Anorexie et boulimie : Comprendre et aider votre enfant
86 pages
Français

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Description

Votre enfant ne mange plus ou bien il vide les placards en cachette. Les repas deviennent un enjeu vital, et chaque parole autour de la nourriture porte les germes d’un conflit. Tout autant que les adolescents, les parents ont besoin d’être épaulés. Repérer la spirale du trouble alimentaire est la première étape de la prise de conscience. • Quels sont les signes qui doivent alerter ?• Que dire et ne pas dire à l’adolescent ?• Comment dire non à ses exigences sans peur ni culpabilité ?• Comment, à l’adolescence, ne pas laisser la nourriture remplacer les mots ?À partir de questions de parents et de témoignages, les auteurs apportent des réponses qui vous aideront à comprendre la souffrance de votre enfant et à vous libérer de l’inquiétude et du sentiment d’impuissance. Vous serez alors plus aptes à l’accompagner dans le processus de guérison de l’anorexie ou de la boulimie. Gérard Tixier est psychiatre psychanalyste, ex-président de SOS Dépression, membre du réseau Ado Cochin (Maison de Solenn). Il est auteur et coauteur de plusieurs ouvrages. Clothilde Tourte est psychologue clinicienne, spécialisée dans les troubles du comportement alimentaire et coach certifiée Linkup coaching et intervenante groupe Linkup.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 février 2010
Nombre de lectures 3
EAN13 9782738197467
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© ODILE JACOB, FÉVRIER 2010
15, RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
www.odilejacob.fr
EAN 978-2-7381-9746-7
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Introduction

Psychiatre et psychologue clinicienne, spécialisés dans les troubles du comportement alimentaire, nous avons pu mettre en évidence, au cours de nos expériences respectives en tant que soignants, une forte demande d’informations de la part de l’entourage de patients présentant des troubles du comportement alimentaire. Au sein des associations d’aide aux patients et à leurs proches, nous avons observé qu’une majorité des appels téléphoniques provenait des parents. Une multitude de questions nous étaient posées concernant autant le vécu de l’enfant que le symptôme lui-même : « Comment puis-je entrer en contact avec lui ? Que dois-je faire pour qu’il mange ? », « Que faut-il penser de son obsession pour la nourriture ? », « Que dois-je lui dire quand il montre un sentiment de tristesse ou de colère ? » Les questions étaient diverses, et, dans deux tiers des cas, la demande de soins émanait directement des parents.
Les troubles du comportement alimentaire représentent, pour la famille, un emprisonnement permanent. Être face à un jeune qui refuse toute alimentation ou bien, au contraire, qui dévalise le réfrigérateur est source d’angoisse profonde pour les proches. Le temps s’arrête, les journées sont calquées sur le rythme de l’enfant, dont les parents tentent de combler chaque désir en espérant le voir s’alimenter normalement. Le « malade », quant à lui, devient un véritable tyran qui impose de plus en plus son propre système de vie.
Chaque repas devient un enjeu vital, chaque parole autour de la nourriture porte les germes d’un conflit. La famille est tellement paralysée face aux troubles alimentaires que les rôles de chacun s’en trouvent confondus. L’adolescent prend une place centrale, tout semble être sous son contrôle, personne n’ose intervenir, commenter son assiette. On retient son souffle en espérant qu’aucune colère ne sera réveillée dans ce rapport de forces larvé ou parfois explosif. Qu’ils soient désemparés, démunis, déstabilisés, les parents ont sous leur toit un être qui se refuse à la métamorphose adolescente, muselle ses désirs pour s’engager dans un gouffre sans fin de restriction ou d’avidité insondable. Face aux aberrations qu’il formule ainsi : « La nourriture me salit », « Les repas me font peur », « Les vomissements à “la romaine”, c’est ma raison d’être »… ils font profil bas et perdent souvent leur rôle de proche cadrant.
C’est pourquoi il est essentiel que les proches possèdent les informations nécessaires pour prendre conscience de leurs limites et puissent passer le relais aux médecins et psychologues spécialisés. Libérés du sentiment d’impuissance et de culpabilité, ils seront alors plus aptes à percevoir le fonctionnement d’un symptôme alimentaire, à perdre la fonction exclusive de parent nourricier pour endosser le rôle d’accompagnant. Ce livre s’adresse aux parents qui n’ont pas encore consulté ou pour qui la démarche d’aller chez un spécialiste n’est pas évidente. Et plus particulièrement à ceux qui ont besoin de conseils immédiats pour aborder avec suffisamment de lucidité les questions qui s’imposent au quotidien.
Première partie
Du côté des ados

« Je n’avais que mon esprit, ainsi, je pouvais exprimer ma vérité d’être. »
Sonia, 17 ans
Chapitre premier
L’amorce d’un trouble alimentaire

Un trouble alimentaire ne se perçoit pas aussi rapidement qu’on pourrait le penser. La perte de poids, la fatigue apparente, les humeurs en dents de scie n’alertent que rarement l’entourage à leurs prémices. En premier lieu, une raison concrète, fondée sur des circonstances réelles pour appuyer ces différents états modifiés, est toujours invoquée. Conclure à un trouble alimentaire n’est jamais chose évidente pour l’entourage.

« La première fois que je suis allée voir un médecin avec ma mère pour parler de mon mal-être, il m’a dit que j’étais malade. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi il voulait me faire croire ça. J’étais triste depuis quelque temps certes, mais je ne me sentais pas du tout malade. Ma mère a immédiatement paniqué et a décidé de rester près de moi toute la journée comme si je risquais de tomber à n’importe quel moment. C’est en allant voir un thérapeute qu’elle et moi avons compris ce qui se passait vraiment. Je manquais de confiance en moi, je n’avais plus goût à rien et refusais de manger. Mon poids chutait, je ne voulais plus voir personne, plus rien ne m’intéressait. On avait finalement toutes les deux raisons. Ma mère a su entendre où était mon mal-être, et moi j’ai réussi à saisir d’où venaient ses inquiétudes. C’était pour nous un premier pas, les premiers mots qu’on a pu mettre sur ce qui se passait. »
Sandra, 16 ans

Le trouble du comportement alimentaire, est-ce une maladie ou un symptôme ?
Le terme « anorexie », qui signifie perte d’appétit, peut être entendu comme un « refus de croquer la vie ». Une maladie est un dysfonctionnement d’un organisme caractérisé par certains symptômes qui sont des signes d’alerte. Elle se caractérise par un tableau clinique qui, une fois constitué par un faisceau de symptômes, permet d’établir un diagnostic puis un traitement. Alors qu’une maladie a une évolution plus ou moins prévisible, l’anorexie ou la boulimie restent imprévisibles et ne sont que le reflet, donc des symptômes, d’un mal-être psychique. Ce terme « symptôme », lorsqu’il qualifie un trouble alimentaire, est essentiel, car il conduit à mettre l’accent sur les véritables causes et à ne pas considérer le trouble comme le « problème » à résoudre. On évite ainsi d’identifier la jeune fille ou le jeune garçon à ce qu’il mange, de prendre le poids de la personne, ou bien le contenu de son assiette, comme l’unique indicateur de son état. Souvent, elle vous répétera : « Je ne suis pas qu’un chiffre, on dirait que vous ne vous intéressez pas à moi. » Surpris, vous lui répliquerez que c’est justement parce que vous vous intéressez à elle que vous souhaitez qu’elle prenne du poids, même si, en réalité, vous œuvrez finalement à vous rassurer personnellement. En vain… Nourriture et poids ne sont pas, pour le patient, à mettre en corrélation ; ils ne sont pas les signes que quelque chose ne va pas.
Un jeune qui présente un trouble alimentaire – qu’il cesse de s’alimenter ou qu’il mange de façon démesurée – recherche une seule chose : être bien avec lui-même.
Pour les parents, considérer les choses ainsi relève du paradoxe et pourtant… la réalité est dans cette notion même. Avec le trouble alimentaire, le jeune voit un moyen de combler un vide, de se rassurer, de se sentir exister. Pour quelle raison ? Parce qu’il a développé une problématique qui lui est propre et qui demande à être prise en compte au-delà de la maigreur ou autres signes apparents d’anorexie ou de boulimie.
La souffrance réelle du patient est révélée par le trouble, mais elle est autrement plus profonde que celui-ci ne l’indique. C’est ainsi que le trouble alimentaire prend une place de « symptôme » et non de maladie.
Lorsque le trouble alimentaire devient symptôme, il est important, comme dans le cas d’une fièvre, de découvrir le virus d’origine, de comprendre la « cause profonde », cette pensée biaisée qui s’est glissée non dans le corps mais dans le « mental » du patient.
Quand une jeune fille de 15 ans explique : « Un jour, un garçon m’a dit que j’étais trop enveloppée, que si je perdais encore 2 ou 3 kilos je serais presque parfaite, j’avais honte pour moi, alors j’ai commencé à maigrir et je ne me suis plus arrêtée pour être sûre d’obtenir le corps idéal », on imagine aisément l’impact de certaines phrases ou de certains événements sur un adolescent en quête de reconnaissance, de certitude et d’accomplissement.
Le mal-être peut s’installer rapidement et entraîner le jeune, en quête d’un regard qui se posera d’abord sur son corps, dans un engrenage alimentaire qui modifiera considérablement son aspect physique. Le parent, involontairement impliqué, observe ce corps qui maigrit, souvent prend peur et tombe dans l’impuissance. Que le parent puisse lui dire : « Je comprends que tu es malheureux et je l’entends » revêt une grande importance. Tenter de porter son regard au-delà du symptôme est crucial car, à partir de ce « déplacement » de l’attention, il existe une chance pour qu’une véritable dynamique de prise de conscience s’opère. Le jeune peut alors se sentir écouté, compris, ce qui signifie pour lui une possibilité d’ouvrir une porte puisqu’il sait qu’en face de lui il sera considéré.

Quelles sont les idées reçues véhiculées sur l’anorexie ?
Tant de choses ont été proférées sur le sujet qu’il est essentiel de ne pas se laisser happer par les « on-dit », car le risque est de taille. Ne pas comprendre son enfant anorexique ou, tout du moins, mal le comprendre conduit irrémédiablement au sentiment d’impuissance. Une parole maladroite, un événement malheureux viennent amplifier chez lui une fragilité déjà existante et entraînent des interprétations négatives : « Ils ne me comprennent pas », « Ils me prennent pour quelqu’un de nul » ou « Il n’y a que ma silhouette et mon assiette qui les intéressent », et « Ils ne captent rien de ce que je vis vraiment »…
« Mais comment accéder à c

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