Pourquoi je suis agnostique
366 pages
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Pourquoi je suis agnostique , livre ebook

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Description

L’attitude agnostique peut-elle être dépassée par l’accès à une ou plusieurs intimes convictions d’ordre métaphysique ? C’est à cette question que tente de répondre cet ouvrage, en revenant dans un premier temps sur les différents courants de la pensée occidentale, puis en menant une analyse critique de deux grandes religions – le christianisme et le bouddhisme – et enfin en prenant en compte le rôle du matérialisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2005
Nombre de lectures 2
EAN13 9782748370928
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Préface

Le scepticisme absolu est une attitude philosophique qui était professée par Pyrrhon, que l’on nomme le pyrrhonisme, selon laquelle tout change, rien ne peut être connu de façon vraiment certaine, tout peut être contredit et mis en doute, y compris le doute lui-même.

En revanche, le scepticisme relatif – que l’on peut également nommer agnosticisme – contrairement au scepticisme absolu, concède tout de même à l’esprit humain la possibilité de connaître ce qui est à la portée des sens et de la raison. Donc, pour l’agnostique, seuls les problèmes métaphysiques, tels que, par exemple, ceux ayant trait à l’existence ou à la non-existence d’un Dieu transcendant ou à l’immortalité de l’âme, échappent à l’intelligence humaine et doivent être considérés comme inconnaissables.

Le présent ouvrage a trait au scepticisme relatif, donc, à celui qui concerne essentiellement les propositions indémontrables par la raison pure, l’observation ou l’expérimentation. Ajoutons toutefois que ce type de scepticisme porte également – et référence est faite ici à Karl Popper – sur les propositions qui ne relèvent pas à proprement parler de la science, considérées communément comme étant vraies sans pour autant qu’on puisse prouver leur véracité, mais dont on pourrait éventuellement une fois, en toute rigueur, prouver la fausseté. Pour ne citer qu’un exemple qui est de Karl Popper, on peut avoir des doutes quant à la véracité de la proposition Tous les corbeaux sont noirs , étant donné qu’on ne pourra jamais prouver de façon absolue qu’elle est vraie, et que rien n’exclut qu’une fois quelqu’un exhibe un corbeau d’une autre couleur, prouvant par là qu’elle est fausse. Karl Popper dit de telles propositions qu’elles sont falsifiables , au même titre que les propositions scientifiques, et contrairement à toutes celles qui sont d’ordre métaphysique, qu’il qualifie d’ infalsifiables .

* * *

Au début de la rédaction de ce livre, son objectif unique était de tenter de déterminer, par l’étude de la philosophie, si une attitude agnostique peut être dépassée par l’accès à une ou plusieurs intimes convictions d’ordre métaphysique, quelles qu’elles puissent être d’ailleurs, et sinon, de mettre en lumière, grâce à la multiplicité des comparaisons, la ou les raisons essentielles de cet échec.
Dans la première partie, intitulée 150 thèses philosophiques contradictoires , trois niveaux d’étude ont pour but de faire cette analyse. Tout d’abord, l’étude comparative des principales philosophies occidentales, puis celle des grandes écoles de pensée philosophique, et enfin, probablement au niveau le plus élevé de la pensée métaphysique, celle des deux visions théologique et ontologique de Dieu, du monde et de l’homme, qui, confrontées l’une à l’autre, sont l’expression du dilemme de l’existence ou de la non-existence d’un Dieu transcendant.
Or, cette analyse critique ayant abondamment illustré les raisons de la pertinence d’une attitude agnostique, ce livre aurait pu se terminer là, n’eût été – et c’est son premier tournant important – la mise en évidence de ces deux grandes visions, qui fut le motif principal de la décision de poursuivre la quête d’un dépassement possible d’une telle attitude, mais en situant désormais la réflexion essentiellement au niveau de cette alternative fondamentale.
Cependant, comme la voie à proprement parler philosophique, du moins dans cette perspective, conduisait manifestement à une impasse, que faire, sinon étudier le christianisme, comme l’une des traditions religieuses affirmant l’existence d’un Dieu transcendant, et le bouddhisme, comme celle, ou la plus importante parmi celles qui en nient l’existence ?
L’étude de ces deux religions fait l’objet de la deuxième partie, intitulée Analyse critique du christianisme et du bouddhisme .
Ayant à nouveau découvert, examiné et exposé les raisons du bien-fondé d’une attitude agnostique, mais cette fois, face à ces deux expressions majeures, respectivement de la vision théologique et de la vision ontologique de Dieu, du monde et de l’homme, le présent ouvrage aurait pu une nouvelle fois prendre fin à ce moment-là.
Toutefois, avant d’accréditer définitivement une telle philosophie – et c’est le second et dernier tournant important de ce livre – une réflexion s’imposait ayant trait à la science, à ses possibilités et à ses limites, réflexion qui, ajoutée à celles que les études philosophique et théologique des première et deuxième parties de ce livre ont suscitées, débouche sur plusieurs questions métaphysiques fondamentales. Or, on se rend compte que les réponses que le christianisme, le bouddhisme et le matérialisme leur apportent, couvrent la totalité de l’horizon métaphysique de la pensée humaine. En effet, quelle que soit la conception ou la représentation que l’on puisse avoir de l’Au-delà , on aboutit toujours, soit à l’idée d’un rapport à une transcendance , soit à celle de fusion dans l’immanence , soit enfin à celle de disparition dans le néant .
Ces questions et ces réponses sont en ce sens cruciales que les premières sont l’aboutissement inéluctable de toutes les réflexions ayant trait aux notions d’infini et d’éternité qui se trouvent dans ce livre, et que les secondes sont l’expression même de la contradiction et du traquenard existentiels et métaphysiques dans lesquels les êtres humains sont pris.
L’ensemble de ces réflexions fait l’objet de la troisième et dernière partie, intitulée Ultimes réflexions métaphysiques .
Première partie 150 thèses philosophiques contradictoires
1. Introduction

Une attitude agnostique a-t-elle véritablement et réellement sa raison d’être ? Et sinon, dans quelle mesure peut-elle être dépassée par l’accès à une ou plusieurs intimes convictions d’ordre métaphysique, quelles qu’elles puissent être d’ailleurs ? L’objectif de cette étude philosophique était d’analyser ces deux questions, et en cas de réponse affirmative à la première d’entre elles, plus que d’expliquer, en quelque sorte d’illustrer les raisons de la pertinence d’une telle attitude. Quant à l’idée qui sous-tend la seconde question, elle n’était pas tant d’examiner la possibilité d’adhérer intégralement à une philosophie particulière, telle que, par exemple, le platonisme, le cartésianisme ou le kantisme, que de se forger une conviction personnelle pouvant être fondée sur des thèses appartenant à plusieurs d’entre elles.
Les philosophies étudiées vont des Présocratiques à Husserl et Heidegger, en passant par Platon et Aristote, les Stoïciens et les Epicuriens, Saint-Augustin, Saint Anselme et Saint Thomas d’Aquin, Descartes, Spinoza et Leibniz, Locke, Hobbes, Berkeley et Hume, Kant, Hegel et Marx, et enfin, Bergson, Kierkegaard, Nietzsche et Schopenhauer.
Or, on se rend compte qu’une attitude agnostique, du moins sur le plan de la réflexion purement philosophique, a indubitablement sa raison d’être, mais toutefois, que celle-ci réside certainement beaucoup plus dans le caractère indémontrable – par la raison pure, l’observation ou l’expérimentation – et infalsifiable des innombrables thèses philosophiques en présence – ainsi que dans ce qui en est partiellement la conséquence, à savoir, leurs divergences ou leurs antinomies – que dans leurs éventuelles faiblesses, limites ou carences. Par conséquent – et du fait également qu’elles sont pléthores – la manière à la fois la plus simple et la plus percutante de les étudier n’était pas d’essayer de mettre en évidence les déficiences dont elles pourraient à l’occasion être entachées, mais d’en faire une analyse comparative, afin de mettre en relief leur caractère invérifiable, leurs oppositions essentielles, ainsi que les dissensions dont elles peuvent être la cause, et d’une certaine façon, de rendre intelligible, grâce à la multiplicité des exemples, la raison pour laquelle aucune d’entre elles n’est à même de convaincre vraiment.
L’idée d’élever, dans un deuxième temps, le niveau de la réflexion philosophique, avait son origine dans l’abondance des thèses divergentes ou contradictoires que cette étude comparative a mises en évidence. Le but visé était de rendre cette réflexion plus globale, et donc, peut-être plus simple et plus claire, en définissant et en comparant – sans prétendre à l’exhaustivité – les grandes écoles de pensée philosophique selon lesquelles on peut plus ou moins classer la plupart des philosophies individuelles, telles que le spiritualisme et le matérialisme, l’idéalisme et le réalisme, le rationalisme et l’empirisme, le déterminisme et le libre arbitre, la subordination de la liberté à la raison et de la raison à la liberté, l’essentialisme et l’existentialisme, ainsi que le positivisme et le finalisme.
L’étude de ces grands courants de pensée classiques et connus aurait certainement suffi à répondre à cet objectif. Néanmoins, la lecture du livre intitulé La sagesse des Modernes , d’André Comte-Sponville et de Luc Ferry, ne pouvait qu’inciter à inclure dans cette étude cinq écoles de pensée supplémentaires, que ces auteurs analysent et comparent, à savoir, le matérialisme, qui est la vision philosophique d’A. Comte-Sponville, mais vu ici par rapport à l’humanisme transcendantal de L. Ferry, ainsi que – dépendant de la perspective selon laquelle cette analyse comparative est menée – l’humanisme moderne, le bouddhisme et le christianisme, les deux derniers étant vus d’un point de vue plus philosophique que religieux.
La définition des lignes directrices de chacun de ces grands axes de pensée avait pour but d’évaluer la plus ou moins grande véracité des uns par rapport aux autres, et, comme pour les philosophies individuelles, en quelque sorte d’illustrer, grâce à leur mise en parallèle, les raisons pour lesquelles une attitude agnostique a toutes les chances de persister.

Une des raisons est que ces écoles de pensée, comme les philosophies individuelles, sont fondées sur des thèses d’ordre métaphysique, et donc, indémontrables et infalsifiables. Une autre raison est qu’elles exi

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