Un chemin d amour courtois
155 pages
Français

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Un chemin d'amour courtois , livre ebook

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Description

Ce roman nous fait revivre les mœurs et coutumes du Moyen-Âge au XIIème siècle à l’apogée de l’art roman et à la naissance de l’amour courtois.

Journal d’un troubadour qui éduque aux vices et vertus les villageois en leur commentant les sculptures – telles des BD – des cathédrales et églises et en promouvant l’amour courtois cher à Aliénor d’ Aquitaine, féminisme d’il y a mille ans.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 février 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342147988
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été édité par la Société des Écrivains
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
client@societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-14780-3

© Société des Écrivains, 2022
Écrit à la Grange de Villaulnaie
Juillet 2018-2019-2020
Prologue
An 1000 – an 1200 : deux siècles de « Renaissance médiévale » marqués par un formidable élan spirituel qui se manifeste par l’avènement et l’épanouissement de l’art roman et par un élan féministe, la naissance de l’amour courtois, le « fin’amor ».
En Charente, 400 églises romanes voient le jour, petits bijoux ruraux aux formes rondes – n’appelle-t-on pas les voûtes des églises des berceaux ? – invitant au rassemblement, au recueillement, à la prière et à la sécurité, et qui subsistent mille ans après. L’église romane est un modèle de simplicité, accueillante, sculptée dans le calcaire tendre d’un blanc doré ; protectrice, trapue, relativement basse, elle rappelle le ventre de la mère. Facile à sculpter : on y raconte la vie, les saisons, les labeurs, les animaux, mais aussi l’enfer, la damnation éternelle, les vices.
Et pourtant, l’époque est rude, traversée par les combats et chevauchées opposant roi d’Angleterre et roi de France par Aliénor d’Aquitaine interposée, successivement reine de France, mariée au roi de France Louis VII, puis en 1154, mariée au futur roi d’Angleterre Henri Plantagenet, Henri II.
Époque opulente comparée aux désastres à venir cent ans plus tard dus à la peste noire (1348-1352), à la guerre de Cent Ans (1337-1453), à la grande peste et aux invasions barbares des siècles précédents.
Depuis l’avènement d’Hugues Capet en 987 s’établit le pouvoir royal appuyé sur des principautés féodales. La population du pays passe de 9 millions d’habitants au IX e siècle, à 16 millions à la fin du XII e . Stabilité politique, fin des invasions normandes et absence de grandes épidémies (peste) marquent cette époque…
Époque marquée par les femmes d’Aquitaine puisqu’Isabelle d’Angoulême, fille d’Aymar Taillefer, comte d’Angoulême, sera enlevée à l’âge de douze ans par le futur roi d’Angleterre Jean sans Terre qui l’épousera pour sa beauté en l’an 1202 : elle deviendra reine d’Angleterre à son tour ! Deux reines d’Angleterre en 50 ans ! Sans oublier la reine d’Espagne-Castille Éléonore, fille d’Aliénor d’Aquitaine, épouse du roi de Castille en 1170. Rien d’étonnant d’assister à la naissance de l’amour « courtois » – ou amour de cour – ou encore « fin’amor », qui donnera une place importante aux femmes de la haute noblesse.
Époque marquée également par la hiérarchie des trois ordres. Dieu a distribué des tâches spécifiques : les uns ont pour mission de prier pour le salut de tous, les autres sont voués à combattre pour protéger le peuple, les troisièmes, beaucoup plus nombreux, doivent entretenir par leur travail les gens d’Église et les gens de guerre – l’esclavage a disparu au début du XII e siècle.
La longévité moyenne est de 40 à 50 ans, incluant une forte mortalité infantile.
Les églises romanes ont été enrichies par de nombreuses sculptures taillées dans la pierre blanche de Charente, d’abord à décoration géométrique – feuilles de palmiers ou feuillages entrelacés appelés rinceaux – puis, à partir des années 1050, représentant des animaux et des figures humaines, ornant principalement des corniches extérieures ou bien des chapiteaux à l’intérieur des églises.
Les sculptures externes portent le nom de modillons, petits blocs saillants de pierre blanche d’environ 20 cm de large sur 30 cm de haut ; il n’est pas rare que les personnages représentent des activités sexuelles qualifiées plus tard d’obscènes ou impudiques. La figuration des félicités divines n’a pas tant stimulé les imaginations que celle des tourments infernaux…
Les modillons se trouvent généralement à l’extérieur des églises.
Exhibitionnisme, copulation, adultère, etc. Il fallait rappeler à la population locale que tous sont des pécheurs, tous ont des activités répréhensibles, que le Mal est partout autour d’eux et que l’Enfer les attend s’ils sortent du droit chemin ou n’effectuent pas leur conversion.
Ces vices et ces vertus, nous allons les découvrir grâce au témoignage romanesque d’un troubadour de l’époque, un jeune clerc laïc qui a consigné par écrit sur plusieurs rouleaux de parchemin en cuir de truie les événements exceptionnels de sa vie dans le but de partager avec les gens de son époque et les générations futures.
Quelques pages de ce journal nous sont parvenues, miraculeusement restaurées grâce aux nouvelles technologies : un chemin d’amour courtois !
Les voici.
Elles me font revivre mon enfance, bercée et hypnotisée par les nombreuses sculptures mystérieuses des églises et cathédrales de ma région. Je ne me lassais pas d’admirer ces bandes dessinées sculptées que j’essayais – en vain – de décrypter. J’inventais des histoires terribles et merveilleuses qui me faisaient rêver et trembler dans le petit lit de la grange chez mes grands-parents.
Aujourd’hui je souhaite partager ces pages avec vous en redonnant vie à ces pierres et chansons millénaires.
Jacques André Gros
Écrit à Villaulnaie 2018-2019-2020
Exemples d’églises romanes charentaises :

Église romane de Lichères :


Église romane de Plassac :


Abbaye romane de Saint-Amant-de-Boixe :


Exemples de modillons d’églises romanes charentaises :



Ci-dessus, à l’église de Ventouse, les modillons encadrent les bandes sculptées, rectangulaires, appelées métopes, qui représentent des scènes de la vie de tous les jours (voir plus loin).





Modillons : les monstres et les démons persuadent les mécréants d’entrer dans les églises pour gagner le salut de leurs âmes.
« Il y a un animal nommé Orix au genre de pied fourchu qu’on nomme Unicorne. » (Licorne)
Aristote ( IV e siècle avant J.-C.)
Chapitre I La licorne juillet 1145
Je viens de fêter mes quinze ans.
Le moine Pierre Titmond vient d’être élu, par ses pairs, abbé de Saint-Amant-de-Boixe.
Les moines de l’abbaye m’ont fait boire un pichet du vin monacal.


Pichet 12 ème siècle de l’espace d’architecture romane de St Amant de Boixe
Il fait très chaud, j’étouffe ! Un besoin impérieux d’aller marcher dans la grande forêt de la Boixe sous l’ombrage des grands feuillus, chênes, châtaigniers et hêtres non loin de la motte castrale d’Andone, petite fortification entourée d’une palissade et qu’un misérable ruisseau entoure telle une douve encerclant un château fort. Ancienne résidence du comte d’Angoulême Manzer Taillefer, elle a été délaissée en 1020 au profit d’un vrai château fort – édifié à Montignac, proche de Saint-Amant-de-Boixe.
Je vais m’allonger sur les pentes de la colline qui conduit à la motte castrale.
Des cris, des hurlements, des gémissements me réveillent : ils émanent de l’orée du bois, en provenance du village de Saint-Amant ; je descends rapidement la colline et me rapproche des bruits. Je ne vois rien, mais entends distinctement :
— Avance ! Vas-y ! N’aie pas peur ! Nous la tuerons ! Avance, sinon nous te tuerons ! crient des voix mâles et des voix féminines.
— Non, je vous en supplie ! Laissez-moi ! gémit une voix de fillette.
Curieux, inquiet, mais pas téméraire, je me cache derrière des grands arbres et des buissons. Traversant une petite clairière, j’entraperçois une fillette nue qui court en pleurant, une main sur sa poitrine naissante et une autre sur son bas-ventre ; elle est poursuivie par une meute excitée de villageois hurlants.
Je les connais tous !
La fillette est Marie, douze ans, la fille de Frédéric le forgeron du village et les poursuivants sont tous des membres honorables du village. Il y a là Guillaume le meunier, Frédéric le forgeron et sa femme Antoinette, Jean le tonnelier et sa femme la bergère Azalaïs, Jules le savetier et sa femme Guillemette, Arnaud le potier et sa femme Ermesende, Girard le boucher, Émeline l’aubergiste, des serviteurs et servantes de l’abbaye. Suivent des paysans des fermes voisines, les Gros et les Lurand de Villaulnaie, les Benoît de Genac, les Lalut de Dorgeville, les Gagnadoux de Mansle, le Champcoulon l’homme des bois, Emmanuel le lombard prêteur sur gages, bref, tous de braves gens !
Ils avancent en vociférant, les bras armés de bâtons et poussent plus avant la fillette qui finit par chuter et est prise de tremblements convulsifs.
Je la connais bien, Marie, belle gamine aux longs cheveux qui partageait parfois les jeux des garçons du village : cerceaux, corde à sauter, dés… Une voix intérieure me dit de ne pas bouger, mais je me dresse soudain devant les villageois.
— Que faites-vous ? Pourquoi poursuivez-vous cette pauvre fille ?
— Ne t’en mêle pas, Jacquou le Frisou, ce n’est pas ton affaire !
— Expliquez-moi, vous n’avez pas le droit de faire mal à cette fillette ! Marie, pourquoi te pourchassent-ils ?
— Ils veulent tous que j’épouse Guillaume le meunier qui est veuf.
— Et tes parents, que disent-ils ? Tu sais que c’est à ton père de décider de ton futur époux.
— Guillaume est un beau parti pour une jeune fille, il a quarante ans et saura assurer une belle situation, et donnera à Marie de beaux enfants qui feront la joie des parents et leur assureront une bonne vieillesse ! disent les parents Frédéric le forgeron et sa femme Antoinette.
— Et toi, Guillaume, qu’en penses-tu ?
— Justement, je veux qu’elle soit vierge avant de l’épouser et pour cela, nous faisons le test de la licorne ! répond Guillaume.
— Alors pousse-toi, Jacquou, ce ne sont pas tes affaires ! répète Jean le tonnelier.
Abasourdi, je demande :
— Le test de la licorne ?
— Oui, répond Émeline l’aubergiste. Si la licorne s’endort sur le sein nu de la jeune fille, c’est que celle-ci est vierge. Si la jeune fille n’est pas vierge, la licorne la tue !
— La licorne n’existe pas ! C’est un mythe

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