Une nouvelle famille
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Une nouvelle famille , livre ebook

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Description

« La nuit était noire. Louis aimait regarder les étoiles ; ce soir, elles avaient disparues, masquées par les nuages qui cachaient aussi la lune. Les lumières de la ville ne montaient pas jusqu’à la fenêtre, les grands arbres feuillus les couvraient et ne laissaient passer qu’une vague lueur. »



Ce roman raconte l’histoire de trois adolescents, Claudie, Julie et Louis.

Après le décès de la mère des deux sœurs, celles-ci partent vivre chez leur tante Antoinette et leur cousin Louis.



Alors que les trois adolescents se lient d’amitié, un secret tabou et passionnel s'installe entre Claudie et Louis. Perturbés par ce sentiment, les deux jeunes s’éloignent jusqu’à ce qu’un événement vienne bouleverser leur vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 septembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342147339
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par la Société des Écrivains
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
client@societedesecrivains.com
www.societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-14713-1

© Société des Écrivains, 2022
Première partie
Chapitre I
La nuit était noire. Louis aimait regarder les étoiles ; ce soir, elles avaient disparues, masquées par les nuages qui cachaient aussi la lune. Les lumières de la ville ne montaient pas jusqu’à la fenêtre, les grands arbres feuillus les couvraient et ne laissaient passer qu’une vague lueur. Louis se sentait à l’aise dans toute cette nuit, parfois déchirée par les lumières des phares des automobiles roulant sur la route. Les avant-bras appuyés sur la traverse, il attendait le spectacle nocturne habituel de Claudie et de Julie ; elles allaient dans le voisinage de la maison où logeait l’amoureux de Julie. Claudie l’attendait alors, le temps de quelques câlins, pas plus. Julie avait quinze ans et Claudie savait que les baisers en pleine nuit pouvaient se transformer en embrassades dangereuses. Elle se rappelait cet instant où agréablement déshabillée par le garçon, elle avait retrouvé ses esprits à temps et s’était révoltée avant de subir le viol. Heureusement, elle était seule à connaître cet incident. Même le garçon ne s’en était pas vanté.
Louis adorait Claudie, elle le gâtait en lui préparant des gâteaux, en tricotant des chaussettes et un magnifique pull-over jacquard. Parfois, elle l’accompagnait dans ses activités. En particulier, il se rappelait le jour où il l’avait entraînée à la recherche de champignons ; il laissait Claudie trouver les cèpes qu’il avait lui-même découverts, pour entendre ses cris de joie qu’elle lui faisait partager.
La mère de Julie et Claudie était décédée, les deux filles demeuraient à la charge de leur père ; sa profession le conduisait loin de chez lui des jours entiers. La mère de Louis, sœur de la mère défunte, s’était engagée à s’occuper de ses deux nièces, Julie collégienne, et Claudie à la recherche d’un emploi, qu’elle trouvera dans la mercerie dont il sera question bientôt. Pour le moment, Claudie donnait la main à Antoinette, accompagnait sa sœur au collège, vivait en parfaite entente avec Louis, le père, Eugène, menuisier de son état, disait, amusé, à sa femme : « Nous avons maintenant trois enfants. »
Claudie accompagnait régulièrement Julie au collège, sauf le soir où Louis, élève d’une grande classe, jouait le rôle de grand frère. Il devait parfois menacer quand les élèves, sortant de l’établissement, faisaient preuve à l’égard de Julie de maladresses en gestes ou en paroles : « C’est ma sœur », disait-il.
Sa carrure, ses bras costauds dissuadaient ceux qui auraient fait mine d’insister en lançant des quolibets mal venus. Dans la foule d’élèves se trouvait le copain de Julie, lui, se comportait honorablement. C’était à peu près la même chose quand il la dévorait de baisers et lui faisait des caresses que Julie chassait d’une main lorsqu’elle les trouvait trop osées. Bien qu’elle y prît plaisir, comme elle l’avait avoué à sa sœur, à qui elle reprochait de ne pas avoir d’amoureux. Claudie, faisait fi de la réprimander, lui signifiait gravement les limites que ne devait pas franchir son amoureux.
— Les seins d’accord, mais c’est tout et seulement par-dessus le corsage.

Aussitôt revenue du collège, Julie grimpa dans sa chambre où elle dormait avec sa sœur. Louis alla dans la cuisine, sans surprise, sa mère était là, occupée aux fourneaux et Claudie assise à la table avec, devant elle, des pelotes de laine de toutes couleurs et le pull-over jacquard ; il n’était pas loin d’être achevé :
— Tu peux déjà l’essayer, fit Claudie. Approche-toi et ôte celui que tu portes ; le jacquard sera plus lourd.
Claudie aida Louis à enfiler le pull, sous les yeux intéressés de la maman. Lui regardait les mains de Claudie qui allaient d’un côté à l’autre du pull, le tapotaient ici et là.
— Lève la tête, fit Claudie.
— Ce pull est si joli que je prends du plaisir à le regarder caressé par des mains pareilles à celles d’une fée.
— Charmeur ! le taquina Claudie.
— Comment puis-je te remercier, je sais que tu refuseras de l’argent.
— En m’emmenant chercher des champignons.
— D’accord !
— En attendant, fais-moi un grand sourire, il me suffira. Il faut que j’aille voir ce que fait Julie. Cette coquine refuse d’apprendre à tricoter. Je lui ai dit que c’était important, qu’elle en aura besoin quand elle sera maman. Savez-vous ce qu’elle m’a répondu ? Tu es là, c’est toi qui tricoteras. Que voulez-vous que j’y fasse ?
— Être un peu plus sévère envers elle, fit la maman.
Claudie leva les yeux au ciel ; elle rangea les lainages et s’apprêta à monter vers la chambre en disant :
— J’espère que Julie est en train de travailler.
Elle fut servie : quand Claudie arriva, la porte de la chambre était seulement poussée ; elle entra. Complètement nue, Julie s’examinait dans un miroir, ne se préoccupait pas de sa nudité, au grand dam de Claudie.
— Tu pourrais fermer la porte avant de t’exhiber !
La remontrance ne fit ni chaud ni froid à Julie, ce qui eut l’air d’agacer sa sœur, qui l’admonesta en lui parlant de décence.
— Je n’ai pas honte, répliqua Lucie, il n’y a que toi qui me vois, qui me regardes.
— Ce n’est pas de honte dont il s’agit, mais de pudeur ; la honte, c’est ce qu’on ressent quand on a commis quelque mauvaise action envers quelqu’un ou même envers soi-même, mais la pudeur ou la décence, c’est le respect pour les autres ou soi-même.
— Quand je serai mariée, je ne pourrai pas me montrer toute nue par pudeur ? Bizarre, non ?
— Tu n’es pas encore mariée, heureusement. Tu décideras alors.
— Et si mon mari ne veut pas ?
— Julie, tu me fatigues avec tes questions à la noix. Rédige d’abord tes devoirs. Je te fais seulement remarquer que je ne me suis jamais mise nue devant toi.
Cela dit assez sèchement ; Julie comprit qu’il n’était pas indiqué de continuer à contester sa sœur, qui était comme sa mère, maintenant disparue. En même temps, elle pensait à ces soirées, ces débats de nuit quand Claudie l’accompagnait et la surveillait, de loin certes, dans les rendez-vous avec son copain. Ça l’embêtait mais Claudie avait raison : elle ne la laissait pas très longtemps avec lui, à partir du moment où Julie chassait une main un peu trop baladeuse, de quelque crainte de quelque abus.
Les deux filles s’en revinrent, deux ombres dans la nuit obscure. Louis quitta la fenêtre et alla se coucher en songeant au lendemain, jour sans école. C’était l’occasion de la promenade qu’il s’était promis le long de la rivière. Il ne pêcherait pas mais irait le plus loin possible vers l’amont, en espérant trouver entre les montagnes la source de la rivière, ou s’en approcher. À la sortie de la ville, le sentier longeant le cours d’eau se perdait presque dans d’épais et hauts buissons ; il reconnaissait au bord de l’eau lorsque broussailles et ronceraies disparaissaient pour laisser place à d’étroites surfaces herbeuses. Louis marchait dans une nature sauvage ; à côté, coulait la rivière. Il parvint à un endroit où l’espace vert était plus vaste, piqueté de-ci de-là de gros rochers.
Il se déchaussa, ôta ses chaussettes, releva les jambes du pantalon et avança dans une eau si fraîche qu’elle le faisait frissonner. Debout, il se grisait du spectacle, de sa variété, avec les grands arbres, les taillis, la prairie autour des rochers, le tout dominé par la montagne et caressé au pied par la rivière calme à cet endroit.
Le soir, il raconta à Claudie sa longue promenade, lui décrivit les divers panoramas. Elle l’écoutait, souriant au plaisir évident de Louis pour les tableaux qu’il esquissait devant elle. Il n’oublia pas le bain des jambes en regrettant de ne pas s’être baigné entièrement.
— Je n’avais pas pris mon maillot, mais comme il n’y avait personne !
Claudie le coupa :
— J’aimerais moi aussi y faire trempette si tu acceptais de m’y conduire.
— Évidemment ! L’eau est fraîche et pure.
— Nous pourrions y aller dimanche après-midi.
— Et Julie ?
— Aucun souci à se faire. Elle a une dizaine de camarades, et, comme d’habitude, elle me demandera la permission d’aller avec eux. Elle y rencontrera son petit ami mais, en plein jour, ce rendez-vous ne présente aucun danger.
— Hum ! sembla douter Louis.
— “Je te garantis que je serai sage, comme une image”, m’a-t-elle dit. De plus, elle a quinze ans et commence à avoir le droit de s’amuser, ajouta Claudie.
Louis trouva dans ce raisonnement une nouvelle occasion de s’intéresser à une lourde chevelure châtain, bouclée elle cachait une petite moitié du front, sous lequel souriaient, riaient aussi de magnifiques yeux verts, des joues roses sur lesquelles Louis aimait poser des baisers ; une dentition toute blanche protégée par une bouche, dont les lèvres se pinçaient quand Claudie faisait un effort dans sons travail de tricot.
À midi, elle apportait un des gâteaux qu’elle aimait préparer. Puis, la table débarrassée, le pull-over ou le débardeur suivait avec les boutons et les fermetures éclair ; elle entreprenait alors de tricoter des cache-nez ou des chaussettes.
— Tu en fabriques pour un régiment, la taquinait Louis.
— Je t’attends ce soir, j’ai quelque chose à vous montrer, à toi et à Julie, fit Claudie.
La maman de Louis n’intervenait jamais dans les conversations entre Claudie et Louis ; elle connaissait sa nièce qui jouait à faire des surprises, il en aurait sûrement une dans la soirée.
Lorsque, en compagnie de Julie, Louis fut de retour du collège, il s’impatienta :
— Claudie, qu’est-ce que tu as à me montrer ?
— Je m’en occupe. Mais d’abord, fais-moi plaisir, endosse ton pull jacquard.
— Avec ce temps ? Il fait trop chaud.
— Mets-le directement sur le tricot de peau. C’est nécessaire pour que je puisse t’apporter les explications.
— Ah,

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