Vintage
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Vintage , livre ebook

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Description

« Hélas ! Le bonheur est éphémère et la guerre sonnait à nouveau la fin de la récréation. » Avec Vintage, Claude Mouligné remet au goût du jour ses souvenirs. Au travers de ses nouvelles autobiographiques, l'auteur nous fait revivre les années mouvementées d'avant et après-guerre. Nous découvrons avec délice la rencontre de ses parents, l'enrôlement de son père pendant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi ses souvenirs d'écoliers, notamment pendant la classe de Monsieur Barut, puis ses études de médecine et le choix de sa spécialisation, pour finir par sa rencontre avec son grand amour, Marie. Si Claude Mouligné excelle pour coucher sur le papier ses souvenirs personnels, il possède également un talent certain pour créer un personnage de femme forte, Natacha. Entre fiction et réalité, l'auteur nous transporte dans un univers fait de nostalgie et de tendresse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 mars 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342165869
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vintage
Claude Mouligné
Publibook

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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Vintage
 
 
L’important
Ce n’est pas ce que l’on est
Mais ce que l’on fait.
Elle
« Vladimir Jankélévitch écrit des mots inoubliables :
‘‘Si la vie est éphémère, le fait d’avoir une vie éphémère est un fait éternel.’’ »
Jean d’Ormesson. ( Et moi je vis toujours )
— 1
Elle s’appelait Nicette… eh oui, il est vrai que c’est un prénom peu commun. Son père, savetier de profession, était aussi amateur de poésies qu’il destinait à sa fiancée. Il choisit donc le prénom de Myrtis pour son fils et Nicette pour sa fille.
Bien que ses parents mènent une vie de « saltimbanques » elle eut une enfance dorée, avec des déménagements multiples et une éducation un peu fantaisiste associée à une scolarité inconstante.
Elle devint une fillette très éveillée puis une adolescente enjouée, flattée par son grand frère qui la convainquit à 14 ans de se présenter à un concours de Cinemagazine le 1 er  juillet 1921 intitulé : « Quelle est la plus photogénique ? » Elle fut choisie et reçut quelque temps plus tard une convocation du grand metteur en scène de l’époque Abel Gance pour enregistrer à Paris une bande d’essai.
C’est sa grand-mère qui l’accompagnait, et bien que le résultat fût encourageant, la mamie refusa de poursuivre cette voie.
À 17 ans, elle rencontra l’homme de sa vie, quelques mois avant son incorporation pour le service national militaire. Bien que né dans le Lot-et-Garonne et n’ayant jamais quitté son village natal, il fut intégré dans un régiment de tirailleurs algériens où il effectua deux ans de guerre dans le rif marocain. Il en revint maigre comme un clou avec une médaille qu’il n’exhibât jamais n’ayant pu échanger pendant tout ce temps avec sa fiancée que quelques photos de mauvaise qualité et de cours messages.
Mais qu’à cela ne tienne, ils s’aimaient et elle était si heureuse de retrouver son Jacques… son « légionnaire » !
Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille et entre-temps la petite entreprise créée par le père de Jacques, et qui lui était dévolue, avait fait faillite. Le futur beau-père avait choisi pour son fils une riche héritière. Alors ce fut la rupture de Jacques… avec ses parents, le mariage sans la famille du marié et l’exil du jeune couple à la recherche d’un emploi. Ils trouvèrent refuge chez les parents un peu bohèmes de Nicette. Jacques trouva un emploi au guichet d’une banque et Nicette, oubliant ses rêves de future « star », obtint un poste de vendeuse dans un kiosque à journaux à la gare de Bordeaux.
— 2
Le séjour à Bordeaux ne dura pas trop longtemps car Jacques, titulaire d’un diplôme de comptable, finit par décrocher un emploi dans une entreprise comptable à Périgueux où ils aménagèrent.
Mais pour Nicette, qui avait donné le jour à un fils, il était nécessaire de travailler car le salaire de Jacques était un peu juste. Elle décida de s’inscrire à l’école locale d’infirmière. Elle fut acceptée : l’hôpital d’alors était submergé par les blessés catalans de la guerre d’Espagne et Nicette y trouva sa vocation. Elle obtint son diplôme sans difficulté.
Elle devint infirmière libre, travaillait beaucoup ainsi que Jacques, et le petit obtenait des notes convenables à l’école.
La vie était belle, le ciel était bleu, ils avaient des amis… pourtant quelques nuages pointaient à l’horizon. Les souvenirs de la guerre de 1914 planaient à nouveau. Le nazisme pointait à l’horizon. Pourtant ces cinq années qui ont précédé la deuxième guerre mondiale ont été des années de bonheur : la petite famille avait alors trouvé un régime de croisière confortable. Jacques avait conquis pour ses employeurs un bon niveau de clientèle, Claude, le fils, obtenait de bonnes notes à l’école et Nicette traitait ses malades avec l’enthousiasme et le devoir de sa profession. En outre le dimanche attendu avec envie était consacré à une grande sortie de la famille à bicyclette dans cette magnifique campagne de la Dordogne. Cette petite tournée cycliste était généralement agrémentée d’une escale gourmande dans une « gargote » au bord de l’eau où l’on dégustait la « friture du chef ».
Hélas ! Le bonheur est éphémère et la guerre sonnait à nouveau la fin de la récréation.
— 3
Le changement fut brutal : Jacques dut reprendre l’uniforme militaire de deuxième classe et fut envoyé au front. Nicette, seule avec son fils de 9 ans, n’ayant d’autres ressources que son travail d’infirmière libérale, se rendit très vite compte qu’elle devait trouver rapidement une situation plus stable. Elle se réfugia chez ses parents pour l’hébergement et la garde de son fils et postula à toutes les opportunités. Elle obtint assez rapidement une place d’infirmière dans un asile de vieillards et d’invalides évacué de Strasbourg et réinstallé dans un ancien château à 15 km de Bordeaux, à Blanquefort. Elle devrait y résider et assurer la garde 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ; elle serait logée avec son fils dans une chambre mansardée avec toilettes dans le couloir.
Elle prit courageusement ses responsabilités, mais son fils, qui perdit un an de scolarité, ne s’en plaignit pas ; le parc boisé du château était une aire de jeu parfaite. Le propriétaire de ce château possédait des chevaux et le soigneur était avenant, mais les promenades à cheval ne remplaçaient pas une scolarité interrompue qu’il fallut par la suite remonter (mais ceci est une autre histoire).
À la fin de cette guerre en 1940, elle dut faire des adieux émouvants à cette communauté à laquelle elle avait donné beaucoup d’énergie et d’amour. Jacques, ayant échappé au piège de Dunkerque fut démobilisé avec une croix de guerre qui alla immédiatement au fond d’un tiroir, et fut repris par la société qui l’employait en 1939 et retrouva son métier à Périgueux.
Quant à Nicette, elle mit en avant ses états de service auprès des déshérités et s’inscrivit aux cours d’assistante sociale se sentant encore plus attirée par l’entraide que par la médecine.
Ses efforts ne restèrent pas vains car au bout du compte la direction à la population lui proposa un poste d’assistante sociale agricole à Nontron en zone dite « libre ».
— 4
Le dispensaire :
Jacques conservait donc son poste relativement itinérant à la Fiducière de France quoique le siège pour la Dordogne soit à Périgueux, ville occupée et Nontron, en zone libre.
Ils furent logés au dispensaire de Nontron, à l’étage car le rez-de-chaussée était entièrement dévolu à l’activité du dispensaire : une pièce et une chambre chauffées par une cuisinière qui servait de chauffage, le fils dans le couloir les toilettes communes au rez-de-chaussée.
Au dispensaire avaient lieu les consultations de nourrissons, les vaccinations, etc. Mais la véritable fonction de l’assistante sociale consistait, surtout en cette époque de guerre et de pénurie, à porter assistance et secours à une population traumatisée par les « événements ».
« Elle » devait souvent, quel que soit le temps ou la distance, partir à vélo, seul moyen de locomotion à sa disposition, pour réconforter une femme esseulée par l’absence de son mari disparu, ou une petite famille perdue dans la campagne et affamée afin de la ravitailler avec des produits (dates séchées, conserves, lait en poudre), provenant de parachutages américains et que l’on stockait dans la cave du dispensaire.
C’est encore elle qui servait d’interlocuteur entre des personnes dont on ne savait pas toujours de quel côté ils penchaient et quelles étaient leurs intentions.
Il lui fallut encore arbitrer pendant la période très dangereuse de disparition de l’occupant et de la prise de pouvoir des FFI en un temps où on annonçait chaque jour que ce qui s’était passé à Oradour-sur-Glane pouvait arriver à Nontron aussi.
Comme il était loin le temps de l’adolescence et de Cinémagazine  !
— 5
Bergerac :
L’armée allemande ayant définitivement perdu le contrôle de la France, la nouvelle administration lui proposa de la nommer assistante sociale à un degré au-dessus à Bergerac où le dispensaire avait une activité autonome et suffisante par elle-même.
Son rôle : organiser la consultation hebdomadaire des nourrissons et des examens médicaux gratuits avec la participation des médecins de la ville. Il y avait dans ce dispensaire une salle de radiologie, une salle de soins. Et aussi un secrétariat pour la paperasse, les prises en charges, etc.
En outre, elle devait faire des enquêtes et à cet effet elle bénéficia de la priorité d’attribution pour l’achat (à sa charge) d’une auto afin de faciliter ses déplacements.
Jacques obtint que « la Fiduciaire » accepte son installation à Bergerac afin d’y créer un cabinet d’expertise comptable.
Son fils entrait au collège Henri IV au mois d’avril en classe de quatrième, mais avec beaucoup de retard à rattraper.
La période Bergeracoise, qui dura huit ans, fut une période de grand bonheur couronnée par la naissance d’une fille tant attendue et qu’ils espéraient depuis longtemps, et en outre la réussite au baccalauréat de leur fils.
Celui-ci devait partir dans une ville universitaire, ayant décidé de choisir une carrière médicale. Elle entreprit alors toutes les démarches longues et fastidieuses pour obtenir son changement et celui de Jacques pour la ville de Bordeaux…
Elle l’obtint.
— 6
Elle fut nommée « Assistante sociale à la direction de l’Action sanitaire et sociale ».
Ce poste s’occupe de tout ce qui concerne l’activité sociale du département. Les handicapés, les quémandeurs,

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