Rapports sociaux de sexe et immigration
144 pages
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Rapports sociaux de sexe et immigration , livre ebook

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Description

Plus d’une quinzaine de scientifiques et de spécialistes internationaux de l’immigration depuis le XIXe se sont réunis, ont collaboré puis débattu sur la question essentielle de la femme dans les flux migratoires. Fruits de leurs discussions, de leurs recherches et de leurs convictions personnelles, ces articles d’un colloque ouvrent la voie de tout un travail collectif de longue haleine qui continuera jusqu’en 2008. Des articles pertinents, des études passionnantes, des conclusions percutantes pour un ouvrage qui ne tardera pas à faire référence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748380385
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rapports sociaux de sexe et immigration
Philippe Rygiel - Natacha Lillo
Publibook

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Rapports sociaux de sexe et immigration
 
 
 
Publié avec le soutien de
 
Photo de couverture : Thé pour les Nations Unies organisé par l'American Women Club de Calgary. Cliché paru dans The Calgary Herald le 30 september 1942, p. 6. Cliché de J. L. Rosettis
 
 
 
Actes de l’histoire de l’immigration Numéro spécial, volume 6, 2006
 
       
 
Comité de rédaction
BERNARDOT Marc, Université Lille I, membre associé de l’URMIS
BLANC-CHALÉARD Marie-Claude, Université Paris I
BRUNO Anne Sophie, Université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines
DOUKI Caroline, Université Paris VIII
ESCH Michael, centre Marc Bloch, Berlin
FOUCHÉ Nicole, CNRS
GALLORO Piero, Université de Metz
GUICHARD Éric, ENSIB
KAZDAGHLI Habib, Faculté des Lettres de Manouba, Tunis-Manouba
LEWIS Mary, Harvard University
LILLO Natacha, Université Paris VII
NOIRIEL Gérard, directeur d’études EHESS
PONTY Janine, Université de Franche-Comté
RYGIEL Philippe, Université Paris I
SPIRE Alexis, CNRS-CERAPS
VOLOVITCH-TAVARÈS Marie-Claude
ZALC Claire, CNRS-IHMC
 
Directeur de la publication
Philippe Rygiel
 
Adresse postale
Actes de l’histoire de l’immigration
Équipe Réseaux Savoirs Territoires, École Normale Supérieure
45 rue d’Ulm
75005 Paris, France
 
 
 
Avant-propos
Natacha Lillo, Philippe Rygiel *
 
 
 
Cet ouvrage inaugure une série de publications consacrées à l’histoire des femmes et du genre en migration dans le monde occidental au cours des XIXe et XXe siècles. Elle se poursuivra en 2007 par la publication, sous la direction de Nicole Fouché et de Serge Weber, d’un numéro spécial de la revue Migrance, qui explore les sexualités migrantes, et d’un deuxième volume des Actes de l’Histoire de l’Immigration , sous la direction de Natacha Lillo et Philippe Rygiel, qui évoquera les images et représentations des femmes et du genre en migration. L’année 2008 verra la parution d’un volume édité par la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, qui examinera la façon dont les appareils d’État prennent en compte et administrent le genre des migrants, ainsi que d’un numéro de la revue Travail, Genre, Société, édité par Laura Lee Downs, Manuela Martini et Philippe Rygiel, dont l’objet sera l’examen des transformations des rapports de genre induites par le travail migrant. Clôturera cet ensemble, un numéro de la revue Migrations/Société , plus particulièrement consacré au travail des migrantes.
L’ensemble de ces volumes rend compte d’un cycle de recherche ouvert en 2002. Celui-ci eut d’abord pour cadre le séminaire d’Histoire sociale de l’immigration de l’École normale supérieure à Paris, dont les séances furent, en 2002-2003, consacrées à l’histoire des femmes en migration, puis, en 2003-2004, à l’histoire du genre en migration, et qui réunit durant deux ans des chercheurs français intéressés à ces questions 1 . Il trouva sa conclusion lors d’un colloque international tenu à l’ENS Paris les 27, 28 et 29 mars 2006 2 , qui réunit soixante-dix participants représentant douze nationalités différentes. Cette manifestation fut animée par un comité scientifique réunissant des chercheurs qui avaient pris part à ces deux années d’investigations – Nicole Fouché, Nancy Green, Natacha Lillo, Manuela Martini, Natalia Tikhonov, Philippe Rygiel et Serge Weber – et organisée par le Centre d’Histoire sociale du XX e siècle de l’université Paris 1-Panthéon-Sorbonne et l’équipe Réseaux-Savoirs-Territoires de l’ENS, avec le concours du laboratoire Identités, Cultures, Territoires de l’université de Paris VII, du Centre d’Enseignement, de Documentation et de Recherche pour les Études Féministes (université de Paris VII), de la région Île-de-France, de la DREES MIRE et du Fonds d’Action sociale pour l’insertion et la lutte contre les discriminations (FASILD). Son succès ne fut possible que grâce à ceux et celles qui ont su défendre ce projet ou contribuer à sa réalisation – et nous pensons ici particulièrement à Annie Fourcaut et Éric Guichard, à Najat Azmy, à Vincent Viet, à Sylvie Ledantec et à Thérèse Lortolary.
Les textes présentés et discutés dans ce cadre, les travaux entrepris alors, dont certains ont été développés depuis, nourrissent cette série de publications. Aussi nous faut-il, ouvrant ce premier volume, préciser l’inspiration de cette entreprise.
 
Nous partions en 2002 d’un constat. L’historiographie de langue française prenait peu en compte tant les femmes migrantes que les dimensions genrées du phénomène migratoire – les pertinentes analyses de Nancy Green 3 , les travaux pionniers de Janine Ponty 4 faisant exception. La prise en compte des femmes et du genre par les historiens des migrations nous apparaissait pourtant à l’issue de ces échanges, non seulement possible et pertinente, mais aussi nécessaire. L’expérience immigrée, dans ses différents moments, est en effet structurée par le genre en ce qu’elle ne prend pas les mêmes formes pour les hommes et pour les femmes. De même, images et représentations des populations en migration sont genrées, tant parce que le regard porté sur les migrants distingue entre eux en fonction du genre que parce que migrants et migrantes ne proposent pas les mêmes récits, ou ne portent pas la même mémoire de l’expérience migratoire.
La distinction est aussi opératoire dans la sphère juridique et politique. Tant les dispositifs législatifs que les textes réglementaires ou les pratiques administratives opèrent des distinctions entre migrants et migrantes, dont le statut et les possibilités d’action, en ce que les États les définissent, diffèrent. Les formes de l’engagement et la participation active dans la société civile des migrants aussi se déclinent selon le genre. À l’inverse, la migration, en transformant l’environnement des rapports de genre, en donnant l’occasion également à la société où s’insèrent les migrants de percevoir des rapports de genre comme pure contingence, tend à la fois à dévoiler les implicites qui fondent ceux-ci et à être un puissant facteur de leur transformation.
Nous souhaitions, dans le cadre d’un séminaire de recherche qui était aussi un lieu de formation doctorale, à la fois susciter quelques vocations et proposer un état de la question permettant d’élaborer quelques questions pertinentes. Il nous apparut assez vite que nous ne pouvions y parvenir qu’en ouvrant assez grand nos portes. Les historiens et les historiennes étaient en France peu nombreux à considérer les dimensions féminines et genrées des phénomènes migratoires. Nous choisîmes alors d’appeler en renfort des spécialistes d’autres sciences sociales – géographes, sociologues, anthropologues ou politistes –, de regarder au-delà de nos frontières – même si, contrairement à une opinion répandue, le genre des migrants n’y a pas toujours été pris en compte beaucoup plus tôt qu’en France 5  – et d’assumer un certain éclectisme.
 
Une grande diversité caractérisa donc tant les séances du séminaire de l’ENS que les sessions du colloque ultérieur et les discussions que les unes et les autres suscitèrent. Diversité des contextes et des populations d’abord. En compagnie des dames grecques et philanthropes installées à Paris, des dockers irlandais du Nouveau Monde, ou des étudiantes révo­lutionnaires passées du monde russe au Paris du XIXe siècle, des Caraïbes postrévolutionnaires à l’Europe-forteresse d’aujourd’hui, nous avons traversé bien des mondes. Nos guides nous les présentèrent sous des angles et des lumières variés. Les uns s’inscrivent dans le cadre de l’histoire des femmes, ou, quand ils préfèrent se dire historiens ou histo­riennes du genre, ne définissent pas toujours celui-ci de la même façon. De même, certains parlent plus volontiers d’histoire de l’immigration que d’histoire des migrations pour caractériser leur travail. Nous ne mécon­naissons ni ne sous-estimons les enjeux conceptuels et pratiques de ces distinctions, mais avions choisi, plutôt que de privilégier une approche, de frotter ensemble des perspectives distinctes, pour peu qu’elles nous aient paru opérantes et susceptibles de nourrir l’intelligence des phéno­mènes historiques qu’étudie l’histoire des migrants et des migrations.
Cette confrontation de travaux en cours, inscrits de plus dans des historiographies nationales aux particularités parfois affirmées, nous permit à la fois de poser quelques conclusions provisoires et d’identifier des thèmes dont l’exploration nous semble prometteuse.
Ainsi les charmantes et talentueuses fourrières de l’impérialisme américain et les étudiantes révolutionnaires de l’empire tsariste que nous croisons dans ce volume nous rappellent, prolongeant un mouvement initié depuis quelques années 6 , que nous ne pouvons plus identifier l’histoire des migrations internationales avec celle d’hommes peu qualifiés, aspirés par les mines, les ports et les usines du cœur industrialisé du monde occidental.
Nous fûmes également invités à reprendre tout le lexique des études migratoires. Pour ne prendre qu’un exemple, l’assimilation exigée des migrants et sur laquelle se penchent depuis si longtemps experts et prati­ciens des sciences sociales, n’impose pas aux hommes et aux femmes les mêmes contraintes et n’a pas forcément le même sens pour elles et pour eux. Yvonne Rieker le montre dans ce volume, en évoquant les migrants italiens installés en République fédéral

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