Le Savant, le Fossile et le Prince , livre ebook

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Qui ne s’intéresse pas aux origines de l’homme ? En plus de soixante-cinq ans de carrière, des fouilles d’Éthiopie à celles du Tchad, de ses laboratoires du musée de l’Homme et du Collège de France aux palais présidentiels et princiers, le spécialiste de la préhistoire a rencontré les chefs d’État du monde entier. Le fossile devient prétexte à des échanges privilégiés avec ceux qui font l’histoire d’aujourd’hui. Yves Coppens nous dresse dans ce livre cinquante portraits inattendus et intimes des présidents Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, de la reine Elizabeth II, de l’empereur Haïlé Sélassié, de Nelson Mandela, des papes Benoît XVI et François et de bien d’autres… cinquante portraits qui sont aussi cinquante rencontres pleines d’esprit autour des questions fondamentales de l’origine et du devenir de l’espèce humaine. Yves Coppens est le découvreur mondialement connu de nombreux fossiles humains célèbres, dont Lucy. Il est paléontologue, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, professeur au Collège de France, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie de médecine. Il est l’auteur de Pré-ambules, Le Genou de Lucy, L’Histoire de l’homme, Pré-textes, Pré-ludes, Des pastilles de préhistoire, Origines de l’homme, origines d’un homme, etc., qui tous ont été de très grands succès. 
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Publié par

Date de parution

08 janvier 2020

Nombre de lectures

0

EAN13

9782738150431

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Les cartes et dessins 1 , 2 (crânes), 3 , 4 , 5 , 6 , 7 , 8 , 9 , 10 , 11 , 12 , 13 , 14 , 15 , 16 , 17 , 18 sont de Sacha Gepner.
© O DILE J ACOB , JANVIER  2020 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-5043-1
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
À Martine Lebrun-Coppens et à Quentin qui, à 6 ans, voulait devenir président de la République, très affectueusement.
À Odile Jacob, que je suis fier d’avoir fait beaucoup rire, en hommage affectueux et reconnaissant.
Je souhaite remercier bien sûr très chaleureusement l’impressionnante cohorte de personnes qui m’ont aidé, assisté, soutenu, dans cette longue litanie de rencontres insolites. Odile Jacob, d’abord, qui n’a cessé de m’encourager et de me conseiller (sans rien m’imposer), mais ce livre lui est de toute façon dédié ; et puis Gaëlle Fontaine qui a suivi la « création » du livre pas à pas et ligne à ligne et qui du coup le connaît mieux que l’auteur ; Sacha Gepner qui a mis généreusement son talent au service de son illustration et de mes exigences ; Elisabeth Daynès qui a permis à Sacha Gepner de dessiner sa fameuse sculpture Lucy au Selfie  ; Jeanne Pérou, Marine Le Guen et Dominique Renoux qui en ont suivi très attentivement la fabrication pour en faire le bel objet qu’il est devenu ; Marie de Oliveira qui va en suivre la promotion pour en faire le beau succès qu’il va devenir ; Monique Tersis qui a, de longues journées durant, plongé les yeux et les mains dans mes cartons parfois cinquantenaires pour en sortir les perles qui rendent l’ouvrage plus attrayant ; Frédéric Parent et Gildas Balou qui ont très aimablement manutentionné lesdits cartons, lourds de mémoire et de poussière ! Je n’oublie évidemment pas toutes les personnes que j’ai sollicitées pour qu’elles me « dénichent », au fond de leurs souvenirs ou des archives de leurs institutions, les précieux documents qui enrichiraient encore ce livre de Mémoires que je souhaite le plus complet possible : je citerai Michèle Gendreau-Massaloux de l’université de Paris, Jean-Laurent Monnier, Catherine Gorlini et Francis Bertin de l’université de Rennes, Roberta Milone de la fondation Simone et Cino Del Duca, Céline Vautrin, Claire Guttinger et Juliette Eymere du Collège de France, Anne Roussel-Versini du Muséum national d’histoire naturelle (mais ici à titre personnel), Suzanne Diop des éditions Présence africaine, etc. Je n’oublie pas les personnes qu’ont été le tchadanthrope, le paraustralopithèque, le sahelanthrope, Lucy et Abel, Grimaldi et Tautavel, Djebel Irhoud et l’homme de la rivière Orange et, par la suite, leurs inventeurs, Michel Brunet, Henry de Lumley, Donald Johanson, Brigite Senut, Jean-Jacques Hublin et tellement d’autres. Je n’oublie pas non plus ceux et celles qui m’ont permis de rencontrer ces chefs d’État, Richard Leakey, Abdessamad Senhaji-Rhazi, Michèle Gendreau-Massaloux, Michel Egloff, Teresa Battesti, Anis Abdallah, Jean-Renaud Boisserie, etc. À tous, merci million, comme me disait mon grand ami et brillant collègue américain Francis Clark Howell, hélas décédé, persuadé que son élégante formule était du meilleur français.
Introduction

Ce petit livre ne cache aucun message, surtout pas de message politique ; ce n’est qu’une suite de souvenirs de rencontres. Et, si j’ai choisi les rois, les reines et les présidents, ce n’est pas par prétention (pas que par prétention !), mais c’est parce que, d’une part, j’aime bien les catégories (mon obsession naturaliste du classement), et c’est aussi parce qu’il n’y a guère plus grand écart que celui que l’on trouve entre un chercheur au fond de son labo (ou de sa fouille) et un prince dans son palais ; et si j’ai inséré, entre savant et prince, le fossile, aboutissement (parfois) des recherches des scientifiques de mon « espèce », c’est parce que, curieusement, c’est lui qui gomme, au moins le temps d’une rencontre, l’écart en question ! Tout est là !
Le fossile étonne ; il est, pour la plupart des gens, préoccupés par bien d’autres choses que la paléontologie (et on les comprend !), et à plus forte raison pour ceux que j’ai appelés « les princes », un sujet de curiosité : quand on n’est guère familier avec les âges géologiques (souvent des millions, des centaines de millions, parfois des milliards d’années), quand on ignore les phénomènes d’épigénisation ou de biominéralisation qui transforment la matière organique en matière minérale au niveau moléculaire et qui, du coup, « pétrifient », « fossilisent », et quand on oublie, par ailleurs, que les êtres d’avant ne sont pas ceux d’aujourd’hui (phénomène dit de transformisme ou d’évolution) et qu’ils peuvent ne pas leur ressembler du tout, le fossile ne peut qu’étonner ; il continue d’ailleurs de nous étonner, sans cesse, nous-mêmes, les paléontologues, qui le manipulons tous les jours.
Quand, en outre, on est paléontologue, certes, mais aussi paléoanthropologue (spécialiste du fossile humain) et, qui plus est, paléoanthropologue de terrain (le spécialiste qui va lui-même fouiller pour rechercher les ancêtres de l’homme et qui les trouve !), on devient soi-même sujet de curiosité ! Cette curiosité première, tout à fait « gratuite », est naturelle et facile à comprendre ; mais elle s’accompagne, parfois, d’une autre curiosité, née de la fierté, pour un prince, de se trouver à la tête d’un pays qui a vu naître les plus anciens hommes de quelque catégorie que ce soit (car, étrangement, une découverte est d’autant plus importante psychologiquement qu’elle vieillit ce que l’on connaissait déjà !). Et il est en outre facile de comprendre que tout fossile pose les questions scientifiques et philosophiques fondamentales de l’histoire de la Terre et de celle de la Vie et, qui plus est, de l’origine et de l’évolution de l’homme, questions auxquelles personne n’est vraiment tout à fait indifférent.
Tout cela fait que, sans le vouloir, mais en étant chaque fois honoré, ravi, amusé, il m’est arrivé de rencontrer une généreuse cinquantaine de rois, de reines, d’empereurs ou de présidents. Comme je suis, par ailleurs, un maniaque des listes, tout « mon » monde princier devrait se trouver dans ce petit volume, du président du Mozambique, à qui j’ai serré la main une fois, au président Jacques Chirac, que j’ai dû fréquenter plus de trente ans… Je me suis efforcé d’en faire un tour exhaustif et de surtout n’oublier personne ! Je n’ai jamais pris de notes, mais j’ai par contre archivé assez systématiquement un certain nombre de documents ; certains sont reproduits ici, et ceux-là et d’autres (surtout pour les dates) ont parfois rafraîchi ma mémoire. Mais je retiens assez bien les petites histoires latérales, celles que l’on dit dérisoires, que l’on pense anodines, inoffensives, que l’on appelle avec condescendance, tout à fait à tort, « anecdotiques », mais qui, je trouve, en disent souvent très long sur la grande Histoire et sur les personnalités en présence (parmi lesquelles, bien évidemment, je me compte !). On peut sûrement retrouver un peu leur histoire et l’Histoire du moment au fil de l’enchaînement de petites histoires, avec, quand même, des chaînons qui manquent, je le confesse !
Le chemin du labo au palais se trouve donc être beaucoup plus court qu’on ne l’imagine et beaucoup plus emprunté qu’on ne le croit ! La science, en général, et je ne parle pas que de la science paléontologique, intéresse et inquiète les princes (aussi) parce qu’ils voudraient bien y trouver des réponses ou, au moins, des orientations à certaines de leurs questions. La science ne fait, en fait, que décrire le monde et tenter de comprendre comment il fonctionne mais, comme le monde est compliqué, la science est compliquée. Et c’est ce qui entraîne une certaine distance intellectuelle et du même coup une certaine déférence des chefs d’État vis-à-vis des scientifiques (qui, bien sûr, pour d’autres raisons, ont une immense déférence – moi, en tout cas – vis-à-vis d’eux) parce que les scientifiques détiennent forcément, ès fonctions, un peu plus d’informations qu’ils n’en détiennent eux-mêmes. Ils se méfient ou se protègent ! Ne pouvant en outre rien vérifier, ils ont tendance à penser qu’un savant sait beaucoup (le roi Baudouin I er attendait, par exemple, de moi une opinion « définitive » sur la réalité et la dangerosité des trous dans la couche d’ozone de l’atmosphère !). Je force un peu le trait, naturellement, mais notre statut (confortable) fait que notre parole n’est pas souvent mise en doute ; elle ne l’est en fait que par nos pairs. Je ne parle pas de la mise en doute confessionnelle (respectable) ou de parti pris (sans intérêt).
Donc, je me répète, mais j’y tiens, ce livre n’a, lui, aucun parti (politique) pris. Le lecteur peut en rechercher s’il le souhaite, mais il sera déçu ! J’aime beaucoup les gens ; j’ai donc tendance à retenir chez chacun la partie agréable, séduisante, drôle, enjouée. Je serais triste que certaines personnalités, devenues personnages de ma pièce, m’en veuillent parce que j’ai bien aimé leur adversaire, leur concurrent, leur successeur et pas assez elles-mêmes ! Qu’elles m’excusent ! J’aime tout le monde ! Je serais triste, de la même manière, que d’autres personnalités ou les mêmes se trouvent offensées par les quelques impertinences dont j’ai parfois agrémenté leurs portraits ; elles ne sont ni méch

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