Nouveaux Horizons
108 pages
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Nouveaux Horizons , livre ebook

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Description

Une amitié puissante s'installe entre un prince de lignée et un jeune garçon du désert... Eloïse et Salim s'aiment en secret d'un amour incomparable...Pierre croise le regard d'Emilie, et c'est le coup de foudre. Mais celle-ci vit déjà une passion amoureuse avec un autre homme... Des nouvelles psychologiques qui vont au cœur de l'aventure humaine, celle des sentiments d'amitié, d'identité et d'amour, contrebalancée par les expériences de solitude et de folie. A chaque nouvelle son personnage, faisant le constat de son expérience heureuse ou traumatique, dans une langue qui touche au plus profond du ressenti.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2003
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342158885
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nouveaux Horizons
Bruno Canella
Publibook

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Nouveaux Horizons
 
Le chemin retrouvé
Quelle somptueuse et fière allure qui se dégageait dans ce halo que formait le sable, mélange harmonieux de tous ces ocres, l’air chaud impalpable si peu vaporeux et ce ciel sans le moindre nuage d’une très belle couleur azur.
De si loin que l’on puisse l’apercevoir, le prince Hakim déclenchait des sentiments tant mélangés, tant contradictoires.
Sa jeunesse et sa beauté engendraient l’horreur, la peur et le sang, il n’était pas douceur malgré ses traits, ni même généreux, c’était un guerrier dur et valeureux, obséquieux et exalté, libre et fier.
C’était l’image d’un prince du désert qui parcourait l’étendu des sables, ces plaines arides dans le seul et unique but de voler le bien d’autrui.
Toutes ces valeurs durement engrangées par des années de labeur pénible, des années souvent à suer corps et âmes pour vivre ou plutôt survivre, à tuer, piller et saccager la vie humaine sans le moindre signe de pitié.
Rien ne pouvait se lire sur ce visage si radieux et pourtant si dur et fermé, dans ces yeux et ce regard perçant pas plus de remord, nulle compassion, nul amour, nulle considération pour ces simples gens mortels tout comme lui.
Il s’enrichissait un peu plus à chacune de ces agressions acquises et cependant il n’avait aucunement besoin de cette richesse matérielle, il possédait déjà tant.
Etait-ce l’ennui qui le poussait à cela ?
Egorger ces semblables de sa lame si finement aiguisée, voire par endroit même légèrement émoussée ne lui procurait aucun plaisir.
Ce guerrier aux yeux si clairs, au teint si mat, aux boucles brunes dans son habit d’un blanc tant brillant de lumière sur ce cheval fier et droit, notre prince et son destrier ne pouvaient chevaucher qu’ensemble, l’un avec l’autre, l’un pour l’autre.
Un de ces pur-sang arabes forts et nerveux à la robe noire étincelante, la crinière au vent longue et soyeuse, aux allures souples et légères qui foulaient de ses sabots le sol aride de tant de contrées rocailleuses et sablonneuses et pour autant sans rien perdre de cette grâce, une telle suffisance de soi-même.
Cette monture au courage exemplaire qui le représentait tant en caractère, fougue, vitesse, docilité et beauté c’est unis qu’ils guerroyaient et bataillaient pour des causes trop souvent méprisables, ils parcouraient ces distances incroyables, toujours plus longues à travers la chaleur de leur terre natale ainsi qu’à travers leurs actes et cette accumulation de tant de méfaits.
Avait-il un but ?
Avec sa horde, et pour autant seul parmi eux, simples vassaux aux ordres, soldats sans gloire, il élargissait son royaume, toujours plus loin en avant et sans pitié il combattait, gagnait victorieux sans joie, sans plaisir.
Victoires après victoires il agrémentait ainsi cette renommée, cette réputation, cette incompréhension et son nom retentissait sur les dunes du désert avec frayeur et frénésie.
Les bédouins, ces habitants au titre précaire qui parcouraient l’aridité, la sécheresse, la chaleur, tribus supportant au mieux les souffrances de leur indépendance, ces nomades possesseurs uniques de leur liberté aux contrastes si grands, pillage et cruauté à l’égal de leur générosité, de leur hospitalité sacrée et légendaire.
De leurs longues caravanes chargées de vivres et de tant d’autres choses, tous ces objets utiles ou non aux échanges, des étoffes et des perles de verre contre des pièces de cuir, des épices contre d’autres denrées, le sel et son petit goût piquant pour autant utile à la conservation contre le poivre à la saveur si forte.
Quant aux plus audacieux, d’autres transactions, celles de la vie humaine tous ces simples hommes, femmes et enfants ainsi monnayés, en esclavage contre ce métal de couleur jaune et brillant, nommé l’or.
Même eux et ce cheptel ambulant, cependant déplacé en convoi n’osait s’aventurer sans torpeur et sans crainte d’une attaque aussi soudaine que vive et qui les laisserait là, sans plus rien de leurs marchandises ou tout simplement sans vie au milieu de nulle part.
Les souverains environnant tremblaient à l’intérieur même de leurs palais, de leurs gardes, rien ne semblait pouvoir les protéger et sûrement pas leurs acquis.
Toutes ces pierres précieuses, ces tapis précieux et tapisseries cousus d’or, ces ornements emplis de richesses et étalés aux sus et aux vues de tous et de toutes.
Quant aux autres il en était de même, leur éloignement ne pouvait leur offrir en aucune certitude la paix et la sérénité auxquelles ils aspiraient devant une telle puissance maligne.
Il était vain d’aller au devant d’un combat si inégal, restait à résister du mieux que possible en privilégiant une défense même inadéquate, qu’une attaque vouée à un sort défini par avance face à cette force sanguinaire.
Ultime soulagement que le soir venu au couchant du soleil, chacun de son côté, vainqueur ou vaincu, qu’enfin ils pouvaient croire en un moment de calme, tranquillité précaire et cependant tant méritée après autant d’effroi.
Accalmie de courte durée ou chacun pourrait panser ses plaies de corps et d’âme dans la fraîcheur des températures d’une fin de journée, dans le calme tranquille de la nuit.
Qu’il soit à l’intérieur d’un palais au pavement de marbre rempli de mosaïques et autres vitraux aux couleurs chatoyantes, de musique aux sonorités douces de l’Andalousie lointaine, doux mélange des notes de luths, de cithares, de flûtes et de petits tambours, de chants, mélange de tant d’invasions, l’une suivant l’autre, échouées ou non, de danses aux pas feutrés, aux ventres plats et ondulants de ces femmes si magnifiquement voilées laissant apparaître leurs regards intenses et aux rendus plus soutenus, métamorphose due au khôl ce noir appliqué à sa juste mesure, ancestralement de générations en générations, de mères en filles, aux senteurs des parfums dégagés par les hommes installés dans le moelleux des poufs fumant le narguilé, rejetant avec une telle sérénité la fumée accumulée des bouffées de leurs pipes.
Quand bien même à l’extérieur sous la nuit étoilée, au couvert d’un simple toit en toile planté au milieu de différents reliefs sableux, une fois ces dunes, une fois ces étendues immenses et planes telles des océans sans fin ni remous, lorsque le chemin pour rejoindre l’oasis tant recherchée reste trop long, éreintant pour tous, usant pour les animaux où l’arrêt se fait nécessaire, où avec soulagement le camp s’installe, et avec celui-ci la paix et la vie de tous les jours qui reprennent leurs droits.
Le campement de tentes, leur placement autour du chef ainsi que les enceintes de toiles tendues au mieux pour parquer les bêtes, battit suivant le bon droit des usages et coutumes.
Le feu et ses crépitements apportant les rires, les histoires contées aux enfants des déserts par les anciens tant et tant de fois respectés.
Tous et toutes oubliant la dureté de leur journée passée, fourbus qu’ils étaient les voilà réunis dans les chants des femmes entrecoupés par les bruits fuyants de cette nature sauvage environnante.
Une gerboise aux longues pattes bondissant au plus loin que sa détente puisse l’emmener pour échapper aux assauts d’un serpent, un grand lézard à queue large désireux lui de s’échapper sans craindre de terminer en un met délicat et apprécié ou simplement par les bruits rassurants des bêtes du troupeau.
Sans quitter leurs lourds colliers, minutieux assemblages de pièces d’argent et de grosses boules d’ambre, les femmes auront préparé le repas de chacun autour de l’âtre de terre.
Tous profiteront avec délectation des plats, la semoule une fois étuvée et épicée, accompagnée de ses légumes, de sa viande diverse, les dattes et autres fruits mais surtout le sultan de tous les fruits dissimulés sous l’appellation de figue.
Le thé coulant à flot, les rires succédant aux tensions alors la nuit froide leur sera apaisante, le respect de traditions séculaires religieuses ou non leur assurant un meilleur lendemain.
Au loin, dans cette immensité notre prince aura lui également ordonné le bivouac, ses attaques calculées, ses distances minutées lui et sa horde auront su rejoindre une oasis déjà annexée antérieurement au prix de quelques vies, de quelques viols et autres forfaits barbares.
Au milieu de palmiers et de dattiers, ce petit espace de culture ou cohabitent légumes et céréales se partageant le contenu d’une eau douce issue de la seule nappe d’eau souterraine.
Quelques rares éleveurs aux labeurs acharnés, aux méthodes plusieurs fois centenaires et à la transmission des générations auront aidé à contribuer à la vie, bravant la nature hostile, ces sables tant envahissants, brisant tour à tour la pauvreté des remparts installés contre les poussées des vents.
Le prince Hakim comme à ses habitudes aura présidé au partage des acquis de cette nouvelle journée de méfaits, puis seul parmi ces sujets ne se joindra pas au festin de l’après bataille, seule sa troupe réunion de pillards en tout genre mais si respectueux de ce grand chef de guerre, jouira de ce plaisir.
Se retrouvant dans leurs gestes si simplement et sans tabous, empoignant la nourriture à même la main, remplaçant l’outil tant européanisé que cet ustensile qu’est la cuillère par le pain cette galette de mie, malaxage de denrées et de gestes maintes fois répétées depuis la nuit des temps.
Pourquoi tant de solitude en ce seul homme ?
Aucun engagement qu’il fut d’ordre amoureux ou amical, froid et inabordable aux yeux

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