Mon sac à dos, moi et l Afrique de l Est
124 pages
Français

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Mon sac à dos, moi et l'Afrique de l'Est , livre ebook

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Description

Andréanne a passé son enfance à lire les magazines National Geographic. Déjà petite, elle rêvait de parcourir le monde. À dix-sept ans, elle part en Inde. Puis, elle parcourt l'Asie et quelques pays d'Amérique latine. Après son baccalauréat en science politique, elle rêve maintenant de traverser l'Afrique. Beaucoup lui disent que son projet est impossible, mais qu'à cela ne tienne : elle prend son sac à dos et suit la côte est du continent de l'Éthiopie à l'Afrique du Sud... Sept pays, mille découvertes et rencontres, un trésor d'anecdotes... Voici le récit touchant d'une grande voyageuse, assoiffée de mieux comprendre le monde et les humains qui y habitent. Une belle aventure qui saura passionner tous les amoureux de l'ailleurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 mai 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342161021
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mon sac à dos, moi et l'Afrique de l'Est
Andréanne Parenteau
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Mon sac à dos, moi et l'Afrique de l'Est
 
Éthiopie
1 – Le capotage
Je ne sais pas du tout ce que je vais y faire. Je capote.
Il y a un moment où ma gorge se serre et où je me dis : « Ouah ! Mais qu’est-ce que j’ai pensé ! » Assise dans le confort d’un divan rembourré de velours vert à l’aéroport de Burlington, je plonge le regard dans cet environnement prémâché, dont je connais tous les codes et le fonctionnement, la langue, la culture. « Ouf, est-ce que je suis vraiment prête ! ? » J’ai de sérieux doutes !
Prête, pas prête, j’y vais ! De toute façon, je n’ai plus le choix, mes parents sont déjà en route vers Montréal, j’ai quitté temporairement mon emploi et j’ai sous-loué mon appartement. Je n’ai plus qu’à regarder devant moi.
Ce voyage en Afrique de l’Est a commencé bien avant que je prenne l’avion. Je me suis bien rendu compte en parlant de ce projet que tous autour de moi avaient une opinion sur le sujet. Personne n’y avait mis les pieds, en Afrique, mais tous savaient comment ça marchait… ce grand continent. Oui, oui, l’Afrique, non seulement c’est pauvre et dangereux, mais c’est surtout partout pareil ! À force d’entendre la même histoire, j’ai vraiment hâte d’y mettre les pieds pour créer la mienne, et surtout pour mieux comprendre cet endroit, tout simplement.
En fait, l’idée de partir avec mon sac à dos dans cette région a causé beaucoup de remous autour de moi. Les gens me trouvaient folle ! Par contre, moi, j’avais besoin d’y aller par moi-même, seule, sans ONG ou autre organisation. Je voulais y aller sans avoir la vision « d’aider » les gens, comme on en entend si souvent parler. Durant mon baccalauréat en Science politique, j’ai entendu tellement de choses, étudié tant de concepts… Maintenant, j’étais prête à mieux comprendre cette région et à vivre la grande aventure !
Entre-temps, je suis assise à l’aéroport de Burlington, un billet pour le Nigeria entre les mains, et je me demande si je vais être à la hauteur !
 
 
 
 
 
 
2 – Chevilles en saucisses
Un cri strident dans la nuit, puis deux, puis trois ; clairement, il y a un chien ou un chat en chaleur près de l’endroit où je dors. Je me réveille en sursaut : « Aïe ! Où est-ce que je suis ? » Et je me reprends. « T’inquiète, Andy, tu es à Addis-Abeba en Éthiopie. OK, OK. Quoi ? Qu’est-ce que je fais en Éthiopie ? Tu as décidé de partir en voyage sac à dos en Afrique. Tu ne te souviens pas ? Ah oui, c’est vrai… » Et je me rendors.
Je dors ! Quel soulagement ! En quatre jours, j’ai dormi douze heures ; je suis é-pui-sée ! Hier, je me suis couchée à 4 heures de l’après-midi pour me réveiller aujourd’hui à 6 heures du matin. Je suis maintenant reposée. Le seul hic… j’ai les chevilles en saucisses. Oui, deux gros boudins bien enflés où il est clairement impossible de distinguer mes malléoles. Rien de grave, bien sûr. Je crois que c’est la rétention d’eau et l’altitude, ou un truc comme ça.
Bref, j’ai fait mes tout premiers pas en Afrique ! Moi qui pensais capoter, figer et vouloir retourner d’où je viens… Eh non ! Au contraire, ça ressemble à ce que j’ai connu dans mes précédents voyages ; les chauffeurs de taxi te sautent dessus en criant directement dans tes oreilles «  Taxi ! Taxi ! Madam ! Taxi ! Taxi ! Madam !  » Un sourire en coin, les gars s’empressent de te proposer un prix exorbitant le plus naturellement du monde ! Alors, tu restes relaxe, tu ris, et eux aussi parce qu’ils savent clairement qu’ils te proposent un prix exorbitant. Et puis, tu changes de chauffeur, et la roue continue, jusqu’à ce que tu trouves un bon prix. Dans tous les cas, le voyage s’est bien passé.
Le plus fou, c’était l’aéroport de Lagos, au Nigeria.
Je ne pouvais pas croire que j’étais enfin au Nigeria après avoir fait des pieds et des mains pour avoir mon visa ! Par ailleurs, j’ai vu des AK-47 dans les mains des douaniers. Franchement, je n’avais jamais vu ça jusqu’à maintenant, et malheureusement, ce n’était vraiment pas la dernière fois ! Attachés à leur ceinture, on dirait de simples babioles et personne n’en fait aucun cas, de ces armes géantes. Au contraire, malgré cela, ici tout le monde se serre la main, et je peux dire que la chaleur des relations n’a d’égale que la température ! Dans cette fourmilière qu’est l’aéroport, les files sont interminables, tout bouge, tout grouille. Mes sens sont absolument surstimulés. Partout, les femmes portent des boubous très colorés. J’ai tellement chaud que ma peau est gluante. L’air chaud transporte une odeur de sable et de sueur dans tout l’aéroport.
Au milieu de ce brouhaha, tout à coup, on me crie dessus ! Pas de pitié si je ne comprends pas l’accent du douanier géant en face de moi – il me semble que les douaniers nigérians sont immenses ! « Avance, Madame, l’étrangère ! Enweye par-là », me dit le douanier. Et j’avance, je fais mon chemin dans l’aéroport bondé et poussiéreux de Lagos, où le smog s’invite dans tous les recoins, donnant un fini orange à tout ce qui m’entoure, même moi. Puis, c’est reparti, je laisse le Nigeria pour l’Éthiopie, ma destination finale.
3 – Et si je mourais de faim ou être tout fait ridicule
La famine. C’est le mot qui revenait constamment quand je parlais aux gens de l’Éthiopie. «  Eille , tu vas voir des enfants avec des gros ventres ! Fais attention pour pas mourir de faim ! »
Bon, alors, par où je commence ? Je suis arrivée à Addis-Abeba sur le gros nerf ! Moi qui n’avais fait que quelques pays en Asie, je me disais que j’allais sortir de l’avion, avoir peur et courir au Canada. Où j’allais dormir ? Où j’allais manger ? Comment j’allais me déplacer ! Il paraît qu’il n’y a rien à manger en Éthiopie, merde…
En arrivant, je me suis trouvée tellement ridicule ! Dans la ville en plein essor qu’est Addis-Abeba, j’ai pu mesurer l’étendue de mon manque de connaissance sur ce pays. Je partais de loin ! Si tu te perds ou si tu as besoin de quelque chose, un Éthiopien s’empressera de t’aider à trouver ce que tu veux. Ici, je ne manquerai de rien.
En fait, en arrivant, je pensais que je rêvais, les gens me disaient «  Welcome  » dans la rue ! Souvent certains Éthiopiens marchaient dans la rue avec moi pour me connaître et me parler. Partout, on me souhaitait la bienvenue ! Partout, les gens me disaient : « On est pauvres, mais on fait tout pour s’en sortir, bienvenue en Éthiopie ! » Je n’avais jamais vu ça, sauf au Bangladesh.
Après la première journée, je me suis sentie vraiment en confiance dans cette ville. Franchement, il n’y a rien à craindre, ici ! Addis-Abeba est un curieux mélange de béton et de tôle, de dizaines de cafés (extrêmement bons !) issus de l’occupation italienne il y a maintenant plusieurs années. Certains cafés ont des vieilles machines à expresso, d’autres broient le café à la main dans une jarre en terre cuite. L’Éthiopie a une longue tradition avec le café, et le boire de manière traditionnelle est un vrai privilège !
Autrement, ici et là quelques hommes mendiants regardent, à coups de longues journées, les grues chinoises construire des bâtiments plus hauts que les montagnes, les églises et les mosquées. Oui, oui, Addis-Abeba est en plein essor et les Chinois ont compris ça ! Ils sont partout ; ce sont eux qui gèrent les chantiers. Quand je compte les grues géantes d’Addis-Abeba, j’en dénombre plus qu’à Montréal. Je mesure l’ampleur de mon ignorance face au développement fulgurant de ce pays.
Et puis, j’adore manger ici ! La délicieuse injera est partout. Le plat national est servi en ville, comme à la campagne. C’est une gigantesque crêpe faite avec de la farine de teff. C’est dé-li-ci-eux, servi avec un peu de viande de chèvre. Et en bonus, pas besoin d’ustensile ; on mange avec la main droite !
J’adore l’Éthiopie, et ce voyage commence de manière fantastique. Ça bouge partout, ça grouille en tout temps et il y a de l’excellent café ! Je suis dans mon élément !
4 – Le plus grand marché d’Afrique
Bon, c’est parti, je me lance. Dans mon guide de voyage, on dit que c’est le seul endroit qui peut être un peu dangereux à Addis ; le grand marché. Je prends mon souffle et j’y vais.
J’arrête de respirer. Mes yeux s’agrandissent. Est-ce que c’est moi qui ai peur, ou c’est le guide de voyage qui m’a fait peur, bon je ne sais plus. Mes sens deviennent plus alertes. Tout à coup, j’ai l’impression que je ne peux plus faire confiance à personne. Il n’y a que moi et ce gigantesque marché.
Je n’ai aucune idée si ma peur est justifiée ou non. Tout ce que je sais, c’est qu’ici, je ne reconnais rien et qu’aux yeux de tous, je suis différente ; étrangère. J’ai l’impression que tous les regards sont fixés sur moi et se demandent de quoi je suis faite.
Pour me donner confiance, j’avance. J’avance à grands pas décidés sans me retourner. On me croira forte, alors que je tremble de l’intérieur : dans ce labyrinthe de ruelles et de tôle, je n’ai aucun repère, je suis perdue.
Autour de moi, je vois des quantités de légumes, de ferraille, de plastique, de vêtements et d’épices. C’est tellement beau, c’est tellement vivant, c’est tellement grisant de découvrir un endroit comme celui-là. C’est magnifique ce brouhaha, ces objets, tôle et couvertures tendues sur le sol.
Plusieurs ont l’air pauvres et démunis, on ne me regarde pas de la même manière qu’ailleurs à Addis-Abeba. Je l’avoue, je ne me sens pas tout à fait en sécurité. Je n’ai toujours pas repris mon souffle, de peur d’être m

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