Vous avez dit bizarre ?
254 pages
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Description

« — Hier soir, sur les coups de 22 heures, le téléphone de mon domicile se manifeste. Rares sont les personnes qui possèdent mon numéro, si bien que je décroche et me trouve en contact avec Jacinthe... Après les échanges de politesse, elle me raconte une étrange affaire qui venait de se produire dans son hameau. J'ai fini par comprendre qu'elle m'appelait à son secours. — Que s'est-il passé ? — Des crimes ont été perpétrés à Aboule-le-Pèze, au point que les contribuables sont complètement retournés. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. » Le village d'Aboule-le-Pèze vivait dans l'anonymat le plus total jusqu'au jour où Anatole Faugier reçoit un appel de sa cousine Jacinthe Nitouche qui lui raconte une drôle d'histoire. Les liens de famille étant les plus forts, il dépêche sur place Léon Tenay, dit le Vénérable, et ses deux adjoints, pour élucider le mystère. Ils y feront la connaissance de personnages hauts en couleur tels que Gros-Magnon et Gros-Minou des aubergistes étonnants, un bedeau amoureux, un curé au cerveau vacillant, un brigadier bizarroïde, un curieux pharmacien, un toubib déjanté, un notaire encore vert et un psy qui n'est plus en état de raisonner sainement sans oublier Vincent Time, un ex-percepteur à la retraite. Vous avez dit bizarre ? Savourez la quatrième enquête du Vénérable, bourrée d'humour et de mystère, le tout dans une langue colorée et truculente. Un roman policier décalé et innovant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 février 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342165708
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vous avez dit bizarre ?
Guy Borsoï
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Vous avez dit bizarre ?
Chapitre 1
Léon Tenay traverse la cour du commissariat et croise le sous-brigadier Simon Simon en faction sur le perron du bâtiment. Il décide de s’arrêter un instant pour tailler le bout de gras avec lui.
— Alors, comment va Simon Simon junior ?
— Ça peut aller, même s’il nous en fait voir de toutes les couleurs.
— Que lui arrive-t-il ?
— Dès qu’il s’agite, il tousse et il s’oublie sous lui.
— Je suppose que vous avez consulté un médecin ?
— Bien sûr.
— Que dit-il ?
— Il a écourté la visite pour faire un brin de toilette et changer de blouse.
— Que lui est-il arrivé ?
— Simon a dépoté sur la table d’auscultation alors qu’il lui examinait l’anus. Il lui en a mis partout et même sur la moustache.
— Quel est le diagnostic de ce valeureux pédiatre ?
— On ne sait pas puisqu’il a refusé de poursuivre l’examen. Avant l’incident, il nous a questionnés sur l’alimentation du bambin. Il pense que c’est à cause des merguez et du cassoulet que le môme est perturbé des intestins, à moins que ce soit parce qu’il aime boire un peu d’alcool de prune, le soir, avant de s’endormir.
— Pardon ?
— Je vous rassure, on lui autorise juste de quoi tremper les lèvres dedans. C’est qu’il aime ça, le bougre ! Heureusement qu’avec ma femme on fait preuve de sévérité, sinon il en abuserait. Tout de même, par précaution, on planque la bouteille dans l’armoire à pharmacie pour pas qu’il la trouve et lui fasse un sort. Vous imaginez s’il arrivait pompette à l’école primaire ? Son institutrice pourrait se poser des questions.
Le Vénérable sourit et se fend d’un conseil qui ne mange pas de pain.
— Mettez-lui des couches en attendant que la situation s’améliore.
— Pas question ! À son âge, il en veut plus. Il trouve que ça fait ringard ou maison de retraite… Le pire, c’est la nuit quand il se soulage dans son lit. Je vous dis pas l’infection. À croire qu’on dort dans une porcherie qui n’est jamais nettoyée.
— Supprimez-lui ce qui ne lui convient pas.
— On a essayé mais pour se venger il pisse contre les pieds de la table de la salle à manger… D’un autre côté, il adore tellement l’andouille et le pâté de campagne que ça nous fait mal au cœur de l’en priver, surtout que ma femme lui achète des produits bio pour éviter qu’il bouffe de la merde.
Ne sachant plus quoi dire, le Vénérable met fin à la conversation et grimpe à l’étage. Il s’approche de la porte du bureau occupé par ses adjoints. Devant le spectacle offert, il décide de les reluquer sans se manifester.
Louis Bartès roupille, en position assise, la bouche grande ouverte, les pieds déchaussés et appuyés sur sa table de travail. Il émet un doux sifflement qui s’apparente au bruit d’un pneu qui se dégonfle après avoir offert ses flancs à un fichu clou qui traînait sur la chaussée. Ses mains reposent sur ses cuisses maigrelettes et pas un muscle de son visage ne bouge. Il dort si profondément que les tribulations de son voisin ne le perturbent pas.
Pendant ce temps, Roland Pichon s’exerce au tir du chewing-gum, son sport favori qu’il ne parvient pas à maîtriser totalement malgré de longues années de pratique. Il fait légèrement pivoter son fauteuil pour se retrouver pile-poil dans l’axe de la poubelle placée à une distance raisonnable. Il se concentre, relève un peu la tête puis, dans une expiration puissante, catapulte sa gomme qui traverse allègrement la pièce pour s’échouer bien au-delà de la cible. Mécontent de sa prestation il bougonne, râle, se traite de maladroit en des termes que la décence réprouve puis abandonne son siège. Il récupère son projectile, souffle dessus, le frotte contre son pantalon pour lui rendre l’éclat du neuf et le remet dans son clapoir. Après avoir vérifié, par deux fois, la distance le séparant de son objectif, il se rassied et s’encourage à voix haute. Il place l’index de sa dextre devant son œil droit pour s’assurer de son alignement. S’estimant convenablement positionné, il se prépare au lancer mais une quinte de toux subite s’empare de lui et l’empêche de poursuivre le compte à rebours. Son chewing-gum échappe à son contrôle et se retrouve propulsé dans l’espace, loin de sa trajectoire théorique. Il effectue un demi-cercle parfait avant d’atterrir dans la bouche de son coéquipier qui se réveille en sursaut.
La Ficelle recrache l’objet qui vient de le tirer de sa léthargie. Il papillonne des cils, regarde autour de lui avant de piger la situation.
— Pourquoi me mets-tu ta saloperie dans la bouche ? Je trouve la plaisanterie douteuse. Si tu veux me réveiller, tape-moi doucement sur l’épaule et use de mon prénom pour que je ne panique pas.
— J’ai pas fait exprès de te viser.
Le Tireur d’élite se lève.
— Il est où mon Hollywood ?
— Dans la poubelle.
Il se déplace pour le récupérer.
— C’est du gaspillage. Il est presque neuf. C’est celui d’après le caoua du matin.
Bartès allume sa clope électronique qui dégage un parfum incertain. Tel un chien de chasse sur une piste intéressante, son équipier hume l’air ambiant.
— C’est du pot-au-feu ?
— Non. Du chou farci à la framboise.
— À la framboise ? À tous les coups, ça vient d’Angleterre. Les British sont spécialistes des mélanges qui surprennent. Quand tu sais qu’ils roulent à gauche, qu’ils mesurent pas comme nous et qu’ils mangent le rosbif avec de la confiture ou de la gelée, on peut s’attendre à tout de leur part.
Léon décide de se manifester. Il entre dans le bureau et contemple ses hommes qui n’ont vraiment pas la tête au boulot.
— Bonjour, messieurs.
Ils se séparent, à l’unisson, d’un « salut » peu enthousiaste.
— Vous n’avez rien de particulier à faire ?
Le lanceur de gommes se confesse.
— Je profite de mon temps libre pour parfaire ma technique. Je progresse, Léon… Je progresse ! Bientôt, ce sport n’aura plus aucun secret pour moi.
Le Vénérable se fend la poire.
— Les gars, suivez-moi, je vais vous dégoter de quoi vous occuper l’esprit.
Julie Raspail, comme à son habitude vêtue de noir, déboule et s’approche du Vénérable.
— Monsieur le directeur vous attend dans son bureau.
— Que me veut-il ?
— Je n’en sais rien. Il a l’air contrarié comme s’il lui était arrivé un malheur. Je ne l’ai jamais vu dans cet état.
— Il a reçu une mauvaise nouvelle ?
— Il ne m’a rien dit, mais ça se pourrait. J’espère que ce n’est pas trop grave.
— Je vous suis.
Il se tourne vers les duettistes.
— Changement de programme. Je file chez le patron. Attendez-moi.
Oiseau de mauvais augure, Pichon se lamente.
— Tu vas voir qu’il va nous confier une enquête à la noix en échange de notre maigre salaire. Pourtant, ça fait du bien, de temps en temps, de décompresser et de rester à rien branler.
Léon emboîte le pas de l’assistante du patron du bureau des investigations policières, autrement dit le BIP. Chemin faisant, il la complimente.
— Vous portez un ensemble qui vous va à ravir.
— C’est un cadeau de ma mère.
— Elle a beaucoup de goût.
Ils arrivent devant l’antre d’Anatole Faugier. Le Vénérable toque discrètement à la lourde entrouverte qu’il pousse sans attendre l’invitation d’entrer.
Le Boss, la tête légèrement inclinée vers l’arrière, se livre à son exercice favori qui consiste à extraire suffisamment de fumaga de son havane pour la transformer en un cercle digne de ce nom. Hélas pour lui, la figure qu’il vient de concevoir n’a rien de remarquable. Elle a plutôt l’aspect d’un ovale irrégulier et disproportionné… Décidément, Tenay se dit que la journée démarre sur les chapeaux de roue avec certaines de ses connaissances qui se consacrent à des exercices incongrus dans lesquels la bouche tient une place privilégiée.
Dépité, le Tsar s’autorise une seconde tentative qui ne donne pas un meilleur résultat. Il se met à zozoter.
— Décidément, ze suis nul ! Ze fais n’importe quoi. À croire que z’ai oublié la technique qui faizait l’admiration de mes proches et de mes connaissances. Ze ferais mieux de ne pas insister parce que ze frôle le ridicule. Il faut que ze me calme, que ze récupère, que ze poze mes valizes et que ze reparte à zéro quand z’aurai récupéré de ma dézilluzion.
Il laisse quimper son cigare dans le cendrier et aperçoit son visiteur.
— Léon, si vous saviez ce qui m’arrive ! Je suis dans l’impossibilité de fabriquer un cercle digne de ce nom. C’est triste à dire mais je ne suis vraiment pas dans mon assiette aujourd’hui. Depuis ce matin, rien ne va. Mon chauffeur est arrivé en retard, ma concierge est malade et je ne suis pas au mieux de ma forme… Est-ce parce que j’ai une mauvaise nouvelle à vous apprendre ? Allez savoir : l’être humain est tellement fragile.
Anatole Faugier chasse son désarroi et se reprend.
— Avant de vous entretenir de mes soucis, parlez-moi de ma nièce que je n’ai pas vue depuis une éternité.
Tenay se permet de corriger les propos de son patron.
— Cela ne fait que deux jours.
— Peut-être, mais c’est trop.
— Cloé se porte comme un charme.
Léon prend place dans un fauteuil sans y avoir été invité, tandis que le Tsar décide d’entrer dans le vif du sujet.
— Je vous ai fait venir parce qu’il m’arrive quelque chose de surprenant, d’étonnant et d’inattendu. Je viens d’être informé d’une histoire rocambolesque. Vous pourrez en juger quand je vous aurai mis au parfum de la situation.
Le Tsar réajuste son nœud-pap bleu marine assorti comme toujours à la couleur de ses bretelles. Il passe une main boudinée sur son crâne pelé, se mouche et toussote pour s’éclaircir la v

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