Les Farc ou l echec d un communisme de combat
588 pages
Français

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Les Farc ou l'echec d'un communisme de combat , livre ebook

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Description

Les Farc sont des groupes de guerilleros colombiens qui terrorisent la population pour déstabiliser l’équilibre politique et économique du pays afin de s’emparer du pouvoir. Qui sont-ils exactement ? Comment procèdent-ils et quelle est l’attitude nationale et internationale à leur égard ? Autant de questions que l’auteur de cet ouvrage analyse et auxquelles il tente d’apporter des réponses.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748388015
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Farc ou l'echec d'un communisme de combat

Eduardo Mackenzie

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Les Farc ou l'echec d'un communisme de combat

 

 

 

à Anne-Claire

à Sophie

 

 

 

Ce n’est pas ma faute. Pourquoi nous obliger à choisir entre la parole, qui est un danger, et le silence qui serait une honte ?

 

Léon Blum

 

 

 

La destruction du régime soviétique, et du modèle qu’il avait représenté pour des dizaines de millions d’hommes dans le monde, ne dispense pas d’observer qu’une atteinte a été portée aux fondements de toute société, que l’humanité ne sort pas indemne de cette aventure, qu’un seuil du possible a été dépassé.

 

Claude Lefort

 

 

 

Il faut écrire uniquement pour que tout cela ne soit pas oublié, pour qu’un jour nos descendants l’apprennent.

 

Alexandre Soljénitsyne

 

 

 
Avant-propos

 

 

 

La Colombie est le théâtre d’une guerre sans merci, où l’initiative politique et militaire est presque toujours venue des FARC, la guérilla la plus puissante de l’hémisphère occidental. D’inspiration communiste, cette organisation, forte de 25 000 hommes et d’un extraordinaire flux de cash grâce au trafic de drogue et aux centaines d’enlèvements qu’elle commet chaque année, cherche à s’emparer du pouvoir en combinant, comme elle dit, « tous les moyens de lutte », c’est-à-dire les moyens les plus barbares et les plus légaux. Le communisme des FARC est une survivance tardive et anachronique de l’ex Union soviétique qui, dès les années 1940, avait inspiré, financé et contrôlé, la création de cette machine de mort. Cependant, l’ingérence soviétique en Colombie est bien antérieure aux FARC car elle remonte aux années 1920.

 

La Colombie doit faire face aussi aux bandes armées d’extrême droite, très structurées, qui luttent contre les FARC et leurs alliés et qui sont également financées par le trafic de drogue. Les cartels de la drogue sont, enfin, le troisième ingrédient de ce cocktail explosif qui mêle des luttes entre le communisme armé, agressif et désespéré (car il sait que son projet n’a plus d’avenir), les organisations anti-guérilla et le trafic de drogues. Voilà ce qui fait du conflit colombien l’une des sources les plus graves de déstabilisation de l’Amérique latine.

 

Le 11 avril 2002, Henry Hyde, président du comité des affaires étrangères de la Maison Blanche, disait de la Colombie : « A trois heures d’avion de Miami nous avons une niche potentielle pour le terrorisme international égale peut-être à l’Afghanistan » 1 . Un mois avant, George Tenet, directeur de la CIA, déclarait : « La situation en Colombie continue à être dangereuse car le processus de paix doit faire face à beaucoup d’obstacles et il y a en perspective une possible augmentation importante de la violence surtout de la part des FARC », avant de conclure : « La menace du terrorisme [en Colombie] dépasse celle des extrémistes islamiques et du monde musulman ».

 

L’analyse de Washington sur la Colombie est loin d’être exagérée : plus de la moitié des attaques terroristes commises dans le monde, hors Moyen Orient, ces dernières années, l’ont été en Colombie 2 . Rappelons ce seul chiffre : sur 346 attaques de ce genre dans le monde en 2001, 191 l’ont été en Colombie (soit 55,2 %). Les chiffres pour 2002 et 2003 ne sont pas moins préoccupants. Pourtant, l’opinion européenne, assez bien renseignée sur certains conflits internationaux, est loin de saisir l’importance et la gravité de ce qui est en jeu en Colombie. Elle ignore, par exemple, pourquoi les « discussions de paix » avec les FARC et l’ELN, sur lesquelles Bogota mise depuis 23 ans, ont toujours échoué. Elle peine à trouver une explication au fait qu’Ingrid Betancourt, et mille autres otages, continuent à être prisonniers des FARC malgré les exhortations du peuple colombien et de la communauté internationale en faveur de leur libération.

 

Mais il n’y a pas lieu de s’en étonner. Les communistes colombiens ont toujours essayé de brouiller les pistes sur leurs objectifs et sur leur propre histoire. Ils ont carrément falsifié des épisodes et des périodes entières de leur implantation. Ils se sont livrés à d’habiles manipulations pour donner à croire à leurs militants et à leurs compagnons de route que leur action avait toujours été « légitime », « patriotique », « progressiste », « héroïque ». Ils se sont toujours dépeints comme les « champions de la paix » au moment même où leurs milices tuaient des civils innocents et saccageaient de modestes villages, ou pendant que leurs élus et leurs espions s’efforçaient de saper la démocratie.

 

Ils ont tout fait pour occulter la vérité sur le pourquoi et le comment ils ont monté, au départ, leur machine de mort dans le Sud du Tolima, dans les années 1948, puis dans les autres régions agraires du pays, pour y installer leurs bastions de guerre et de « travail politique ». Les secrets et les déformations les plus tenaces concernent surtout l’histoire des origines de leur guérilla, les FARC.

 

Celle-ci, aux mains des propagandistes, est devenue un vrai décor de théâtre, avec ses faux héros, ses nombreux trucages et ses zones d’ombre indispensables. Avec un relatif succès car un bon nombre d’historiens, de sociologues, d’académiciens, de journalistes, ont pris ces histoires argent comptant, contribuant ainsi à leur diffusion et à la glorification de certains mythes.

 

Pourtant, les falsificateurs n’ont pas pu tout contrôler, tout travestir, tout cacher. Il reste, quand même, quelques livres, quelques mémoires, quelques témoignages, quelques vieux articles de presse, riches en faits mais généralement oubliés, ignorés ou carrément censurés, expurgés et retirés des bibliothèques, qui font la lumière sur un certain nombre d’épisodes importants. Il y a les précieux témoignages de diplomates européens qui, mieux armés pour résister aux incantations staliniennes, ont observé avec une grande précision la réalité et nous ont laissé des pages magnifiques sur l’histoire colombienne. Il y a aussi, enfin, les récits de quelques vieux communistes, relégués par les propagandistes attitrés, qui examinés avec attention et, surtout, avec un esprit indépendant et libre, nous livrent, à leur corps défendant, des informations intéressantes et nous permettent d’arriver à des conclusions nouvelles, plus proches et plus respectueuses de ce qui pourrait s’appeler la vérité historique.

 

Cet ensemble d’archives m’a permis de rédiger ce livre qui n’a pas la prétention de s’inscrire dans une démarche d’historien mais dans celle de quelqu’un qui cherche à contribuer à la compréhension d’une période capitale de la société colombienne.

 

 

 
Préface. L’espace colombien

 

 

 

Géographie, faune et flore contrastées

La Colombie se situe au nord-ouest de l’Amérique du Sud et couvre une superficie de 1 141 748 Km², soit un peu plus que la France et l’Espagne réunies. Pays de grande diversité géographique, la Colombie dispose de cordillères froides, de forêts amazoniennes, de plateaux tempérés et de savanes à perte de vue. Elle est baignée par l’océan Atlantique, au nord, et l’océan Pacifique, à l’ouest. La langue officielle est l’espagnol et la religion catholique est majoritaire à 96 %.

 

La Colombie dispose de 928 660 Km² d’eaux territoriales où l’on trouve l’archipel de San Andrés y Providencia, dans la mer des Caraïbes, et les îles de Gorgona, Gorgonilla et Malpelo, dans l’océan Pacifique. Ses frontières terrestres, longues de 6 342 Km, vont du Venezuela au nord-est, au Brésil à l’est, puis du Pérou à l’Equateur au sud et enfin au Panama au nord-ouest. La cordillère des Andes remonte le pays du sud au nord, depuis la frontière équatorienne, et se divise en trois chaînes : la cordillère occidentale (1 240 Km de long), la cordillère centrale (1 000 Km de long), dominant les autres massifs et dotée de volcans et de sommets enneigés culminant à 5 438 m. Enfin, la cordillère orientale, la plus basse mais la plus longue : 1 700 km. A l’extrême nord du pays, la Sierra Nevada de Santa Marta, isolée et au bord de la mer des Caraïbes, s’élève à 5 775 m avec le pic Christophe Colomb.

 

Du fait de sa grande variété de reliefs (puissant axe de cordillères du sud au nord, forêts tropicales au sud, plaines immenses à l’est), et avec la ligne équatoriale qui la traverse au sud, la Colombie offre une surprenante gamme de climats, et donc de faune et de flore. Comme 33 % de la jungle amazonienne se trouve en territoire colombien, la biodiversité dans ce pays est l’une des plus riches de la Terre : on y trouve plus de 90 000 espèces végétales (dont 3 000 variétés d’orchidées), 1 750 espèces d’oiseaux, 2 000 de poissons, 480 de reptiles et 380 de mammifères. Au-dessus de 2 000 m, sur les hauts plateaux, la température est de 10°c en moyenne, plus froide encore dans les páramos , entre 3 000 et 4 000 m. Entre les vallées des cordillères, le climat est doux et tempéré avec en moyenne 17°c et il devient chaud à tropical quand on descend au-dessous des 1 000 m. Sur les côtes et dans les régions de forêt tropicale humide du Choco et de l’Amazonie, on arrive entre 24°c et 35°c en moyenne.

 

Particularité unique au monde : le páramo colombien. Il s’agit d’un plateau montagneux à partir de 3 000 m, froid, brumeux et pourvu d’une végétation désolée. Avec une pluviométrie abondante, parfois doté de petits lacs, le páramo est à l’origine des

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