Si le vent cachait le mensonge
178 pages
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Si le vent cachait le mensonge , livre ebook

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Description

Une maison sur la plage de Mimizan... C’est ici que Jérôme et Niki, couple d’artistes parisiens, se sont réfugiés pour laisser passer la tempête qui vient d’ébranler leur vie et de plomber la carrière du jeune peintre. Cette tempête avait un nom : Charlotte de Luynes. Epouse d’un lord anglais, elle a en effet accusé, preuves à l’appui, Jérôme de plagiat lors du vernissage de sa dernière exposition. Sa réputation injustement défaite, Jérôme essaie donc, tant bien que mal et encouragé par son épouse, de sortir la tête de l’eau et d’oser peindre à nouveau. Loin de s’imaginer que sa descente en enfer ne fait que commencer et que celle-ci a pour origine un ancien camarade des Beaux-Arts prêt à tout pour le briser définitivement...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748373455
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Si le vent cachait le mensonge
Monica Dekiev
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Si le vent cachait le mensonge
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première partie
 
 
 
1
 
 
 
 
Elle était descendue sur la plage. Elle avait ôté ses sandales, qu’elle tenait à la main gauche et nus pieds, elle était venue jusqu’au bord des vagues qui doucement étalaient leur écume blanche sous le clair de lune. Elle laissa ses cheveux blonds flotter dans le vent qui soufflait du large.
En se retournant, elle put voir la maison éclairée d’une lueur bleutée. Jérôme regardait encore la télévision. Depuis quelques temps c’était son passe temps favori. Il ne faisait plus rien. Son atelier était resté tel que le jour de leur arrivée… Combien de temps encore pourrait-elle supporter son oisiveté ? Et s’il n’y avait que ça ! Mais en plus il s’était mis à boire, pas encore trop, mais c’était déjà une habitude. Au début, elle l’avait accompagné pensant que l’alcool lui ferait du bien. Cela avait été le cas pendant quelques heures et l’angoisse était revenu plus forte.
Ils n’avaient pourtant pas rêvé, les pas qui partaient de leur escalier de la plage étaient bien ceux d’un homme ! Ils avaient trouvé des vêtements roulés en boule sous les pilotis de leur maison. Le lendemain, il y avait eu cette lettre, anonyme, évidemment. Elle avait été postée de Mimizan, à 5 kilomètres de chez eux. Elle s’assit sur le sable.
Qui leur voulait du mal ?
 
Jérôme était rentré dans une rage folle en recevant ce courrier. Elle avait eu beau lui dire que ce n’était qu’un tissu de mensonges, il l’avait accusé de tous les maux. Il avait imaginé qu’elle avait pu le tromper avec un individu quelconque. Il était devenu paranoïaque depuis le scandale qui l’avait bouleversé. Elle avait mis des heures à lui faire admettre qu’elle ne l’avait jamais quitté depuis leur installation et qu’elle était totalement innocente. Une fois encore leur amour avait été le plus fort que la calomnie.
 
C’est vrai que leur maison très isolée, n’était pas souvent visitée. Forcément un artiste… ! Ce n’est pas quelqu’un d’ordinaire. A part sa sœur Solène, personne n’était encore venu les voir depuis leur installation.
 
Au village de Mimizan, on regardait Niki comme une étrangère, bien sûr « la Parisienne » ! Il faut dire qu’elle s’y rendait rarement. Ils avaient acheté un énorme congélateur qui lui permettait de n’avoir à faire que peu de courses. Elle se rendait au village que pour y acheter de temps à autre des produits frais. Ils avaient chez eux de quoi tenir un bon mois.
 
Ils avaient fui Paris après le scandale de la dernière exposition de Jérôme. Réfugiés sur cette côte isolée et sauvage des Landes, ils avaient retrouvé un certain calme, bien nécessaire.
 
Elle resta songeuse encore un moment sur la plage. Il était déjà très tard et elle devait rentrer sinon Jérôme s’inquiéterait, et il pourrait avoir une nouvelle crise d’angoisse.
 
— Où étais-tu ? Ne me laisse pas seul si longtemps ?
— J’étais juste devant la maison au bord de l’eau, tu sais bien que je ne te laisserais pas. Tu peux me faire confiance, non ?
— Je n’en sais plus rien. Le monde s’est écroulé et je me demande pourquoi je suis encore en vie.
— Pour moi, pour nous deux évidemment, je t’aime, tu le sais et tu devrais essayer d’oublier.
— Oublier ? Tu sais bien que c’est impossible, je ne pourrai plus jamais travailler, cette fille a fichu ma vie en l’air.
— Ne dis pas de sottises, ton talent n’a pas disparu sous l’effet de racontars ! Il faut que tu oublies. Elle ne portera pas plainte, elle n’osera pas, cela se retournerait contre elle puisque c’est faux.
— Comment veux-tu prouver quoi que ce soit ? C’est ma parole contre la sienne ! Et cette disparition mystérieuse, maintenant, c’est sans doute la même chose. On veut nous faire du mal et nous monter l’un contre l’autre ! Pourtant tu m’as fait confiance et moi aussi je te crois. Quelqu’un nous en veut, mais qui et pourquoi ?
 
Elle l’embrassa tendrement et mettant un CD dans la platine, elle commença à danser sur un rythme langoureux.
— Viens, j’ai besoin de toi !
Elle se dévêtit lentement sous ses yeux espérant retrouver la lueur de désir qu’il avait, il n’y avait pas si longtemps. Ils n’avaient pas fait l’amour depuis leur installation. Cela faisait environ deux mois, déjà ! Jérôme restait prostré et sans réaction. Elle ne reconnaissait plus son mari ! Il était jeune encore, 35 ans, pour un homme c’est l’âge idéal. Il avait toujours été sportif et du temps de leur vie à Paris, il partait souvent en randonnée avec Marc, son meilleur ami. A présent, il ne faisait plus rien. Elle lui avait proposé maintes et maintes fois de marcher le long de la plage sur le sable mouillé.
— Vas-y sans moi lui avait-il répondu, mais pas trop longtemps.
Du coup elle ne l’avait pas fait.
 
Dessinatrice pour livres d’enfants, Niki avait continué à travailler pour son éditeur. Elle recevait les textes par la poste et s’était installé un petit bureau dans l’atelier de Jérôme, pensant que ça l’inciterait à venir peindre à côté d’elle, sans résultat !
 
Il avait essayé de s’y remettre. Mais il s’était vite interrompu après la mystérieuse trace de pas découverte près de leur maison. Ils auraient dû prévenir la police à cause des vêtements retrouvés là, mais Jérôme s’y était refusé arguant que les questions qu’on leur poserait les feraient remonter au scandale qui leur avait fait quitter la capitale. Il faisait « l’autruche ». Pourtant il faudrait bien un jour se résoudre à en parler.
 
Leur nouvelle maison était assez rustique. Elle était construite en bois et avait l’apparence d’un chalet. Mais bâtie sur la plage, elle reposait sur des pilotis qui la protégeait des grandes marées. A l’intérieur c’était essentiellement une grande salle avec un coin cuisine incorporé, séparé du salon proprement dit par une sorte de bar, sur lequel ils prenaient leurs repas. La chambre et la salle d’eau se trouvaient à l’arrière, ainsi qu’une petite chambre d’amis, donnant sur la falaise et la forêt de pins. Ils avaient aménagé les combles en atelier d’artiste qui était éclairé par de grandes ouvertures à même le toit de tuiles. C’était plutôt une maison de vacances. Il y avait une cheminée rudimentaire dans la salle principale et des radiateurs électriques dans les autres pièces. Pour le moment ils n’avaient pas eu besoin de se chauffer car ils étaient arrivés au début du printemps qui était doux dans le sud-ouest. Ils faisaient quand même du feu dans la cheminée pour apporter une certaine chaleur à la pièce meublée de rotin et en modifiait l’ambiance. Les flammes apportaient de la couleur dans cette demeure. La grande pièce s’ouvrait sur une terrasse en planches, elle aussi, assez vaste pour y déjeuner par beau temps et y prendre des bains de soleil. Une partie de la terrasse était couverte, formant véranda et Niki y avait disposé des plantes vertes. Des fleurs dans des bacs ornant le balcon donnaient une apparence de gaieté à la maison.
 
Pourtant Niki regrettait son appartement parisien, qu’elle avait décoré avec amour. Il était dans un quartier populaire du 18 ème arrondissement. Ils avaient eu du mal à le trouver. Cela avait demandé de nombreuses recherches car leur souci principal était d’avoir un atelier d’artiste. Il y en avait beaucoup dans ce quartier mais ils étaient pratiquement tous occupés. Jérôme avait eu la chance chez sa mère qui habitait une maison, d’avoir un grand domaine à lui. Une fois marié, il n’avait pas voulu rester trop près de sa mère, avec laquelle il s’entendait très bien, mais Niki et lui désiraient avant tout, leur indépendance. Les premiers mois ils étaient restés chez madame Laugier. Celle-ci appréciait beaucoup sa belle-fille et lui avait laissé les rênes de la maison. Mais ce n’était que du provisoire et Niki avait passé de longues heures à visiter différents appartements dans Paris. Elle avait couru les agences, longtemps sans succès et puis un miracle s’était produit. Une personne âgée qui avait toujours vécu dans l’ancien atelier d’artiste, où son époux avait travaillé, avait décidé de vendre son bien, ne pouvant plus grimper les six étages de son logement. Elle s’était résigné à vendre pour s’établir chez sa fille en banlieue parisienne.
 
 
 
2
 
 
 
Leur vie à Paris avait été sans histoire. Ils s’étaient rencontrés aux Beaux-arts, très jeunes tous les deux. Jérôme terminait ses études quand Niki était entrée en deuxième année. Il l’avait très vite remarquée. Elle, toute jeune étudiante, était très entourée. Elle avait déjà eu quelques petits amis, et semblait très à l’aise. Gaie et spirituelle, espiègle même quelques fois, elle faisait partie d’une petite bande d’étudiants qui organisaient des fêtes où chaque promotion était invitée.
 
Jérôme était un élève brillant, il était apprécié de tous ses professeurs, beau garçon, brun aux yeux gris, il avait beaucoup de charme et ne laissait pas les jeunes filles insensibles.
 
C’est lors d’un de ces bals d’étudiants, qu’il l’avait invitée à danser. L’ambiance commençait à devenir « chaude » comme souvent au Beaux-arts, il lui avait demandé si elle ne préférerait pas aller se balader le long de la Seine. Elle avait accepté et il en avait été ravi. Ils avaient marché jusque tard dans la nuit. Elle avait parlé de son enfance, en province dans une famille unie. Elle n’avait qu’une sœur avec qui elle s’entendait très bien. Lu

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