Six Provinces 1954 : l envolée de Charly Gaul
172 pages
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Six Provinces 1954 : l'envolée de Charly Gaul , livre ebook

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Description

« Six Provinces 1954 : l’envolée de Charly Gaul », c’est l’exploit relaté en détail d’un jeune Luxembourgeois d’à peine vingt-et-un ans, ayant remporté avec brio la première grande course à étapes de France. C’est aussi les victoires qui ont jalonné la carrière de ce phénomène du monde cycliste, incroyable en montagne. Enfin c’est un retour sur la firme Terrot qui accueillit Charly Gaul quand il passa professionnel, laissant en plus une place importante au fameux vélo vert Terrot que le jeune grimpeur chevaucha au cours du Circuit des Six Provinces en 1954.

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Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748388091
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Six Provinces 1954 : l'envolée de Charly Gaul
Jacques Desforges
Publibook

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Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Six Provinces 1954 : l'envolée de Charly Gaul
 
 
 
À Josée et Fabienne Gaul
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Quand on soumit Antoine Blondin au fameux questionnaire de Marcel Proust, et qu’on lui demanda quelle était son occupation préférée, il répondit :
 
— Suivre le Tour de France.
 
Il s’agissait pour lui de l’accomplissement d’un rêve d’amour digne de consacrer «  une recherche du temps perdu  ».
 
Le questionnaire de Proust est un test de personnalité d’origine anglaise devenu célèbre quand l’écrivain, l’ayant découvert, y apporta ses propres réponses.
 
L’auteur d’« Un singe en hiver », de « La semaine buissonnière »…, pendant les Tours de France a écrit des chroniques dans « L’Equipe » qui sont encore aujourd’hui des textes de référence pour les historiens du sport cycliste et qui ont concouru à créer la légende de la Petite Reine.
 
Antoine Blondin disait que «  le cyclisme, sport historique gorgé de traditions est d’abord un sport géographique, un sport enraciné, tributaire du sol et du climat, du temps qu’il fait, du vent qui souffle  ».
 
Il ajoutait que le goudron en fusion, le gravier baladeur, les caprices du vent, les kilomètres accumulés, le secret pesant des plissements montagneux font de la course cycliste une épopée naturelle. Epopée ! le mot magique est lâché.
 
En effet, le cyclisme est le sport épique par excellence.
 
Aucun sport ne demande au cours d’une longue épreuve athlétique, autant d’efforts, autant de courage. Aucun sport n’accumule autant de drames (chutes, défaillances dues à l’hypoglycémie…), n’est assujetti à autant d’aléas (crevaisons, bris de matériel…), n’engendre autant d’exploits (échappées solitaires, ascensions fulgurantes…), ne recèle autant de dangers (routes de montagne glissantes, boueuses, neige du Giro, ravins…).
 
Que d’aventures héroïques empreintes de merveilleux ! Le public ne s’y trompe pas, qui toujours plus nombreux au bord des routes, applaudit ses champions qui savent aller au-delà des limites de leurs forces.
 
Une course à étapes est un long poème chantant les hauts faits de « demi-dieux » qui, plus tard entreront dans la légende du cyclisme.
 
C’est sans doute à cause de son aspect particulier que le sport cycliste a inspiré de nombreux écrivains.
 
On pourrait citer René Fallet dont on reparlera, Marcel Aymé, Jules Romains, Hemingway, Paul Morand, Roger Vailland, Roland Barthes bien sûr…
 
Jean Durry dans son livre « La véridique histoire des géants de la route » dit que « les écrivains créèrent de leurs mots la légende des cycles, impressionnés par l’athlète en lutte contre les éléments, contre les autres, contre lui-même  ». Il ajoute que le cyclisme est une leçon de vie.
 
Dans son ouvrage « Sur le Tour de France », Antoine Blondin évoque Charly Gaul lors de l’étape Turin-Grenoble du Tour 1956. Après avoir parlé de «  Walkowiak aux cuisses d’airain  », il écrit :
 
«  Le Luitel nous livra ce que ni l’Aubisque et Peyresourde, ni l’Izoard et la Croix-de-Fer n’avaient pu nous donner : l’envol de l’Ange retrouvé…
 
Ici Bahamontès lui-même jetait son vélo arachnéen d’un bord de la route à l’autre avec le geste pesant d’un déménageur qui se débarrasse d’un piano, là Stan Ockers tendait une main hagarde vers une mère de famille occupée à faire tiédir un biberon qu’il prenait pour un bidon offert. Cependant, Gaul montait toujours et sa démarche d’apparente frivolité nous mettait en tête des vers de Virgile. Il était le fameux berger Tityre, après que celui-ci se fût décidé à quitter le farniente. Le réveil nous le rendait au maximum de sa férocité légère … »
 
La référence à une œuvre du poète latin Virgile montre bien le côté mythique du sport cycliste et quand Antoine Blondin parle des «  cuisses d’airain  » de Walkowiak, on ne peut s’empêcher de penser à « L’Iliade » du grec Homère qui chante un épisode de la guerre de Troie ; en effet le poète épique présente l’impétueux Arès d’airain et le montre, montant avec les nuages vers le vaste ciel.
 
Pour Jacques Goddet qui a dirigé le Tour de France pendant de longues années, le coureur cycliste est un être fabuleux.
 
Mais que serait ce chevalier des temps modernes sans sa monture ?
 
René Fallet dans son livre « Le vélo » paru en 1973, a longuement disserté sur cette machine de course qui, pour lui, ne s’appelle pas bicyclette :
 
«  Le vélo est beau de nature, d’essence, de naissance… Voyez ce guidon… qui inspira certaines sculptures de Picasso… Voyez ce cadre, ce trapèze volant, cette géométrie gratuite… Voyez ces pédales déliées, ces cale-pieds…
 
Le cale-pied, c’est déjà l’étrier, déjà l’aile de Mercure… Voyez ces roues de charme, les dentelles de Bruges de leurs rayons, longs doigts de pianiste que gantent les boyaux sombres et durs … »
 
« Six Provinces 1954 : l’envolée de Charly Gaul » relate en détail la première grande course à étapes que le jeune Luxembourgeois a remportée avec brio à l’âge de 21 ans et demi. Le livre rappelle aussi les victoires qui ont jalonné la carrière de ce phénomène de la montagne. Il évoque la firme Terrot qui accueillit Charly Gaul quand il passa professionnel, et il fait une place importante au fameux vélo vert Terrot que le jeune grimpeur chevaucha au cours du Circuit des Six Provinces 1954.
 
En 2004, j’eus le plaisir de présenter mon premier livre « Charly Gaul, grimpeur ailé » lors du gala du Tour de France à Luxembourg et de la 15 ème Randonnée Charly Gaul. Je découvris alors ce vélo mythique sorti pour l’occasion de sa retraite ou « de sa cache » comme aurait dit René Fallet.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
I. Charly Gaul
 
 
 
Le plus grand sportif luxembourgeois du siècle
 
 
 
Charly Gaul, meilleur grimpeur de l’histoire du cyclisme, connut une brillante carrière sportive.
 
Selon Pierre Chany, quand il se dressait sur les pédales, les suiveurs aussitôt se dressaient dans leurs voitures.
 
Raphaël Géminiani l’a souvent côtoyé :
 
«  Combien de fois j’ai sauté dans sa roue ! C’était un grimpeur assassin, toujours le même rythme soutenu, une petite mécanique avec deux dents de moins que les autres et une vitesse de jambes qui nous écœurait, tac à tac, tac à tac … »
 
Charly Gaul fut comblé d’honneurs et en 2005 on lui conféra l’ordre d’Adolphe de Nassau, haute distinction créée en 1858 pour récompenser le mérite civil et militaire.
 
En 1990, l’Ange de la montagne fut sacré le plus grand sportif luxembourgeois du siècle.
 
En 1968, pour ses hauts faits sportifs dans le Tour de France, Jacques Goddet lui avait remis la médaille de reconnaissance.
 
Le Monte Bondone, près de Trente, dans les Dolomites, est entré dans la légende du cyclisme le vendredi 8 juin 1956 au terme de l’étape partant de Merano au cours du 39 ème Tour d’Italie.
 
Ce jour-là, dans la tempête de neige, dans le froid intense, Charly Gaul signa la plus fabuleuse victoire de sa carrière, «  un des grands exploits du XX e siècle  » qui lui permit d’enlever le Giro.
 
Encore aujourd’hui, beaucoup de Trentins se souviennent de cette étape gigantesque. Les habitants de la montagne ont pensé dédier la montée mythique au grand grimpeur luxembourgeois.
 
L’idée fit son chemin, la municipalité de Trente s’impliqua dans ce projet et le samedi 15 octobre et le dimanche 16 octobre 2005, en présence de Charly Gaul, de son épouse Josée, de sa fille Fabienne, des plaques apposées à Vaneze et à Vason, localités du Monte Bondone furent dévoilées :
 

Au cours de ces deux journées mémorables, Charly Gaul retrouva d’anciens coureurs dont Aldo Moser, grand champion du Trentin qui fut battu dans cette étape historique de 1956.
 
Le 10 juin 1956, Charly Gaul revêtu du maillot rose avait reçu à Milan, terme du Giro un accueil triomphal ; les milliers de spectateurs acclamaient le jeune héros.
 
Le 21 décembre 2005, Gilberto Simoni (vainqueur du Giro en 2001 et 2003) escalada, avec un petit groupe de champions trentins, la Salita Charly Gaul. Il commençait son entraînement en vue du Tour d’Italie 2006 dont une étape se terminera au Monte Bondone pour rendre un hommage solennel à l’Ange de la montagne.
 
Ajoutons qu’une randonnée cyclosportive sera organisée le 10 juin 2006 (Gran Fondo Internazionale Charly Gaul) dans la montagne de Trente en l’honneur du grimpeur qui rendit célèbre ce sommet des Dolomites.
 
 
 
Sa jeunesse, ses débuts de coureur
 
 
 
Après la disparition de Charly Gaul, Henri Bressler, ancien conservateur du Musée des Sports à Luxembourg, écrivit un article intitulé «  Hommage à Charly Gaul, champion cycliste hors pair  » qui retrace la jeunesse et la carrière du grand coureur. L’article parut dans l’Organe officiel du Comité olympique et sportif luxembourgeois du mois d’avril 2006.
 
Charly Gaul voit le jour le 8 décembre 1932 à Luxembourg-Pfaffenthal.
 
Le jeune garçon passe ses premières années à Gonderange où ses parents exploitent une ferme.
 
Assez rapidement la famille s’installe à Tuntange où elle tient une épicerie-buvette. Charly fréquente l’école du village.
 
Après la guerre, les Gaul s’établissent à Luxembourg-Eich dans une auberge dont ils tirent leurs ressources.
 
Charly maintenant adolescent, a un bon camarade, Robert Maas, le fils de ses voisins boulangers. Avec d’autres jeunes de leur âge, ils participent à de fréquentes sorties à bicyclette.
 
Charly enfourche alors un vélo venant du magasin de cy

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