Les Contes de Charles Perrault illustrés par Gustave Doré
216 pages
Français

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Description

Qui oserait croire que Charles Perrault n'est qu'un simple conteur ? Que Gustave Doré n'est qu'un simple illustrateur ? Brigitte CASSIRAME s'intéresse à ces deux maîtres en leur domaine. Avec cet "Essai sémiologique du texte et de l'image", l'auteur dissèque leur oeuvre dans les moindres recoins, pour en dévoiler toute la complexité riche de symboles, et mettre au jour un étonnant exemple de complémentarité entre un conteur et un illustrateur. Un outil qui s'avèrera bien utile pour les révisions des élèves de Terminale Littéraire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 mai 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748385120
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Contes de Charles Perrault illustrés par Gustave Doré
Brigitte Cassirame
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Les Contes de Charles Perrault illustrés par Gustave Doré
 
 
« …J’avoue que j’aimerais aussi vous
rendre sensible aux sortilèges des mots.
Ce n’est pas nous qui décidons, ce sont eux.
Ce que Clé a ouvert en moi, Barbe Bleue l’a élargi,
précisant la voie, indiquant, pour ne pas dire imposant
la direction de la quête. La littérature nous écrit d’avance,
bien avant que nous ne la poursuivions »
 
Clé , Annie LECLERC.
 
 
 
Introduction .
 
 
 
Les contes de Charles Perrault illustrés par Gustave Doré sont proposés aux élèves de Terminales Littéraires cette année scolaire 2006-2007. Les Instructions officielles, par un document présenté en annexe, indiquent les attentes et les méthodes recommandées pour l’étude d’une œuvre aussi riche et complexe que ces « contes et histoires du temps passé » que Charles Perrault composa à la fin de sa vie : « l’objectif est de permettre aux élèves de réfléchir aux problèmes posés par les relations entre un texte littéraire et les choix opérés par un artiste qui, en imaginant de l’illustrer, crée sa propre œuvre. » Notre étude des contes de Perrault se propose d’appliquer aux textes et aux images une critique sémiologique alliant les deux langages : le non-verbal et le scriptique. Les chapitres qui suivent s’attacheront à montrer de quelle manière Gustave Doré a lu l’œuvre de Perrault et a retenu certains épisodes. Chaque étude sera, pour nous, l’occasion de nous interroger sur cette notion « d’illustration ». S’agit-il pour Gustave Doré, graveur et peintre du XIX° siècle, de refléter fidèlement des contes connus de tout public, devenus célèbres par les nombreuses réécritures des siècles suivants et diverses adaptations modernes ? Faut-il au contraire y voir un désir de création propre d’une œuvre originale et qui mettrait au jour d’autres perspectives de lecture passées sous silence ? Au fil de nos analyses, nous serons aussi amenés à examiner les différents niveaux de significations que l’œuvre renferme, dès lors que l’on ne peut enfermer un texte littéraire dans un sens contextuel et univoque. Certes, le point de vue de Charles Perrault, auteur courtisan, proche du pouvoir de Louis XIV, mais dont les dernières années furent assombries par des déconvenues et des drames familiaux, sera exploré à chaque étape de notre étude. Mais il s’agira aussi d’émettre et de vérifier d’autres pistes, d’autres décryptages relevant des diverses théories littéraires et modernes, comme l’approche textanalytique et mythocritique.
Nous commencerons par nous pencher sur les liens paradoxaux entre Charles Perrault et cette œuvre qu’il offre au lecteur sous l’étiquette anonyme du « fils du maître », puis du patronyme non moins mystérieux de « Pierre Darmancour ». Nous nous interrogerons ensuite sur la nature de cette œuvre inclassable à cause de sa multiplicité d’appellations génériques, de l’histoire à la nouvelle, du conte à la fable. Peut-on parler alors d’une œuvre protéiforme ? Perrault a-t-il contribué à codifier « la nouvelle » ? Quelles sont les caractéristiques du conte en cette fin du XVII° siècle ? Après l’étude de la préface de 1694, nous présenterons une série de tableaux synthétiques et panoramiques des contes selon des rubriques relevant d’une analyse narratologique classique : les thèmes, les personnages, l’espace, le temps, les tons, les éléments magiques et les dénouements. Ces tableaux visent une première classification des indices propres au conte et se donnent pour but de faciliter une analyse plus approfondie. Après cette approche générale, nous proposons une suite d’analyses sur les thèmes à l’œuvre dans les contes, sur les systèmes des personnages, actants des récits, sur la façon dont le narrateur a organisé les lieux des contes et sur la temporalité des histoires à la fois riche et variée. Ces premières études alterneront les lectures de textes et d’images, car nous ne perdons pas de vue que le programme porte sur un auteur du XVII° siècle et un illustrateur du XIX° siècle. Deux autres approches fermeront cet essai sur les Contes de Perrault. L’une concernera la seule nouvelle du recueil intitulé Griselidis. Nous en dégagerons les caractéristiques et nous pencherons sur la structure du récit avant de scruter cette étrange maladie dont souffre le Prince. L’autre volet examinera, dans les images de Doré et dans les différents contes, la figure de l’Ogre que Perrault a, semble-t-il, multipliée, comme s’il s’agissait d’un motif obsessionnel de l’auteur relayé par l’illustrateur Doré.
Enfin, pour clore ce préambule, nous présentons ici notre méthode de questionnement d’images que les étudiants pourraient appliquer à d’autres oeuvres. Elle ne prétend pas révéler tous les secrets d’une création (un texte et une image étant toujours riches de ce qu’ils ne disent pas). Elle se contente de proposer quelques clés pour faciliter l’ouverture de certaines cryptes :
I°) L’étude de ce que l’œuvre non-verbale offre dans son champ (étude de la dénotation)
- S’intéresser d’abord à ce qui relève de l’espace représenté et à ce que l’on peut supposer du hors-champ. De quelle partie du texte s’agit-il ?
- Qu’y a-t-il dans ce champ ? Il s’agit d’observer les grandes lignes de l’image, tout en étant sensible à la notion de perspective. Les obliques signalent la profondeur du champ et répartissent les différents niveaux de significations sur l’image. La position de l’observateur est à prendre en compte, proche ou lointaine, y compris celle du peintre.
- Que retient Gustave Doré du réel du premier au dernier plan ?
- Repérer les diagonales qui vont permettre de déceler des oppositions ; en revanche, les courbes mettront davantage en relief l’absence de rupture et de contraste, installant une forme d’harmonie entre les éléments.
- Que montrent les lignes (diagonales, obliques, horizontales, verticales) à leur intersection ? Vers quelle zone du tableau le peintre attire-t-il l’œil du spectateur ?
- Percevoir les différents cadrages : frontal, en plongée, contre-plongée, décalé, de biais, de trois-quarts.
- Examiner enfin les proportions entre les différents objets et personnages représentés.
II°) Vers la connotation de l’œuvre : sémiologie des indices explicites ou implicites
- Quels objets l’illustrateur met-il en relief ? De quelle manière ? Dans quel but ? Quelle interprétation du passage textuel ce choix induit-il ?
- Caractériser la nature des liens entre les personnages représentés en fonction de leur position et de leur gestuelle.
- Y a-t-il dans l’image des éléments susceptibles de renvoyer à une réalité contemporaine de l’illustrateur, échappant ainsi au contexte du XVII° siècle ? Repérer pour cela des éléments anachroniques.
- Enfin peut-on dire que Gustave Doré propose des illustrations des contes, au sens strict, c’est-à-dire fidèles et conformes aux histoires ? Quelles divergences apporte-t-il ? Quels détails de l’histoire, au contraire, reprendra-t-il ou accentuera-t-il ? Quelles interprétations peut-on proposer de ces reprises ou bifurcations ?
- En définitive, il s’agira de savoir si l’œuvre de Doré possède une fonction référentielle (descriptive ou narrative), poétique (par son caractère expressif en suscitant des émotions et des sentiments) ou argumentative, voire injonctive, par l’ajout de certains indices caricaturaux.
 
 
 
Charles Perrault et ses « Contes »
 
 
 
I°) Charles Perrault : un parcours social, littéraire et culturel
Les manuels scolaires et les nombreuses introductions des diverses éditions des Contes de Perrault regorgent de biographies de Charles Perrault, célèbre surtout pour son rôle éminent dans la Querelle des Anciens et des Modernes. Notre but ici n’est ni de reproduire un résumé de la vie de cet auteur, ni de récapituler les principales dates marquant les étapes de son existence.
Il nous semble plus intéressant, dans le cadre d’une étude des Contes, de comprendre comment l’homme Perrault en est venu vers la fin de sa vie, à écrire une œuvre aussi différente de ses textes précédents. L’œuvre de Perrault est jugée la plupart du temps « courtisane » ou polémique ou encore mineure à cause du public enfant, principal destinataire des célèbres contes de Cendrillon et du Petit Poucet.
Afin de proposer un premier éclairage biographique sur les conditions d’écriture de cette œuvre au programme des Terminales Littéraires, nous retiendrons quelques points clés qui nous paraissent signifiants dans l’émergence des Contes. Quels événements de vie ont conduit Perrault à écrire ses « contes », d’abord publiés en 1697 sous le titre de « Histoires ou contes du temps passé avec des moralités » puis sous cette autre désignation « Contes de ma mère l’Oye » ? Il s’agit pour nous de nous fonder sur une biographie traditionnelle en vue de comprendre la genèse d’une œuvre et la présence de constantes et de motifs quasi obsessionnels dans les contes.
a-La naissance, les parents, les frères
Perrault est issu d’une famille nombreuse. S’il perd son jumeau, six mois après la naissance, il est le septième (le dernier) enfant d’une fratrie, composée de quatre frères : Jean, Claude, Nicolas et Pierre. Une connivence règnera entre les cinq frères dans l’écriture notamment et les différentes fonctions qu’ils occuperont dans la société. En effet, Charles, Claude et Nicolas aidés de l’ami de toujours Beaurain, complice de Char

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