique comme par exemple avoir un accès à l’eau. Mais en étant associé dès l’origine à ce lieu qu’est la maison, l’économie a aussi une dimension existentielle dans le sens où l’habitat est un lieu de vie, de construction personnelle et collective, de lien forts, d’échanges. Les dimensions économiques et sociales sont fortement imbriquées alors que la plupart du temps, ces approches sont étudiées séparément.
L’économie correspond avant tout à un ensemble de moyens aux services de fins qui la dépassent : être au service des êtres humains. Il existe aussi un autre point de vue qui consiste à dire que la vie économique est au cœur de la vie tout court, elle est une partie essentielle de ce qui fait l’être humain et de ce qui lui permet de vivre en société. Dans sa lutte pour la survie, l’homme déploie des forces, des trésors d’imagination qui donnent du sens à sa vie. Le travail humain non pas au sens restrictif d’une activité rémunérée mais dans le sens d’une énergie du dedans pour assurer son existence est un élément essentiel de la vie et l’économie peut même sous certaines conditions, que nous montrerons plus loin, rendre les humains plus humains. Ce n’est pas gagné ! Beaucoup d’économistes dénoncent même les dérives de l’économie qui envahirait toutes les sphères de l’activité humaine et détruirait les bases de la société.
Je veux, avant tout, me situer dans une démarche positive qui est en quelque sorte une posture intellectuelle de foi dans l’être humain où certes, beaucoup reste à faire pour nous améliorer, mais je reste persuadée qu’en réfléchissant à nos pratiques, en multipliant nos connaissances, en agissant sur l’éducation, nous pouvons améliorer le fonctionnement de l’économie dans la société afin qu’elle soit mieux au service de tous les êtres humains et éviter que ce ne soit l’être humain qui soit au service de l’économie.
Des alternatives économiques s’imposent donc. Les politiques économiques, étant de plus en plus impuissantes à trouver des solutions dans un contexte où la mondialisation sert de bouc émissaire, ces alternatives prennent, aujourd’hui, souvent la forme de décisions micro-économiques, par exemple, au sein du monde associatif et de la société civile. Des solutions sont aussi apportées dans le cadre de l’économie sociale et solidaire. Mais cela ne suffira pas, c’est l’économie tout entière qui doit être réinventée. Aujourd’hui, elle est rejetée surtout à travers un modèle économique qui s’est imposé à nous et qui soulève des problèmes si importants, tant sur le plan humain, social et environnemental, qu’il faut continuer à avancer des propositions.
Nous montrerons ainsi en quoi les activités économiques tiennent une place essentielle dans les activités humaines. Il ne s’agit pas d’idéaliser l’économie, mais de voir ce qu’elle peut apporter à la société. Il s’agit de montrer qu’on peut humaniser l’économie comme elle peut nous humaniser.
Dans un deuxième temps, nous montrerons que notre modèle économique actuel dénature cette sphère de la vie humaine par notre frénésie de consommation, par l’intensité de plus en plus poussée du travail requis, par la financiarisation croissante de notre économie et la course au profit qui en découle.
Enfin, des avancées modèlent peu à peu certains espaces de notre société. Ces perspectives nouvelles qui s’appuient avant tout sur la solidarité, la coopération, l’éducation et la connaissance peuvent nous permettre d’espérer. Mais le chantier éducatif déjà en cours sera difficile et long à mettre en œuvre face à des pouvoirs économiques et politiques en place qui ne veulent pas que leur monde change et qui ont les moyens, notamment financiers, pour empêcher l’économie d’avancer plus humainement.
Le défi climatique auquel nous avons à faire face, et qui se rapproche, accélèrera peut-être les ouvertures qui sont en cours. Sinon, ceux qui croient que l’économie est pourrie pourraient finir par air raison…
Partie 1 L’économie, c’est la vie
« Qu’est-ce qu’il y a pour votre service ? » Cette formule n’est plus guère utilisée aujourd’hui dans les échanges économiques. Est-ce un signe des temps ? Il n’en reste pas moins que les activités principales de la sphère économique que sont la production, la redistribution, et la consommation sont là pour répondre aux besoins des hommes, leur rendre service et leur apporter du bien-vivre et c’est en cela que l’économie est essentielle à la vie des êtres humains.
Chapitre 1 L’activité économique est là pour répondre au mieux à nos besoins et à nos désirs
Répondre à des besoins fondamentaux
Depuis l’origine de l’humanité, la lutte pour la survie est une caractéristique de l’espèce humaine. Tous les hommes ont en effet des besoins physiologiques ou vitaux importants. Ils se sont battus pendant des siècles pour boire, se nourrir, se vêtir, se protéger du froid ou du chaud, trouver un abri. Cette lutte a participé à la construction de systèmes culturels complexes à l’échelle de l’humanité (des Inuits aux Touaregs en passant par les Bushmen ou les indiens d’Amérique). L’économie et le social ont toujours ét

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