Dialogues avec l’Univers
117 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Dialogues avec l’Univers , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
117 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Voici 52 chapitres consacrés aux grandes questions d’astrophysique à consommer sans modération, dans l’ordre qui vous plaira : pourquoi fait-il noir la nuit ? Qu’est-ce qu’un trou noir ? Pourquoi l’Univers existe-t-il ? Quelle y est notre place ? Quelle est la signification de notre mort ? Les grandes découvertes contemporaines remettent-elles en cause la pensée humaine et religieuse ? Dans ce livre, Sylvie Vauclair nous invite à méditer, à nous remettre en question, pour avancer dans notre compréhension de l’Univers et permettre de nous situer par rapport au monde dont nous faisons partie. Si la science ne peut pas répondre directement à toutes nos questions existentielles, elle apporte cependant des éléments fondamentaux et incontournables à notre quête du sens de l’existence. Sylvie Vauclair est astrophysicienne à l’Institut de recherche en astrophysique et en planétologie, professeur émérite à l’université Paul-Sabatier de Toulouse et membre honoraire de l’Institut universitaire de France. Elle est membre de l’Académie nationale de l’air et de l’espace. Elle a notamment publié La Naissance des éléments et La Musique des sphères, qui ont été de très grands succès. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 mai 2015
Nombre de lectures 16
EAN13 9782738166340
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , MAI  2015 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-6634-0
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
À Laurent Dominici, Jean-Pierre Alaux et Francky Guéret.
Introduction

Depuis de nombreuses années, des amis proches, interpellés par les découvertes scientifiques contemporaines et leurs répercussions pour la pensée humaine et religieuse, tout en n’ayant eux-mêmes aucune connaissance scientifique, m’avaient sollicitée en ces termes : « Nous aimerions un petit livre, facile à lire, fait de chapitres très simples, accessibles à tous, qui nous expliquerait ce que l’on devrait tous savoir des découvertes actuelles sur le monde et l’Univers. »
Plus récemment, lorsque Laurent Dominici, directeur de Radio Présence à Toulouse, m’a proposé de parler à ses auditeurs, quelques minutes chaque semaine, d’un sujet lié à l’astrophysique, j’ai immédiatement fait le rapprochement avec cette sollicitation ancienne, et j’ai accepté avec enthousiasme. J’étais à la fois surprise et reconnaissante à Radio Présence de sa grande ouverture d’esprit et de son souhait de fournir à son public une occasion régulière d’approfondir leurs connaissances dans un domaine, scientifique certes, mais en même temps ouvert à de grandes réflexions sur l’existence, le monde, la métaphysique, la place de l’homme dans l’Univers, les sociétés, l’humanité, la Terre dans son ensemble.
Radio Présence est la très dynamique, ouverte et sympathique radio chrétienne catholique implantée à Toulouse. J’y ai découvert une équipe de journalistes toujours prêts à la discussion, toujours intéressés à mieux comprendre le monde, dans l’écoute et la tolérance. Je ne suis pourtant pas catholique pratiquante. Je me définis comme agnostique en donnant à ce mot un sens particulièrement fort, comme je l’explique en détail dans la conclusion de cet ouvrage. Cependant, au-delà des aspects purement religieux qui ne font pas partie de ma démarche première, présenter ces chroniques scientifiques sur une radio chrétienne sous-entend un espace de réflexion approfondie sur la question du sens de l’existence.
Le cadre était donc posé pour l’écriture d’un livre simple, constitué de très courts chapitres indépendants les uns des autres, pouvant être lus séparément, en fonction des intérêts de chacun. Chaque chapitre reprend le thème d’une des chroniques diffusées chaque semaine à la radio pendant une année. Ces chroniques relatent des faits scientifiques. Elles ne comportent pas en elles-mêmes de discussions philosophique ou religieuse. Elles brossent de petites touches de connaissances, comme un tableau impressionniste, en apportant des informations incontournables sur lesquelles la pensée humaine individuelle doit s’appuyer.
Mon objectif n’est pas d’apporter des réponses scientifiques aux grands questionnements humains, ce qui est de toute manière impossible, mais de conduire tout un chacun à se poser des questions, à se remettre en cause, pour mieux se situer par rapport au monde dont nous faisons partie. La science ne porte pas en elle-même de valeurs morales, mais ses résultats doivent être pris en compte dans l’image que l’on se fait de son propre environnement.

L E   SAVOIR ET   LE   CROIRE
Au cours des premiers mois de diffusion de mes chroniques radiophoniques, je me suis posé de graves questions, avec anxiété, en pensant à mes auditeurs peut-être peu préparés à écouter les révélations de la science contemporaine, bien loin parfois de l’enseignement religieux si l’on prend celui-ci à la lettre. J’étais à l’affût des retours, m’attendant à quelques réactions négatives.
Cependant, à ma grande surprise et ma grande joie, tous les échos qui me sont parvenus étaient de nature constructive, accompagnés de remerciements pour l’ouverture que j’apportais aux auditeurs sur la connaissance contemporaine. « On se sent plus intelligent », m’ont dit certains d’entre eux. « Vous nous ouvrez de nouveaux domaines de réflexion », m’ont dit d’autres. Les séances d’enregistrement de mes chroniques sont devenues pour moi des moments privilégiés de dialogue, d’interpellation, d’approfondissement, d’échanges en profondeur.
Je suis très attachée à l’état d’esprit qui place la recherche au premier plan dans l’existence humaine, quel qu’en soit le domaine. Recherche scientifique pour mieux comprendre le monde dans lequel nous évoluons, recherche personnelle pour se positionner soi-même par rapport à cet environnement et pour y trouver sa propre place. Lorsqu’on est en recherche, on a certaines certitudes, mais on a en même temps conscience de ce qu’on ne sait pas, ou pas encore.
Il est important d’accepter de ne pas tout savoir et de ne pas inventer de réponses là où nous n’en avons pas. Le comportement inverse conduit aux fanatismes, dont nous voyons de graves répercussions à l’époque actuelle au niveau religieux, mais qui existent aussi dans le domaine scientifique. La science n’explique pas tout. Est-ce qu’elle pourra, un jour, apporter la solution ultime de toutes choses ? Personne ne peut répondre scientifiquement à cette question. Toute réponse est l’expression d’une conviction personnelle. Répondre par l’affirmative revient à mélanger le savoir et le croire.
Le développement normal de la recherche scientifique et de l’évolution des connaissances consiste à s’appuyer à chaque époque sur des paradigmes, c’est-à-dire des représentations du monde qui semblent cohérentes, compte tenu des connaissances du moment. Elles ne sont jamais parfaites, cependant, car la perfection n’existe pas. Les théories comportent des défauts, qui sont mis en évidence petit à petit par les observations et les études ultérieures. L’existence de ces défauts n’est pas un mal. Ils représentent au contraire un tremplin vers l’avenir. Ils sont le ferment de l’évolution. D’une manière générale, les nouvelles théories englobent les précédentes mais ne les rejettent pas. Elles mettent en évidence leurs limites en apportant de nouvelles ouvertures pour une meilleure et plus vaste compréhension du monde qui nous entoure et dont nous sommes issus.
La pensée humaine ne peut pas faire abstraction de l’évolution des connaissances dans sa recherche du sens de l’existence. Si la science n’explique pas tout, elle apporte des informations incontournables qui ne peuvent pas être ignorées ni rejetées.

L’ HOMME FACE À   L ’U NIVERS
Toute l’histoire de l’humanité, depuis ses débuts, est liée à la quête du savoir. Les hommes préhistoriques vivaient en symbiose avec la voûte céleste et les phénomènes qui s’y produisaient. N’ayant pas les moyens de connaître les distances des objets célestes, ils les imaginaient comme dessinés sur une sphère qui tournait autour de nous et changeait d’allure avec les saisons. Le ciel représentait l’habitacle divin, source mystérieuse de tous les mythes. Aucune différence ne pouvait être directement perçue entre le ciel des nuages et celui des étoiles.
Les changements de la position des étoiles dans le ciel nocturne au cours des saisons sont répertoriés depuis des millénaires. On a retrouvé, parmi les gravures rupestres du mont Bégo, dans la vallée des Merveilles, des preuves de ce que les agriculteurs de l’époque se conformaient aux rythmes du ciel pour les labours et les moissons, en se focalisant sur l’apparition de l’amas stellaire des Pléiades. Deux roches gravées représentent en effet ces sept étoiles brillantes 1 avec des positions différentes par rapport à une hallebarde, soit à droite, soit à gauche, ce qui est interprété comme une image de leur direction réelle dans le ciel. Sur ces deux roches, les étoiles sont associées à des représentations différentes du travail des champs 2 .
J’ai décrit, dans La Nouvelle Musique des sphères 3 , la manière dont les représentations de l’Univers ont évolué, depuis les anciens Grecs jusqu’à notre époque, en liaison avec l’évolution des connaissances musicales. L’analyse du comportement des philosophes, confrontés à des observations qui dépassaient leur entendement, est passionnante. Elle représente un phénomène constant dans l’attitude des sociétés intellectuelles, qui saute les générations et qui est encore valable à l’époque actuelle.
Le monde des philosophes grecs, Pythagore, Platon, Aristote, entre autres, consistait en une Terre fixe au centre de l’Univers, autour de laquelle évoluaient sept « planètes », entourées par une sphère fermée, la sphère des étoiles, ou firmament. Au-delà se trouvait l’habitacle des dieux. Les sept « planètes » de l’Antiquité comprenaient les cinq planètes visibles à l’œil nu que nous connaissons encore actuellement, c’est-à-dire Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne, auxquelles s’ajoutaient la Lune et le Soleil.
Ce monde clos, limité par les dieux, était supposé parfait, par opposition au monde terrestre. Pour Aristote, l’ensemble se séparait en deux mondes d’essences différentes, le monde sublunaire, de la Terre à la Lune, où régnait l’imperfection, et le monde supra lunaire, au-delà de la Lune, où tout devait être parfaitement harmonieux.
Pourtant, ces philosophes savaient déjà que le monde réel contredisait leur schéma théorique. Deux observations au moins leur fournissaient cette information. La première, c’est le mouvement de la planète Mars dans le ciel au cours de l’année : elle se déplace dans un sen

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents