Si les vautours nous laissent en vie
228 pages
Français

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Si les vautours nous laissent en vie , livre ebook

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Description





Ça commence par un coup de téléphone. « Si vous voulez connaître la vérité sur la mort de votre mari, venez tout de suite me rejoindre dans la forêt, à la fontaine. » Puis un corps, ensanglanté. Des mots qui lui reviennent en mémoire. « Madame, il faut vraiment que je vous parle, c’est vital. Nous sommes vous et moi en danger. » Une voiture qui la suit, lui rentre dedans. Un cri au secours, un inspecteur dubitatif, jusqu’à ce qu’il découvre aussi le corps. Enfin un nouveau coup de fil. Un souffle. « Vous n’auriez jamais dû mêler la police à toute cette affaire. Cela ne vous a pas suffi de perdre votre mari ? Vous vous en mordrez les doigts ! »

Et la vie d’Eve Langlois prend un tournant des plus inattendus et ne sera plus jamais la même. Mais ça, vous l’auriez deviné tout seul.

Une jeune femme qui se retrouve malgré elle plongée dans une histoire qui la dépasse.

Un mari qui lui a caché d’horribles secrets de son vivant, un inspecteur qui lui tape sur les nerfs, un mystérieux inconnu qui veut la tuer... Il y a des jours comme ça, où l'on se dit qu’on aurait mieux fait de ne pas répondre au téléphone...

En unissant avec merveille polar et humour, en y ajoutant un zeste d’amour (c’est incontournable), Patricia Bogey arrive aussi bien à nous faire rire qu’à nous angoisser.

Des personnages hors normes, une intrigue qui joue on ne peut mieux avec les conventions, de l’action et des péripéties, des insultes et des mots doux, c’est certain, tout est là pour nous – pour vous – faire passer un bon moment, entre émotion et surtout sensations fortes !




Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 septembre 2011
Nombre de lectures 2
EAN13 9782748366853
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0034€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Septembre 2007, voici mon pr e mier « bébé » manuscrit pour vous distraire et je remercie tous ceux qui m’ont poussée à l’écrire (Patrick et ma tribu, chacun se reconna î tra).
 
 
 

Chapitre 1
 

 

Alanguie sur sa méridienne Empire, les yeux clos, elle plane, douloureuse et égarée dans ses souvenirs. Comme d’habitude, Mozart peuple sa solitude. La musique la maintient à ce juste niveau de conscience qui lui permet de s’accrocher à la réalité. Cela fonctionne à chaque fois… À son grand regret, sa vie est vide de sens : il ne s’y passe jamais rien, rien depuis que… Et pourtant, quand le bruit tapageur du téléphone interrompt sa rêverie, elle laisse passer plusieurs sonneries. « Finalement, l’isolement a quelquefois du bon » , pense-t-elle en se levant, et c’est presque agacée qu’elle décroche. À cet instant précis, Ève n’aurait jamais pensé que cet appel boulÈverserait son existence. Un chaos de fin du monde, comme ceux qu’autrefois les oiseaux de mauvais augure venaient vous annoncer…

Elle chassa ses pensées morbides et en soupirant prit le combiné. Elle décrocha, son intonation trahissait sa lassitude :
— Oui ?
Une voix d’homme retentit au bout du fil. Une voix grave, à la fois forte et imprégnée d’une terreur glaciale qui la fit frissonner. Il respirait bruyamment en se raclant la gorge. La nuit n’était pas encore tombée mais il lui sembla que le ciel venait brusquement de s’obscurcir.
— Allô ! Madame Langlois ?
Ève Langlois acquiesça tout simplement.
— Oui… Et vous êtes ?
La respiration de son interlocuteur se fit plus rapide mais il resta muet. Il lui fallut insister pour qu’il reprenne la parole.
— Et bien ? J’attends… Je vais raccrocher !
Ève sut immédiatement qu’elle ferait mieux de reposer le combiné sur sa base. Une sorte de sixième sens lui murmura qu’écouter cet homme, c’était avoir des ennuis, il se passait des choses si terribles dans ce monde de fous…

— Mon nom ne vous dira rien, d’ailleurs vous n’avez pas besoin de le connaître, cela ne ferait qu’aggraver votre cas. Écoutez plutôt ce que j’ai à vous dire, vous avez intérêt à obéir !

Ève, estomaquée, faillit raccrocher. Son interlocuteur refusait de se présenter, il lui donnait des ordres et il y avait même comme une menace dans sa voix, c’était bien la première fois que cela lui arrivait ! D’ordinaire peu combative, Ève eut soudain l’envie de ruer dans les brancards.
— Si vous refusez de vous présenter, je raccroche !
La respiration de l’homme se fit plus saccadée encore.
— Non, non ! C’est mieux pour tout le monde, croyez-moi.

— Mieux pour tout le monde ? À la fin, allez-vous cesser d’être aussi mystérieux !

L’homme prit une profonde inspiration et se décida enfin.
— Bon, comme vous voudrez, après tout, cela n’a pas tellement d’importance. D’ailleurs, nous nous sommes déjà vus. Je m’appelle Julien Moralès.
Comme Ève gardait le silence pour mieux réfléchir, J u lien Moralès reprit.
— Je n’ai pas la présomption de vous avoir laissé un souvenir impérissable… (Il eut un bruit de gorge.) Là, j’étais certain que vous révéler mon identité ne nous avancerait guère.

Ève chercha dans les méandres de sa mémoire. Cet individu, si énigmatique, l’importunait et commençait surtout à lui faire peur. Pourtant, un petit écho retentit dans son esprit. « Julien Moralès, Julien Moralès, voyons… Mais oui, bien entendu ! »

— Monsieur Moralès ! Évidemment que nous nous sommes déjà rencontrés. Vous étiez à l’armée avec mon mari. Il m’avait parlé de vous. Vous avez même dîné à la maison un soir, il y a déjà quelques années de cela, n’est-ce pas ?

— Mes compliments, chère Madame, votre mémoire est stupéfiante !
À vrai dire, Ève se souvenait peu de cet homme que Stéphane, son mari, lui avait présenté comme son meilleur camarade de régiment. Il en parlait quelquefois, mais, finalement, n’avait pas donné beaucoup plus de détails. Ce simple rappel du passé la tortura. Un coup de stylet en plein cœur, une fois encore, une fois de trop.
Stéphane, son époux était mort bien trop tôt et dans des circonstances si dramatiques qu’elle n’avait jamais vraiment fait son deuil. La mort avait emporté le seul homme qu’elle n’ait jamais aimé, ne lui laissant rien d’autre que la douleur. Ève ferma les yeux une seconde et se fit violence en frissonnant. L’homme, à l’autre bout de la ligne, s’impatientait.
— Madame Langlois, je ne voudrais pas vous bousculer, mais ce que j’ai à vous dire est terriblement important.

Si Ève s’était doutée de tout ce qui allait découler des paroles de Moralès, elle aurait mis immédiatement fin à cette conversation et se serait enfuie de l’autre côté de la Terre. Sans trop savoir pourquoi, au lieu de cela, elle se reprit et demanda :

— Je peux faire quelque chose pour vous, Monsieur Moralès ? Vous ignorez peut-être que Stéphane est décédé ? Malgré cela, si vous êtes de passage et que vous cherchez un lieu d’hébergement…

Aux antipodes de ses propres habitudes, elle avait voulu être aimable tout en espérant qu’il ne la prendrait pas au mot. Moralès lui coupa sèchement la parole.

— Non ! Écoutez-moi, ne m’interrompez pas tout le temps. Il ne s’agit pas de me loger. Je suis pressé, il va falloir que je raccroche. Si vous voulez connaître la vérité sur la mort de votre mari, venez tout de suite me rejoindre dans la forêt, à la fontaine.
Ève eut de grosses difficultés à surmonter un haut-le-cœur. Reparler si brutalement des circonstances qui avaient entouré le drame de sa vie la remplissait à la fois de terreur et de peine. Vérité ? Il avait bien dit vérité  ?

Le cœur battant à se rompre, elle réagit violemment :
— La vérité, quelle vérité ? Monsieur Moralès, la police n’a rien découvert, seriez-vous plus fort qu’elle ? Quel rapport avez-vous avec la mort de Stéphane ?
— Madame Langlois, je suis peut-être bien plus fort que la police effectivement, ou tout simplement bien moins cachottier. Je suis en possession d’éléments qui ne sont pas dans les dossiers officiels des flics mais certainement bien rangés dans des tiroirs secrets. Croyez-moi, au cours de cette affaire, il s’est passé des choses qu’on avait intérêt à taire d’office.
Ève, désemparée, ne sachant plus très bien ce qu’elle devait faire, décida de couper court.
— Monsieur Moralès, je ne tiens pas du tout à reparler de la mort de mon mari. C’est bien trop pénible. Et puis, je ne comprends absolument rien à ce que vous dites. Vous êtes tellement confus, je ne suis pas obligée de vous croire ! Des secrets, quels secrets, nous ne sommes pas au cinéma ! Je ne suis pas partante pour plonger dans une histoire abracadabrante, mon époux est mort dans l’exercice de ses fonctions, voilà tout ! Cela arrive malheureusement trop souvent quand on travaille dans les services de police. Si, comme vous le prétendez, vous savez quelque chose, allez voir la police ou venez m’en parler, sinon laissez-moi tranquille.
— Impossible ! Pas au téléphone. Ne comptez pas non plus que j’aille chez vous, c’est trop risqué. Quant aux flics, ils seraient bien trop contents de me tenir pour me faire taire !
— Vous êtes ridicule !
Moralès se fit plus conciliant.
— Madame, je vous en prie, il faut vraiment que je vous parle, c’est vital. Nous sommes vous et moi en danger. Laissez la police où elle est. J’insiste, au carrefour de la fontaine, dans la forêt domaniale, vous connaissez. Je vous y attendrai pendant une heure, pas plus. C’est une question de vie ou de mort, s’il n’est pas déjà trop tard !

Clic ! Il avait raccroché ! L’esprit de la jeune femme se mit à fonctionner à toute vitesse. Elle fit le point : elle n’était pas vraiment peureuse, mais d’un autre côté, aller le soir dans la forêt n’était pas très prudent. Le carrefour de la fontaine était un endroit très fréquenté par les touristes, les promeneurs et les amoureux, il y aurait certainement du monde ce soir. D’un autre côté, cet homme l’avait réellement alertée. C’était peut-être l’occasion de faire toute la lumière sur le décès de Stéphane, retrouvé assassiné près du fleuve une nuit de planque. Enfin, c’était la version officielle de la police. À laquelle elle avait toujours cru. Jusqu’à cet appel. Les déclarations de Moralès l’avaient mise en éveil : et s’il savait effectivement quelque chose… Peut-être fabulait-il ? Peut-être voulait-il de l’argent ? Que faire ?

Ève décida de se rendre au rendez-vous. Elle se chaussa en vitesse, sortit sa voiture du garage et se mit en route, la tête bouillonnant d’idées noires. La jeune femme arriva donc à cette jolie fontaine, dans une forêt ordinairement bondée, mais déserte pour une fois. Point d’amoureux en quête d’un coin tranquille pour s’embrasser à volonté, point de dames légères interpellant quelques quidams en goguette, cherchant fortune loin de leurs épouses déjà installées devant la télévision. Bizarrement, ce soir-là, personne ne se promenait autour de cette curiosité locale qui portait chance à ceux qui en faisait sept fois le tour, comme le prétendait la légende. Ève estimait ne pas avoir mis plus d’un quart d’heure pour arriver là. La nuit commençait à dÈvenir très noire et une boule lui noua d’un coup l’estomac : cette demande de rencontre, comme une prière teintée de mystère et de danger, qu’avait-elle eu besoin d’y répondre ? Que venait-elle faire ici, sur le simple appel d’un homme qu’elle n’avait vu qu’une fois ? Il avait bien parlé de danger ? De plus, l’endroit retiré et vide n’était pas très sécurisant. Les feux de sa voiture firent briller la carrosserie d’un autre véhicule qu’elle n’avait pas vu à son arrivée. Ève descendit en laissant ses phares allumés et se dirigea vers la voiture stationnée près d’un buisson, elle se pencha et regarda par la fenêtre conducteur grande ouverte : personne à l’intérieur. En se redressant, elle appela.
— Monsieur Moralès ! Je suis Ève Langlois, où êtes-vous ?
Rien ! Pas de réponse. Quel culot ! Cet homme qui avait un tel besoin de lui parler, qui l’avait

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