Venko
330 pages
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Venko , livre ebook

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Description

« Ma chère enfant, tu ne peux pas changer de vie et tourner la page aussi facilement que tu le voudrais, expliqua-t-il doucement. Des questions demeurent sur ton ancienne vie et tu en as déjà de nombreuses sur ton présent et ton avenir. Il te faudra faire preuve de patience mais tu as la force de caractère pour réussir. La première chose que tu devras acquérir est la confiance. Nous sommes nombreux à pouvoir et vouloir t'aider, mais la démarche initiale t'appartient. Personne ne peut la faire pour toi... » Innea et Solvann ; Hallunia et Noiraud... Leur nouvelle liberté, leur volonté de construire un avenir tout en surmontant leur passé ombrageux... Deux arcs narratifs sont ainsi à l'œuvre dans ces pages, et ne cesseront de résonner, correspondre, s'entrelacer dans ce nouveau volume signé Annette Misen, qui offre une suite captivante à son roman Hallunia. Situé dans un univers science-fictionnel riche et détaillé, Venko est encore de ces ouvrages qui conjuguent force de l'imaginaire et délicatesse de l'écriture pour mieux nous retenir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 novembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342157024
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Venko
Annette Misen
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Venko
 
Chapitre 1. La clairière
La lumière émise par le cyalume vacilla donnant aux ténèbres la possibilité d’enserrer un peu plus le jeune couple qui en profita pour faire une courte pause. Sur les indications de Bokrann, ils avaient progressé dans le tunnel situé sur la gauche et avaient très vite découvert la caverne dans laquelle cet ancien élève d’Innea avait déposé quelques biens leur appartenant. Le tout était contenu dans deux sacs à large bandoulière. S’ils ne semblaient pas trop volumineux, leur contenu leur donnait tout de même un poids assez conséquent. Tous deux furent donc heureux de déposer leur fardeau l’espace d’un instant.
— Ne crois-tu pas qu’il faudrait secouer le cyalume afin de mixer de nouveau les produits chimiques donnant l’effet lumineux ? interrogea Innea.
— Non, le problème est ailleurs, répondit le jeune homme. En fait, je devrais dire les problèmes. Je suis incapable de dire depuis combien de temps nous marchons, mais cela me paraît une éternité. Nous avons là un cyalume de l’ancienne génération, donc nettement moins performant que ceux que nous avons connus ces derniers temps. Sa durée de vie risque ainsi d’en être fortement réduite. Il est, de plus, influencé par la chaleur ambiante.
— Il me semble, en effet, que la température a augmenté quelque peu, à moins que ce ne soit la fatigue qui provoque cette sensation, en conclut la jeune femme.
— J’opterais pour une augmentation de la température, confirma Solvann. Nous en ressentons les effets… et le cyalume également. Plus elle va augmenter, plus il va prodiguer une lumière affaiblie. S’il faut se réjouir de ce regain de chaleur qui signifie que l’issue de notre périple est proche…
— … il faut aussi se dépêcher afin que nous gardions de la lumière jusqu’au moment où la luminosité naturelle pourra prendre le relais, le coupa Innea tout en ajustant à nouveau la bandoulière du sac sur son épaule.
— Tu as raison, mais je vais prendre une précaution qui ne devrait pas être inutile, expliqua-t-il.
Ce faisant, il déchira un morceau de la manche de sa veste afin d’entourer une extrémité du cyalume avec. De la sorte, sa main ne touchait plus le luminaire, ne lui communiquant plus de chaleur.
— Je pense que, de cette façon, le tissu isolera quelque peu notre lampe de la chaleur de ma main. Cela devrait permettre de légèrement lui prolonger la vie, termina-t-il.
De nouveau harnachés, tous deux reprirent leur difficile progression, le silence n’étant entrecoupé que par le bruit de leurs pas ou par les sons émis par l’un ou par l’autre suite à un effort plus considérable. Ils étaient épuisés mais savaient que leur mutisme leur permettait de conserver un maximum de force. Marchant côte à côte afin de profiter au mieux de la luminosité, ils éprouvaient de plus en plus de difficultés à éviter un caillou ou une dénivellation du terrain. De-ci, de-là, les parois du tunnel se resserraient sur eux. Absorbés qu’ils étaient par le chemin sur lequel ils évoluaient, ils se cognaient alors l’épaule ou la tête. Après une nouvelle rencontre avec une aspérité en saillie, Innea sentit un liquide chaud couler sur son bras. Y ayant passé la main, elle constata qu’elle saignait.
— Laisse-moi voir, s’inquiéta Solvann. Tes doigts sont couverts de sang.
— Inutile de s’arrêter, mon amour, dit-elle essoufflée. Nous aurons tout le temps de vérifier mon bras lorsque nous serons sortis de cet interminable et maudit tunnel.
— Désires-tu t’appuyer sur moi ? dit-il doucement.
— Tu es bien assez chargé sans devoir me soutenir en plus, sourit la jeune femme. Ne t’inquiète pas. Il s’agit seulement d’une grosse éraflure. Le fait d’y appuyer ma main va stopper le saignement.
Afin de ne pas alarmer son mari et parce que, là où ils étaient, il n’était pas possible de procéder à un quelconque traitement, elle avait minimisé sa blessure. Cependant, elle ressentait que la coupure était profonde et qu’il faudrait plus que sa main pour endiguer le sang.
— Lorsque nous avons parcouru ce tunnel en sens inverse pour venir nous réfugier dans l’antre de la terre, il m’a semblé bien plus accueillant et accessible, soupira Solvann.
— J’en arrive aux mêmes conclusions que toi, répondit la jeune femme. Mais à ce moment-là, notre adrénaline était à son taux maximum et nous donnait des ailes.
— Et de surcroît, nous avions des lampes dignes de ce nom, éructa le jeune homme en tentant de garder son équilibre après avoir posé le pied sur un caillou se dérobant sous son poids.
Une nouvelle perturbation dans la lumière les incita à reprendre la route. Innea avait légèrement relevé sa manche afin de constituer une sorte de petit boudin qu’elle serra contre la plaie. Même si ce procédé manquait totalement d’hygiène, il présentait au moins l’avantage de comprimer la coupure et de grandement diminuer l’écoulement de sang.
L’air devenait plus sec et plus chaud indiquant immanquablement que le jeune couple approchait de la surface. Mais les ténèbres restaient oppressantes. Le tunnel connut une nouvelle courbe pour déboucher sur une galerie plus large mais également plus abrupte. La lumière du cyalume déclencha, ci et là, de légers scintillements.
— Peux-tu approcher la lampe du sol ? demanda Innea.
Solvann s’exécuta sans poser de question, la voix de son épouse lui ayant indiqué qu’elle était dans une profonde réflexion. Bien que minutieux, l’examen de la roche fut rapidement terminé.
— Nous touchons au but, dit-elle en arborant un large sourire. Il s’agit d’arkose… enfin, je pense, rectifia-t-elle aussitôt.
— Peux-tu m’expliquer ta découverte afin que je puisse partager ton optimisme ? répondit Solvann. Je ne vois pas la moindre lumière à l’horizon indiquant que le chemin arrive à son terme.
— Malheureusement, mes connaissances en la matière sont plus que limitées et je ne saurais répondre à toutes tes questions, énonça Innea. Cependant, je me souviens que lors d’une conférence visant à nous préparer à notre probable vie sous terre, un éminent spécialiste avait décrit les différentes roches que nous serions amenés à rencontrer. La plus proche de la surface était, entre autres, l’arkose qui est le résultat de la désagrégation mécanique d’une roche de type granite. L’altération peut être provoquée par le soleil, la pluie, l’air ou le gel. Cumulée à la chaleur et à l’oxygène, elle est produite plus rapidement tout en libérant les grains de quartz. D’où la légère luminosité que j’avais constatée.
— J’en reste sans voix ! félicita le jeune homme. J’ignorais ta connaissance en géologie.
— Comme je te l’ai dit, elle est plus que limitée, répondit Innea en riant. Disons qu’elle me permet d’envisager une finalité à notre marche dans les entrailles de la terre. Malheureusement, celle-ci n’en sera pas vraiment facilitée. Le sol sera plus lisse mais aussi plus humide et donc glissant.
— Nous passons donc d’une difficulté à une autre, soupira Solvann. Il me tarde de voir la fin de cette galerie. Comment va ton bras ?
— Il saigne toujours mais moins abondamment, déclara-t-elle. Dès que nous serons à la surface, je ferai un léger garrot. Pour l’heure, notre priorité est d’arriver dans cette clairière… si tant est qu’elle soit toujours là.
— Si tu éprouves le moindre étourdissement, promets-moi de me prévenir, supplia Solvann soudain grave.
Pour toute réponse, Innea l’embrassa doucement.
Cette portion du chemin s’avéra plus ardue qu’envisagée suite à la présence d’un fin ruissellement d’eau rendant la pente glissante et provoquant plusieurs chutes de l’un et de l’autre. Lors d’une de celles-ci, le cyalume qui n’émettait plus qu’un faible halo lumineux s’éteignit définitivement obligeant le couple à s’immobiliser dans l’obscurité. Au bord des larmes et la voix mal assurée, Innea murmura :
— Je me suis sans doute trompée tout à l’heure, s’excusa-t-elle. Il n’y a aucune lueur à l’autre bout… la liberté nous échappe.
Solvann attira son épouse à lui et la serra contre sa poitrine. Il partageait la même conviction mais désirait la rassurer.
— Nous n’allons pas abandonner maintenant. Pas si près du but, lui glissa-t-il à l’oreille. Même sans aucun éclairage, nous pourrons continuer à progresser. Nous en serons ralentis mais, en nous tenant fermement, nous avancerons jusqu’à cette clairière…
Ce faisant, il avait instinctivement levé la tête vers ce qu’il croyait être la suite du chemin. Il lui sembla apercevoir une faible lueur qui disparut presque aussitôt. Il continua à observer dans cette direction. Après un court moment, le même phénomène se reproduisit.
— Je ne sais si c’est un effet de mon imagination, mais je viens de voir une lueur, dit-il incertain.
La jeune femme dirigea son regard vers ce qu’elle se souvenait être la fin visible du tunnel. Au bout d’un moment, elle aperçut également un minuscule éclat lumineux. Celui-ci perdura suffisamment pour que tous deux comprennent ce qu’ils voyaient. D’un même cœur, ils s’exclamèrent :
— Une étoile !
Une vague d’émotion les submergea. Tout à leur espoir, ils avaient associé leur liberté à la lumière du jour, attendant qu’un rayon de soleil illumine la fin de leur parcours souterrain. En l’absence de notion correcte du temps, ils n’avaient pas imaginé que leur retour sur terre s’effectuerait de nuit.
Ainsi ragaillardis, se soutenant mutuellement, ils reprirent leur marche avec une plus grande prudence dictée par l’obscurité et le sol toujours glissant. Maintenant si proches de l’air libre, i

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