Règlement de compte
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Description

« Je commençais à comprendre qu'un clan adverse nous en voulait terriblement d'empocher seul tant d'argent pour cet illustre terrain... Il y avait eu une fuite, on en était à spéculer sur plusieurs noms, sans aucune certitude. La stratégie que Karl avait élaborée était exceptionnelle. » « Cosa Nostra » : ce nom raisonne comme une promesse, celle de la violence, des règlements de comptes, des meurtres sordides... C'est tout cela et bien plus encore que nous propose G. Picard dans ce brillant roman. On y découvre le monde de la mafia à travers les yeux de Nicholas Longpré, jeune étudiant en droit, que rien ne prédestinait à une carrière fulgurante au sein de la pègre italienne. Personnages hauts en couleur, action trépidante... on est d'emblée emporté par le style de l'auteur, résolument moderne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 octobre 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342014426
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Règlement de compte
Guy Picard
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Règlement de compte
 
 
 
« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »
Saint-Exupéry, Le Petit Prince, New York, 1943.
 
 
 
Ce roman est dédié à Nicole, la femme de ma vie.
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Après une jeunesse dans son Italie natale, marquée par la Deuxième Guerre mondiale, Riccardo Baronne immigre au Canada. C’est un homme brillant ayant appris toutes ses leçons auprès de Don Cianti et dans un tel pays de prédilection, on connaît les résultats de la chimie. Surtout que Riccardo pratique une profession connue qui dépasse les limites de la légalité ! Il rencontre Nicholas Longpré, un jeune homme avec qui il s’associe et pour lequel il développe une amitié paternelle. Un avenir enjoué ne peut qu’en découler, mais voilà que le destin s’en mêle.
Nicholas aura-t-il la force de caractère pour terminer ce rêve dans un monde si cruel que représente la Cosa Nostra ?
 
 
 
Première partie. Nicholas, l’étudiant
 
 
 
Je sortais tout juste de la faculté de droit sous une pluie torrentielle ; le court trajet qui me séparait de mon automobile avait suffi à me tremper de la tête aux pieds. Aussitôt sur la rue Laurier qui luisait comme un miroir, je voyais dans mon rétroviseur une petite voiture avec un phare défectueux côté du passager qui me suivait à plus de cinquante mètres. Un déclic se fit dans mon cerveau ; n’était-ce pas ce même véhicule qui m’avait escorté longuement lors de mon retour du casino de Montréal au cours de la soirée précédente ? Je me dis que ce n’était qu’une coïncidence.
Mes dernières visites à Montréal n’avaient pas été très reposantes, pensais-je, surtout que le jeu me dégoûte au plus haut point et quiconque m’imputerait le qualificatif de joueur compulsif accomplirait la malencontreuse action de se fourrer le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate.
En un temps, trois mouvements, Loto Québec était devenu notre plus féroce compétiteur et cela me préoccupait. Je réservais un petit de ma portée à ce cheptel d’arrivistes qui jouissaient de tous les fonds publics nécessaires pour agrémenter par la contrefaçon, leur fameux statut de protecteur du citoyen.
Je me dirigeais dans l’un des quartiers les plus huppés de la région de l’Outaouais, là où se trouvait ma résidence. Je regardais dans mon rétroviseur et cette foutue bagnole était encore derrière à environ cent mètres. J’étais en train de traverser le pont Macdonald-Cartier, je ralentissais ; le garde-chiourme me dépassa tranquillement et j’entrevis sous un réverbère, son visage joufflu muni d’un nez atypique et disproportionné.
Je respirais alors un peu mieux.
 
J’avais trente ans, mesurais 1,85 m, des cheveux bruns me couvraient les oreilles, j’étais musclé, en forme, assidu au jogging quotidien ; faute de compliments, ce que réfléchissait la glace quand je m’y regardais, était selon mon jugement, pas si mal. Mes résultats de fin d’études avaient atteint la cote A, le symbole de l’excellence et le rêve des étudiants.
Lors de mon enfance, dans un petit village malfamé du nord du Québec, je me rappelle que nous partagions à quatre, la même chambre à coucher alors que j’étais le cadet, mes frères me tapaient dessus avec désinvolture afin de se valoriser aux yeux de la famille… Ce temps de chien était maintenant révolu ; ces abrutis commençaient à me considérer ; ils n’ont jamais eu d’égard que pour l’argent et ça, je n’en manquais plus. Ils se creusaient le lobe gauche du cervelet pour trouver d’où me venait tout mon succès, mais cela leur échappait comme du poisson pourri.
Il aurait été bien triste d’avoir une vidéo de mon aîné, de passage impromptu dans la région le jour de mon vingt-neuvième anniversaire, quand pour joindre l’inutile au désagréable, était venu jeter un petit coup d’œil à la fenêtre de ma vie, alors qu’il rageait de voir la splendeur de ma nouvelle résidence… Notre éducation à la maison s’était bornée à nous laisser entendre que lorsqu’on était fortuné, on était par surcroît intelligent et heureux… J’étais tout cela au détriment de ma famille et j’avais toute la vie devant moi pour finir d’apprendre que le bonheur ne dépend pas du tout des biens de ce monde, même dans une telle abondance.
Choisi comme consigliori 1 à vingt-huit ans ; ce titre m’octroyait des pouvoirs quasiment illimités. J’étais sans doute l’un des seuls non italiens à ce poste en Amérique et je savais qu’on reprochait parfois à Riccardo de m’avoir sélectionné, et de surcroît, malgré mon jeune âge.
 
Avant d’arriver chez moi, je faisais un petit crochet pour prendre possession de la boîte de cigares qui m’était réservée au Marché des Galeries. J’y ajoutais une bière sur le comptoir. Le parfum du fin tabac Havane m’excita, j’en allumais un immédiatement de retour dans ma voiture ; avec un cigare dans une main et une bière entre mes cuisses, je me sentais comme Mon Oncle Edmond . 2 J’étais à quatre pâtés de chez moi quand j’aperçus à ma consternation, la fameuse petite voiture en retrait au fond du stationnement du terrain de golf bordant ma résidence… Plus de doute, j’étais filé. J’allais téléphoner à Riccardo aussitôt de retour à la maison, pour lui transmettre les résultats de ma visite au casino, ainsi que la description de l’auto de mon poursuivant. Une seule ombre au tableau, me disait souvent Riccardo « Le temps est le plus grand salaud que je connaisse » ; un jour ou l’autre, nos activités pourraient inexorablement être remarquées par les autorités. Pour le moment, la chance était avec nous, car il semblait s’agir plutôt d’un clan qui cherchait à nous incriminer pour prendre la relève infernale ; il fallait leur faire ravaler leur salive. J’avais appris dans ma courte existence qu’un itinérant était beaucoup plus facile à contrer qu’un policier qui jouit de toute la technologie de l’État et aussi ironique que cela puisse paraître, de la faveur surtout des juges, des journaux et de la masse.
 
L’ascension avait été rapide pour moi ; trois ans à faire la fête dans les boîtes les plus chics en compagnie de mes copains, j’étais d’ailleurs en litige perpétuel avec le ministère du Revenu qui contestait et qualifiait de faramineux le total de mes factures à ce chapitre, qui s’élevaient à plus de 100 000 $ annuellement. J’administrais dix-neuf maisons de jeux rapportant plus de 2,4 millions de dollars nets, par an, un joli petit réseau de protection encore plus lucratif et un restaurant luxueux, le tout sous ma garde à 50 % des profits nets ! Il est évident que ce marché en intéressait d’autres comme ce type qui espionnait mes moindres gestes, je ne savais depuis quand. Il avait tort de mettre son grand nez dans nos entreprises ; d’ailleurs, lorsque le même soir, je l’avisais de la situation il me répondit calmement d’un ton enjoué que ce bouffon avait déjà attiré l’attention. Il croyait qu’il faisait partie de la bande à Battaglia, un clan adverse de Montréal ; il était l’auteur de plusieurs mouchardages à notre encontre. Riccardo alla même jusqu’à me laisser croire sous une nuée de sous-entendus, que si je voulais le voir pour la dernière fois, il me prévint de bien l’examiner dans tous ses détails, car je n’aurais plus ces privilèges de sitôt.
« À d’main midi et fais de beaux rrrêves » dit-il de son bel accent avant de raccrocher la ligne, sans me laisser le temps de répliquer.
J’avais pleinement confiance en lui, ses services en tant qu’associé constituaient un rabais de bonne aubaine quand on connaissait tous les sals trucs qu’il pouvait faire subir à un coco de ce genre ; d’ailleurs, suivant mon arrivée dans la région de l’Outaouais, alors que je faisais l’objet d’emmerdements de la part du gérant de l’immeuble où nous habitions à la suite d’une vive dispute concernant son comportement de dégénéré, ce dernier m’avait menacé de la pointe de son revolver. Au gré de ma complainte, Riccardo avait pris des mesures urgentes qu’il ne me divulgua jamais, mais ce morveux était devenu poli d’aplomb ; il alla même jusqu’à m’offrir un petit cadeau à mon anniversaire, ma bouteille favorite, après maintes génuflexions…
 
 
En effet, la chance m’avait souri, trois ans plus tôt, j’avais rencontré Riccardo dans l’ascenseur de l’immeuble où j’habitais et dont ce tordu de la génuflexion assistée, était le détestable intendant.
Il tenait un cigare entre ses doigts et portait un chic complet bleu pâle, il était de taille moyenne, il avait des cheveux noirs et une moustache bien proportionnée, il arborait un sourire assuré quoique l’arrière-fond de son regard affichait un aspect redoutable.
Il m’avait demandé de lui rendre un petit service, comme il me le dit :
« Vu que j’étais un jeune homme fort et musclé ».
Bien que ce fût notre première rencontre, je m’étais empressé de lui demander de quoi il s’agissait. Il ne suffisait que de retourner dans le stationnement souterrain pour y prendre une lourde boîte dans le coffre arrière de son automobile ; il me confia qu’il venait tout juste d’acheter ce loft d’un ex-ministre du cabinet de Pierre Trudeau, pendant que je déposais ce poids lourd au beau milieu de l’opulent boudoir de son condo. Il m’avait alors proposé une panoplie de boissons. Un double Gin avait abouti entre mes mains en moins de temps qu’il sortait un portefeuille bien garni doté d’une pince ornée de saphirs de sa poche de veston et dont il avait tiré un billet de cent dollars qu’il pointa vers moi ; ce que je refusais obstinément mais il le fourra de force dans

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