Tribulations sahéliennes
338 pages
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Tribulations sahéliennes , livre ebook

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Description

En 1993, à la veille de la trentaine, Kiziah se laisse entraîner par l'une de ses amies, Monique, dans une aventure africaine de trois mois ! Du Niger au Burkina, il s'agit pour elles de « se rendre en Afrique d'une façon intelligente », en participant notamment à des chantiers de développement organisés par l'Association humanitaire Désert & Survie ! Entre tracas administratifs, clins d'oeil amusés et rencontres magiques, autant de vignettes africaines d'une jeune femme très enthousiaste à l'idée de concrétiser un rêve d'enfant ! Ce journal de voyage n'est pas banal ! Avec beaucoup d'humour, Saskyia Kaez évoque une Afrique attachante et travailleuse ! Mettant l'accent sur les projets locaux et sur les initiatives villageoises, son témoignage n'écarte cependant pas les mouvements d'humeur bien naturels d'une très citadine jeune femme bien décidée à jardiner en plein désert...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 janvier 2006
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342165739
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tribulations sahéliennes
Saskyia Kaez
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Tribulations sahéliennes
 
 
 « La faim n’a honte de personne, ni peur de Dieu.  Elle recule seulement devant le travail…  organisé et conscient ».
 
Un paysan
 
 
 
« On ne développe pas, on SE développe ».
 
Joseph Ki-Zerbo
 
 
 
Extraits d’« Entraide villageoise et développement.
Groupements paysans au Burkina Faso ».
 
B. Lédéa Ouedraogo – L’Harmattan,
Collection « Alternatives Rurales » – Juillet 1990.
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
À mon mari, pour ses encouragements de tous les instants,
 
À Stéphanie et Valérie, mes persévérantes relectrices,
 
À tous les animateurs et stagiaires, compagnons éclairés d’expériences enrichissantes d’écriture…,
 
À toutes mes muses…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Prologue
 
 
 
—  Essayez de travailler à partir d’un voyage marquant pour vous… Fouillez bien votre mémoire, il y en a forcément un qui vous a particulièrement marqué… qui vous a donné des envies d’écriture…
 
En me levant ce matin, je ne m’attendais pas du tout à cela ! J’étais plutôt enthousiaste à l’idée de participer à un stage sur l’écriture des voyageurs ! Mais à aucun moment, je n’avais imaginé qu’il me faudrait payer de ma personne ! De quoi vais-je bien pouvoir parler… devant tous ces inconnus en plus ! Notre petit groupe comporte, en effet, une institutrice qui avoue ne jamais avoir écrit à titre personnel, une journaliste qui n’arrive pas à écrire pour elle seule, plusieurs jeunes femmes à l’air plutôt sympathique – une historienne, une graphiste, une marcheuse acharnée… – et même quelques hommes – un auteur déjà primé à un concours « inconnu au bataillon » en ce qui me concerne ainsi qu’un vieux briscard ! De quoi vais-je parler à tous ces gens sans pour autant avoir l’air trop tarte ? Il faut absolument que je trouve quelque chose qui les empêche de s’endormir à la première syllabe qu’il me sera donné de prononcer à haute et intelligible voix ! Parce que c’est vrai qu’il y a aussi ce petit problème-là ! En fait, je l’avoue à mon corps défendant, je ne sais pas lire à haute voix ! Et encore moins devant tout un tas d’autres personnes ! D’autant plus si elles me sont totalement étrangères !
 
Mais si ma fille, tu peux le faire !  Bon ! Haut les cœurs !  Je m’élance à mon tour dans l’arène…
 
Et si je leur parlais de la Grèce ? Après tout, ça rentre bien dans la consigne !
 
—  À l’instar de Laurence Sterne, décrivez une rencontre particulièrement marquante…
 
Mais comment rendre le côté burlesque de la chose ? Comment décrire cette si surprenante traversée du port du Pirée jusqu’à cette adorable petite île des Cyclades – Tinos ? Pour ma part, je me rappelle bien qu’il m’avait été impossible de dormir pendant les très nombreuses heures de voyage ! Parce que sinon, certains voyageurs indélicats n’hésitaient pas à passer leur main dans ma très courte chevelure crépue pour en découvrir la texture – et ce, du bout des doigts, dans le meilleur des cas !
Et comment expliquer qu’une fois arrivée, un des maraîchers de l’unique rue commerçante de la minuscule ville portuaire s’était immédiatement pris d’affection pour moi, la nouvelle curiosité locale ? Véronique et moi avions bien ri de toutes ses simagrées ayant pour unique objectif de donner le change à sa femme ! Il faut dire qu’il y mettait vraiment beaucoup de cœur ! Et tout ça rien que pour nous filer en douce quelques produits frais du jour ! Mais le plus drôle restait à venir !
Quelques jours après notre arrivée, après moult tentatives, nous avions fini par comprendre qu’il souhaitait que nous revenions, dans l’après-midi, pour nous faire rencontrer un de ses amis ! Après mûre réflexion, Maria – une jeune mexicaine rencontrée pendant la traversée devenue notre compagne d’aventures pour quelques temps – Véronique et moi avions décidé d’honorer ce fameux rendez-vous, toutes ensemble ! Pas folles les guêpes ! S’agirait pas de se faire enlever ou quoi que ce soit d’autre, d’ailleurs !
 
Good decision ! Good decision !
 
Après les maladroites salutations d’usage – notre grec était et restera, j’en ai peur, pour le moins laconique ! – notre hôte avait fait sortir de son magasin son fameux ami… tout aussi noir que moi ! Je me souviens parfaitement de la crise de fou rire qui s’était alors emparée de nous tous ! ça alors ! Aujourd’hui encore, je n’en reviens toujours pas ! Où diable l’avait-il déniché celui-là ? En tous cas, ça faisait franchement un bail qu’on ne m’avait pas arrangé de « rencart » ! Dire qu’il m’avait fallu aller jusqu’en Grèce pour revivre ça !
 
Non, c’est décidément bien trop long à raconter ! Par ailleurs, je ne saurai vraiment pas comment m’y prendre dans le trop court laps de temps qui nous est alloué. Il faut que je trouve quelque chose de plus court, de plus direct ! Voyons, cherchons quelque chose d’original, de marquant…
 
L’eau !  Mais oui, comment n’y ai-je pas songé plus tôt ?  C’était quoi déjà l’expression exacte ?  « L’eau d… L’eau des voyageurs ! »
 
Mais oui, je m’en souviens bien maintenant ! Une bien cuisante expérience s’il en est ! Découvrir à près de trente ans que nous – les Européens à la civilisation très avancée ! – nous ne sommes en fait que de bien petites choses totalement démunies face à cet élément si naturel, si basique…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La proposition
 
 
 
T his is once upon a time…
 
 
 
Au début des années quatre-vingt-dix du siècle dernier, quand, moi, une jeune femme originaire des Antilles françaises, Parisienne de naissance et inconditionnelle citadine d’adoption, je décide consciemment de me rendre en Afrique noire pour la première fois de ma vie ! Pour moi, il s’agit d’abord de concrétiser un rêve d’enfant ! Mais pas seulement ! C’est aussi une étape importante de cette quête identitaire entreprise quelques années auparavant, histoire de démêler mes origines pour le moins métissées entrelacées bien des générations avant ma naissance !
 
Noir, jaune et blanc ! Qui dit mieux ?
 
7 h 30 – La chaîne se met en route sur un air languissant : Linda Rondstadt, « Blue bayou »… Je m’accorde encore quelques minutes avant de me résoudre à sauter du lit. Ça faisait pourtant une bonne heure que j’étais réveillée et que je m’obstinais à rester au lit en prévision de ce grand voyage annoncé ! Ce matin, j’ai rendez-vous avec Monique à 10 heures, devant le comptoir d’Air Algérie d’Orly sud. Nous devons décoller à 12 heures mais n’arriverons qu’à 23 h 30 à Niamey ! L’escale prévue à Alger me semble déjà interminable : six heures, rien que ça !
Nous sommes lundi 15 février 1993. Et je jubile de m’enfuir précisément à cette période où le grand froid a atteint son apogée ! Depuis quelques jours, en effet, neige et gel recouvrent le sol de ma ville préférée – Paris ! Paris que j’ai la chance d’habiter depuis de nombreuses années déjà ! À la vérité, mon amour des voyages s’enracine grandement dans mes inéluctables retrouvailles avec ma ville natale ! Contre toute attente, chacun de mes retours au bercail ravive ma passion ! Pour tout dire, c’est au moment d’entreprendre mes études supérieures que j’ai définitivement élu domicile à Paris ! Et je dois bien admettre que la première année n’a pas vraiment été idyllique pour la banlieusarde sans relations parisiennes que j’étais ! Dans un premier temps, la fac de Jussieu a rapidement eu raison de mes ambitions scientifiques ! Il ne m’a fallu que deux longs mois d’hiver pour contracter une sérieuse allergie à l’université ! Par la suite, même s’il m’a permis de vivre jusqu’à la rentrée suivante, on ne peut pas dire que le TUC proposé par l’hôpital Tenon ait efficacement fait reculé mon handicap de départ ! Bien au contraire ! Toujours est-il que, grandement encouragée par ma très charmante chef de service, j’ai finalement décidé de faire une nouvelle tentative ! Mais dans un autre domaine, cette fois ! Et dans un autre contexte aussi ! Le tourisme, voilà ce qu’il me fallait ! Une réelle ouverture sur le monde avec tout plein d’opportunités de voyages au long cours, de découvertes en tout genre… Surmontant ma peur panique des concours, je me suis présentée à celui de cet unique établissement public parisien ! Et là, bingo ! Je venais de tirer mon numéro gagnant ! Après une première année de bizutage, la vaste capitale m’ouvrait enfin ses portes ! Fini la solitude ! Fini l’indifférence crasse de mes semblables ! Exit mes anciennes appréhensions face à cet univers inconnu… À moi les sorties, les séances de travail et autres réjouissances en très charmante compagnie qui plus est ! En général, celle de provinciaux tout aussi perdus que moi ! Pour rien au monde je ne quitterais cette ville si pleine d’activités et de possibilités pour une jeune femme plutôt curieuse et parallèlement incapable de passer son permis de conduire !
À peine descendue de la mezzanine, je me précipite vers le coin cuisine de mon petit studio. Je remonte le chauffage d’un cran avant de verser une bonne dose d’eau minérale dans ma bouilloire. Bien décidée à vivre pleinement chaque minute de ce fabuleux voyage annoncé, je me prépare un solide petit déjeuner à base de yaourt, de céréales et de fruits ! Bien qu’un peu trop mûres à mon goût, je ne pouvais décemment pas jeter la pomme et l’orange qui me restaient ! Pour finir en beauté, j’arrose le tout d’une grosse tasse de thé vert !
Maintenant rassasiée, je me conditionne à cette récu

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