Un flic exemplaire
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Description

« Qui a tué Aristote Acropolis ? À tous ceux qui ont le nom et peut-être le prénom de l'assassin, je rappelle une dernière fois cette règle de prudence élémentaire : il ne faut pas se fier aux apparences. » Un matin d'hiver, un homme est retrouvé mort, les bras en croix, sur le parvis d'une église. Quand il découvre le corps, l'abbé Pierre-Alain s'empresse d'alerter les autorités. Qui est donc Aristote Acropolis ? Un sans-abri ? Que faisait-il là ? Est-ce un meurtre ? Pourquoi ce lieu précis ? Autant de questions que le lieutenant Vargasse va tenter de résoudre au fil de son enquête. Avec son style décalé et satirique, Éric David nous entraîne dans une affaire hors du commun avec un policier unique en son genre. Âmes sensibles, s'abstenir...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 avril 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342050455
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un flic exemplaire
Éric David
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Un flic exemplaire
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
Le 14 février est à marquer d’une croix rose sur le calendrier des Déesses du Stade. Le bel almanach est accroché à l’intérieur de la porte de mon casier perso, bien à l’abri des regards indiscrets.
Nulle envie de passer pour un pervers aux yeux de mes collègues branchés PSG. Chut ! je cherche une femme à forte poitrine, type rugbywoman du mois de juillet 2015, pour passer une bonne soirée et plus si affinités.
« Je suis un vrai policier. Un fin limier. Un lieutenant de la police judiciaire pour ne rien vous cacher. Dix ans de maison. Plutôt grand. Plutôt bien fait. J’aime la littérature fine, les polars finlandais. »
Je blogue léger. Pas question d’attirer toutes les Barbie blondasses aux mauvaises pensées et maquillées comme des voitures volées.
 
Pas une touche sur Facebook, sur mon site maintes fois modifié pour tenter de séduire la belle créature de mes beaux rêves suaves, le demi (à la bonne vôtre !) de mêlée de mon calendrier préféré.
Je me languis de trouver une épaule. Ma moitié. La femme de ma vie. La perle rare comme disait ma brave mère qui me déconseillait de prendre une dépensière, une siliconée des beaux quartiers.
Si on devait dessiner son portrait-robot, tous ses traits parfaits, on s’apercevrait vite que ce genre de fille ne s’affiche jamais sur un tableau d’avis de recherche.
Imaginez la capitaine du XV de France au sommet de son art et de sa beauté plastique ! Eh bien, vous avez mon idéal féminin. J’adore les rugbywomen bien en chair, tout en rondeur.
Croyez-moi, j’suis pas près d’acheter le calendrier des dieux du Stade au prix fort. Circulez, y a rien à voir ! Même en grattant soigneusement le ballon ovale à la manière d’un joueur euphorique (très gay) de la Française des jeux, on perd à coup sûr à vouloir trop voir.
 
Attention ! Les propos homophobes ne sont plus tolérés. Plus d’actualité. Ni devant ni derrière le micro d’argent du roi des commentaires. Non, c’est pas Nagui !
— C’était un very very beautiful match. Une défaite very very sévère certes, mais une very very bien belle déculottée, commente Nelson Monfort dans les vestiaires des rugbywomen françaises nues de la tête aux pieds.
Quand on pense aux policiers écossais, à l’heure de la mi-temps et faisant leur entrée dans la pissotière géante du stade de Twickenham (match retour) en habit traditionnel, on comprend mieux les difficultés de leur beau métier.
Cela dit et courageusement écrit, il faut les voir courir les Highlands, les Hautes Terres du nord derrière les malfrats pour se rendre compte qu’ils prennent des risques insensés. En sus, le turbin est très mal payé. Quant à la retraite, autant ne pas y songer en service commandé.
Pas étonnant que le chef de Scotland Yard soit souvent décoré et même anobli par la reine d’Angleterre. God save the Queen  ! Putain de Robespierre ! Putain de guillotine !
Et je pense à notre pauvre Marie-Antoinette qui ne méritait pas de monter sur l’échafaud, surtout en songeant au budget alloué au ministre des Finances publiques.
C’est ballot (centre) la République ! Il nous faudrait un nouvel incorruptible. Un homme droit, honnête, intègre, vertueux. Une femme. Une battante. Une ardente. Une sportive. Une rugbywoman aux mensurations édéniques.
 
On peut rêver ! À l’heure du grand chelem, la balle est dans le camp des braves supporters royalistes. Le match est fini. La troisième mi-temps est bien entamée.
La Guiness pique les lèvres amochées des rugbywomen anglaises. Pourquoi ( why  ?) l’arbitre – le mari de la capitaine du Pays de Galles – a refusé deux essais aux Écossaises ?
Selon les premières analyses chauvines d’un speaker french , ce match nul peut avantager l’équipe de France. Pour une fois (n’est pas costume), l’homme en noir n’est pas critiqué. Même la jolie cheftaine du FN lui trouve des qualités.
Les policemen n’ont pas pris la peine de contrôler sa pièce d’identité vu que les belles anglaises ont gagné le « pile ou face ». Côté pile ou côté face, toutes les femmes sont belles. Demandez à Franck Michael !
« Allez les petites ! » On va terrasser l’adversaire. Pour ce faire, on complote dans le dos d’un bookmaker irlandais.
L’entente cordiale pousse les maris du XV de France à miser gros sur une victoire écrasante des Anglaises. Faut-il s’en étonner ?
Sur la pelouse, fraîchement tondue, les Françaises sont méconnaissables. Et pour cause (disent les journalistes bavards), elles ont oublié leur short dans le car des supporters.
Permettez-moi de douter de la version officielle du staff, de l’entraîneur français ! Because la porte du car yellow était verrouillée de l’intérieur selon les commentaires de Nelson Monfort. Le mystère de l’autocar jaune fait couler beaucoup d’encre, intéresse la presse people , les éditeurs.
Aveu inavouable. On peut pas raconter la vérité à monsieur Tout-le-monde ni même à madame Mappemonde au grand risque de déclencher un séisme au pays de l’Ovalie. Il nous faut donc un bouc émissaire.
Pas la peine de peaufiner son portrait-robot car, d’après la description d’un témoin, le gars à la barbichette ressemble à une chèvre et en sus le ministre de l’Intérieur claironne à qui veut bien entendre que le coupable des méfaits inadmissibles sera arrêté dans l’heure.
In England , Big Ben sonne tous les quarts d’heure. En France, ça commence à bien faire, cette histoire.
 
Le commissaire Seguin est chargé de l’affaire. Le premier barbu du coin fera l’affaire. Cette histoire fleure bon la légion d’Honneur.
— C’est pas moi ! J’ai rien fait (Pôle emploi confirme), dit le gars bien connu des sévices de la police des frontières.
Dans les murs insonorisés de la PJ, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Le voleur présumé de shorts dénonce rapidement tous ses camarades de jeu. Avec une grosse casserole en fonte dans les mains, le policier est plus persuasif que la présentatrice de Master Chef à l’heure de la dégustation du plat du jour.
Pour l’ustensile de cuisine, l’idée vient d’un ancien légionnaire qui ne supportait plus l’odeur de cramé des durs à cuire. Dans la légion étrangère, on utilise plus la gégène depuis l’avènement du micro-ondes.
La méthode moderne de la police française s’exporte et est souvent mise à l’honneur au journal de 20 heures et chez Michel Drucker. Tapis rouge et chien roumain : le ministre de l’intérieur accourt et pointe du doigt l’incompétence du ministre des sports.
— Je salue le courage admirable de mes policiers remarquables qui, avec un courage inouï et une bravoure exemplaire, ont bravé les dangers au péril de leur vie. On est peu de chose sur terre. Sniff ! Sniff ! Une pensée émue pour le brigadier Pierre Tombale tombé au Champ-de-Mars et au cœur d’un hiver à fendre les pierres du Nord.
— Vous êtes ému aux larmes et c’est tout à votre honneur, monsieur le ministre, dit la reine des infos dramatiques en mettant du rouge sur ses lèvres.
— Oui, je suis very sensible ! Ma femme me le dit souvent, dit le ministre en pleurs.
— Pour motiver vos troupes, quoi de mieux que de mettre les héros sous le feu des projecteurs avant la mise en bière.
— Sniff ! Sniff ! C’était un dur à cuire, le Pierrot. Las ! il est tombé sur un Arabe alcoolique.
— Six grammes de sidi-brahim dans le sang, ça fait beaucoup pour un seul homme lourdement armé.
— Oui ! C’est trois points en moins sur le permis de conduire, minimum.
— Cela n’a pas empêché l’individu de prendre le train pour l’Angleterre.
— Oui, c’est incompréhensible !
— Et pourtant si prévisible, monsieur le ministre. D’après notre spécialiste des addictions, l’ivrogne était catalogué « S » dans votre fichier informatique, précise la reine des infos dramatiques.
— Les soûlauds sont tellement nombreux que c’est quasi-mission impossible de tous les surveiller comme le lait sur le feu. Demandez au ministre impuissant de la Jeunesse et des Sports ! Quant au ministre du Budget, il pourrait faire un effort. Dans ce sens, je demanderai une grosse enveloppe au président de la République.
— Le contribuvable sera content de l’apprendre !
La journaliste vedette (ça, c’est vrai !) lit son prompteur sans rectifier la fote rigolote du rédacteur.
 
Loin des projecteurs, les policiers œuvrent. Coûte que coûte, il faut faire parler le barbu avant la fin du journal de 20 heures. L’Arabe exige un bon avocat, maître Pierre Badinter, pour le sortir de là. De ce mauvais pas.
— Tu te fous de ma gueule, Ali Baba !
Ali montre son index. Pas la peine de traduire ce mauvais geste car les flics ne sont pas nés de la dernière pluie.
Le spécialiste de la langue des signes jette les bras en l’air comme un dealer pris en flagrant délit.
Putain, ça va barder ! Le temps tourne à l’orage. En un éclair, je prends l’affaire en main. Nulle envie de faire des heures sup.
Les idées radicales sont souvent les meilleures. L’Arabe comprend vite que c’est cuit pour lui. Il fait un signe de croix, brandit une kippa et me demande un rabbin pour se confesser.
— ?
— Attention, les gars ! C’est peut-être une ruse pour nous attendrir ! s’écrie le brigadier-chef Aziz Benaziz.
Les matraques se baissent plus rapidement que les barrières de la SNCF au passage d’un train express.
— Déconnez pas, les mecs, j’suis berbère de la sixième génération ! dit Aziz en sortant sa pièce d’identité in extremis .
Le doute est permis vu que chez les Amerlocks, le FBI et la CIA sont infiltrés par des barbus rasés

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