La lecture à portée de main
161
pages
Français
Ebooks
2020
Écrit par
Steve Masson
Publié par
Odile Jacob
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
161
pages
Français
Ebook
2020
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
18 mars 2020
Nombre de lectures
49
EAN13
9782738151513
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Publié par
Date de parution
18 mars 2020
Nombre de lectures
49
EAN13
9782738151513
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
© O DILE J ACOB , MARS 2020
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-5151-3
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Avant-propos
Dès la naissance, et tout au long de la vie, nous apprenons sans cesse. Nous apprenons d’abord à nous déplacer et à parler. Puis, à l’école, nous apprenons à lire, à écrire, à compter et à développer de multiples autres compétences. Même à l’âge adulte, nous continuons constamment à apprendre pour nous adapter et nous développer tant dans notre vie personnelle que professionnelle.
L’apprentissage est non seulement omniprésent à toutes les étapes de la vie, il est aussi la cause de ce qui rend chacun unique. Nous sommes qui nous sommes grâce à ce que nous avons appris. Nos souvenirs, nos connaissances, nos habiletés et même notre personnalité dépendent, en partie, de ce que nous avons appris et de la trace que ces apprentissages ont laissée dans notre cerveau.
Même si l’apprentissage constitue l’une des facettes les plus importantes de notre existence, il est étonnant de constater que nous parlons généralement assez peu de la façon dont nous apprenons, que ce soit à la maison, au travail ou même à l’école. Nous savons tous qu’apprendre se déroule dans le cerveau, mais nous ne connaissons pas exactement les effets de l’apprentissage sur celui-ci et encore moins les mécanismes qui régissent les changements cérébraux nécessaires à l’apprentissage.
Pourtant, comprendre le cerveau et ses mécanismes d’apprentissage peut donner des pistes pour aider à apprendre. Ces pistes peuvent être utiles pour mieux éduquer les enfants à la maison, pour mieux apprendre et enseigner à l’école, de même que pour mieux former et développer son potentiel au travail. Nous devrions tous connaître un peu mieux le fonctionnement de notre cerveau pour mieux nous comprendre, mais aussi pour faciliter et améliorer nos propres apprentissages, ainsi que ceux de nos enfants, de nos élèves ou de nos collègues de travail.
*
Depuis une trentaine d’années, les connaissances sur le cerveau ont beaucoup progressé. Grâce aux avancées de l’imagerie cérébrale et des recherches en neurosciences, nous connaissons de mieux en mieux comment le cerveau fonctionne et rend possible l’apprentissage. Plus intéressant encore, nous connaissons maintenant plusieurs facteurs qui facilitent, ou compliquent, l’apprentissage et les modifications cérébrales qui en découlent.
L’objectif de ce livre est de donner accès de façon rigoureuse et documentée à ces connaissances sur le cerveau et l’apprentissage, et surtout de les rendre utiles aux lecteurs pour qu’elles les aident à apprendre. Ce double objectif constitue un défi considérable, d’une part parce que les connaissances sur le cerveau peuvent être particulièrement complexes et, d’autre part, parce que établir des liens entre la recherche et la pratique n’est pas toujours simple. Il constitue également un élément distinctif de cet ouvrage, puisque, contrairement à d’autres, ce livre ne porte pas spécifiquement sur les mécanismes fondamentaux de l’apprentissage, mais plutôt sur l’articulation entre ces mécanismes et des stratégies concrètes pour mieux apprendre non seulement à l’école, mais aussi à la maison et au travail.
Pour atteindre cet objectif, ce livre est structuré autour de sept principes neuroéducatifs qui, comme le montre la figure ci-après, établissent des ponts entre les neurosciences (qui permettent de comprendre le cerveau) et des stratégies concrètes (qui permettent d’aider à apprendre).
Figure 1. L’objectif de ce livre est de proposer des principes fondés sur les sciences du cerveau et de l’apprentissage qui permettent de faire le pont entre le fonctionnement du cerveau et des stratégies concrètes pouvant aider à apprendre.
Ces principes, à l’intersection entre la recherche et la pratique, ont été sélectionnés à partir de trois critères :
1. Ils s’appuient sur des données cérébrales publiées dans des revues scientifiques . Ce type de revues utilise un système d’évaluation par les pairs, c’est-à-dire un système où chaque article est évalué avant sa publication par des chercheurs-experts indépendants. Ce critère permet de s’assurer de la qualité des données sur lesquelles reposent les principes proposés. Dans cet ouvrage, des données de recherche seront souvent présentées afin d’aider à mieux comprendre comment fonctionnent le cerveau et l’apprentissage, mais aussi pour aider le lecteur à évaluer le degré d’efficacité et de certitude des principes proposés ainsi que leurs limites.
2. Ils sont généraux au sens où ils s’appliquent à tous les contenus d’apprentissage pour tous les types d’apprenants. Ces principes s’appliquent donc autant aux étudiants qui apprennent les mathématiques, les langues ou les sciences à l’école, qu’aux jeunes enfants qui apprennent à parler et socialiser à la maison et aux adultes qui doivent apprendre à utiliser un nouveau logiciel ou une nouvelle procédure au travail. Les principes proposés sont donc pertinents pour les étudiants, les parents, les enseignants, les formateurs – en fait, pour toute personne qui souhaite apprendre à apprendre.
3. Ils sont compatibles avec les données publiées dans des revues scientifiques de différents domaines de recherche , notamment ceux de l’éducation et de la psychologie, en plus de celui des neurosciences. Ce critère permet donc d’augmenter le niveau de certitude. En effet, lorsqu’un principe est compatible avec des données issues de différents courants de recherche, de différents niveaux d’analyse et de différentes approches méthodologiques – qui possèdent tous leurs forces et leurs limites –, le degré de certitude de ce principe augmente. Pour cette raison, dans cet ouvrage, des données issues non seulement des recherches en neurosciences, mais aussi notamment des domaines de l’éducation et de la psychologie seront souvent présentées pour corroborer et compléter les explications et les mises en application.
Figure 2. Ce livre comporte sept chapitres, chacun portant sur un principe permettant de faciliter la neuroplasticité et d’aider à apprendre. Dans chaque chapitre, les raisons justifiant le principe et les stratégies pour le mettre en application sont présentées.
Cet ouvrage comporte, au total, sept chapitres, chacun portant sur un principe permettant d’aider à apprendre (voir figure 2 ). Ces chapitres possèdent tous la même structure : d’abord, expliquer les raisons pour lesquelles il est important de mettre en application le principe en question ; proposer ensuite des stratégies concrètes pour y parvenir. L’idée au centre de ce livre est celle de neuroplasticité. En effet, pour apprendre, il faut changer son cerveau et, plus spécifiquement, il faut changer ses connexions neuronales. Ces modifications sont possibles grâce à cette capacité qu’a le cerveau humain de modifier ses connexions neuronales par l’apprentissage et que l’on nomme neuroplasticité. Tous les principes présentés dans ce livre ont, en ce sens, pour objectif de faciliter les modifications neuronales essentielles à l’apprentissage.
Introduction
Notre cerveau présente la remarquable capacité de pouvoir modifier ses connexions neuronales. Pour mieux comprendre cette neuroplasticité, fondamentale dans tout apprentissage, nous allons voir comment les neurones s’activent, pourquoi il faut modifier leurs connexions pour apprendre, mais aussi quelles sont les preuves scientifiques que les connexions peuvent se modifier et que notre cerveau est capable de plasticité.
Comment s’activent les neurones ?
Le cerveau est d’une très grande complexité. Il est constitué de différents types de cellules, dont les neurones 1 . Comme le montre la figure 3 , chaque neurone est constitué d’un axone 2 et de dendrites 3 . Dans le cerveau humain, il y a environ 85 milliards de neurones interconnectés les uns aux autres. Les dendrites correspondent à la matière grise du cerveau et l’axone, à la matière blanche.
En général, il existe un petit espace à l’endroit où l’axone d’un neurone se connecte à la dendrite d’un autre neurone. Cet espace se nomme la synapse 4 . Pour communiquer, c’est-à-dire pour transmettre un signal électrique, un neurone libère, au bout de son axone, des molécules nommées neurotransmetteurs 5 . Ces neurotransmetteurs flottent alors dans la synapse et se collent à la surface de la dendrite du neurone voisin. Les neurotransmetteurs peuvent être excitateurs ou inhibiteurs.
Figure 3. Un neurone est constitué de dendrites (qui captent les signaux provenant de neurones environnants) et d’un axone (qui transmet le signal aux autres neurones). La transmission d’un influx nerveux jusqu’au bout de l’axone provoque le relâchement de neurotransmetteurs dans la synapse qui, une fois captés par le neurone voisin, influence l’activation de ce dernier. Les dendrites correspondent à la matière grise du cerveau et l’axone, à la matière blanche.
Lorsqu’ils se fixent au bout de la dendrite d’un neurone, les neurotransmetteurs excitateurs provoquent la création d’un courant positif qui circule dans la dendrite pour atteindre le début de l’axone. Les neurotransmetteurs inhibiteurs provoquent plutôt un courant négatif annulant les effets des neurotransmetteurs excitateurs. Pour s’activer, c’est-à-dire pour émettre un influx nerveux dans s