Vous avez dit coupable ?...
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Description

Condamné sans preuves par la Justice pour autorité excessive, exclu de l’Education nationale puis réintégré par une cour d’Appel, l’auteur de cette autobiographie militante revient sur ses vingt-six années de directorat passées à la tête d’établissements privés et catholiques. Malgré un dévouement sans faille à sa profession et une carrière irréprochable, cet homosexuel au tempérament original sera finalement la victime de rumeurs et de dénonciations malveillantes. De cette longue expérience, il retire des leçons empreintes de sagesse et de bon sens, qu’une Education nationale en crise commence à peine de prêcher.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mars 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748380927
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vous avez dit coupable ?...
Jean-Michel Maindron
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Vous avez dit coupable ?...
 
 
 
à Henri et Paule, mes parents
 
à mon ami Alain
 
à mes frères et neveux, Romain et Dylan
 
 
 
« Je ne m’étonne jamais de voir des hommes mauvais mais je m’étonne souvent de ne les voir point honteux. »
Jonathan Swift
 
 
 
Chapitre 1
 
 
« Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose ceux qui font précisément le contraire et surtout la grande armée des gens d’autant plus sévères qu’ils ne font RIEN DU TOUT »
Jules Clarette
 
 
 
Irréversible, l’arrêt de la cour d’Appel de Parthenay n°03/00427 du 16 mai 2003 ! Coupable ! Et de quoi ?
Sans recourir au blasphème prétentieux sur un concept théologique, verrait-on en mon « identité trinitaire », le fatalisme d’une situation personnelle que certaines écoles psychanalytiques diraient consécutive de perturbations
Homo + Catho + Dirlo : ce triumvirat ne présumant rien de bon selon certains esprits, s’est pourtant inscrit ainsi chronologiquement dans ma vie. Pour les deux premiers tiers, je plaide non-coupable ; je me dois d’avouer n’y être pour rien, pour n’avoir rien demandé ni à mes parents ni à « la nature » que certains invoquent ; le dernier tiers relève bien de ma responsabilité pour l’avoir accepté en signant ma nomination.
Ce dernier, tel le « père », nourrissait les deux autres par son salaire ; le premier lui, tel « le fils », s’était voulu plus discret de tempérament, vivant bien, vivant à plein, sans doute protégé par « l’identité du père »… ! L’esprit catho avait appris à s’adapter et ses découvertes expérimentales l’avaient converti à savoir faire-avec  : Dans et hors religion, c’était et c’est toujours le sort de chacun.
Quel équilibre tenir alors, dans ce triangle, que d’aucuns diraient de l’Impossible ? C’était celui que ma personnalité laissait voir, entrevoir ou cacher selon son auditoire…
Le dirlo va déranger très vite de par ses idées et sa « personnalité » (telle que citée dans le courrier du laïc ayant autorité), d’autant que l’Homo caché faisait tache par la rumeur et gênait là, « la limpidité de sa catholicité douteuse » !
Pas de quoi en faire un livre ! Qui plus est, il en « pleut » des livres dans ces temps du visuel où le nombre de vrais lecteurs ne va pas en augmentant mais où le nombre d’analphabètes va croissant.
La cinquantaine à peine grisonnante, toute expérience étant singulière, ma vie pourra paraître classique, si ce n’est particulière par l’orientation qu’elle va prendre. Par contre le fait judiciaire pénal, loin d’être banal, mérite un re-jugement du lecteur : c’est là le pourquoi de ce livre.
Le dernier tiers du XX ème siècle restera dans les annales des générations d’après-guerre, celui de « l’enfant-Roi. » Plus l’esprit citoyen s’étiole, plus les Droits de l’enfant battent des records : à juste titre, dirions-nous, comparativement aux siècles qui avaient précédé et ne connaissaient que les Devoirs de l’enfant. Qu’en est-il de ces derniers ?
Articles, publications, émissions s’évertuent à débattre de l’équilibre perdu ou jamais trouvé. Question de civilisation pour les latins que nous sommes ? Complexe de riches ? Tendance inversée d’un balancier que la nature humaine a peine à contenir ?
Mes constats en trente années de carrière dont vingt-six de direction, m’ont prouvé l’évolution de travers qui semblaient eux-aussi aller vers l’irréversible. Nous y sommes aujourd’hui. Défendant publiquement une opinion, celle-ci dérangeait comme cette identité non déclarée, mais c’est contre ma pratique éducative que l’on s’évertuera à trouver mise en doute, puis éviction et enfin condamnation.
Un certain type de juridiction se passe de preuves concrètes ; un faisceau de preuves suffit, de simples dires oraux ou écrits à une même date, allant dans le même sens, font de vous LE coupable devenu ainsi éjectable !
Jeune instituteur en 1971, l’accès à la profession se voulait déjà promotion et la foi en ce métier alors demeurait encore intacte. Trente ans après, cela fait déjà des mois et des années que l’on se penche sur « le malade. » Le diagnostic est bon mais le remède peine à être annoncé ! Il y a un malaise, cela ne fait aucun doute : c’est là, la seule unanimité…
A coups de sondages (après matraquage audio-visuel de l’opinion), on vérifie le contentement des familles : 47 % ont une bonne opinion de la sécurité apportée par l’école – de ses relations avec le monde enseignant. Le relationnel, s’il est pour part dans toute réussite, n’est qu’un arbre qui depuis trop longtemps cache une forêt de problèmes.
Unanimité encore pour les acquis manquants en sixième : on informatise, on prône le bilinguisme (nécessité à affirmer) mais on ne « sait plus lire » en français.
Jusqu’à récemment, on vantait les nouveaux savoirs, les nouvelles formes d’intelligences, là où la mémoire s’atrophiait parce que le travail scolaire mécanique (comme le travail manuel dans le même temps) se voyait dévalorisé, même relégué à l’inutile.
Bref, on allait, il y a peu, vers 80 % de bacheliers souhaités avec des jeunes scolarisés jusqu’à 16 ans (au lieu de 14, fin des années 60), mais aussi avec des élèves déjà déconnectés des programmes allégés, et qui aspirent à sortir du système dès 15 ans (cf. page 28 de la Lettre de Luc Ferry – Etat de l’école d’octobre 2002 : « Le nombre de sans-qualification et de sans-diplôme – croissant depuis 10 ans – est révélateur des carences de notre système éducatif. »)
Où est la réussite du prolongement de scolarisation obligatoire voulue ? Il est vrai que seuls 14 % des mêmes parents attendent de la même école des connaissances utiles (Ouest France Sofres du 07/09/03). On croirait presque rêver !
Pour faire sérieux, on a décrété des tests de perception des niveaux à l’entrée en CE2 (8 ans) et en 6 ème (11 ans) en même temps que les baccalauréats se valorisent seulement aux crus (aux pourcentages des reçus) faisant d’une année à l’autre, la qualité en hausse ou en baisse de ce qui n’est (il faut bien le reconnaître) devenu qu’un examen de passage – avec rattrapage « d’éclopés » obligatoire ! (cf. page 27 lettre de Luc Ferry).
Depuis tant d’années en responsabilité, les clercs avaient su « fermer les yeux » (ils savent toujours faire…) mais célibataire après la quarantaine fait de vous un suspect et ce n’est plus de veine… Ne pas prêter le flanc… (si l’on ne peut dire mieux !) est le minimum, mais s’afficher, voire affronter une forme de charisme de façade et de pratiques en sous-mains, vous condamne à « rentrer dans le rang » ou « à voir votre poste remis devant la tutelle 1  », une interjection portée par le même laïc militant fin mai 2001 à l’un de mes collègues en collège. (sic)
S’agissant de mon cas personnel, du poids de ces mêmes années en responsabilité et des soutiens après une si longue présence sur le même site (une quinzaine d’années), il fallait à mon encontre faire discret (sic) fort et bien, pour atteindre et l’individu et l’impossibilité définitive d’un retour. Cela sera fait.
Condamné : et pourquoi donc ? « Exigences pédagogiques excessives » disait Paul Coutaud l’Inspecteur de l’Education Nationale de la circonscription à mon encontre. On ne plaisante pas avec les textes. Ceux-ci peuvent être dilués, à doses homéopathiques, mais jamais outre-passés.
Comme si, pour éviter les gros pelotons d’enfants en difficulté, il était obligatoire de deux à seize ans de freiner toutes les classes d’âges. L’allègement des programmes, la baisse d’effectifs dans nombre d’écoles (à l’exception de certaines zones géographiques ou de certains quartiers urbains) n’ont pas empêché de voir les brigades de dyslexiques, dysorthographiques etc. se multiplier. A coût, et à coup de soutien, de maîtres spécialisés (diplômés pourtant du CAPSAIS, Certificat d’Aptitude Pédagogique Spécialisé à l’Aide et l’Intégration Scolaire) on a colmaté, jamais réparé ou solutionné !! Peut-être parce que les difficultés de ces mêmes enfants ne viennent pas obligatoirement de l’école mais bien en amont. Impossible délation !
Les moyens de communication, comme les politiques ne peuvent mettre en accusation tout ou partie de la population : n’est-elle pas souche d’auditeurs, de lecteurs, d’électeurs ? Alors on dit : « l’école va s’adapter. »
A force d’adaptations (dites réformes A, B, X), la vénérable institution pour la promotion individuelle et sociale devient l’organe le plus inadapté de la société française moderne. Faut-il lire Claire Laux, Isabel Weiss, Jean François, Paul Bensussan, Florence Rault, Didier Pleux … et j’en passe, pour s’en convaincre ?
Ce délit d’opinion m’aurait-il valu ces six mois de prison (avec sursis) ? Il est vrai que, hors la pensée majoritaire du « mammouth », il n’est point de salut !
S’il est vrai que mon orientation catholique de pensée voulait demeurer libérale et strictement de ma sphère privée, mes fonctions éducatives m’ont toujours conduit à lutter contre le laxisme croissant, et le misérabilisme compréhensif voulant excuser toute misère humaine.
C’était pour moi comme si l’on voulait accepter cette fatalité de la « misère sociale », comme si chacun quelle que soit sa condition, ne se devait pas non plus de chercher à en sortir, à s’en sortir… Formateurs, notre devoir n’était que de donner des moyens, des pistes mais pas de laisser faire. Comme une forme de fausse compréhension voulant sous-entendre « ce n’est pas de votre faute », « si la société

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