Le secret statistique
137 pages
Français

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Le secret statistique , livre ebook

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Description

Pour établir leurs statistiques, l’Insee et les autres services statistiques publics récoltent de nombreuses informations auprès de nous. Ces informations sont-elles bien protégées ? Finalement, qui peut y avoir accès ? Le secret statistique garantit que nos données ne seront pas divulguées à des tiers. Les règles de mise en oeuvre du secret statistique se sont adaptées aux mouvements de la société et à l’évolution des techniques. Il est désormais possible de donner accès à des informations statistiques très détaillées pour les chercheurs, sans rompre la confidentialité. Ces techniques, mises au point pour la statistique, sont maintenant utilisées pour mettre à la disposition des chercheurs des données fiscales, sur la santé, etc. tout en respectant la protection des données personnelles.

Cet ouvrage est le premier à faire un bilan complet des règles et pratiques qui permettent de garantir le secret statistique. Une première partie définit l’évolution du secret statistique depuis la guerre. Un chapitre pratique détaille les règles à observer dans la diffusion des statistiques pour préserver la confidentialité des données. Un développement particulier est ensuite fait sur la question difficile de la diffusion de données individuelles. Enfin quelques exemples pris dans d’autres pays donnent un éclairage sur les techniques retenues ailleurs.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mai 2019
Nombre de lectures 22
EAN13 9782759828005
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean-Pierre Le Gléau
Le secret statistique
Copyright

© EDP Sciences, Les Ulis, 2019
ISBN papier : 9782759823321 ISBN numérique : 9782759828005
Composition numérique : 2023
http://publications.edpsciences.org/
Cette uvre est protégée par le droit d auteur et strictement réservée à l usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette uvre est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales.
Présentation

Pour établir leurs statistiques, l’Insee et les autres services statistiques publics récoltent de nombreuses informations auprès de nous. Ces informations sont-elles bien protégées ? Finalement, qui peut y avoir accès ? Le secret statistique garantit que nos données ne seront pas divulguées à des tiers. Les règles de mise en oeuvre du secret statistique se sont adaptées aux mouvements de la société et à l’évolution des techniques. Il est désormais possible de donner accès à des informations statistiques très détaillées pour les chercheurs, sans rompre la confidentialité. Ces techniques, mises au point pour la statistique, sont maintenant utilisées pour mettre à la disposition des chercheurs des données fiscales, sur la santé, etc. tout en respectant la protection des données personnelles.
Cet ouvrage est le premier à faire un bilan complet des règles et pratiques qui permettent de garantir le secret statistique. Une première partie définit l’évolution du secret statistique depuis la guerre. Un chapitre pratique détaille les règles à observer dans la diffusion des statistiques pour préserver la confidentialité des données. Un développement particulier est ensuite fait sur la question difficile de la diffusion de données individuelles. Enfin quelques exemples pris dans d’autres pays donnent un éclairage sur les techniques retenues ailleurs.
Table des matières Préface (JeanGaeremynck) Introduction 1. Qu est-ce que le secret statistique ? 1.1. La loi du 7 juin 1951 1.2. Les évolutions de la loi depuis 1951 2. Le secret statistique et la diffusion 2.1. Diffusion de données agrégées 2.2. Diffusion de données individuelles 2.3. Diffusion de données géographiques fines 2.4. Diffusion des données sur l environnement 3. L accès aux données confidentielles 3.1. L accès aux données couvertes par le secret statistique 3.2. L accès aux données couvertes par le secret fiscal 3.3. L accès aux données de santé 3.4. L accès aux données détenues par la Banque de France 3.5. L accès aux autres données 3.6. En conclusion 4. Comment ça se passe ailleurs ? 4.1. Le secret statistique au niveau international 4.2. Le secret statistique dans quelques pays 5. Chronologie 6. Principaux textes autour du secret statistique 6.1. Textes législatifs ou réglementaires - France 6.2. Autres documents 6.3. Europe et international 6.4. Sites Index A B C D E F G H I K L M N O P R S T U V
Préface

Jean Gaeremynck

Président de section au Conseil d État Ancien président du Comité du secret statistique (2009-2018)

L e livre de Jean-Pierre Le Gléau a bien des mérites. D abord celui d exister, puisque c est le premier qui soit spécialement consacré au secret statistique, du moins dans la période récente. Ensuite parce qu il constitue une mine d informations de toute nature sur les arcanes de la statistique publique. Qu elles soient historiques, juridiques, administratives, qu elles décrivent des pratiques ou qu elles portent des jugements, et l auteur ne s en prive pas, les pages qui suivent nous apprennent toujours quelque chose. Et par-dessus le marché, mais en fait pour cette raison même, ce livre donne matière à réfléchir.
Par exemple, il y a un paradoxe apparent à parler de secret statistique . En effet, qu y a-t-il a priori de plus étranger au secret que les statistiques ? Leur raison d être n est-elle pas d éclairer, de révéler une vérité cachée sous la surface bouillonnante des faits comme dans la forêt des chiffres ? N ont-elles pas pour objet, et pour mérite, de dévoiler la réalité de l être collectif que constitue un ensemble d individus, au-delà de la simple addition des éléments qui le composent ? En ce sens, les statistiques procèdent du besoin de savoir et de la mise en uvre d un savoir scientifique, appuyé sur des techniques spécifiques, qui leur confèrent une valeur unique. Que l on se réfère aux remarquables productions de l Insee, à commencer par le recensement de la population, mais aussi à l enquête logement, au « portrait social » de la France, aux études sur la pauvreté. On pourrait citer également nombre de productions des services statistiques ministériels (SSM), par exemple celles de la Drees sur les dépenses de santé ou de la Dares sur les conditions de travail. On trouve dans tous ces travaux non pas des opinions, ou des appréciations, mais des constats, c est-à-dire des vérités, qu on ne trouvera nulle part ailleurs. Les statistiques, c est l alliance du miroir, puisqu elles donnent à voir ce qui est , et du rayon laser, car elles franchissent le mur des apparences. À première vue, il y a donc antinomie entre la catégorie du secret et la notion de statistiques.
Mais évidemment, le paradoxe n est qu apparent. Car il y a partie liée, manifestement, entre la garantie du secret et la qualité des statistiques. Une vérité solide ne pouvant s appuyer sur le mensonge ou les approximations, des statistiques de qualité ne peuvent procéder que de matériaux de qualité. Quand ces matériaux sont des réponses à des enquêtes, ce qui est le schéma de base de la loi statistique du 7 juin 1951, il faut que les réponses d abord existent et ensuite qu elles soient exactes et sincères. C est pourquoi ladite loi avait initialement rendu obligatoires les réponses aux enquêtes statistiques et qu elle a par ailleurs garanti le secret à ces réponses. Les enquêtés ne pouvant craindre l utilisation de leurs réponses à d autres fins que celles - statistiques - affichées par l enquête, n ont ainsi pas de raison de manquer à la sincérité. Ils peuvent avoir confiance, cela leur est garanti par la loi. Il y a donc ici, au c ur de la loi statistique, un cercle vertueux entre la qualité des statistiques, le secret des enquêtes et la confiance des répondants.
Là-dessus, la loi n a fait que prendre acte, et traduire en droit une réalité structurelle. On voit donc que parler de secret statistique est un raccourci pour désigner le secret qui s attache aux données utilisées dans le traitement statistique, mais qui ne sont pas encore le résultat statistique, c est-à-dire les statistiques .
Il y a une autre raison d être, plus formelle, à cette expression de secret statistique. C est qu il s agit d une modalité particulière du secret, dont le régime est fixé par la loi statistique du 7 juin 1951 : sur ce point, l intention du législateur, et l importance qu il attache au secret, ressortent du titre même de cette loi, « sur l obligation, la coordination et le secret en matière de statistiques ». On observera au passage que l expression de secret statistique ne se retrouve nulle part dans la loi : ce secret n est donc pas spécialement défini, il résulte simplement des prescriptions de la loi.
Mais procédant d une législation spéciale, ce secret se distingue des autres formes particulières de secret protégées par d autres lois. En matière de secret en effet, la législation française est d une grande richesse : indépendamment du secret professionnel en général, imposé par le code pénal (article 226-13), on peut citer le secret fiscal, le secret des affaires, le secret médical. On n ose citer le secret de l instruction, qui mérite bien peu son nom, ni le secret de la confession, qui évidemment est étranger à la loi républicaine. On observera au passage que la structure (qualité/secret/confiance) mentionnée ci-dessus à propos du secret statistique fonctionne également pour les autres modalités du secret. Une qualité reconnue du système fiscal français, par exemple, est son excellent taux de recouvrement : à quoi l attribuer, sinon à la confiance des contribuables dans la capacité de l administration fiscale à garder le secret sur leurs déclarations ?
Si la loi de 1951, on l a dit, ne définit pas le secret statistique, mais l organise, elle le fait en distinguant les finalités . Ainsi, depuis 1951, la loi interdit expressément l utilisation des renseignements individuels d ordre économique et financier collectés (auprès des entreprises) à l occasion des enquêtes statistiques « à des fins de contrôle fiscal ou de répression économique ». La protection de ce secret résulte donc de l indépendance des finalités . La finalité statistique ne saurait céder devant la finalité fiscale.
C est donc un édifice extrêmement solide que cette loi de 1951, et le système de protection des données individuelles d enquête qu elle a instauré a bien duré plus de trente ans.
Mais il a connu une mutation importante en 1984, comme le montre Jean-Pierre Le Gléau.
La raison en réside, au fond, dans les tensions, voire les contradictions, de la demande sociale. Comme on l a dit, le secret d une manière générale est au c ur d une structure qui relie la qualité de certaines productions, en l occurrence les productions statistiques, à la préservation de la confiance. Cette équation n a rien perdu de sa force puisqu elle repose largement sur le besoin de protection des données individuelles, dit autrement de protection de la vie privée (ou du secret industriel et commercial s agissant de la vie des entreprises). Mais au c ur des sociétés contemporaines, ce besoin de protection entre aujourd hui en tension, voire en conflit, avec d autres exigences, celles de la transparence , du refus de l opacité administrative, du partage des informations. Il y a le besoin d en savoir

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