Virages inattendus
186 pages
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Virages inattendus , livre ebook

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Description

« Le calme était donc revenu. Quel soulagement de se retrouver enfin seule et de pouvoir décompresser après la vive émotion qu'elle avait éprouvée quelques minutes plus tôt. Pourrait-elle continuer à supporter cet univers de machos ? Il le fallait, pourtant. Elle s'était fixé un but qu'elle atteindrait coûte que coûte. Mais, pour cela, il fallait qu'elle s'intègre à cette famille pour mieux cracher sa vengeance à la figure de ceux qui avaient fait le malheur de sa mère. Elle ne devait pas l'oublier. » S'immiscer dans cette famille qui lui a été refusée par Simon, son père biologique démissionnaire... Entrer dans le cercle étroit des Macère, clan ô combien tempétueux mais soudé... Y faire exploser la vérité sur ce patriarche séducteur... Les plans de Julie semblent fermement arrêtés pour venger sa mère récemment disparue. Ils se déroulent même sans anicroches... jusqu'à ce que les événements commencent à lui échapper. La maladie d'un enfant mais aussi de troubles sentiments pour Luc, son demi-frère, vont ainsi faire dérailler son projet avec, en bout de ligne, des risques de dégâts insoupçonnés. Prise dans un réseau de contradictions intenables, la jeune femme parviendra-t-elle même à sortir absolument indemne de cette aventure ? Là est encore un des enjeux majeurs de ce texte écrit au cordeau par une romancière particulièrement habile.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342160475
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Virages inattendus
Marielle Féron-Dallery
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Virages inattendus
 
 
 
À mon mari Alain, à mes enfants, Alexandre, Guillaume, Mathieu et Marie, à mes belles-filles et petites-filles.
 
À toi, Papa.
Je sais que tu serais fier de moi.
J’ose espérer que ta bienveillance m’apportera le soutien et le succès dans cette incroyable aventure.
 
 
 
 
Pour les besoins de l’histoire, j’ai volontairement simplifié, voire occulté l’aspect scientifique de la maladie de Victor puisqu’il n’en est pas le principal sujet mais un moyen de progresser vers le dénouement.
Que les personnes qui pourraient en être choquées et blessées veulent bien m’en excuser.
Je respecte le difficile combat des familles ainsi que leur courage.
1
Julie se réveilla tôt ce matin de juin. Elle avait peur de ces pensées qui ne la quittaient pas. Allongée dans son lit, elle se remémora la journée de la veille avec un sentiment de vide et de profonde tristesse. Elle dut faire preuve de beaucoup d’efforts pour se lever et se dirigea vers la fenêtre de sa chambre. Elle put admirer le soleil pointant à l’horizon. Mille pensées perturbaient son esprit. Elle ne parvenait pas à apprécier la vue. Elle se retourna et fit des yeux le tour de la petite pièce dans laquelle elle se trouvait. Un petit lit avec une grosse couette comme l’aiment les jeunes filles de son âge les jours de grand froid, pelotonnées dessous à rêver d’un avenir plein de promesses, un bureau sur lequel elle avait préparé ses études supérieures de commerce et de comptabilité, une armoire toute simple, teintée miel car elle aimait la couleur chaude du bois, un tapis moelleux où elle pouvait y enfouir les pieds. La décoration, simple et colorée, était son univers depuis qu’elle était petite et elle s’y accrochait encore plus aujourd’hui en pensant aux événements de ces derniers mois.
Julie était une belle jeune fille, grande, mince avec de longs cheveux bruns, de grands yeux gris, une jolie bouche qui laissait apparaître, lorsqu’elle souriait, de belles dents blanches et deux petites fossettes qui, semblait-il, faisaient craquer les jeunes garçons qu’elle connaissait.
Regarder vers l’avenir. Telle était sa devise car elle avait trop souffert ces derniers temps et ne voulait plus vivre dans le passé, bien décidée à prendre sa vie en main, à décider au lieu de subir. Mais voilà, la révélation de la veille l’avait encore plus enfoncée dans la solitude. Elle s’assit sur son lit et souleva son oreiller où était cachée une dizaine de lettres, maintenues par un ruban rouge. Rouge, couleur de la passion et c’est bien cette impression qu’elle avait eue en lisant ces courriers qui dataient d’une vingtaine d’années. Les yeux dans le vague, elle se souvint de ce 10 mars où elle avait été appelée par une amie de sa mère pour lui annoncer que celle-ci s’était sentie mal au travail et qu’elle venait d’être hospitalisée. Elle avait alors quitté le cours et s’était précipitée au chevet de sa mère. Elle l’avait trouvée très pâle, avec de grands cernes sous les yeux. Elle semblait tellement fatiguée depuis quelque temps mais comme elle ne se plaignait jamais, Julie n’y avait pas vraiment prêté attention, trop accaparée par ses études. Les nouvelles du médecin n’étaient pas très rassurantes. Sa mère avait eu un cancer il y a quelques années et, manifestement, ce mal qui la rongeait doucement s’était subitement réveillé. Tout était alors allé très vite. L’état de santé de sa mère se dégradait de jour en jour, avec des hauts et des bas qui leur permettaient de savourer encore les derniers moments qu’elles passaient ensemble. Puis, juste après les examens de fin d’année de Julie, sa mère avait sombré dans le coma et était décédée quelques jours plus tard.
C’était il y a un mois. Un mois pendant lequel Julie s’était retrouvée seule, sans grands-parents et un père qui avait refait sa vie ailleurs et ne tenait pas à lui manifester plus d’affection que ces douze dernières années. Elle avait donc pris en charge l’enterrement de sa mère, entourée des quelques amis qu’elles avaient. Début juin, elle avait été reçue à ses examens et pouvait donc, comme sa mère le lui disait, « entrer dans la vie active ».
Après s’être occupée des formalités suite au décès, après avoir pleuré de longues heures sur sa vie qui ne serait jamais plus la même, elle avait décidé d’aller de l’avant, de se trouver un travail honorable et de réapprendre à vivre avec l’insouciance des jeunes filles de vingt-deux ans.
— Maman, mais qu’est-ce que tu m’as fait ? Comment as-tu pu me cacher cela ? J’aurais compris, sachant à quel point tu avais dû souffrir.
Ces mots, prononcés à voix haute, la perturbaient. Mais voilà, elle était morte sans lui avoir parlé et ce n’était qu’en se décidant la veille à ranger les affaires de sa mère qu’elle avait découvert ces lettres datant de plus de vingt-deux ans, gardées précautionneusement dans le fond du tiroir de la commode. Elle en avait ouvert une et s’était mise à la lire.
« Ma chérie,
Je sais que tu dois m’en vouloir de ne pas t’avoir donné de mes nouvelles depuis si longtemps. Je pense à toi et je sais que tu te sens bien seule. Mais le travail, la famille m’accaparent plus que je ne le voudrais. Savoir qu’il y a tout près d’ici une femme qui m’aime et que je désire me serre le cœur et me rend encore plus malheureux. Tu es belle, tu me fais rire et les quelques moments que nous avons passés ensemble m’ont comblé de bonheur. J’aimerais avoir ton âge et ton insouciance. J’aimerais pouvoir te dire qu’il n’y a que toi qui comptes mais voilà, les responsabilités me rappellent à l’ordre et je ne peux pas les fuir. Après notre escapade de deux jours, Irène a commencé à suspecter quelque chose et me surveille comme un enfant. Oh ! S’il n’y avait qu’elle, peu m’importerait, mais tu sais que je n’abandonnerais pas mes garçons car je me sens responsable d’eux et suis donc obligé de subir ses colères.
Je te redis que je t’aime.
Simon. »
 
Après cette lecture, Julie s’était sentie mal à l’aise. Elle avait l’impression d’avoir violé l’intimité de sa mère mais, en même temps, elle comprenait mieux, à présent, la tristesse qu’elle avait lue dans ses yeux pendant tant d’années. Si elle avait conservé ces lettres si longtemps et même après s’être mariée, c’est que cet homme avait beaucoup compté pour elle. Elle en était certaine. Elle avait donc continué sa lecture, désireuse de savoir ce qui leur était arrivé. Ce n’est qu’à la dernière missive qu’elle l’avait découvert.
« Ma tendre Adèle,
Ce que tu m’as appris l’autre jour me fait très peur. Tu dis attendre un enfant de moi et je te crois. Mais je te demande de réfléchir à ton avenir et ne pas le garder comme tu veux le faire. Tu sais que je t’aime mais tu sais aussi que je ne peux pas te donner ce que tu désires. Je ne maîtrise plus la situation, aujourd’hui. Quitter Irène m’empêcherait de voir grandir mes fils qui me succéderont à la tête de mon entreprise de transport un jour. Toi, tu peux encore faire machine arrière, recommencer une nouvelle vie, la mienne étant déjà toute tracée : ma famille, mon entreprise à Béthune où je compte encore m’agrandir. Tu es jeune et belle, j’aurais tant voulu te rencontrer dix ans plus tôt mais je suis bête, tu n’étais alors qu’une enfant. Tout ça pour te dire que tu as la vie devant toi. Tu rencontreras un homme qui t’aimera et avec qui tu pourras fonder une famille. Ne sois pas triste aujourd’hui, je n’ai rien à t’offrir et tu vois bien que moi, Simon Macère, je ne suis pas un homme comme il faut pour te laisser à ta peine et à ta détresse sans lever le petit doigt. Je m’en veux aujourd’hui de t’avoir séduite et de te rendre malheureuse. Mais tu connaissais ma situation et mon manque de courage. Réfléchis bien, je sais que c’est la bonne solution. C’est la dernière lettre que je t’écris pour ne plus te donner de faux espoirs.
Ton Simon
P.-S. : Je n’oublierai jamais ce matin du 10 janvier 1995 où j’ai quitté la femme que j’aime. »
 
Un rapide calcul de Julie lui avait fait comprendre que sa mère ne s’était pas fait avorter et que, elle, Julie Baudin, avait été spoliée de sa véritable identité. Après avoir réfléchi jusque tard dans la nuit, elle avait décidé d’aller voir son père, enfin, celui qui lui avait donné son nom.
2
Après lui avoir téléphoné pour lui donner rendez-vous à midi dans un bistrot proche de son lieu de travail, Julie se doucha, s’habilla et attendit l’heure de partir en errant de pièce en pièce. Ce pavillon, hérité de ses grands-parents, qu’allait-elle en faire ? Elle pouvait y réfléchir, sa mère lui ayant laissé de quoi subvenir à ses besoins par le biais de diverses assurances et économies qu’elle avait placées durant toute sa vie. Et puis, c’était sa maison, la seule chose qui la rattachait à son enfance.
Il était maintenant temps de partir. Mais qu’allait-elle pouvoir lui dire ou plutôt lui demander ? Comment ne pas blesser cet homme qui lui avait donné son nom, qui l’avait élevée ? Était-il parti douze ans auparavant à cause d’elle ? Parce qu’elle n’était pas sa fille ? Mais non, il avait toujours été gentil avec elle, même si depuis son départ, après avoir refait sa vie avec une femme plus jeune qui lui avait donné un fils, il ne lui portait plus beaucoup d’attention. Elle lui en voulait mais aujourd’hui, elle essayait de le comprendre. Elle était bien décidée à savoir. Oui, il fallait qu’elle sache.
Arrivée devant le bistrot, elle gara sa Twingo et hésita

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