Au début de la vie psychique : Le développement du petit enfant
239 pages
Français

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Description

Voici, réunies et présentées par Julien Cohen-Solal et Bernard Golse, les contributions des meilleurs spécialistes du bébé et de l'enfant qui font le point, de façon concise et accessible, sur ce qu'on sait aujourd'hui de son développement, de ses capacités, des interactions avec son environnement et sa famille de 0 à 3 ans : les premiers liens, le rôle des interactions, le fonctionnement de l'inconscient, les stimulations extérieures, l'influence de l'affectif dans l'intelligence, l'émergence de la pensée, le développement du langage et de la conscience de soi, les relations avec la mère, le père, les frères et sœurs, la sexualité. Rien n'est laissé dans l'ombre. Cet ouvrage d'allure encyclopédique est un instrument indispensable pour les parents qui veulent comprendre, pour les professionnels qui veulent rester au fait des recherches les plus récentes. Pédiatre, Julien Cohen-Solal est l'auteur avec René Frydman de Ma grossesse, mon enfant. Bernard Golse est chef du service de pédo-psychiatrie de l'hôpital Saint-Vincent de Paul à Paris et professeur de psychiatrie à l'Université de Paris-V.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 1999
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738168498
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB, MAI 1999 15, RUE S OUFFLOT, 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-6849-8
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Préambule

Julien Cohen-Solal

Ces dernières décennies, la pédiatrie a en grande partie changé d’objet d’étude. Elle s’est enrichie de façon extraordinaire et elle est parfois devenue, dans sa pratique hospitalière, d’une très grande complexité. Elle requiert alors des compétences et une technicité très précises. En même temps, elle en est venue à aborder la connaissance de l’enfant global, dans son développement, ses problèmes et ses épreuves. Le praticien voit proposer à sa sagacité de nombreuses questions concernant les difficultés de comportement, les difficultés relationnelles et psychologiques. Non seulement il doit posséder des connaissances très étendues en matière traditionnelle et organique, mais, en même temps, s’il veut jouer le rôle qui est désormais le sien et aider véritablement l’enfant et sa famille, il doit accroître de façon considérable ses compétences en psychologie du petit enfant.
Or on ne peut pas dire qu’il existe, dans notre pays, un véritable enseignement à propos de l’enfant normal et de son développement global, y compris psychoaffectif, pour ceux qui s’en occupent en priorité, c’est-à-dire les pédiatres. Il n’existe pas de cours organisé, pas de « chaire du développement ». La demande des pédiatres est donc très forte à cet égard. C’est à cette demande que les contributions qu’on va lire entendent répondre. Elles sont dues à des auteurs de renom international. Tous ne sont pas médecins, car, pour bien comprendre le petit enfant, il est impératif de s’appuyer sur une réflexion pluridisciplinaire qui va de la génétique à la psychanalyse, en passant par la psychologie, la neuropsychologie, la neurobiologie du développement. Les textes sont issus de conférences qui s’adressaient par priorité à des pédiatres et ont connu un vif succès. L’ensemble me paraît constituer une « somme » importante pour tous ceux qui s’occupent de la petite enfance, et pour les parents aussi, bien sûr. Ces derniers sont en effet de plus en plus nombreux à s’intéresser aux problèmes du développement et de la psychologie de leurs enfants. Ils prennent conscience que le monde moderne, avec le travail nécessaire mais de plus en plus prenant des jeunes mères, n’est pas idéalement adapté aux besoins ni aux conditions minimales pour un bon développement du petit enfant.
Bien sûr, nous nous adapterons. Il ne faudrait pas que ce soit au prix des tranquillisants ni de la drogue. Je souhaite surtout que ces textes contribuent au bonheur des petits enfants en aidant à la connaissance de leur personnalité et de leur devenir.
Préface

Bernard Golse

En tant que chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, cela a été pour moi un grand honneur et un grand plaisir que de pouvoir organiser, en collaboration avec le docteur Julien Cohen-Solal, cet ensemble de conférences qui se sont tenues, presque mensuellement, pendant trois années consécutives à Saint-Vincent-de-Paul.
Julien Cohen-Solal m’a toujours impressionné par sa capacité à se maintenir au plus haut niveau de compétence dans le champ de la pédiatrie (et en particulier de la neuropédiatrie) tout en gardant une vision globale et unifiée de la petite enfance et du développement précoce de l’enfant.
De ce fait, quand il m’a proposé de mettre sur pied avec lui cette série de réunions, j’en ai été très heureux, et, depuis, notre action commune n’a cessé de se poursuivre dans la plus grande complicité.
Je le remercie de son enthousiasme et de son dynamisme qui ne se sont jamais démentis et je le remercie également d’avoir su rester un maillon si précieux quant à la préservation des liens entre pédiatrie hospitalière et pédiatrie de ville.
Pour ma part, j’espère avoir su apporter à ce cycle de conférences ma vision fondamentalement transdisciplinaire de la croissance et de la maturation psychiques de l’enfant, vision qui reflète ma croyance inébranlable en l’aspect polyfactoriel de l’ontogenèse de la personne.
Le développement du jeune enfant me semble en effet se situer exactement à l’interface, au carrefour de l’endogène et de l’exogène, et, si les bébés ont, certes, besoin d’une histoire biologique et notamment génétique, ils ont tout autant besoin de venir s’inscrire dans une histoire relationnelle sans laquelle il n’est pour eux ni filiation ni affiliation possible.
Tel est ainsi le poids de « l’arbre de vie » ou des « mandats transgénérationnels » auxquels un auteur comme Serge Lebovici accorde aujourd’hui tant d’importance.
De ces conférences sur le développement du très jeune enfant, outre le plaisir que nous avons eu à accueillir nombre de personnalités prestigieuses qui ont ensuite bien voulu accepter de nous donner une version écrite de leur présentation orale, je garde également en mémoire le souvenir de soirées où régnait une sorte de convivialité très particulière.
Était-ce dû au thème de la première enfance, était-ce dû à l’optique transdisciplinaire, était-ce dû à la personnalité des uns et des autres, était-ce dû à l’ensemble de ces différents facteurs ? Je ne saurais le dire, mais je suis sûr, en tout cas, que beaucoup d’entre nous partagent un tel souvenir et j’espère que la publication écrite de ces diverses conférences contribuera, à sa manière, à le maintenir vivant et agissant en nous.
Le symptôme en pédiatrie

Julien Cohen-Solal

Il est clair que la pédiatrie a changé d’objet d’étude depuis 1947, date à laquelle j’étais stagiaire dans le service du Pr Debré. Pendant tout un semestre, Robert Debré a consacré un cours hebdomadaire à la pneumonie franche lobaire aiguë, autrement dit la pneumonie à pneumocoques. On ne rencontre pratiquement plus cette maladie. Aujourd’hui, on voit ce qu’on appelle des « foyers pneumoniques », des pneumopathies. À l’époque, il y avait, à l’hôpital des Enfants-Malades, une salle pour les croups, une salle pour les rhumatismes articulaires aigus, une salle pour les méningites tuberculeuses. La lutte contre les maladies infectieuses était alors le problème majeur de la pédiatrie. Je me souviens, lorsque je commençai ma médecine à Alger, en 1944, d’avoir vu arriver à l’hôpital un enfant présentant ce que l’on appelle une « thrombophlébite du sinus caverneux ». Cela correspondait à un arrêt de mort dans les cinq jours. Afin que nous sauvions cet enfant, les Américains nous ont donné, pour la première fois, de la pénicilline. On a administré à l’enfant cent mille unités par jour, en six injections, et il a guéri. Aujourd’hui, pour la moindre petite angine, on donne trois millions d’unités de pénicilline par jour…
J’ai donc assisté à toute l’évolution de la pédiatrie depuis un demi-siècle. En 1962, je me suis rendu compte qu’il était impossible de faire de la pédiatrie sans tenir compte de l’environnement psychologique. Il fallait, pour bien exercer son métier de pédiatre, connaître le mieux possible la médecine organique pour ne pas faire d’erreurs, mais il fallait aussi connaître, en même temps, le développement de l’enfant normal. C’est ainsi que j’ai été amené à créer le premier CMPP construit en tant que tel, celui d’Argenteuil, que j’ai dirigé de 1968 à 1975.
À partir de 1976, après la parution de Comprendre et soigner son enfant , j’ai commencé à parler du nourrisson. Dans le cadre des séminaires du Pr Hennequet à l’hôpital des Enfants-Malades, j’ai fait, à la demande de Léon Kreisler, un premier exposé sur le développement du petit enfant, intitulé « L’éveil à l’aube du développement ». En 1983, à Cannes, s’est tenu le deuxième Congrès mondial de psychiatrie du nourrisson, au cours duquel j’ai fait une petite intervention. J’ai découvert que c’était dans ce type de congrès que l’on étudiait le plus le développement de l’enfant normal. Mais, tandis que les psychiatres et les psychanalystes prenaient en charge cette étude, les pédiatres n’y participaient pas, ne s’y impliquaient pas. J’ai trouvé cela à la fois curieux et attristant.
Dès lors, il m’a semblé que les pédiatres devaient impulser des études sur la connaissance du développement normal du petit enfant. En ce qui me concerne, j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de dialogues, et de mener des travaux, avec des psychiatres, des psychologues ou des psychanalystes spécialistes de l’enfance.
Un déclic s’est produit en avril 1993, pendant le fameux colloque « Pédiatrie et psychanalyse » qui s’est tenu à Paris, en présence de mille trois cents ou mille quatre cents personnes. Dans le cadre de ces journées, j’ai animé avec Bertrand Cramer, de Genève, une table ronde qui avait pour thème : « Apports réciproques de la pédiatrie et de la psychanalyse dans la connaissance de l’enfant ». La dernière intervention des journées a été celle d’une jeune pédiatre qui a raconté qu’elle avait demandé quelque part où apprendre le développement de l’enfant normal et s’était entendu répondre : « Allez vous faire psychanalyser. » C’était soit une fin de non-recevoir, soit une façon de dire qu’en dehors de la psychanalyse il n’y avait pas de manière d’aborder ce sujet-là.
De fait, dans les années 1968-1970, je m’étais moi-même demandé si, pour faire de la bonne pédiatrie, il n’était pas nécessaire d’entreprendre — ou de subir ! — une psychana

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