Vacances en Ecosse
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Vacances en Ecosse , livre ebook

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Description

Je suis Antoine. Mes camarades viennent de me retrouver ce matin, le crâne fracassé par un chandelier. Ces vacances dans un château écossais auront vraiment été minables d'un bout à l'autre : une demeure inaccessible, un temps humide, l'absence de toute activité... Je voulais échapper à ma déprime en acceptant l'invitation d'Alain ; je ne pensais qu'on m'achèverait. Déjà, autour de mon corps, on s'affaire, on élabore des théories, on parle assassinat, on envoie chercher de l'aide. Déjà, les personnes les plus fragiles et impressionnables commencent à craquer. Immanquablement, les tensions naissent, les cerveaux cogitent à toute allure...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748379686
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vacances en Ecosse
Alexandre Marrot
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Vacances en Ecosse
 
 
 
Remerciements
 
 
 
La couverture de cet ouvrage est l’œuvre du peintre Germain Wilson : « Doutes » reproduite avec son aimable autorisation.
www.germainwilson.com
 
 
 
Je remercie également Aude, Johan et Stéphane pour leur relecture, leurs commentaires, mais surtout pour leur amitié qui m’est précieuse.
 
 
 
Avertissement
 
 
 
Cher et vénéré lecteur, qui tient dans sa main ce fébrile manuscrit, élaboré au terme d’un dur travail et de longues et multiples nuits blanches, avant de vous jeter avidement au gré des pages qui vont suivre, permettez-moi de vous donner un secret pour le décodage de cette narration.
 
A priori rien de vraiment révolutionnaire. Le concept du scénario, on va le garder assez simple. Un groupe de jeunes gens, donc à priori vifs et en bonne santé, sont réunis dans un endroit isolé. La réunion amicale tourne bientôt au drame, voire à la scène de boucherie la plus standard.
Dans un univers artistique contemporain où l’horreur et la violence semblent surenchérir, nous ne jouerons pas à ce jeu là, bien que la tentation soit grande. Juste de quoi alimenter l’instinct bestial primaire qui caractérise l’homo sapiens du vingt et unième siècle.
 
La seule particularité sera plutôt au niveau de la narration. D’habitude, cher et vénéré lecteur, pour qui je ne tarirai pas de termes élogieux, vous suivez paisiblement le narrateur, qui est soit l’un des personnages du récit, soit un observateur extérieur. Vous partagez ses vues, ses sentiments, son opinion, et puis vous prenez la fin tel qu’il vous la livre.
Or, ce narrateur, qu’il soit acteur ou extérieur à l’action, va interagir avec d’autres caractères. Pourquoi écouter toujours la même voix, adhérer à la même position, pour suivre une action ou aborder une description ?

L’homme n’est pas le seul sur terre, et il faut savoir faire l’effort de montrer un peu d’empathie. Que ressent la personne en face de moi ? Vit-elle les événements de la même façon ? A-t-elle le même référentiel, agit-elle de la même manière, appréhende-t-elle une situation conflictuelle ou dangereuse comme je le ferai ?
 
Le narrateur, d’aventure, n’est pas très empathique. Le lecteur, magnifique et adulé, l’est peut être un peu plus, à condition d’être un tantinet bousculé. C’est ce que nous allons essayer de faire.
 
Dans cet ouvrage, un chapitre commence le matin et se termine le soir. Mais chaque jour, un narrateur différent prendra la parole. Nous l’écouterons, ou plutôt le lirons, et essaierons de comprendre comment il ressent la situation, quelle est son opinion sur celle-ci, ses croyances, comment il enquête.
 
A présent, nous sommes presque prêts. Je ne vous présente pas les personnages, vous allez les découvrir… par eux même ! Il nous reste juste à planter le décor de ce huis clos. Si vous aimez la science fiction, on peut imaginer une station orbitale, si vous êtes plutôt exotique, une île perdue au milieu d’un beau lagon ; quoique dans notre cas, une bonne maison hantée, cela ferait bien l’affaire.
Bon, c’est décidé, je vous emmène en
 
Vacances en Ecosse
 
 
 
Chapitre 1. Antoine
 
 
 
Que suis-je venu faire dans cette demeure ? Je ne fais rien de mes journées, avais-je besoin comme les autres de prendre des vacances ? Ils sont tous là pour se reposer, faire la fête, revivre nos délires d’étudiant… mais pour moi ces délires sont vieux, ces fêtes sont lointaines… Je ne me reconnais plus au milieu d’eux. Ils sont tous heureux dans leur quotidien confortable ; ils ont la vie qu’ils ont choisi, ont réussi socialement ou sur le plan personnel.
 
Et moi je suis là, au milieu d’eux, comme la tache de sauce tomate qui a surgi sur ma chemise blanche au restaurant le jour de mon dernier entretien d’embauche. Quel idiot, aussi, prendre des pâtes à la bolognaise sans chemise de rechange. J’étais arrivé en train depuis Lyon le matin. Arrivé en avance dans le quartier où je devais rencontrer un recruteur pour un poste de programmeur dans une société de service, je me suis permis de prendre place à ce bistrot en attendant quatorze heures. Et le drame est arrivé à la dernière bouchée. Celle que l’on hésite à attraper. J’arrête là ? Non, allez, une dernière pour la route. L’attention se relâche, l’estomac se fait pesant et fatigué, un courant d’air fait glisser la serviette qui rejoint le sol tandis qu’une merveilleuse gerbe rouge vient agrémenter le tissu soigneusement repassé et encore tendu malgré le voyage. Je me suis rendu malgré tout à l’entretien ; je me demande si ce n’était pas par plaisir de me ridiculiser. Mon parcours académique ? Le bac S, la faculté après m’être fait virer de classe préparatoire, un DEA presque volé au bistrot du coin… et cette tâche qui semble grandir sur ma poitrine.
Célibataire ? Bien sûr, c’est écrit sur ma tronche. Ce n’est pas la photo sur mon dossier qui est loupée, c’est moi.
Mon parcours professionnel ? Un stage minable à faire des photocopies, embauché ensuite dans une PME à corriger des bugs dans des programmes pourris codés en C++ alors que j’ai toujours voulu faire du java ; les CDD qui s’enchaînent, puis qui se terminent car il faut un jour passer au CDI mais la boite ne veut pas. Et cette marque rouge qui m’obnubile… Je parle technique pour faire croire que je sais encore des choses, après presque deux ans à gober les mouches et à balancer des CV depuis mon studio lyonnais, mais je sens que je ne convaincs pas. Le recruteur relit mon curriculum dans tous les sens pour passer le temps pendant que je lui explique tout ce que j’aurais pu faire si on m’avait laissé coder en Java. S’il avait eu des crayons de couleur, il l’aurait sans doute colorié. Je suis ridicule avec cette tâche. On ne voit que ça. Je suis foutu. Oui, je sais, on me rappellera. En attendant, vous ne voulez pas déjà me rembourser mon billet de train ? C’est toujours ça de gagné, puisque je n’aurai pas ce job pourri. Et puis vous savez, les allocations chômage, au bout d’un moment, ça diminue…
 
Il fait nuit. Tout le monde dort. Ou bien s’agite avec son partenaire sexuel. Bande de gorets. Je n’arrive pas à trouver le sommeil, comme d’habitude. C’est pourquoi je suis venu dans le salon. Au début la lune jetait de pales lueurs par les fenêtres de cette vaste salle au sol recouvert, comme au premier étage, de plancher. Le reste du rez-de-chaussée est pavé de pierres. Je dis « le salon », car il s’agit de la pièce la plus vaste du manoir, et qu’on y trouve trois grands canapés, quelques chaises en bois, et un vieux piano désaccordé que Vincent a touché rapidement en arrivant, avant de nous affirmer que s’il avait été en bon état, il aurait été en mesure de nous jouer du Mozart, comme du blues, pendant nos longues soirées. J’aurais tout de même bien voulu le voir à l’œuvre. En revanche, Véro, l’épouse de Rodolphe, qui est musicienne comme lui, a quand même réussit à en faire sortir quelques notes furtivement.
Mais en fait, je devrais dire « l’entrée », car c’est par là que nous sommes arrivés en poussant l’imposante double porte principale. Le toit est très haut, car derrière le piano, monte un vaste escalier qui débouche sur un couloir en mezzanine, donnant accès aux chambres. Là haut dorment les couples. La porte à main droite lorsque nous entrons dans la demeure mène à la salle à manger, relativement spacieuse également, avec une agréable cheminée très appréciée le soir. Puis c’est la cuisine, avec l’escalier qui descend à la cave.
A main gauche, une autre porte, à côté d’une vieille armure qui se veut sans doute décorative, mène sur un couloir. Une ancienne bibliothèque a été convertie en chambre par l’ajout d’un vieux sommier inconfortable, et une autre pièce en dortoir grâce à deux lits superposés. Entre les deux, une salle d’eau avec cabinet.
 
De larges fenêtres découpent la façade. Je me suis posté derrière l’une d’entre elle, et l’ai entrouverte pour fumer une cigarette. Puis une autre. Puis je me suis assis un moment sur une chaise au siège de paille, j’ai fermé les yeux, et j’ai essayé de me souvenir de ces années de facultés où je les ai connus. J’étais arrivé en région lyonnaise pour faire mes classes préparatoires. L’insuffisance de mes résultats m’a vite poussé à me réorienter vers un cursus moins prestigieux. Au début, je pensais rentrer chez mes parents à Saint-Claude, et aller à la faculté de sciences de Besançon ; mais finalement, la vraie ville m’attirait. Et puis, je n’avais pas envie de rentrer en vaincu, de revoir tous mes anciens camarades, ceux qui sont restés car ils sont encore plus paumés que moi. Au bout de quelques années d’études coûteuses entre les quelques livres et les nombreuses bières, j’ai finit par me fâcher avec mes parents et subvenir à mes maigres besoins en donnant des cours du soir à des gosses encore plus débiles que moi. De temps en temps, j’allais également imprégner mes fringues de l’odeur infecte des hamburgers en travaillant au fast food, à deux pas du campus. Cela ne payait certes pas mon loyer, mais au moins je ramenais de la nourriture infecte à l’œil. Alors, forcément, les mômes attardés, les cornets de frites, cela ne me laissait pas beaucoup de temps pour assister à, ou pour potasser, des cours qui ne m’intéressaient pas. Mais en juillet, je faisais toujours partie de ceux à qui l’année était validée de justesse, presque par pitié.
Mon premier pote de fac a été Jean Claude. Vraiment très sympathique. Il m’a f

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