Les piliers de la foi Musulmane : Qawi‘id al-‘aqâ‘id
68 pages
Français

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Les piliers de la foi Musulmane : Qawi‘id al-‘aqâ‘id , livre ebook

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Description

On n’a peut-être jamais autant débattu autour de la foi et de la raison qu’aujourd’hui. Cependant, pour saisir les relations réelles qui existent entre elles, il est avant tout nécessaire de préciser les significations et les réalités que peuvent exprimer ces termes. Dans ce débat, les confusions et les glissements sémantiques alimentent souvent des incompréhensions et des non-sens, empêchant de résoudre des oppositions ou des contradictions qui ne sont, le plus souvent, qu’apparentes. A cet égard, ce qui est remarquable dans les écrits de l’imam Abû Hâmid al-Ghazâlî (1058-1111), chaque fois qu’il aborde, étudie, et approfondit un sujet ou une notion particulière, c’est qu’il s’attache toujours préalablement à définir ses réalités multiples en en montrant les différents aspects, sans jamais tomber dans le schématisme ou la simplification.Ainsi procède Ghazâlî avec des notions aussi fondamentales que la connaissance, l’intellect, la raison, et la foi chez l’homme. Fidèle aux données du Coran et de la Tradition prophétique, l’imam Ghazâlî rappelle d’abord la nature et les composantes de l’être humain avec ses différentes facultés de connaissance.

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Informations

Publié par
Date de parution 28 octobre 2015
Nombre de lectures 197
EAN13 9791022501149
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les éditions Albouraq – Revivificaton des sciences de la religion –
© Dar Albouraq, 2009
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E-mail : librairie11@albouraq.com
Site Web : www.albouraq.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous les pays à l’Éditeur.
1430-2009
ISBN 978-2-84161-403-5 // EAN 9782841614035
Imâm Abû Hâmid Al-Ghazâlî
Les piliers de la Foi Musulmane
présenté, traduit et annoté par Jean Abd-al-Wadoud Gouraud
A ma mère et mon père
P RÉSENTATION
Dieu élève aux plus hauts degrés spirituels ceux d’entre vous qui croient et ceux qui ont reçu la Science 1 .
On n’a peut-être jamais autant débattu autour de la foi et de la raison qu’aujourd’hui. Cependant, pour saisir les relations réelles qui existent entre elles, il est avant tout nécessaire de préciser les significations et les réalités que peuvent exprimer ces termes. Dans ce débat, les confusions et les glissements sémantiques alimentent souvent des incompréhensions et des non-sens, empêchant de résoudre des oppositions ou des contradictions qui ne sont, le plus souvent, qu’apparentes. A cet égard, ce qui est remarquable dans les écrits de l’imam Abû Hâmid al-Ghazâlî (1058-1111), chaque fois qu’il aborde, étudie, et approfondit un sujet ou une notion particulière, c’est qu’il s’attache toujours préalablement à définir ses réalités multiples en en montrant les différents aspects, sans jamais tomber dans le schématisme ou la simplification.
Ainsi procède Ghazâlî avec des notions aussi fondamentales que la connaissance, l’intellect, la raison, et la foi chez l’homme. Fidèle aux données du Coran et de la Tradition prophétique, l’imam Ghazâlî rappelle d’abord la nature et les composantes de l’être humain avec ses différentes facultés de connaissance. Dans son célèbre Al-munqidh min ad-dalâl , il explique les phases successives de formation des facultés en l’homme, grâce auxquelles celui-ci accède à des niveaux de compréhension de la réalité de plus en plus profonds, depuis l’appréhension sensible au discernement, puis à la raison ; et « au-dessus de ce dernier stade, il y en a un autre où s’ouvre un autre œil ; c’est par cet œil que l’homme découvre ce qui est caché, comme l’avenir et d’autres choses d’où la raison est exclue, tout comme la faculté de discernement est exclue de la compréhension des choses rationnelles, et les facultés sensorielles sont exclues des choses dont la compréhension relève du discernement. » 2 Ailleurs, dans son traité intitulé Mishkât al-anwâr , l’imam Ghazâlî expose ce qu’il nomme « les facultés humaines de nature lumineuse », suivant leurs différents degrés : la faculté sensible, la faculté imaginative, la faculté rationnelle, la faculté cogitative, et la faculté sainte prophétique. A chacune de ces facultés correspondent des propriétés, des limites ainsi qu’un domaine de connaissances et de compétences.
Nous ajouterons, à titre de comparaison, que ce que l’on nomme « raison » de nos jours, surtout depuis Descartes, ne se rapporte qu’aux facultés imaginative, rationnelle et cogitative, ou du moins à des usages spécifiques de ces facultés mentales. Contrairement à la pensée moderne qui réduit l’intelligence humaine et les moyens de la connaissance aux quatre premières facultés, et qui nie la possibilité d’une connaissance supérieure, « supra-rationnelle » ou « métaphysique » – pour reprendre l’expression du Shaykh ‘Abd-al-Wâhid Yahyâ Guénon 3 –, l’imam Ghazâlî reconnaît pleinement l’existence et la supériorité de la « faculté sainte prophétique » par laquelle l’être humain dépasse le niveau purement rationnel pour pénétrer la réalité intime et cachée des choses divines : « C’est dans la connaissance intuitive prophétique que se dévoilent les dispositions de l’Invisible, les lois de l’Autre monde, tout un ensemble de connaissances issues du Royaume des Cieux et de la Terre, et même des connaissances “seigneuriales” qui dépassent les capacités des facultés rationnelles et cogitatives. C’est à cette faculté sainte que Dieu fait allusion en disant : Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé un Esprit issu de Notre ordre, alors qu’auparavant tu ne connaissais ni l’Ecriture ni la foi. Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs 4 . » 5
Il y a donc un niveau situé au-delà de la raison, où se dévoile ce qui ne se manifeste pas à elle. Selon Ghazâlî, ce n’est pas plus difficile à admettre que le fait que la raison correspond elle-même à un niveau qui se situe au-delà du discernement et de la sensation. L’homme possède un « œil » interne qui lui permet de voir les réalités supra-sensibles, et d’être éclairé par les lumières célestes d’abord, puis par la Lumière divine. Cet « œil » intérieur, c’est l’intellect ( ‘aql ), appelé aussi « esprit » ( rûh ), par lequel s’opère la « vision spirituelle » ( basîra ) : « Il n’est donc pas impossible de trouver une personne à qui les vérités spirituelles sont dévoilées, sans pour autant être chargée de réformer les créatures. Ce type de personne n’est pas qualifié de “prophète” mais de “saint” ( walî ). Quiconque croit aux prophètes et à la vision véridique ( ru’yâ ) doit nécessairement attester la réalité de l’intuition spirituelle, c’est-à-dire croire qu’il existe une porte du cœur ouvrant sur le monde du Royaume céleste, la porte de l’inspiration et de la révélation. » 6 Suivant l’analogie entre le monde visible ( ‘âlam al-mulk ) et le monde céleste ( ‘âlam al-malakût ), l’imam Ghazâlî compare la vision intérieure ( basîra ) à la vision extérieure ( basar ), en expliquant qu’il existe donc deux sortes d’yeux : un œil externe, qui appartient au monde sensible et visible, et un œil interne qui appartient à un autre monde, le Royaume céleste. Et l’imam d’ajouter : « Les versets du Coran sont pour l’œil de l’intellect ce qu’est la lumière du soleil pour l’œil externe. […] A chaque œil correspondent respectivement un soleil et une lumière par lesquels sa vision s’accomplit. Il y a un soleil extérieur et un soleil intérieur. Le soleil extérieur appartient au monde visible et c’est le soleil sensible ; le soleil intérieur appartient au monde du Royaume céleste, il s’identifie au Coran et aux autres Livres divins révélés. » 7
C’est en fait la perte du sens profond et spirituel de l’intelligence qui est à l’origine de l’oubli, voire de la négation de cette Connaissance surnaturelle. Les confusions largement répandues sur la notion d’intellect sont inévitables dès lors que l’on ignore ce que sont l’homme et les facultés de connaissance dont il est doté. En maître attentionné et patient à l’égard de ses étudiants, l’imam Ghazâlî s’attache ainsi, dans le premier chapitre de son œuvre majeure Revivification des sciences de la religion , consacré au savoir, à expliquer ce qu’il faut entendre par « science » ( ‘ilm ), et ce qu’est la connaissance véritable, en exposant la « réalité de l’intellect et sa noblesse » : « Les sciences religieuses constituent la doctrine qui traite de la voie menant à l’Au-delà. Elle ne s’atteint que grâce à la perfection et à la pureté de l’intelligence qui est la plus noble des qualités de l’homme. Par l’intellect, nous recevons

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