Analytique foucaldienne du pouvoir et pratiques de liberté
156 pages
Français

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Analytique foucaldienne du pouvoir et pratiques de liberté , livre ebook

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Description

Michel Foucault pense le pouvoir en termes de relations. Dans l’articulation entre le pouvoir et la résistance, il pose la question de la liberté. Celle-ci est, pour lui, de l’ordre du fait ; elle est à l’œuvre dans le corps social. Il suffit d’observer les relations de pouvoir à l’œuvre dans tout champ social pour apercevoir la liberté. Là où il y a relations de pouvoir il y a également liberté, car les relations de pouvoir ne trouvent à s’épanouir que dans un espace ouvert ; là où il y a un espace possible de résistance, il y a liberté.

La problématisation de Michel Foucault nous permet de nous doter d’outils pour penser notre présent et nous constituer comme sujets libres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 mars 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414441617
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-44203-4

© Edilivre, 2020
Du même auteur :
Du même auteur :
– Pastorale et Catéchèse en milieu scolaire, Préface de Mgr Marcel Madila, Kananga, Éditions de l’Archidiocèse, 2010.
– Témoins de l’Amour. Réflexion et méditation sur la vocation et la mission du prêtre, Préface d’Apollinaire Cibaka, Kananga, Éditions de l’Archidiocèse, 2012.
– Que reste-t-il de l’école catholique en R.D. Congo ? Préface de Dries Vanysacker, Paris, L’Harmattan, 2018.
– Résistances à l’évangélisation et perspectives de renouveau catéchétique en R.D. Congo. Approches historique, anthropologique et théologique, Paris, L’Harmattan, 2019.
– Promouvoir une catéchèse de la vie en Afrique noire contemporaine. Impulsions conciliaires et postconciliaires, Paris, L'Harmattan, 2020.
Épigraphe
« Le pouvoir n’est pas quelque chose qui s’acquiert, s’arrache ou se partage, quelque chose qu’on garde ou qu’on laisse échapper ; le pouvoir s’exerce à partir de points innombrables, et dans le jeu de relations inégalitaires et mobiles » (Michel Foucault)
Avant-propos
Michel Foucault a consacré une grande part de ses recherches à l’analyse des relations de pouvoir. Pour lui, le pouvoir correspond à une relation sociale. Et il montre notamment que le pouvoir n’est ni une substance ni l’apanage d’une classe sociale restreinte et privilégiée, mais qu’il résulte en réalité de divers et complexes processus d’interaction entre les individus. Dès lors, il est éclaté, omniprésent puisqu’il est immanent à toute relation vue sous l’angle du rapport de forces. En d’autres termes, pour lui, il n’existe pas qu’un seul pouvoir, le pouvoir politique, celui de l’État, mais une multiplicité de micropouvoirs omniprésents dans la société.
Ce pouvoir pensé en termes de relations n’est ni réductible à la sujétion au Pouvoir, au sens de la Souveraineté politique, ni définissable comme Force, que ce soit celle d’une classe, d’un sujet, d’une tradition, d’une communauté. L’exercice du pouvoir ne va pas sans créer de nouveaux objets de savoir et régimes de vérité ; il engendre des résistances, contre-savoirs et contre-conduites. En conséquence, il ne s’agit plus de penser le rapport entre un pouvoir et des sujets en termes de loi, d’interdit, de souveraineté, mais bien dans des termes qui récusent le partage simplificateur actif/passif, maître/esclave, détenteur (du pouvoir)/démuni (du pouvoir).
Dans l’articulation entre le pouvoir et la résistance, Michel Foucault pose la question de la liberté. Celle-ci est, pour lui, de l’ordre du fait et est à l’œuvre dans le corps social. Il suffit d’observer les relations de pouvoir à l’œuvre dans tout champ social pour apercevoir la liberté. Là où il y a relations de pouvoir il y a également liberté, car les relations de pouvoir ne trouvent à s’épanouir que dans un espace ouvert ; là où il y a un espace possible de résistance, il y a liberté. La problématisation de Foucault nous permet de nous doter d’outils pour penser notre présent et nous constituer comme sujets libres.
Je voudrais exprimer ici ma profonde gratitude à madame Marie Cuillerai, professeure à l’université de Paris. Elle m’a guidé avec compétence dans la lecture et la compréhension de l’œuvre de Michel Foucault qui, il faut le dire, fait l’objet de multiples interprétations et de nombreux commentaires dans une grande variété de champs disciplinaires. À travers elle, je remercie tous les professeurs de l’université Paris Diderot qui m’ont accompagné sur le chemin du savoir, avec le souci de répondre aux exigences d’une formation pluridisciplinaire.
Je remercie de tout cœur madame Corinne Boulet pour le précieux service de relecture de mon manuscrit.
Victor BIDUAYA BADIUNDE M. / Paris, 31 décembre 2019
Introduction générale
Cette étude a pour objet l’approche analytique du pouvoir et de pratiques de liberté dans l’œuvre de Michel Foucault 1 . Il importe de préciser, d’entrée de jeu, que les pratiques de liberté sont des pratiques réflexives par lesquelles le sujet se constitue lui-même librement en s’observant, en analysant son action, en se modifiant, au sein des inévitables relations de pouvoir dans lesquelles nous sommes toujours pris. Soulignons, à ce niveau de notre réflexion, que l’analytique foucaldienne du pouvoir tend toujours à montrer le caractère indissolublement lié des réseaux de pouvoir et des points de résistance. Elle débouche pour ainsi dire sur une sorte de cercle dialectique qui, à tout pouvoir, assigne des foyers de résistance, et inversement, à partir de tout foyer de résistance, réorganise et réajuste un certain état des rapports de pouvoir 2 . Bref, chez Michel Foucault, la notion de pouvoir appelle celle de la résistance : « là où il y a le pouvoir, il y a résistance » 3 . Cela signifie que la résistance n’est pas une force qui vient occasionnellement répondre au pouvoir, mais un des éléments constitutifs du rapport de force qui le constitue. Elle n’est donc pas seulement ce qui s’oppose au pouvoir, mais ce qui permet l’exercice du pouvoir. En d’autres termes, il y a des résistances coextensives, contemporaines du pouvoir « aussi inventives, aussi mobiles, aussi productives que lui : comme lui, elles se cimentent, comme lui, elles viennent d’en bas et se distribuent stratégiquement » 4 .
Mais pouvoir et résistance seraient eux-mêmes impensables sans la liberté. À vrai dire, ce concept majeur paraît impliqué à travers l’usage de deux autres. En effet, on ne peut pas vraiment analyser la notion de pouvoir ni saisir le statut de la résistance en laissant de côté la liberté. Pour Foucault, quand on définit l’exercice du pouvoir comme un mode d’action sur les actions des autres, quand on les caractérise par le « gouvernement » des hommes les uns par les autres – au sens le plus étendu de ce mot –, on y inclut un élément important : celui de la liberté 5 .
Mais quelles formes l’évocation de ce concept de liberté a-t-elle prises dans la pensée de Foucault, quant aux rapports de pouvoir, à la discipline des corps, la résistance, la gouvernementalité et les contre-conduites ? Michel Foucault ne semble donner aucune définition explicite et resserrée de ce concept majeur ni en cerner les contours précis, comme le fait Jean-Paul Sartre par exemple. Nous savons que la liberté est le thème traversant l’ensemble de l’œuvre de Sartre, de la Nausée (1938) à la Critique de la Raison Dialectique (1960) en passant par son ouvrage majeur, L’Être et le Néant (1943).
En effet, Jean-Paul Sartre souligne le primat de l’existence sur l’essence : « L’existence précède l’essence ». Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde et qu’il se définit ensuite. Pour lui, la liberté n’est pas un simple attribut de l’homme. Être libre, c’est se jeter dans le monde, se perdre en lui pour tenter de le modifier, d’agir sur lui. C’est donc la liberté qui fonde le monde et le façonne. Elle permet à la conscience de se libérer de la facticité et décide du sens à donner aux contraintes. La liberté est absolue. Sa nature est parallèle à la réalisation de sa propre essence de l’être, la conscience et l’Homme. La liberté caractérise l’être humain, libre par rapport à toute situation et par rapport à lui-même 6 . C’est moi qui choisis de servir telle fin, de m’engager dans telle entreprise.
Par ailleurs, en considérant dans L’Être et le Néant que l’idée de liberté est une condition de l’action, Sartre exprime dès le départ la nature nécessaire de la liberté. Parce que pour lui, “agir, c’est modifier la figure du monde” et que c’est une relation intentionnelle : « Je crois qu’un homme peut toujours faire quelque chose de ce qu’on a fait de lui, c’est la définition que je donnerai aujourd’hui de la liberté, affirme-t-il ». Par exemple, quand un ouvrier place de la dynamite dans les carrières de pierre, il agit car il réalise son devoir et cause l’explosion. C’est-à-dire, il réalise un projet de conscience d’une manière intentionnelle. Même si tous les résultats de l’action ne sont pas prévus ici, la concordance du résultat à l’intention est une condition suffisante à une action. Selon Sartre, aucun état de fait ne peut motiver aucun acte tout seul parce que l’acte est une projection de pour-soi vers ce qui n’existe pas. Aussi, aucun état de fait ne peut déterminer la conscience. Le pour-soi n’a aucun état autre que la néantisation. Sartre dit : “il faut accepter que la condition indispensable et essentielle de toute action est la liberté de l’être agissant” à partir du moment où un acte de néantisation de la conscience fait partie intégrante d’un objectif 7 . Le pouvoir de néantisation est la liberté car ce pouvoir permet à l’homme de se créer. Pour le dire autrement, Sartre pense que l’Homme est condamné à la liberté par une nécessité ontologique. Cela signifie et implique que l’ontologie sartrienne donne, dans la structure même de la subjectivité, les conditions de possibilité de la liberté. En fait, nous sommes une liberté qui choisit, mais nous ne choisissons pas d’être libres : nous sommes condamnés à la liberté. Être condamné à être libre, cela signifie qu’on ne saurait trouver à ma liberté d’autres limites qu’elle-même 8 .
Bref, Sartre fonde l’idée de la liberté par la théorie de l’être ontologique et définit l’Homme d’abord comme néant dans la modalité de l’être d’ en-soi et le considère ensuite comme pour-soi sur un plan de conscience séparée du monde physique. Dans cette modalité de l’être, l’individu se trouve condamné à la liberté dans l’ensemble des possibles – où il n’y a aucune détermination – Malheureusement, cette condamnation cause chez lui une angoisse

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