Mon petit Pierre. Prince héritier
118 pages
Français

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Mon petit Pierre. Prince héritier , livre ebook

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Description

La comtesse de Virieux, noble dame âgée qui s’est dévouée au service des plus démunis, décide de raconter l’histoire de sa vie à son vieil ami, le docteur. Elle lui livre alors l’étonnant récit de sa rencontre avec Pierre. Celle qui allait devenir sa promise explique en quelles étranges circonstances ce jeune garçon, fils de paysans, s’est révélé être le fils du Duc de ses terres. Il doit alors se plier aux lois de ses nouvelles fonctions, apprendre à gérer son royaume et à assurer la sécurité de son peuple. Mais le prince Pierre a décidé de changer les choses. Ses longues années passées en forêt ont fait de lui un humaniste et il possède un étrange talent qui le rapproche de la nature.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 février 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748376821
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mon petit Pierre. Prince héritier
Luc Yves Senecal
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Mon petit Pierre. Prince héritier
 
 
 
A tous mes enfants…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Une histoire
 
 
 
Le garçon de ferme
 
 
 
Médecin de mon état, je parcours la région dans laquelle je me suis installé depuis bientôt trente ans. Mes patients me connaissent et savent, lorsqu’ils aperçoivent mon petit cabriolet noir attelé à mon cheval bai, que c’est l’heure de la visite.
Or ce jour-là, c’est au domaine de la comtesse de VIRIEUX que je me rendais. Cette dame âgée, certes, possédait une santé de fer et avait gardé toute sa tête. Elle était connue pour ses bontés et aussi pour son célibat. Elle avait entrepris depuis fort longtemps de s’occuper des enfants errants, des orphelins et des malades. Il y avait un hospice attenant à son petit château et un personnel important tout à sa dévotion travaillait à redonner à ces petits déshérités un avenir. Des soins, un minimum d’hygiène, des repas convenables, une tenue simple mais pratique leur étaient distribués tout d’abord. Ensuite une instruction minimale, un apprentissage pour pouvoir être utiles dans la société leur étaient enseignés. Enfin, elle cherchait à les placer ou tout au moins elle tentait de les suivre lorsqu’ils quittaient le domaine, parfois avec succès, souvent hélas, pour les perdre de vue lorsqu’ils quittaient définitivement la région.
Je me suis lié d’amitié avec elle tant son courage et son dévouement sont empreints de sincérité. Ce sont des qualités tellement rarissimes de nos jours, qu’elles n’en sont que plus remarquables. Cela, surtout à l’égard de son rang et du milieu dans lequel elle a du évoluer tout au long de sa vie.
Mais tant qu’elle reste dans sa province qui l’a vue naître, qui a connu ses parents appréciés eux aussi pour leur noblesse, il ne lui est pas nécessaire de dissimuler ce qu’elle est véritablement.
C’est une femme digne mais bonne et généreuse de surcroît.
Je lui avais recommandé un jeune collègue pour son entreprise et il m’arrivait d’intervenir à l’occasion, moi aussi, lorsque le besoin s’en faisait sentir.
Cette femme de noble lignée n’avait jamais voulu avoir un compagnon à ses côtés et n’avait jamais souhaité assurer une descendance. Cela aiguisait ma curiosité, car elle avait du être très jolie dans sa jeunesse. Son rang ne pouvait que tenter de nombreux partis. Je trouvais son attitude à cet égard bien mystérieuse, mais je prenais garde à ne porter la moindre allusion à ce propos.
Elle me reçut dans son joli petit salon rose.
Cependant cette fois-çi, il y avait une différence avec les visites précédentes. Elle s’était apprêtée avec un soin particulier. Son visage était poudré, ses yeux maquillés, une mouche sur sa joue pour faire ressortir son teint pâle. Tout cela surmonté d’une haute perruque particulièrement élaborée était digne, il est vrai, de son rang. Mais moi, vous savez, je ne m’attendais pas à cela, car je la connaissais active, simple et plutôt pragmatique par rapport aux tâches qu’elle s’accordait.
Je lui demandais donc si elle comptait recevoir une autre visite. Elle me sourit en répondant avec cette voix un peu chevrotante et douce que je lui connaissais :
 
— Mon cher, vous êtes la seule personne que j’attendais ce soir.
 
Elle laissa passer un silence pendant lequel il me sembla qu’elle me scrutait tant son regard se fit insistant.
 
— Figurez-vous mon ami, que j’ai quelque chose à vous conter. Voilà bien des années que nous nous connaissons, que nous travaillons ensemble et que vous me soignez. Cela fait de nous des compagnons dont les liens se sont tissés au travers des péripéties de la vie de ce domaine. Vous avez toujours été dévoué et n’avez jamais renâclé, même si la tâche était ingrate. Je vous en suis obligée.
Par ailleurs vous n’avez jamais posé la moindre question à propos de mon engagement pour cette entreprise que j’ai créée en faveur des enfants défavorisés. Je n’ai pas eu non plus à me justifier pour avoir choisi la solitude dans ma vie intime. J’irai même jusqu’à dire que je suis étonnée de votre discrétion. C’est là une très grande qualité que j’apprécie.
Aussi je crois devoir aujourd’hui vous apporter quelques éclaircissements. Ce, en toute amitié et en toute confiance.
 
— Mais madame, tentais-je de protester…
 
Elle m’indiqua une place sur un fauteuil et s’assit en face de moi. Une théière exhalait une odeur chaude et parfumée. Deux tasses en porcelaine bleue de chine l’entouraient. Une pour elle et une pour moi. Elle savait que j’appréciais particulièrement cette boisson.
 
— Non, non mon ami. Ne refusez pas mes confidences. Vous serez l’un des rares à en savoir beaucoup sur moi et peut-être même le seul à connaître l’histoire bien étrange qui m’a bouleversée il y a fort longtemps. Ainsi vous saurez pour quelle raison, j’ai fait le choix de vivre seule et de me consacrer aux petits malheureux qui survivent dans notre région.
 
Cette histoire est celle d’un enfant.
Un enfant, vivant dans la campagne chez une famille de paysans. Un de ces petits pouilleux qui travaillait dur tout petit qu’il était mais aussi un de ces garçons déjà solides et costauds. Une force de la nature en fait. Non pas que son physique fut particulièrement remarquable par la puissance de ses muscles et la charpente de son corps, mais bien plus par son endurance, sa souplesse, sa vivacité.
Il était capable d’abattre un travail que d’autres autrement plus âgés que lui, avaient peine à supporter.
Pourtant il avait un défaut, une curieuse manie.
Dès qu’il avait un moment de libre il avait pris pour habitude de se réfugier régulièrement en forêt.
Ce qui fâchait la fermière, sa mère, qui ne comprenait pas, outre le danger, ce goût particulier de perdre ainsi son temps. Il y avait bien d’autres tâches utiles à la ferme et les bras ne devaient pas faire défaut. Pourtant lorsqu’il revenait, il accomplissait son travail sans rechigner et avec efficacité.
Ce qui la surprenait encore plus.
Elle en parla un jour à son homme, qui admit les habitudes particulières du jeune garçon. Intrigué néanmoins, il lui promit de le suivre discrètement pour en savoir plus.
Le lendemain donc, voilà notre fermier qui file son étrange rejeton.
Celui-ci commence par flâner dans les prés, s’approche du bétail et parle aux vaches qui viennent à sa rencontre. Ensuite, il surprend un renard qui rôde, s’asseoit sur la bordure du fossé et l’appelle d’un geste de la main.
Là, stupeur pour le fermier, il voit l’animal venir à son tour s’asseoir aux côtés du jeune garçon, sans manifester aucune crainte ni la moindre agressivité. L’un et l’autre restent là sans faire le moindre geste. Puis ils se lèvent ensemble comme mus par un accord étrange et disparaissent dans les fourrés de la forêt toute proche.
 
L’homme intrigué par cette scène pour le moins inattendue, essaie de les rejoindre. Mais comme il est très éloigné pour éviter que l’animal détecte son odeur, il ne parvient pas à les retrouver et se perd. Il cherche en vain son chemin mais malgré son expérience, il ne parvient pas à retrouver ses repères habituels. Il n’ose appeler l’enfant car il espère malgré tout le découvrir.
Un bruit de branches l’attire soudain et il se retrouve nez à nez avec un loup. Une bête impressionnante qui, avec un rictus, l’oblige à arrêter net son chemin. L’homme fait demi-tour et se met à courir. Le loup le dépasse et se met devant lui. Un second loup, un troisième et de nombreux autres l’entourent. Cerné, il se tourne de tous les côtés pour tenter de s’échapper
Il s’aperçoit qu’il est proche d’un arbre dont les branches épaisses peuvent lui apporter le salut. Aussitôt, il s’approche du tronc et saute vers celle qui est la plus basse. Il saisit de justesse le bois mais l’écorce friable rompt sous sa poigne. Il tombe à la renverse. Lorsqu’il se relève, les crocs du terrible prédateur sont justes sous son nez.
Le malheureux s’évanouit de terreur.
Au moment où les carnassiers vont se jeter sur leur proie, le garçon réapparaît avec le renard sur ses talons. Celui-ci voyant les loups s’éloigne discrètement. Le gamin se précipite vers son père inconscient et le prend dans les bras. Il regarde le premier loup. Celui-ci grogne.
 
C’est alors que s’ensuit un échange de gestes extrêmement discrets, des changements de port de tête, des regards plus ou moins soutenus ou fuyants, des couinements grognements et autres ainsi que des mouvements de langues sur les babines ou les lèvres.
Un véritable dialogue s’instaure.
— Ne touchez pas à cet homme vous les loups ! Ne touchez pas à mon père.
 
— Ton père, répond celui qui mène la meute. Je ne crois pas, non !
 
— Mais si, réplique le garçon. Je vis à la ferme avec lui et son épouse, ma mère.
 
— Tu vis avec eux mais tu n’es pas issu de leur sang.
 
— Comment ça ? S’étonne à son tour le jeune humain surpris par la certitude de son interlocuteur.
 
— L’odeur. L’odeur n’est pas la même ! Cela n’a rien à voir avec la tienne. Tu n’es pas son enfant.
 
Un silence les sépare un moment
Puis le garçon reprend.
 
— Es-tu certain de ce que tu avances ?
 
Alors le loup s’asseoit sur son arrière train alors que les autres se couchent tout autour.
 
— Cet homme lui répond l’animal, te séparera de nous, comme le font tous les hommes.
 
Il t’éloignera de tout ce que tu as en toi de naturel qui te permet aujou

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